L'auteur : catcityrunner
La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km
Date : 18/3/2017
Lieu : St Quentin En Yvelines (Yvelines)
Affichage : 2856 vues
Distance : 80km
Objectif : Terminer
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Pas d'Ecotrail en 2017 ?
L'année dernière après avoir bouclé un Ecotrail 30 km bien réussi, ainsi que le 50km en 2013, je m'étais promis de faire le 80km en 2017. Je reste sur un abandon en 2014 sur le 80 km, qu'il faut effacer un jour... Après cet échec, j'étais revenu aux courses sur route type marathon , semi, 10 km.
Bon mais voilà la saison doit être montagnarde avec en ligne de mire la TDS fin Août. Donc va pour le Vulcain, qui est positionné tôt dans l'année 15 jours avant l'Ecotrail. La raison l'emporte ; je ne ferai pas l'Ecotrail cette année, je ne m'inscris pas. Enfin sauf si je récupérais bien (15 jours c'est court) et si un dossard se libérait...
Justement, il y a toute une escouade d'inscrits par la section course à pied du boulot...
Et voilà, échange de message 3 jours avant la course, dossard disponible cause blessure et me voilà embarqué sur les 80 km ! Merci Dominique.
La préparation
La bonne nouvelle c'est que j'ai plutôt bien récupéré du Vulcain et que mon planning d'entraînement est très réduit pour cause de boulot. Je fais une grosse sortie quand même dimanche 12 sans savoir que je suis à 6 jours de la course...
A deux jours de la course, toujours la sempiternelle question sur nos trails parisiens : chaussures route ou trail ?
Le terrain s'annonçant particulièrement sec avec la faible pluviométrie de ces derniers mois, j'opte pour mes Mizuno Wave Rider, mes chaussures préférées de marathon. Mais l'Ecotrail c'est roulant non ?
La météo s'annonce plutôt propice à une bonne performance, si la pluie et le vent ne viennent pas gâcher la fête.
Avant la course
Je retrouve mes collègues au départ. Pas présent cette fois au RV kikourou, désolé. Les récits et le forum permettront tout de même de partager nos courses !
La course
St Quentin - Buc
Je suis bien décidé à ne pas me griller et à partir prudemment. Le tour de la base de loisirs est mon spot d'entraînement marathon, donc attention à rester calme. Objectif passer à Buc à 2h de course.
Ne pas dépasser les 12 km/h en plat, ne pas se laisser griser pas ces 10 km roulants.
Voilà, le troupeau est parti, j'ai gardé deux couches pour le départ ; il y a une bruine et un vent assez désagréable.
La zone de départ très large permet de trouver son rythme rapidement sans que ça bouchonne. Coup d'oeil à la montre : 11 km/h c'est bien.
Les premiers 10 km sont passés en 52'. La passerelle de St Quentin oscille gentiment sous les pieds des coureurs. Sensations un peu bizarres, on espère juste que les gars ne se sont pas trompés sur les calculs de résonance !
Il est temps d'enlever la deuxième couche. Les températures sont quand même douces, on n'est pas au Vulcain !
Je vois passer un kikou (Yves94 je pense) qui doit être à plus de 12km/h. Je me garde bien de prendre ce rythme et je me dis qu'il est parti pour une grosse perf à cette vitesse.
Petite montée vers l'Epi d'Or au km 16. Tout le monde court encore. Ca ne va pas durer...
Je passe devant le panneau kikou (du côté des étangs de la Minière, mais je ne suis plus sûr !). Merci (à Pat ?)
Passage aux 20 km en 1h45, puis deuxième bosse plus raide. Un peu de marche, un avant-goût de ce qui nous attend après Buc.
Ravitaillement de Buc : arrivée en 1h58, un peu moins de 4 minutes d'arrêt au stand.
C'est la fin du prologue, les choses sérieuses vont commencer.
Buc - Meudon
Environ 3 ou 4 km et 5 montées pour se mettre dans l'ambiance, un peu de marche, mais on court beaucoup dans l'ensemble . Traversée de Buc, Petit Jouy, puis remontée vers le plateau de Vélizy.
Un bon faux plat avant d'arriver à la passerelle de l'A86, les sensations sont bonnes, peut-être un peu trop, je suis à un bon 11 km/h et je reprends pas mal de monde.
Passage aux 30 km en 2h47. Eviter de s'emballer, je me répète ce leitmotiv en boucle.
Du côté de Viroflay, rencontre avec Luca, en mode A-R Ecotrail qui nous dépasse allègrement dans les côtes.
On arrive à Vélizy, c'est mes terrains d'entraînement, où je suis passé des centaines de fois. Je sens deux coureurs dont une fille qui me rattrapent et me dépassent à un bon rythme. Non mais là je ne vais pas me laisser faire comme ça sur mes terres !
D'ailleurs voilà la descente vers l'étang des écrevisses, toujours piégeuse, où je me laisse emporter par la pente. Je redouble mais mon pied vient buter sur une pierre, je manque de m'étaler, me rattrape comme je peux et continue à dévaler jusqu'à l'étang.
Cette brève frayeur m'incite à un peu de prudence sur les descentes suivantes. Je profite encore de chaque côte pour gagner quelques places.
Passage aux 40 km en 3h49. Toujours plus de 10 km/h de moyenne. C'est à ce moment là qu'il y a trois ans j'avais commencé à souffrir et que le mental avait faibli.
Au ravitaillement de Meudon je refais le plein d'eau, je me ravitaille bien et je repars après 5 minutes d'arrêt. 4H32 de course, les jambes commencent à être un peu lourdes.
Meudon - Chaville
Après le passage sur la terrasse de l'observatoire de Meudon, se profile un long faux plat usant.
Passage aux 50 km en 4h59. Les relances deviennent plus difficiles. Un concurrent me rejoint puis me lâche inexorablement. Je suis à 10 ou 11 km/h, pas possible d'aller plus vite. Peut-être est-ce simplement la sagesse qui me commande de ne pas se griller alors qu'il reste 30 km.
C'est là que le parcours a été un peu rallongé. C'est vrai que c'est moins monotone, mais on a une belle bosse après l'étang de Meudon.
Après le passage sous la N118, je vois revenir la fille qui m'avait brièvement dépassé du côté de Vélizy. Sauf que là, elle monte la côte en courant avec une facilité déconcertante et je commence à être à la peine. Je me prends donc une claque monumentale, je suis vraiment scotché, je n'avance plus. Je me remémore ce que j'ai appris lors de précédents trails longs : après les moments de doute, les choses s'améliorent dès lors que le mental ne lâche pas prise.
Le ravitaillement de Chaville approche, je sais que contrairement à 2014, je ne craquerai pas à ce moment, même si je passe à 200 m de la maison.
Je connais par cœur chaque mètre du parcours jusqu'au ravito. La côte du relais hertzien, 50 m de D+, encore un bon km et arrivée en 5h45.
J'avale deux bols de soupe, un peu de sucré et prends le temps de m'assoir 1 ou 2 minutes.
Chaville - Saint Cloud
Au total environ 5 minutes d'arrêt et c'est reparti.
Un peu avant l'arrivée sur la D910, je suis hélé par une voie féminine : c'est Bérénice, qui me tance « tu arrives trop tôt, je n'ai pas encore déballé les fraises Tagada ». Courte pause, je repars et attaque la montée vers les Fausses Reposes, sans les fameuses fraises. Erreur fatale sans doute, je vais perdre 5 places jusqu'au prochain ravito à Saint Cloud.
Passage au 60è km en 6h15. Le plus dur est fait maintenant, plus qu'une dernière grosse côte avant la descente vers le parc de St Cloud.
Après les étangs de Ville d'Avray, faux plat et méchant vent qui me refroidit, d'autant plus que mon allure diminue encore. Allez il faut relancer, moins de 20 km avant la Tour Eiffel !
Dans le parc de Saint Cloud, l'obscurité commence à s'installer. Les écarts entre coureurs augmentent, presque une sensation de relative solitude tout d'un coup. J'allume ma frontale et je m'alimente régulièrement. Je cours à 10 km/h à peine dans toute cette partie en légère descente. Je vois quelques avions me dépasser à une allure qui me paraît supersonique ; ils sont bien à 11 voire 12 km/h !
La côte du Fer à Cheval, puis c'est le ravitaillement. La Tour Eiffel est en vue, j'ai hâte d'en terminer et d'ailleurs les sensations deviennent meilleures.
Toujours les 5 mn d'arrêt au stand et c'est parti pour la descente vers les quais, 7h21 de course. Impossible d'aller vite ; là je regrette un peu de ne pas avoir chaussé mes Hoka, tellement confortables sur ce type de chemin.
Saint Cloud - Tour Eiffel
Mais les quais sont là, une dizaine de km de bitume. L'instinct du routier revient ; je me remémore cette partie des 30 km Ecotrail l'année dernière, courue à 14km/h. Les jambes deviennent moins lourdes, je peux accélérer.
Un bon 11 km/h sur le plat , plusieurs places regagnées, la satisfaction de bien finir une course plutôt bien gérée.
Belle ovation à l'arrivée à la Tour Eiffel. J'adore. Les bravo Dominique fusent et un "allez Gilles" (Elisabeth je pense ?).
Reste la fameuse montée des marches. Plutôt que de grapiller quelques futiles secondes, je savoure tranquillement. Voilà c'est fait, finisher en 8h32.
9 commentaires
Commentaire de bubulle posté le 24-03-2017 à 09:07:32
Pffff, t'aurais pas pu rester sur les marathons ? Là, du coup, ça y est, je perds une place V2 à chaque course, ça devient pénible, quoi.
M'en fiche, d'abord, j'ai encore un meilleur temps...;-)
Commentaire de catcityrunner posté le 24-03-2017 à 09:18:00
Sub 8h27 l'objectif de l'an prochain ? ;-)\
Commentaire de --- posté le 24-03-2017 à 09:14:20
Félicitations : très belle gestion de course !
Commentaire de caro.s91 posté le 24-03-2017 à 10:02:51
Cela s'appelle une belle course !!! :)
Commentaire de patfinisher posté le 24-03-2017 à 19:21:34
Bravo....une sacrée course ! bien gérer et un beau temps avec du plaisir ! l'essentiel est là ! ;-)
Commentaire de catcityrunner posté le 24-03-2017 à 19:36:09
Merci pour vos messages !
Commentaire de sabzaina posté le 25-03-2017 à 07:11:23
Bravo Gilles
Très belle gestion et cr très agréable à lire, on ressent bien ton plaisir à courir
A bientôt
Commentaire de Bérénice posté le 25-03-2017 à 08:53:22
Bravo Gilles ! Quelle vitesse du début à la fin...impressionnant. Dommage pour les Tagada mais c'était cool de te voir même en coup de vent :-)
Tu comptes prendre aussi un dossard dernière minute pour le marathon de Paris ?
Commentaire de catcityrunner posté le 25-03-2017 à 16:59:09
Merci Bérénice :-)
Non pas de dossard de dernière minute. Enfin normalement non ;-)
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