Récit de la course : 80 km du Mont-Blanc 2017, par Sylvtrail06

L'auteur : Sylvtrail06

La course : 80 km du Mont-Blanc

Date : 23/6/2017

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 3853 vues

Distance : 80km

Objectif : Pas d'objectif

7 commentaires

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Le Mont Blanc, c'est pas de la tarte !

80km du Mont Blanc

 

Date : 23 Juin 2017

Lieu : Chamonix

Distance : 90km 6050m D+

 

Objectif : Finisher à 2 en moins de 17h

 
 

Le Mont Blanc c'est pas de la Tarte !


Jamais deux sans trois !

 

Après Clement sur l'UTCAM 140km (2016), Grégoire il y a deux mois sur l'Ultra de madère 115km c'est au tour de Nico de m'accompagner sur ce 80km du Mont Blanc.

Quel bonheur de remettre les pieds dans cette ville dédiée aux sports natures, 2ans après ma CCC ou j'avais lutté pour finir en 22h38.

Cette fois pas d'excuse je suis préparé et chose rare pas blessé, hormis le manque de sommeil me concernant ( 7h de dodo en 2j) nous nous présentons sur la ligne de départ surmotivés !

Concernant mon compagnon du jour je me fais pas de soucis, seul une gêne à son mollet pourrait le faire douter.

Nous prenons le choix de partir dans les 100 premiers avec comme idée monter à notre rythme et ne pas subir de bouchons.

Drôles d'impressions que de se placer 10m derrière les élites dont Xavier Thévenard futur vainqueur... 

Le décompte est lancé avec en fond sonore des sons de cloche digne d'un enterrement généralisé, signe que la course seras très dures !

Il est 4h00 du matin lorsque 1137 coureurs s'élancent dans la nuit pour cette aventure pleines de rebondissements...

 

Un départ sur les chapeaux de roues

Chamonix : km 0

Le troupeau slalome dans les rues chamoniardes il est 4h00 du matin mais la foule et les acclamations sont incroyables. Pour ma part j'essaye de faire attention de ne pas me faire de cheville et également de ne pas perdre de vue mon pote .

Comme prévu ça part très vite nous filons sans doute à 13 voir 14km/h autant vous dire que j'ai hâte que la 1ere montée arrive...

Et ça pour arriver elle arrive... 11km pour 1400m de d+ tel est notre premier objectif pour atteindre le sommet du Brévent.

Nous quittons rapidement la route au profit d'une piste forestière, je me cale sur Nico qui mène l'ascension à un rythme élevé mais je suis plutôt bien . 

De temps en temps je le vois jeter un oeil pour voir si je suis encore la ce qui lui permet à son tour de réguler ses ardeurs !

La montée est extrêmement agréable, il fais bon et le panorama qui s'offre à nous est sublime...

La piste forestier à laisser la place à un joli single.. bref le top !

 

On décide de se prendre en photo pensant être arrivé au sommet mais comme on est naïfs ... 

Je m'étonne même à nous voir trottiner sur des portions moins pentus.

Les premieres lueurs du soleil apparaissent laissant entrevoir l'aiguille du midi et sa mer de glace.

J'ai mal au cou à force de regarder à droite puis à gauche tellement que ce paysage me plais. 

Je pense que c'est une des plus belle montée que j'ai eu l'occasion de faire jusqu'à présent .

 

 

Le petit Poucet

Brévent : km 11 90eme 1h50 de course.

Le sommet atteint à la minute exact prévu sur notre road book nous basculons sans perdre de temps vers Planpraz.

ça descend fort mais la piste, bien que caillouteuse, permet de dérouler un peu les jambes, la vue est toujours aussi impressionnante bref le bonheur à l'état pur ...

Ma Go pro chauffe à forte de l'utiliser !!!

Nous nous efforçons de ne pas aller vite afin de préserver nos jambes car la route reste encore très longue...

Les seules personnes qui nous doublent sont finalement des féminines, aussi à l'aise sur les cailloux que sur une piste de 10km !

 

 

 

Nous arrivons au petit ravito de Planpraz.

Nous prenons juste le temps de remplir une flash manger 2 quarts d'orange

et contempler une nouvelle fois les plus hauts sommets d'Europe...

Nous poursuivons la descente cette fois en direction de la Flégere.

Tout semble se dérouler parfaitement... mais ça c'était avant le drame ...

( comme dirais Franck Dubosc)

 Après avoir bien descendu je décide de sortir ma go pro et la ... plus de go pro !

Je m'aperçois par la même occasion que la fermeture de mon sac est cassé ce qui a provoqué la perte de la caméra .

L'heure est grave alors que tout allé pour le mieux dans le meilleur des mondes je me retrouve à faire un choix difficile .

Je décide de remonter en trottinant pour la chercher, en demandant, au passage, aux trailers étonnés de me voir dans le mauvais sens...

Après 5 bonnes minutes de recherche infructueuse, 15 places de perdus et voyant nos efforts de course petit à petit gâchés je décide à contre coeur de redescendre broncouille.

( comme on dit dans le bouchonois )

 

* les futurs photos sont celles de la Go pro à Nico et celles de l'orga

 


Un coup au moral !

 

Flégère : km 19 105eme 2h35 de course

Je profite de ce point de contrôle pour narrer aux bénévoles mon histoire de Go pro.

Amateur de montage vidéo cette perte m'affecte personnellement sans compter le budget d'un ci petit gadget ...

Résultat je prend un petit coup derrières les oreilles sans parler de la premiere montée à vive allure qui ma sans doute laissé un peu de traces.

La montée vers tête aux vents se passe malgrés tout plutôt bien, j'essaye d'oublier

cette mésaventure et me re concentre pour la suite !

  

 Le sommet avalé sans difficulté majeure,

nous descendons sur peut être la descente la plus technique de la course.

Pierres, blocs rocheux, racines et même passage en corde lisse...

 Bref du technique comme on les aimes et comme n'aime pas mes quadris.

 

L'esprit plus tranquille ou presque !

 Buet : km 29 110eme 4h13 de course 

On se prend bien 10 minutes ici pour se régénérer, un peu de salé une petite soupette, il faut de l'énergie pour affronter deux sommets d'affilés pour rejoindre la mi course et le fameux barrage d'Emosson.

 

Je re raconte une nouvelle fois mon histoire de Go pro et la coup de théâtre j'entend un coureur dire : "oui il me semble que quelqu'un derrière moi l'a récupéré" 

J'en profite donc pour cueillir un à un les trailers suivant jusqu'à tomber sur mon sauveur : 

" Benoit " si tu me lis , un énorme merci !! Il l'a rendu à la Flégere et je l'a récupérerais demain au PC course.

Un énorme soucis en moins nous repartons donc l'esprit plus tranquille...

 
 

" Ah merde , mes batons , j'ai oublié mes bâtons Nico " heureusement nous étions pas bien loin du ravito mais décidément aujourd'hui il faut me surveiller...

Le premier sommet se passe bien, toujours à un rythme régulier nous maintenons la cadence.

Nous profitions encore un peu des derniers instants de fraicheurs de la matinée car cela ne va pas durer ...

La tête baissée, je profite tout de même de ce cadre magnifique, entre petit chalet restaurant et cascades géantes on est servis !

 

La descente bien que pentue reste relativement roulante ce qui me permet de relâcher un peu mon attention... et paf !

C'est l'erreur un pied levé moins haut, une racine trop haute et c'est la chute.

Je tombe net, à plat ventre, en glissant légèrement sur le bas coté du chemin.

Heureusement je rassure Nico aucun dégâts à signaler !

 


Légèrement Emoussé !

 

Le Molard : km 38 117eme 6h05 de course

 Les jambes et notamment mes quadris ont un peu souffert sur cette descente, Nico lui semble toujours nickel , la chaleur monte progressivement pour attaquer cette fameuse montée du barrage d'Emosson.

Les récits disaient vrais, la chaleur est étouffante, nous profitons du moindre cours d'eau pour mouiller la casquette et la nuque.  

Rapidement nous avons notre objectif en vue...

Un immense barrage haut de 180m qui nous semble pas si loin... et pourtant ....

  

La force semble m'abandonner peu à peu, mon rythme diminue au fur et à mesure que la pente s'élève

et malgré une pause technique pour Nico me permettant de souffler un peu, le calvaire se profil à l'horizon.

Au plus dur de la pente je m'écris :

" Nico je pete ! "

Impossible de tenir son rythme et obligé de prendre 10 sec pour me remobiliser.

 

 

 

Heureusement d'après les dires du coureurs du dessus, le barrage est proche ...

Je m'accroche à cet espoir pour continuer "step by step" à mon rythme.

Malgrés mes débuts de crampes et ce coup de fatigue généralisé

je m'aperçois que les autres concurrents ne sont pas au mieux également.

 

Ouch ! Enfin !

 

Une bonne pause est nécessaire,

la longue traversée du barrage se feras en alternance course / marche pour ma part...

il est temps de manger et de s'assoire un peu...

 

Nouveau départ / Changement de relais

 

Barrage Emosson : km 43 119eme 7h31 de course

 

L'ambiance est bonne les bénévoles toujours au petit soin et un groupe de clown musicien me distrait comme un enfant .

Après 15 bonnes minutes de pause je me sens déjà beaucoup mieux et prêt à descendre vers Chatelard.

Nous faisons la connaissance de Boris qui nous accompagneras toutes cette descente qui se passes incroyablement bien. 

Ainsi, nous atteignons chatelard relativement rapidement et psychologiquement cela fais du bien, il reste désormais 2 montées / 2 descentes !

 

 

J'ai de bonnes sensations j'ai l'impression qu'une nouvelle course commence !

Sur l'ascension d'Arollete je prend les devants !

Histoire de soulager un peu mon pote qui auras donné le rythme sur toute la première partie de la course. 

La montée bien que longue, est vraiment magique. 

 

Nico montre quelques signes de fatigues à son tour mais il me colle au train.

Nous passons de la foret à l'alpage avec vue sur les névets encore un peu présent .

Le sommet se vois de loin, un pic comme j'aime surplombant les environs et symbolisé par une jolie croix. 

Je ralentis un peu histoire de pouvoir enchainer la descente dans de bonnes conditions. 

Petite pause photos devant La Croix et hop c'est partis pour la descente.

Ce trail est une véritable montagne Russe, j'ai la curieuse impression d'enchainer 6 KV d'affilés, je comprend qu'il y est de la casse.

Je me régale dans cette descente j'ai le moral gonflé à bloque, mes quadris me fichent la paix et j'ai encore les yeux qui brillent après avoir franchis ce sommet.

Je mène donc naturellement la descente à un rythme très correct jusqu'au col des Posettes.

Nous récupérons quelques coureurs au passage, mais sur ce genre de course au bout d'un moment on retrouve toujours les mêmes... Benoit un Parisien et son accompagnateur super sympa, une Américaine pas très bavarde mais très vaillante... bref c'est assez sympa !

Le ravito du "Tour" se fais désirer, Nico à besoin de manger un peu et la descente bien que réguliere est très longue. Mais fidéle à lui même il suis et même plutôt bien. 

Cela me fais plaisir de voir que je le pousse autant qu'il m'a poussé en début de course, notre duo fonctionne parfaitement !

 

Le Tour : km 61 98eme 11h28 de course

15 minutes sont nécessaire, la descente fut éprouvante et la partie roulante qui nous attend pour rejoindre Bois ne nous enchante guère !

Le départ du ravito est dur Nico n'a pas récupéré entièrement et nous repartons en marchant du ravito. De mon coté ça va même si les relances sur le plat deviennent également délicates.

  

 

Près d'une dizaine de coureurs vont nous doubler ici, mais Nico le sais et il à raison ce n'est pas fini !

Nous retrotinons un peu au bout de quelques kilomètres pour finalement atteindre une bonne petite vitesse de croisière.

Les autres coureurs montrants des signes de faiblesses nous les redoublons tout naturellement avant d'attaquer la dernière cote de la course " Montenvers".

Contre toute attente Nico reprend les devant dans cette dernière ascension

(qu'il redouté tant), à un rythme impressionnant !

Plongé dans la même bulles nous avançons sans un mot avec pour seul bruit celui de notre respiration.

 

1 , 2 puis 5 , 10 presque 20 coureurs doublés sur une pente très variée.

Un coup réguliere en sous bois , puis de gros bloques rocheux très agréables à gravir, des échelles à mains bref il y en a pour tous les gouts ! 

Seul la dernière partie de la cote moins raide obligeant à relancer un peu nous semble pénible mais la fin est proche ...

La vue en contre bas sur Chamonix et la voix du speaker raisonnant dans la vallée en ai la preuve ...


Une fin en apothéose !

Plan de l'Aiguille : km 80 79eme 15h37 de course

 

Dernier ravito rapide juste le temps de soulager un peu les reins et on se lance dans la dernière descente, celle de la délivrance !

1h20 pour en finir et passer sous l'objectif des 17h de course ça sens bon !

Nico part devant et c'est peu dire, alors que je descend déjà à un bon rythme il à toujours un ou deux lacets d'avances.

Nous avons à cet instant un mélange de fraicheur physique apparente et l'envie d'en finir rapidement !

Certains peuvent difficilement courir alors que nous dévalons la pente aussi vite qu'à l'entraînement . Quelques places de gagnées et Chamonix grandit petit à petit à nos yeux.

Je bute régulièrement sur des pierres me provoquant des douleurs atroces sur les ongles m'obligent à lever le pied ( dans les deux sens du terme ) .

Mais je suis plus à ça prêt ! La fin de la descente arrive et nous mettons enfin les pieds sur le bitume ( chose qui ne m'enchante guère habituellement ! ).

Je rejoins donc Nico, arrivé un peu avant moi et nous partons vers cette ligne d'arrivée tant convoitée ! 

Il est 20h40 les rues sont bondées, les gens aux restaurants s'arrêtent de manger et de parler pour nous acclamer.

J'ai jamais connu une tel ferveurs avant une arrivée !

La traversée de la ville se fais bon train, galvanisé par les applaudissements et les félicitations.

 

Chamonix : km 90 75eme sur 1137 partants et 636 finishers  en 16h42 de course

 

 

Le dernier virage puis la dernière ligne droite, on accélère et on franchis main dans la main cette fameuse ligne d'arrivée !

Le speaker nous annonce notre classement on se regarde on s'éclate de rire, tellement surpris j'en jette mes bâtons au sol !

On l'a fais , on l'a fais ensemble, d'une belle manière avec surtout aucun regret sur notre gestion de course ! 

 

 

 

On remercieras jamais assez tous les soutiens que l'on a eu, par écris, messages ou juste par la pensée !

Alors même si on ne répond pas à tous le monde...

Sachez que cela nous fais énormément plaisir.

Et nous poussent à repousser encore et encore nos limites

et à vainre de nouveaux défis toujours plus fous les uns que les autres ...

 

Biz aux kikourous !

 

Vive le Trail, vive Off Trail 06 et vive la récompense ....

7 commentaires

Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:02:11

Au top ce récit. On sent que vous avez passé un bon moment sans prise de tête, avec de la facilité et un résultat juste magnifique... Bravo

Commentaire de bubulle posté le 27-06-2017 à 10:30:15

J'hallucine un peu de voir comment vous avez suivi ce roadbook de 17h sans beaucoup vous en écarter, finalement. Vu la régularité, ça serait presque une bonne occasion de faire des petits recalages (par exemple Brévent-Flégère où vous avez été 20 minutes plus rapides qu ele roadbook, malgré les soucis avec la GoPro).

Et cela mis à aprt, quel superbe résultat ! Un top100 sur cette course, c'est du lourd, très lourd.

Commentaire de Sylvtrail06 posté le 27-06-2017 à 10:39:20

Merci bubulle et merci beaucoup pour ce road book qui nous à beaucoup aidé !

Les distances lors de la course sont un peu éronnées du coup difficile de s y tenir mais ça l a fais.

la 1ere montée fais presque 12km et la derniere descente au moins 8km à titre d exemple. Mais globalement c etais tres cohérent on a pu rattraper notre retard en envoyant un peu du bois dans la derniere montée et la derniere descente nous permettant de passer sous les 17h ;)

Commentaire de galette_saucisse posté le 27-06-2017 à 15:15:27

Chapeau! sacrée perf les gars.
Bravo et merci pour ce récit :)

Commentaire de triattitude74 posté le 28-06-2017 à 18:13:03

Bravo à vous deux pour cette très belle gestion!!
Sacrée performance surtout en tenant le temps de faire des photos et en plus avec l'incident Gopro.

Commentaire de Shoto posté le 28-06-2017 à 19:10:35

Sympa la course à 2 .... merci pour le CR ... et sacrée belle performance 😎

Commentaire de ilgigrad posté le 30-06-2017 à 11:47:56

Que dire de plus ? tu as été, pardon, vous avez été parfaits. J'ai tenté la course à deux avec beaucoup moins de succès; j'en apprécie le votre d'autant mieux. Un chrono magnifique et un classement en conséquence. Arriver à Chamonix le même jour que celui du départ et de sous la lumière du jour qui plus est c'est une performance que la plupart des coureurs rêvent de pouvoir accomplir, en vain.
Encore une fois je te (vous) félicite pour ce que vous avez réalisé pendant ces 16h42 de course.
Bon courage pour la suite

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