Récit de la course : X-Alpine Verbier St-Bernard - 111 km 2018, par etiaw

L'auteur : etiaw

La course : X-Alpine Verbier St-Bernard - 111 km

Date : 7/7/2018

Lieu : Verbier (Suisse)

Affichage : 3011 vues

Distance : 61km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Ma Traversée du Verbier Saint Bernard

3ème gros dossard de l’année 2017 (Après le Nivolet et la Marathon Race) : la Traversée du Verbier Saint Bernard. 61 kms, 4100mD+ annoncés, mais finalement 64,7 kms et 4341 mD+ sur ma montre, et encore je fais partie de la fourchette basse des distances calculées par les compères de route. 398ème sur 750 partants et 570 finishers en 14h31mn22s.

Pas d’objectif de temps sur cette course, juste l’objectif de finir. Je n’ai jamais fait aussi long, et surtout autant de dénivelé, et ma préparation a été plus que moyenne, j’ai très peu couru le mois dernier à cause des fortes températures. L’idée était de profiter des paysages qui s’annonçaient magnifiques, je n’ai pas été décu!

Départ vendredi soir pour la Suisse, direction Verbier. Cette station est absolument magnifique, uniquement des châlets en bois lovés au milieu des montagnes, ça s’annonce bien. Je récupère ma chambre d’hôtel, je cherche un petit resto pour une dernière plâtrée de pâtes. François d’Haene est tranquillement en terrasse en train de dîner avec sa petite famille au pied de mon hôtel. Je me réveille en milieu de nuit à cause de l’ambiance mise pour le départ de la grosse course de 111 kms, et j’entends le speaker qui pour motiver lance un “N’oubliez pas, la douleur est éphémère, mais la fierté de passer la ligne d’arrivée est éternelle”, je m’en rappellerai le lendemain!

Au petit matin, direction le bus qui mène au départ à La Fouly, on y arrive à 09h00, départ prévu pour 10h00. Il fait déjà chaud... Très grosse ambiance lors du départ, ça fait super plaisir, et puis c’est parti. Pas le temps de s’échauffer, on attaque direct par 9 kms de montée... Pas trop pentu sur les 3 premiers kilomètres pour étirer le peloton, et la pente s’élève ensuite, avec la présence de joueurs de Cor des Alpes pour nous motiver, c’était super sympa. La montée se fait à un rythme plutôt tranquille, on passe sur un gué prêt du magnifique lac de Fenêtre, puis le sommet est là, à 2698m au Col de Fenêtre. Mine de rien, les effets de l’altitude se ressentent. La première petite descente arrive, bien pentue mais pas trop technique donc ça va. Et le premier ravito au Grand St-Bernard est là rapidement au 13ème kilomètre. Certains semblent déjà bien entamés...

Deuxième petite montée très technique jusqu’au Col des Chevaux, c’était juste magnifique là haut. Et avec le vent qui s’était un peu levé, les fortes températures étaient oubliées ;) Mais le descente a fait très mal... Hyper technique sur les 2-3 premiers kilomètres : très pentue avec énormément de roches, de cailloux, bref, ce qui peut se faire de mieux pour se péter la cheville, tout ce que j’adore. Je tombe sur un mec qui avait l’air aussi peu à l’aise que moi, on fait ce passage ensemble, puis on arrive sur un chemin moins technique, donc ça permet d’aller un peu plus vite. Vient une partie un peu monotone le long d’un lac artificiel, il y fait très chaud, il y a peu d’air, et le premier du parcours de 111 kms me double tranquillement, il n’a même pas l’air de forcer... On arrive alors à Bourg St-Pierre, lieu du 2ème ravitaillement au km27, jusque là ma montre est d’accord avec le kilométrage. Beaucoup de monde à Bourg St-Pierre, une super ambiance, c’était bien sympa. Arrivé au ravito, il y avait ravito à gauche, ou piscine à droite, j’avoue que la piscine m’a fait de l’oeil ;)

Après le ravito, deuxième grosse montée de 9 kms là encore. Ça monte un peu plus raide que la première, mais là je double un paquet de monde, je suis bien à mon aise, le ciel s’est couvert et les températures sont très appréciables. Je pense arriver au col du sommet, sauf que non... Les gentils bénévoles nous disent : “Non regardez, la cabane elle est là-bas sur l’autre col”, on en prend un petit coup au moral. D’autant qu’il fait très chaud là-haut, le soleil est de nouveau de sortie. Je double un coureur à l’agonie qui me demande de l’eau, je lui en donne un peu, j’ai de quoi tenir jusqu’au ravito. J’y arrive enfin, on est au km 39 soit 1km de plus qu’annoncé.

La descente arrive, longue descente de 11kms. Début pas trop technique. Milieu horrible pour moi, très pentu et très technique avec plein de branchages partout, puis fin super roulante, je fais les deux derniers kilomètres de la descente à presque 10 km/h après 50 bornes de course, je suis encore en forme. J’arrive au ravito de Lourtier, on aurait dû être au km 49, on en était à 51,5... Et vu l’heure, je pense que je peux arriver avant minuit en forçant un peu. Il doit rester 11 kms, et il est 20h30. J’avais un peut trop sous-estimé le mur qui arrivait!

J’en avais beaucoup entendu parler de cette montée, et bien je crois qu’elle était pire que dans mes pires cauchemars. Début direct droit dans la pente en ligne droite, on ne voit même pas le haut qui s’enfonce dans la forêt. Le rythme est lent, très lent, et impossible de monter plus vite. Je n’ai jamais vu une pente comme celle-ci sur une distance aussi longue. On se retrouve souvent en petit groupe, on se motive comme on peut avec quelques fous rires de temps en temps. La nuit commence à tomber, l’un des coureurs nous dit qu’il se croirait dans une procession funèbre, sans un bruit, le rythme lourd, la lumière déclinante. Je me retrouve en tête d’un groupe, sur un rythme toujours très lent (32 minutes au kilomètre), je pense que les 4-5 personnes derrière moi veulent me doubler mais non, ils adorent mon rythme, et finissent par me nommer comme étant leur sherpa. On double un paquet de coureurs à l’agonie sur le bord du chemin, perclus de crampes, ou juste à bout de force. Certains assis, d’autres carrément allongés. Que c’est dur, on n’en voit pas le bout, je repense souvent au discours du speaker entendu la nuit précédente et seule l'idée de passer la ligne d'arrivée me motive à continuer. La nuit se fait de plus en plus présente, donc je m’arrête pour sortir la frontale du sac. Et là, sans trop réfléchir, je m’assois aussi 2-3 minutes pour soulager les jambes. On se retrouve alors un petit groupe assis sur le bord du parcours, se disant qu’on pourrait presque bivouaquer sous la pleine lune. Mais on repart, et quelques minutes après, on aperçoit enfin le ravito du sommet, il paraît tout proche, mais non... Les organisateurs nous font une petite blague. On redescend un peu, puis ça remonte encore plus dur, puis on passe sous le ravito pour faire une nouvelle petite boucle. Bref, le ravito semble vouloir se refuser à nous, mais il finit tout de même par arriver après 6 kms d’ascension effectués en presque 2h30 dont 1000m de dénivelé sur les 4 premiers kms. Nous sommes au kilomètre 57,5, c’était annoncé au km 54... Certains ont déjà leur montre indiquant 60 kms!

Je me repose un peu sur ce ravito, je sais que je n’arriverai pas avant minuit, sauf en prenant des risques dans la descente, et sur une descente technique à la frontale, je ne préfère pas prendre de risque. Les bénévoles annoncent 6 kms avant l’arrivée, Verbier est bien visible en contre-bas, et selon le vent, j’entends même déjà le speaker. On voit des frontales un peu partout, et même dans la descente précédente sur l’autre versant. Les pauvres, ils n’ont toujours pas attaqué le mur après Lourtier. Début de descente pas trop pentue mais très technique, avec la frontale je ne suis pas à mon aise. Puis on revient sur un chemin un peu plus large. Heureusement car ma frontale est déjà en train de lâcher alors que j’avais rechargé les piles la veille... Une dernière petite montée tranquille, puis c’est l’entrée dans Verbier. Je discute avec un coureur qui en est déjà à 70 kms sur sa montre... Derniers encouragements, il y a un paquet de monde dans la rue, c’est cool. Et coup de chance, quand j’arrive, c’est grosse ambiance à l’arrivée : musique à fond, plein de monde, super moment. Je me rend alors compte que la première féminine du grand parcours était juste sur le point d’arriver. J’ai donc profiter de l’ambiance de son arrivée!

Au final, je vois que je fais dans les 400 premiers, je ne m’y attendais pas du tout. L’un des coureurs suisses avec qui j’ai couru pas mal de temps me paie une bière, puis direction l’hôtel pour une douche bien méritée. Le dernier est arrivé ce matin à 06h44, j’étais en train de bien dormir ;)

Le parcours était très difficile, le plus dur que j’avais jamais fait, mais les paysages valaient le coup. Une ambiance top sur une bonne partie du parcours, des bénévoles toujours avec le sourire, les suisses savent bien faire!

1 commentaire

Commentaire de boby69 posté le 09-07-2017 à 18:46:38

Bravo ,bonne gestion de course .
Content de voir que la course sur mes terres d'entraînement t'aie comme ça plu .

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