L'auteur : Zaille
La course : Trail de la Hasel - 28 km
Date : 17/6/2017
Lieu : Oberhaslach (Bas-Rhin)
Affichage : 817 vues
Distance : 28km
Matos : Altra Lone Peak 3.0
Sac hydratation 2x500ml Salomon
Objectif : Se dépenser
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Voilà 2 semaines que j’ai fait mon dernier trail (33km 1600D+) et tout va bien, autant musculairement qu’au niveau des articulations. C’est vrai que j’économise ma vieille carcasse avec beaucoup plus de vélo que de running ces derniers temps. L’inconvénient quand-même c’est que les sorties longues en vélo sont 2 fois plus longues que celles en courant et donc beaucoup plus chronophages. Un détail qui a son importance quand on a une vie professionnelle, familiale et sociale.
Soit, j’arrête de raconter ma life, j’ai jeté cette fois-ci mon dévolu sur le trail de la Hasel à Oberhaslach, au sud de Strasbourg près de Schirmeck. 28km et 1100D+ annoncés. Bien moins que le coup dernier, mais je reste prudent sur ces données chiffrées qui ne peuvent pas à elles seules résumer la difficulté d’une course.
D’emblée j’ai trouvé ce trail sympa. Le club à l’air dynamique, il communique pas mal et il y a même une garderie prévue et gratuite en plus. Chouette !! Du coup, j’ai embarqué tout le monde, femme et enfants. Madame fera le choix du 14km 500D+ et les enfants feront le choix imposé de la garderie ! La grande de 10ans fait un peu la gueule mais les petites sont au taquet !
On décolle à 13h00 après un plat de pâtes (comme c’est original) et direction le sud. Le coin est vraiment paumé mais on est vraiment dans le vert avec des montagnes de tous les côtés. Il y a du monde sur place pour nous accueillir, une centaine de bénévoles, l’organisation est à l’image de ce que j’avais pressenti via Facebook ou leur site. On n’est pas dans le stress, il reste une heure pour chercher les dossards et se changer. Il fait 23°C mais très lourd, ce n’est pas ma météo favorite.
Arrivés dans la salle des fêtes, je scrute le listing des inscrits pour mon numéro … Y a pas ! Comment ça ? bah non, y a pas ! Décidément, je commence à être abonné aux merdes d’avant course. Bon, rien de grave, on va aux inscriptions et le bénévole nous règle notre histoire en 5 minutes : ouf. Apparemment mon paiement CB n’était pas passé.
Bon, maintenant il est temps de se changer. Pas de chevillière cette fois, faut pas non plus que ma cheville prenne de mauvaises habitudes. Mes Altra, short/cuissard et sac à flasques. « On dirait que tu pars à la guerre papa ! ». Oui c’est un peu vrai alors que je vais juste me promener un peu en forêt.
Départ 15h00 derrière la salle des fêtes. Je me suis quand même échauffé un peu et puis les 3-4 1ers kilos sont en pente douce, je vais essayer de me placer pour être dans le bon wagon quand on pourra plus dépasser. On est un peu moins de 250 contre 500 sur le 14km.
Le 1er km est sur bitume dans le village et je me dis de suite : vivement la forêt ombragée. On y arrive, juste après un raidillon qui va jouer les premiers juges de paix. On s’engouffre dans la forêt sur un joli petit sentier le long d’une petite rivière. Il fait bon là, je suis bien. Le rythme est correct autour de 5:00.
La 1ère section de marche arrive au km 4. On marche, on court en alternance, tout le monde est encore frais. On continue comme ça jusqu’au km6 où se trouve le mur. Il y a toujours au moins un mur dans un trail sinon ce n’est pas un trail. Là le cardio monte bien. Je regarde devant moi, j’ai l’impression de voir une cordée himalayenne qui monte à la verticale. C’est vraiment très raide, je suis même tenté de faire une pause mais non, c’est la honte !!
Km 7-8, on arrive en haut de l’Everest. On a fait 650m de D+, les 2/3 des 1100 !! Je jette un œil sur le profil que j’ai emmené : cool de la descente. Ca descend effectivement pas mal, sur du gros chemin, c’est bien roulant, je récupère un peu et remonte la moyenne plombée par les 11:33 et 11:24 des 2 derniers kilos. Au km9, le tiers du trail, je suis à 1h07 de course, mon objectif, de 3 heures, semble une fois de plus à jeter à l’incinérateur ! Même si le gros du dénivelé est fait, la fatigue fera certainement son affaire.
Une nouvelle montée s’offre à nous. Bien technique avec des pierriers. Elle est aménagée pour le lendemain où une épreuve de VTT enduro doit passer par là. Incroyable ce que les mecs passent en vélo, soit, en descente mais quand même ! Nous, dans le sens de la montée, on est par moment à la limite de l’escalade. Plus personne ne blague, ça souffle fort devant et derrière moi.
Arrivé au 1er ravito, km 11-12, il y a de tout ou presque. Du Coca (qui peut digérer ça en courant ?), du Red Bull (non merci, ce n’est pas le moment de jouer à l’apprenti sorcier) et de l’eau. Je bois et me mouille la tête. Je ne m’arrête pas longtemps et prends juste un bout de banane. En même temps la 5ème féminine me dépasse. Je me marre car la nana en short de foot et t-shirt même pas technique est en train de donner une leçon de running à tous les mecs « TeamSalomon », dont je fais partie, équipés comme pour l’UTMB.
J’en ai encore sous le pied et espère dérouler à nouveau dans la longue descente de 4km qui s’annonce. Et bien non ! Ca ne sera quasiment que du single-track et de plus très technique avec rochers et racines. Je suis comme toujours extrêmement prudent et me range sur le côté quand j’entends des locomotives débouler derrière moi. Je perds énormément de places dans cette descente et commence à avoir une douleur à l’aine que je diagnostique comme une petite élongation.
On passe par un point de vue où forêts et montagnes s’étendent sans jamais vouloir s’arrêter : on est vraiment au milieu de nulle part ! Je vais mettre jusqu’à 7:18 dans un km de descente, on est vraiment pas sur du roulant mais c’est ludique et même si je vais pas vite, ça m’amuse de sauter de pierre en pierre.
Km 17, dernière montée. Pas trop dure cette fois, je trottine et fait le train pour quelques coureurs. Je dépasse quelques descendeurs d’avant et suis pas mécontent. J’en vanne même certain. Je sais que ça ne va pas être long, le km 18,5 sera le début de la grande descente vers l’arrivée. A partir d’en haut j’essaie le 1er km de m’accrocher à la foulée d’un runner mais je vais lâcher très vite. Dans tous les cas, j’ai l’impression qu’on me dépasse un peu moins.
Dernier ravito au km22, on me tend un gobelet d’eau et je la joue Kilian Jornet en l’attrappant au vol sans m’arrêter et juste pour m’asperger la tête comme si le podium se jouait pour moi. J’ai un rythme et m’arrêter n’aurait pas été bon. Et puis il reste 5-6 km, c’est le moment d’y mettre ses dernières forces.
Là ça commence à être dur, les mollets ne sont pas contents. Je ne suis pas loin de la crampe et je pense à la demi-bouteille de Lambrusco et au litre et demi de bière que je me suis enfilé la veille. Ce n’est pas sérieux mais une pizza ce n’est pas possible sans Lambrusco et un concert ce n’est pas possible sans bière.
Sur le circuit on rattrape les marcheurs nordiques et les derniers du 14km qui obstruent un peu le passage par moment. Ils se font dépasser de tous les côtés, en plus on doit faire peur avec nos tronches défaites.
Je commence à regarder ma montre tous les 500m, je suis cuit et je fais de plus en plus d’erreurs et patatra (ou perlimpim) je me retrouve face contre terre de tout mon long. Heureusement ce n’était que de la terre battue au sol et pas du dur. Rien de grave, je me relève rapidement et repars pour le dernier kilo.
L’arrivée, enfin, 3h15 et 100ème tout rond. Ma famille m’attend, le speaker me site au passage, ça me fait chaud au cœur. Les enfants maquillés et la femme déjà douchée (1h21 et 8/77 en V1F, bravo). Je ne suis pas bien du tout. Mis à part les jambes, je suis dans un état nauséeux que je connais depuis le marathon de Molsheim. Depuis la descente ma FC n’a fait que monter pour terminer à 170, je pense, après-coup, que j’ai trop forcé sur la fin mais sans vraiment m’en rendre compte.
Après une douche glacée, ça ne va toujours pas mieux. A la table où l’on a décidé de rester pour la tarte flambée, je suis blanc comme un linge et j’arrive tout juste à siroter à la paille un coca. Je vais mettre une bonne heure à m’en remettre avant de pouvoir manger un bout.
Je termine donc en bien plus mauvaise état que le trail précédent qui faisait pourtant 1 heure de plus. Je vais peut-être essayer sans boire de bière la veille la prochaine fois … Euh, non en fait !
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