L'auteur : Zaille
La course : Semi-Marathon de La Wantzenau
Date : 12/3/2017
Lieu : La Wantzenau (Bas-Rhin)
Affichage : 864 vues
Distance : 21.1km
Matos : Altra Torin 2.0
Objectif : Battre un record
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3ème participation pour moi sur ce semi en 3 ans. C’est la première grosse course de l’année dans le coin chez moi et c’est donc plus de 1800 coureurs qui se présentent pour le semi ou le 5km. C’est souvent la course qui va donner le ton de la saison, le semi rentre aussi dans la prépa marathon de ceux qui sont inscrits pour Paris par exemple.
Cette année mon objectif, comme l’an dernier d’ailleurs, est de décrocher un 1h35 qui va donc m’imposer un rythme de 4:30. J’ai déjà tenu du 4:34 sur la distance et avec un plan d’entraînement de 8 semaines avec des fractionnés longs réussis à 4:30, j’ai bon espoir. Mais c’est vrai qu’un gain de 4 secondes par kilo peut paraître énorme.
En plus, depuis 8 jours je me bats contre une ampoule au talon qui s’est déclarée dans des chaussures (Altra Torin 2.0) qui ont pourtant déjà 100km. Mon pied gauche, un peu plus petit, monte et descend dans la chaussure, ce qui à abîmé le mesh intérieur au niveau du talon et créé une zone d’inconfort et donc de friction. In Compeed we trust ! J’espère juste que ce pansement tiendra les 21km.Petite inquiétude donc en plus d’un récent état grippal qui m’a fait prendre un Nurofen au réveil.
Au petit déjeuner une concoction de Diet Energy avec un peu de lait mais pas trop, j’ai aussi la hantise du souci gastrique que j’ai connu lors de mon dernier semi : 8km à serrer les fesses, ça gâche une course. Pour la route je me prépare une boisson d’attente à base de sirop d’agave et de citron mais pas trop.
Pour la première fois je décide de courir un semi sans sac d’hydratation, j’embarque juste un gel trouvé au fond d’une armoire et pour le reste je compte sur les ravitos. C’est vrai que je trimballais toujours un sac alors que finalement je ne buvais que 3-4 gorgées. On verra bien ! Je me dis que pendant mes entraînements de 17km avec du 4000+3000+2000 à 4:30, je n’emmenais jamais d’eau ni de casse-dalle !
La course est à 10h30, je pars donc tranquillement de chez moi à 9h00 pour arriver vers 9h30. Il y a du monde, sa bouchonne mais beaucoup de bénévoles sont l à pour vous aiguiller vers les places de stationnement libres tout autour du complexe sportif de La Wantzenau. Un quart d’heure après j’ai déjà le dossard et le lot cadeau (un petit sac à dos siglé) en main, leurs équipes sont bien rodées. Merci d’avoir laissé tomber le maillot vert fluo.
Il fait beau, ce n’est pas toujours le cas à cette période. Je suis habillé en long et me dis que j’aurai pu tenter le short. J’ai emmené un t-shirt mais le bas restera un collant long. J’enlève aussi le tour de coup malgré ma grippe mais bon, je sais que ça sera la couche de trop d’autant plus qu’il n’y a quasiment pas de vent.
Quelques amis sont sur place, on discute, on rigole et j’oublie presque de m’échauffer. Je fais donc un km avec des petites accélérations, un petit pissou et voilà qu’il est déjà l’heure de s’amasser avec la foule derrière la ligne de départ. Oh surprise, je repère un meneur d’allure avec un fanion 1h35 : cool. Je me mets donc à son niveau en comptant sur lui pour m’amener à bon port.
10h30 pile, c’est parti et évidemment c’est la cohue. On slalome, on monte sur le trottoir, on évite les spectateurs, mon meneur est déjà 10m devant moi. Pas de panique, je l’ai à l’œil mais je le trouve bien rapide sur ce 1er km que je fais en 4:19 alors que lui qui est sensé faire du 4:30 s’éloigne de plus en plus.
2ème kilo, 4:17 ! Et le gars est toujours loin devant moi ! Je décide de laisser tomber, je n’ai pas envi de me cramer. C’est bien beau de capitaliser mais je risque de payer cher ces efforts même s’ils paraissent anodins à ce moment de la course. Je lève donc un peu le pied et cours les prochains km à 4:25, je suis à l’aise et me mets dans les pas d’un coureur avec le même tempo.
La grande majorité des 21.1km est en forêt sur du sentier bitumé. C’est roulant, pas de dénivelé. Au km 5, un speaker à bord de la voiture avec le chrono sur le toit crie à travers un porte-voix pour nous encourager et nous donner notre temps intermédiaire. Un peu plus loin, le 1er ravito avec juste de l’eau en gobelet, je me force à me rincer la bouche même si ça a toujours tendance à m’essouffler un peu.
Arrivés au km 10, on approche le point de demi-tour dans le parc de Pourtalès. On y retrouve le speaker qui nous pronostic un encourageant 1h34. Effectivement je suis encore à 4:25 de moyenne à ce moment là. Je me dis que sauf grosse défaillance, ça devrait le faire. Je commence malgré tout à sentir une espèce de perte d’énergie dans les jambes. Pas de douleur, ni d’essoufflement mais une baisse de forme. J’avale mon gel au miel en priant pour que les soucis gastriques ne suivent pas.
Le 2ème ravito est au km 12.5 avec de l’eau mais aussi des quartiers d’orange. Je ralenti franchement pour que le gobelet trouve le chemin de ma bouche et embarque 2 bouts d’orange que je suce en prenant garde de ne pas en avaler la pulpe trop agressive pour mon estomac fragile en pareil circonstance (ah cette peur de la chiasse fulgurante).
Km 15 je suis encore à 4:27 de moyenne mais je ne cours plus sous 4:30. Désormais j’arrache avec peine des 4:33 en prenant le train d’un autre vétéran. C’est là que je passe le temps à faire des calculs savants : 3 secondes d’avance dans la moyenne sur 15km = 45 secondes sur l’objectif. Il me reste 6km, j’ai donc droit à du 4:38 de moyenne sur ces derniers km. Ca devrait le faire mais il faut rester vigilant.
La perte de jus va crescendo : 4:34, 4:33 puis 4:38 sur le km 19. Là on sort de la forêt et on retourne dans La Wantzenau, ça sent la fin mais il faut tenir. Ma moyenne est de 4:29 à présent et j’ai les jambes en coton, plus d’énergie. Il y a du monde dans les rues mais ça ne m’aide pas. Une jeune nénette me suit, me dépasse, s’arrête me redépasse, depuis plus d’un km. Elle a le souffle qui fait peur, elle est en asphyxie totale mais ne veut pas lâcher. Les gens la regarde avec inquiétude et pourtant elle va finir devant moi pour vomir son isostar sur la ligne d’arrivée, quel sport de malade !
Je n’en suis pas encore là mais je ne suis pas fier. Il reste 1km, le km 20 je l’ai fait à 4:41, il est temps que ça s’arrête. J’essaie de garder une foulée propre et rentre dans le stade pour en faire le tour. Je suis à fond à 4:43 et c’est enfin l’arrivée. Très essoufflé, il faut que je m’assieds, que je me couche même dans l’herbe. J’ai même des petits vertiges mais pas de nausée. Mon cardio indique 175, c’est ma FCmax théorique. Tout ça c’est secondaire, ma montre indique aussi 1:34:49 et ça me fait oublier tout le reste.
Le meneur d’allure à 1h35 je ne l’ai jamais revu, il a dû arriver 2 minutes avant moi ! No comment ! En tout cas j’ai bien fait de le laisser filer car j’étais à fond, les 5 derniers km je les ai fait au-dessus de 173 de pulse et 94% de la course au-dessus de 164 (dans la zone MAAAX) pour une moyenne de 169. Donc difficile pour mon organisme de supporter plus et là le mental n’a pas son mot à dire ! Pas de regret et que des satisfactions.
Avec un classement de 246/1092 au scratch et 133/368 en VEM, je suisdans le premier quart, c’est là que je commence à être satisfait. Dans 2 semaines je cours le semi à Prague, je vais essayer de confirmer la performance mais je vais changer de stratégie de course en tentant le Negativ Split. Partir à 4:35 et finir à 4:25. Est-ce que ça va marcher ?
2 commentaires
Commentaire de Freddy55 posté le 25-03-2017 à 11:15:02
Super récit ! Tu as tout donné à la fin, tu es fier de toi, tu as pris du plaisir, c'est le principal.
Je ferai peut-être ce semi un jour, j'habite à seulement un peu plus d'une heure de route.
Commentaire de Zaille posté le 27-03-2017 à 09:17:49
Merci Freddy, content que ça te plaise et si ça te donne envie de venir l'an prochain j'en suis d'autant plus heureux. A l'année prochaine alors ;-)
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