Récit de la course : Trail de Valberg - 53 km 2017, par shef

L'auteur : shef

La course : Trail de Valberg - 53 km

Date : 2/7/2017

Lieu : Valberg (Alpes-Maritimes)

Affichage : 2114 vues

Distance : 47km

Objectif : Faire un temps

2 commentaires

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Pas le meme, toujours aussi beau !

(Photos a venir si j'en recupere)


Je rempile cette année pour le Trail de Valberg sur lequel je m’étais régalé l’an dernier. J’y avais également fait mon meilleur résultat de la saison (13), et je m’étais fixé comme objectif de rentrer dans le top 10. Je sais que la partie va être compliquée car je suis en manque d’entraînement ces derniers temps, la faute à un pyramidal assez capricieux (et sous traitement kiné depuis 2 semaines) et autres contraintes familiales ou touristiques (visite de Lisbonne – d’ailleurs je recommande Rigolant ). Cette année nous laissons la petite aux copains et Clémence est inscrite au 25km (son plus long trail à date). Malgré tout je garde espoir et je me dis que l’entraînement plus conséquent cet hiver par rapport à l’an dernier pourra peut-être jouer. La première féminine était arrivée 9ème, je me dis donc que si je la suis à la trace, ça peut marcher.

Nous montons samedi en fin d’après-midi, l’arrivée par 12° sous la pluie nous refroidit un peu, au propre comme au figuré, mais la météo est annoncée bonne pour le lendemain (excellente même avec une température aux alentours de 20° seulement). On récupère les dossards et on découvre le parcours qui a été amputé de quelques kilomètres (problèmes d’autorisations). Je suis un peu surpris de voir que le tracé est totalement nouveau : on part cette fois au Nord-Est (au lieu de Sud-Est l’an dernier). Ça sera donc découverte complète à nouveau. Par contre il me semble que ça monte moins et il y a l’air d’avoir pas mal de portions en faux-plat. Ça risque d’être roulant. On mange au restaurant où je me lâche sur une belle pizza (tant pis pour le gras !). On file ensuite se coucher sous la tente, d’autant que la pluie revient.

4° au réveil à 5h15. On enfile toutes les couches, petit déjeuner dans les sanitaires (technique déjà largement éprouvée lors de notre tour de Savoie à vélo début Mai). Je m’équipe pendant que Clémence plie la tente, elle attendra le départ de sa course et petit déjeuner sur le parking de départ.

Je me cale dans le premier quart du peloton sous l’arche (mais vu que nous ne sommes qu’une centaine de participants, il n’y a pas vraiment à craindre des bouchons). Le départ est donné et ça part assez vite, sur une large piste descendante pendant 1,7km. On passe ensuite sous la route et on remonte un vallon sur un chemin de vaches, à moitié ruisseau. Ça ne monte pas assez pour ne pas courir, donc je m’active. Je sens ma fesse me tirer légèrement, mais pas de douleur. J’ai du mal à évaluer ma place mais je pense être assez devant, et ça va vite. La première montée de 450m environ passe assez bien en 31 minutes (rythme plutôt élevé pour moi). Il fait encore assez frais. On enchaîne direct sur une belle descente d’abord raide puis en joli sentier à flanc avec superbe vue vers le Sud. Je rejoins le premier ravito qui est donné pour 11km (9.5 à la montre) en moins d’une heure. Je suis donc parti selon ma stratégie : vite. Reste à voir si ça n’est pas de trop.

Ce premier ravito arrive un peu trop tôt. Je ne m’y attarde pas : j’emporte 4 carrés de chocolat et 1 tuc, je mange un bout de banane et remplis les flasques. J’ai sûrement encore assez pour rejoindre le suivant mais je préfère porter un peu plus que risquer la panne sèche. On remonte à nouveau un large vallon dans un lit de rivière, un peu refermé. Ca s’élargit au fur et à mesure de la montée, la vue devient majestueuse. Je sais qu’en haut on aura une longue section pile sur les crêtes qui sera splendide. Je peux apprécier sur le sentier qui monte en zig-zag ma position. Il me semble qu’il y a encore pas mal de gens devant moi. Le top 10 risque d’être compliqué car je ne me vois pas accélérer encore. Pire, je plafonne. J’entends derrière moi une féminine (qui gagnera la course) qui papote tranquillement avec un autre concurrent, tout en revenant vers moi alors que je suis franchement essoufflé. J’arrive tant bien que mal au col, environ 600m en 43 minutes. La fesse tire encore beaucoup mais je relance à peu près correctement tout le long de la crête. Je reste attentif à ne pas dépasser le seuil où cela se transforme en douleur, adoptant une foulée un peu rasante sur les portions montantes. La première féminine finit par me rattraper à la faveur d’un gros raidillon. Je laisse passer, impossible de suivre.

On se trouve à ce moment sur la crête entre les 2 vallées du Cians et de la Tinée (pour faire un peu approximatif). Les paysages à 360° sont magnifiques et de toutes les couleurs : teintes de blanc et ocre pour les parties calcaires, des rouges/mauves dans les pélites. J’ai laissé mon téléphone dans le sac, donc pas de photos, trop la flemme de le sortir. On déroule sur cette très longue descente (-700m en 10 bornes environ, heureusement que c’est beau !). Je suis quasi constamment au-dessus de 12km/h, engrangeant pas mal de fatigue mais je ne lâche rien, j’ai toujours espoir de faire une belle place, même si je sais qu’avec ce type de départ il ne faudra pas compter sur la remontada des derniers 10 kilomètres. J’arrive ainsi au 2ème ravito au kilomètre 26 (25 à la montre) en 2h50. Entre temps j’ai mangé une demi-barre, je n’ai pas super faim. J’embarque encore 4 carrés de chocolat, je prends un TUC et un morceau de banane, plein de bidons. Il y a devant nous une montée bien raide de 700m et il va falloir assurer.

Je repars du ravito avec la deuxième féminine. Je monte à peine plus vite, je la dépasse. Un peu plus haut on rejoint un gars au ralenti. « Je suis fatigué ». On le dépose tranquillement. Un peu plus haut le sentier s’aplatit et je suis incapable de suivre à la relance. On dirait bien que je traverse un trou d’air. D’ailleurs un peu plus haut, le « fatigué » me repasse tranquillement. Je ne le reverrai pas avant le buffet d’arrivée. Je ne suis pas le seul à être en galère, je reviens sur Fredo_2_lEsterel qui a l’air de couler une petite bielle mais qui s’accroche. Je sors la musique pour me donner du courage et je tombe sur Portishead qui me susurre aux oreilles « We suffer every day, what is it for ? » etc… en me retournant régulièrement, il me semble quand même y avoir un petit écart car je ne vois pas de suivants. Et puis j’arrive finalement au sommet avec la fesse qui couine bien fort. Dans les derniers 100 mètres je vois revenir un petit groupe avec A.G. (1ère l’an dernier). C’est donc le même scenario qui se rejoue. On m’annonce aux alentours des 20/25. Cette fois c’est sûr, le top 10 est hors de portée. Je me pose 1 minute pour étirer mon fessier avant de me lancer dans la descente… qui est en fait une petite remontée. Je vais si lentement que j’ai le temps de m’apercevoir qu’il y a des Edelweiss partout !


photo SylvTrail06

On se lance ensuite dans la vraie descente, et c’est la boucherie des quadris. Marches d’escaliers droit dans la pente, il n’y a en fait pas de sentier bien clair. Nous sommes dans la partie qui permet d’éviter les 6km de rab pour lesquels il n’y a pas eu d’autorisation. Je me fais doubler 3 ou 4 fois dans cette partie où j’essaye de m’économiser tout en profitant du paysage incroyable : nous sommes en train de plonger dans les gorges du Cians. On rattrape plus bas le sentier original, et bizarrement j’ai retrouvé ma fesse. Je me mets à « voler » (toutes proportions gardées). Le moral remonte en flèche, et je récupère un à un tous ceux qui m’ont doublé dans le haut. J’arrive au dernier ravito du 37ème kilomètre (34.5 à la montre) après 4h30. Il commence à faire chaud et je me laisse tenter par une belle tranche de pastèque dont les relents m’accompagneront toute la dernière montée.

Je repars avec un concurrent qui semble connaître pas mal le coin et m’explique ce qu’il reste en m’annonçant que la montée ne se court pas, ce qui me convient très bien. Puis il me propose de passer devant, n’ayant plus de jambes. Effectivement, je m’emploie un peu et rapidement je n’ai plus personne dans les rétros. Les écarts faits dans la descente semblent tenir cette fois. La chaleur est bien présente, je bois pas mal sur cette partie. Encore une fois cette montée me met la fesse « au supplice ». Il reste environ 500m de D+ entrecoupés d’une courte descente. Personne devant, personne derrière. Je mets 50 minutes sur cette dernière côte. En arrivant sur le sommet, je vois un autre concurrent au loin, et la 3ème féminine, environ 2 minutes plus loin. La fatigue est vraiment présente maintenant : je trébuche un peu stupidement des 2 pieds sur un caillou. Je me rattrape mais instantanément 2 crampes me prennent les mollets. Je dois m’arrêter 20 secondes pour laisser passer. Juste avant la dernière descente je rencontre un gars qui arrive d’une piste par en bas avec un dossard. Il m’explique qu’il était en course pour un top 10 et qu’il s’est perdu, occasionnant un rab de 6km. Ouch. Puis il s’envole dans la descente droit sous le téléski. Je ne peux pas suivre, sur le frein et à l’économie fessière, le temps de la détendre de la montée précédente. Je sais que le parcours termine avec une longue portion de faux plat montant sur piste de plus de 2km. Depuis le départ je m’apprête mentalement à un baver gros, voire à devoir marcher. Et finalement j’arrive à me botter le derrière pour courir cette portion, sans arrêt. Je reviens sur 3 concurrents très régulièrement. Je ne cours pas vite mais je les reprends. Ils se retournent, de temps en temps relancent mais inexorablement je grignote, et je les passes à environ 500m de la ligne. J’essaye de les motiver mais ils ne s’accrochent pas.

 

Je passe l’arche en 5h51m24 en 23ème position. Je suis é-rein-té ! Le temps de discuter un peu avec des copains et j'assiste en direct à l'arrivée de Clémounette qui boucle là son permier 25km plein d'émotions (et une belle gamelle Surpris ). chouette de partager ça, encore un peu d'entraînement et on s'inscrit à l'Echappée Belle Intégrale version duo !

 

Je termine 1m04s derrière la gagnante de l’an dernier, j’améliore donc ma marque. Je pense que le circuit était quand même plus roulant que l’an dernier car je gagne 20 minutes pour un kilométrage/dénivelé équivalent. Mon objectif est donc bien foiré, mais je ne pense pas que j’aurais pu faire mieux. J’ai eu un coup de mou dans la 3ème ascension et également dans la dernière dans une moindre mesure je pense par rapport au reste du peloton. J’ai été un peu gêné par mon fessier mais pas au point de pouvoir gagner les 25 minutes qui me manquent pour rentrer dans les 10.



Reflexions post-trail et notes perso:

- J'ai consomme sur mon ravito perso: 1 gel GU fraise/banane, 1 gel GU chocolat, 1 gel Mulebar strudel (pas a mon gout), 1 demi-barre et une pate de fruits aptonia: peut-etre a revoir et pense a manger un peu plus, meme si sous effort intense, c'est difficile
- Pour la TDS, ne pas partir comme un mariole !
- Etat lundi: plutot bon, jambes qui deviennent lourdes au fur et a mesure. Le soir, grosses courbatures dans le haut du corps.
- Etat mardi: jambes un peu lourdes mais globalement bien. Suivi du kiné a ajouter.
- Etat mercredi: nickel.

2 commentaires

Commentaire de OderF_06 posté le 04-07-2017 à 20:21:47

Quel récit :)) et oui bon gros point de coté j ai trop mangé au ravito lol et bon 90kgs en cote c est dur dur.
-1h10 de mon coté et jolie sortie longue j ai adoré ce nouveau parcours, super couleurs.
Sinon Ouep Maryline fini 1iere et 8 au scratch !! ca c est de la partenaire d entrainement plus christèle qui fait toujours de superbe remontée !!

Commentaire de Lécureuil posté le 04-07-2017 à 23:55:00

Impressionnant comme perf
Bon, vu donc ton niveau, c'est pas plus mal que t'ai pris 50K dans les pates 10 jours avant le Mercantour, comme çà tu ne nous attendras pas trop ;-)
Et au pire on pourra toujours te faire porter nos sacs pour te ralentir ;-)
Bonne récup !

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