Récit de la course : Marathon du Mont-Blanc 2017, par Runner des Terres Froides
Un podium Master 2 pour mon 1° Marathon du Mt Blanc !
Après en avoir fait le tour en hélicoptère en 2006, son sommet en alpinisme en 2009 et son tour intégral en trek en 2015 (TMB), c'est son marathon que j’ai couru le dimanche 25 juin : le Marathon du MONT-BLANC avec ses 42 km, ses 2700 m de dénivelée positive et 1700 m de dénivelée négative.
Samedi 24 juin, veille de la course, direction Chamonix avec ma plus fidèle supportrice, ma femme Isabelle mais également avec mon fils Quentin et sa copine Emilie qui viennent passer ce week-end « sportif » avec nous. Après un pique-nique très « ventilé » à proximité du barrage d’Emosson et quelques photos, nous redescendons sur Chamonix pour la récupération du dossard.
Sésame en poche, nous jouons aux touristes comme la plupart des trailers je pense, en déambulant dans les rues très animées de Chamonix où se mêlent touristes et trailers en tous genres, entre ceux qui ont déjà couru la veille (80 km, kilomètre vertical), ceux qui couraient le jour de notre arrivée (23 km) et bien sûr ceux de dimanche (marathon). Puis direction notre hôtel à St Gervais, ceux de Chamonix étant complets en plus d’être hors de prix pour ce week-end…Le traditionnel plat de pâtes a été pris dans un restaurant aux Houches car à St Gervais, les pâtes, ils ne font pas, c’est pizzas ou plats traditionnels savoyards ! Je ne suis pas confiant sur la météo, mes craintes se confirment en pleine nuit où un orage me réveille et me fait craindre le pire pour le lendemain…Réveil à 5h, une bonne part de gâteau énergétique et nous voilà partis pour Chamonix, le temps est très couvert mais sans pluie. Photos d’usage avant le départ devant le portique « Marathon du Mont-Blanc » puis après une attente de 15 minutes dans le peloton, une bonne vieille musique d’AC/DC nous libère dans une ambiance de folie ! Des gens de chaque côté sur des centaines de mètres pour nous encourager, le top ! Bon j’ai raté mes supporters au départ, et eux aussi d’ailleurs ( !), ils doivent me retrouver au col des Montets donc je rentre dans ma course et me concentre sur mon allure…Montée douce au départ puis la pente augmente progressivement jusqu’au col des Montets. Le temps se dégrade, le plafond est de plus en plus bas…J’arrive au col et je vois mes 3 supporters qui m’encouragent, ça fait du bien de voir ses proches ! Quelques photos à la volée et puis je file direction Vallorcine, bonne descente qui fait du bien mais voilà, le plaisir est de courte durée, la pluie s’invite sur la course, et pas une petite pluie fine ! Un bonne grosse pluie bien froide qui certes nous rafraichit mais qui finit pas nous tremper et nous glacer…Passage à Vallorcine, toujours sous une pluie battante, surprise, mon fils m’attend pour m’encourager et fait même quelques hectomètres avec moi, les choses sérieuses commencent après Vallorcine lorsque l’on attaque la très longue montée qui va nous mener jusqu’au col et Aiguillette des Posettes. Le sentier est une rivière tant la pluie est battante, elle cesse finalement pour faire place à du brouillard (nous sommes plutôt dans les nuages je pense) et le vent se lève aussi. Donc nous sommes trempés, il fait froid et nous ne voyons absolument rien coté paysage, quel pied ! J’hésite à sortir le coupe-vent et buff comme beaucoup le font mais je reste finalement en tee-shirt, je me dis que je vais « chauffer » sur cette montée de 1000 m de dénivelée…Ce qui est la cas...On finit par arriver au col puis nous effectuons une portion de bosses et petites descentes dans un brouillard tellement dense que je me demande parfois si je suis toujours dans la bonne direction, on ne voit rien à plus de 20 m ! Puis descente vers Tré-le-Champ, terrible car le sol et donc les rochers et autres racines d’arbres sont détrempés, je suis prudent, trop peut-être par rapport à certains qui dévalent les pentes à une allure impressionnante, les 3 féminines que j’avais doublé pendant l’ascension me déposent littéralement ainsi qu’une bonne dizaine d’autres coureurs, j’enrage ! La descente est interminable, comme d’habitude pour moi, j’arrive finalement à Trè-le-Champ où je retrouve la « civilisation » après avoir été dans le brouillard depuis une bonne heure ½… Il faut relancer la machine et c’est difficile mais pour tous les autres coureurs aussi, rassurant ! On retrouve aussi tous les supporters (pas les miens qui ont filé à l’arrivée), et avec le prénom sur le dossard, c’est toujours agréable d’être encouragé par des « inconnus » qui crient votre prénom. Pour basculer sur le massif des Aiguilles Rouges et donc traverser la route, passage sur un pont métallique monté pour l’occasion : une dizaine de marche à monter puis autant pour descendre, original mais pas forcément agréable pour les mollets déjà durcis par ces 30 premiers kilomètres…D’autant plus que nous attaquons une nouvelle montée de 350 m de dénivelée et le rythme a bien baissé, le côté positif est la disparition du brouillard, il y a même quelques rayons de soleil mais toujours pas de visu sur les montagnes…Nouvelle descente (la dernière !) qui fait mal également même si elle ne fait « que » 250 m de dénivelée négative…je me fais à nouveau doubler par ceux que j’avais dépassé à la montée…Il reste 10 km et…600 m de montée, on commence tous à être « dans le dur » mais il faut avancer…Je me remet à doubler des coureurs dans le début de la montée, certains sont encore plus mal que moi, je m’efforce de bien boire et manger car il fait chaud désormais, heureusement que nous évoluons en sous-bois. L’arrivée à la Flégère est déjà une victoire mais quand je demande à boire, ils me demandent mon gobelet (normal), j’ai tellement pas envie de le sortir du sac pour ne pas m’arrêter (risque de crampes..) que je repars aussitôt en me disant que j’ai encore de l’eau dans mon camelback (3 litres) sans même prendre un quelconque ravitaillement au final ! Il est de plus en plus difficile de courir et la moindre pente est prétexte à marcher mais je relance dès que la pente diminue, ce qui n’est pas le cas d’autres coureurs que je double dès que je recommence à courir. Les kilomètres défilent, la portion de plat fait du bien avant d’attaquer la montée finale, même si c’est souvent des traversées de pierriers avec des appuis délicats. Au loin, je finis par apercevoir cette fameuse dernière montée qui nous mène à l’arrivée à Plampraz, elle ne fait « que » 200 m de dénivelée mais après 40 km et 2500 m de montée cumulée, il va falloir un bon moral et de bonnes jambes ! Je ne suis pas le plus mal en point même si j’ai l’impression de me trainer, je double encore des coureurs, bon signe ! Arrivée au sommet, dernier virage, une descente, je me dis que c’est fini, mai non,…il reste un ultime « raidillon » pour passer la ligne d’arrivée, mes fidèles supporters hurlent en me voyant, j’accélère en les entendant et je finis en trombe sur cette ultime montée, passage de la ligne après 5h24’55’’ de course…FINISHER ! Je suis chaleureusement félicité par ma femme, mon fils et sa copine. Mon fils qui a l’œil sur les classements « live » m’apprend que je suis 2° Master 2 (ex VH2), le premier de ma catégorie étant à moins de 2 minutes devant moi…Sans regrets, j’ai tout donné et je termine 84°/2091 scratch ! Gros ravitaillement, nombreuses photos au sommet où j’ai de la chance de trouver un super panorama du Mont-Blanc, juste en face de nous, on profite de cette « fenêtre » pour des photos devant ce décor somptueux, que j’aurais eu le temps d’apprécier seulement à la fin de cette course, un sentiment de frustation, dommage…Puis il faut redescendre dans la vallée, à la sortie de la télécabine, nous avons l’agréable surprise de trouver Kilian Jornet qui se prête au jeu des autographes et séance photo avec un « admirateur » qui possède toute la panoplie vestimentaire à l’effigie de son idole ! Je me dis qu’il serait bien d’obtenir un autographe de cet « extra-terrestre » du trail, je m’approche et lui demande une signature sur mon dossard, il accepte très simplement, je le félicite pour sa victoire sur ce marathon, même s’il a dû puiser dans ses ressources pour le gagner…J’ai donc une griffe de cet homme « hors norme » qui a gravi les plus hauts sommets de tous les continents en battant tous les records existants, même l’Everest qu’il avait gravi 2 fois en 1 semaine 1 mois ½ avant cette course !! La course à pied est un des rares sports où l’on peut s’aligner avec les meilleurs au monde sur une même épreuve…Puis, après une douche toujours réparatrice, repas à la halle des sports où boissons et nourriture étaient servis à volonté, repas froid certes mais très bien organisé. Il est déjà 15h30, on file vers la place centrale où nous attendons patiemment la remise des récompenses. Après celle des courses précédentes (course jeune et duo « étoilé ») c’est la remise des prix pour le marathon où la star Kilian sera acclamée comme il se doit, il y a seulement 3 français dans les 10 premiers, 57 nations différentes présentes sur ce marathon !
Je monte sur le podium avec mon homologue féminin, pas peu fier de cette position « inespérée » au départ. Pour mon premier trail dans ce massif (mais pas le dernier je pense…), coup de maitre ! Prises de photos pour l’occasion, puis avant de repartir, nouvelle balade dans Chamonix avec dégustation de glaces pour ultime récompense, place à la récup !
RTF
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