L'auteur : anyah
La course : Trail des Cimes du Buëch - 42 km
Date : 21/5/2017
Lieu : La Faurie (Hautes-Alpes)
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Distance : 42km
Objectif : Pas d'objectif
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Quand je me demande ce qui me fait aimer une course plus qu'une autre, il n'y a qu'une réponse qui prime : c'est la beauté du parcours. Il n'y a rien d'autre qui me fait envie. Me taper 42 bornes dans un paysage "moyen" : je ne l'envisage même pas. Mais quand je cours, savoir qu'un peu plus loin c'est encore plus beau, et qu'on va passer par là, et aussi par ici... moi c'est mon carburant. Et la moyenne montagne est grandiose en cela que rien ne bouche le paysage pour voir encore plus loin et encore plus haut.
Vu sous cet angle, on peut dire que les organisateurs du Trail des Cîmes du Buëch ont un joli trésor entre les mains : leur Maratrail à un parcours vraiment extraordinaire, tout en crêtes avec vue à 360 degrés. On voit même les signaleurs sur les crêtes du Lauzet à plus de 5 kilomètres...
Au départ, nous sommes 37, dont 5 équipes en duo. A l'arrivée, nous serons seulement 27 à franchir l'arche et je me demande bien pourquoi cette course attire si peu. Sans doute l'éloignement et aussi la difficulté (il y a beaucoup de monde sur les parcours de 10 et 16 km) : 2600m de dénivelé positif, 3 grandes montées, dont une dernière, le Faucon, particulièrement vicieuse...
Dimanche 21 mai, grand soleil : la journée sera belle et chaude ! Départ à 5h30 de la maison et 2 degrés seulement...
C'est un grand jour pour moi non seulement par l'effort qui m'attend, mais aussi parce que c'est mon deuxième Dodefondo (un marathon tous les mois pendant douze mois). Alors je n'ai pas le droit à l'erreur et ma motivation est de béton.
Le trail est annoncé avec 42 km mais je vois bien que sur la trace en ligne, on n'en donne que 40. Je pars pour 2 km d'échauffement à plat avec mon GPS en marche. Et j'enchaine aussitôt avec la course qui part à 7 heures. On était prévenus : ça va piquer les mollets dès le départ avec une montée de 8 kilomètres sur les crêtes de la Longeagne, site du décollage d'Aspres. Je suis venue souvent ici avec Mark, mais aujourd'hui il est encore trop tôt pour voir aucun pilote.
Le parcours féérique commence ici et nous resterons au dessus de 1000 mètres tout le temps. Bien entendu, avec si peu de candidats je suis à la fin du peloton, mais pas dernière pour le moment puisqu'une délégation belge, très volubile, me talonne. Mélanie, serre-file, souffle dans sa corne de brume pour encourager sa troupe, et je ressens la nécessité de mettre de la distance entre eux et moi, pour ma tranquilité... J'ai besoin de rester concentrée et je veux savourer le paysage à ma guise.
Les petits sentiers par où nous passons me rappellent aussi une virée en VTT avec Mark un jour où nous étions en quête de nouveaux cols (voir Club des Cent Cols) qui nous avaient obligés à pousser et porter nos vélos plus qu'on avait pédalé.
Des signaleurs sont postés dans des endroits dangereux ou très isolés : merci à eux pour leur patience, le temps a du leur sembler long...
Après les crêtes du Lauzet (km25), je ne connais pas le parcours et tant mieux car la dernière bosse n'a l'air de rien vu de loin mais elle décourage mes poursuivants qui capitulent tant les signaleurs nous en décrivent la difficulté. C'est la montagne du Faucon qui a la particularité de nous faire prendre 500 mètres en 3 km.
Je ressens un peu de raideur dans le bas des jambes, je sais qu'à un moment ou à un autre ça va déclencher une crampe. Mélanie m'a rejoint et nous progressons consciencieusement : elle débalise derrière moi tandis que je m'applique à éviter de me tordre les pieds dans la dernière descente. Je ne peux éviter la crampe qui me jette au sol. Quand je repars, ça va bien mieux, il fallait en passer par là!
Equipée de sa radio, je suis au courant de toutes les infos courses. Après avoir tenté de rendre mon dossard (j'ai passé toutes les barrières horaires, mais je suis maintenant hors délai de 20 minutes), et de leur dire de ne pas m'attendre pour le podium féminin, je suis obligée d'accepter le fait que mon arrivée ne sera pas discrète, mais sous les applaudissements et la corne de brume !
Rien ne me fait plus plaisir que cette attention, et je monte sur la 3ème marche du podium qui récompense ainsi toutes les concurrentes féminines. Nous sommes gâtées avec des récompenses sous forme de spécialités locales.
Merci à toute cette fantastique équipe du village de La Faurie et des hameaux environnants : le Maratrail doit continuer et je vous souhaite une belle 5ème édition !
Côté Dodefondo : ma trace GPS est validée... merci à Mark de m'avoir suggéré d'inclure mon échauffement du matin dans le parcours parce que j'ai eu 42, 4 km. S'il avait fallu rajouter 1,6 km après la course, ça aurait été dur dur !
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