Récit de la course : Le Trailou - 29 km 2017, par Coureur du 34

L'auteur : Coureur du 34

La course : Le Trailou - 29 km

Date : 5/2/2017

Lieu : St Rome De Tarn (Aveyron)

Affichage : 1530 vues

Distance : 29km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Le récit

5 février 2017, 9 heures du matin, Saint Rome de Tarn

Rhume tenace, tonus et moral en berne, météo exécrable. Le temps serait plutôt à tartiflette et vin chaud que grillade et rosé frais avec une température extérieure 4°C, de la pluie et du brouillard.

Mais qu’est-ce que je fous là à St Rome de Tarn au départ du Trailou ?

Je m’y suis inscrit il y a quelques semaines pour découvrir un nouveau trail à l’occasion de ma 1ère course de l’année.

Ben, c’est pas folichon ce matin, un temps à ne pas mettre un orteil dehors et une envie de trotter aux abonnés absents.

Malgré tout, je me suis levé, habillé et en route pour St Rome de Tarn où nous sommes accueillis par des averses d’eau. Heureusement, cela va se transformer en crachin inoffensif par la suite. Je vais retirer le dossard et les cadeaux, au moins je ne serai pas sorti du lit pour rien! Je décide de faire au moins les 11 premiers kms car on repasse par le village avant d’enchaîner par 18 kms pour la 2nde partie du Trailou et si ça ne va pas, j'aviserai si je stoppe ici.


Je reste au chaud dans la salle des fêtes et ne sors que pour les 3 dernières minutes avant le départ, protégé par mon k-way.

A 9 heures 30, c’est parti tous ensemble, coureurs du 11 kms comme du 29 kms. Nous sommes tout juste 50 sur le 29 kms en individuel, c’est dire.

On quitte le village vers le nord pour plonger juste avant le pont sur un chemin en bord de Tarn, rive gauche. C’est très roulant, large et ça me convient parfaitement pour trouver mon rythme. Globalement, nous descendons en bord de rivière jusqu’au km 3 (15’) puis nous en écartons pour partir en monotrace montant régulièrement : beaux passages en corniche, belles vues sur les gorges du Tarn, passage au dessus du château d’Auriac. Le haut de cette montée, Les Espeyrières, est rejoint au km 5.7 en 34’ La pluie a fortement diminué et ne me gêne pas.

Nous passons à l’est du village pour remonter sur un large chemin pentu mais sans plus. Pourtant je ne préfère ne pas courir. Puis arrivés en haut du plateau, au km 8 en 52, nous replongeons vers St Rome de Tarn sur le versant de St Amans par un sentier par moments techniques sinon très roulant. Là, je me lâche un peu jusqu’au village et l’arrivée du 11 kms en 1h10. Les sensations étant correctes, j’enchaîne sur la suite du programme en écartant l’éventualité d’un abandon.

Nous sortons du village par une sente à droite qui amène au hameau d’Auriac puis plonge par une sente boueuse et casse-gueule qui longe un vieux puits et une fontaine jusqu’au goudron, puis un pigeonnier et nous traversons cette fois-ci le pont pour passer sur l’autre rive du Tarn, en 1h17 pour 12.7 km

Et là, pas le temps de profiter, les hostilités reprennent direct par une sente qui monte à en face du pont. C’est la plus grosse difficulté du Trailou, une bosse de 3 kms et 340m D+ qui dulcifie mes ardeurs : de la boue, beaucoup de boue et encore de la boue ainsi que de l’eau qui dévale sur une bonne partie. Aucun état d’âme à avoir, je marche tranquillement en profitant du décor. Quelques missiles balistiques me déposent, probablement des coureurs en relais, me dis-je pour me rassurer.

C’est long, c’est humide et c’est dur et pourtant, ce n’est pas ce que vous croyez : c’est la montée interminable vers le Causse du Viala-du-Tarn.

Enfin proche du sommet, la piste s’élargit, la boue fait une pause et la montée tend vers l’horizontale. Alors je profite de faux-plats pour trottiner. Ca ne va pas si mal. On passe à côté d’un beau dolmen, ça grimpouille encore un peu. Tiens, je double un trailer à la dérive. Par des vues dégagées, on aperçoit la vallée du Tarn et même le viaduc de Millau, c'est sympa.

Plus loin, tout en haut, j’arrive à un ravitaillo (1h56, 16.8 kms) où j’engloutis quelques Tucs, le caviar du traileur saturé de sucres. C’est alors qu’arrive la 1ère féminine et j’ai comme une envie de rire, car je connais la suite du scénario : elle va bientôt me déposer.

Je repars avant elle dans la looooongue descente en sous-bois. Je rattrape un coureur et nous faisons toute la descente assez casse-gueule (est-ce que j’ai précisé qu’il y avait de la boue ?) ensemble jusqu’au petit hameau Le Minier à l’est du Viala-Du-Tarn que nous traversons au km 19.8 en 2h13.  La pluie a quasiment cessé ou alors je n’y fais plus attention.

Et là, ben, ça regrimpe encore, plus progressivement, par paliers sur une large piste mais je suis incapable de courir donc je me remets en mode Hospitaliers (toutes les montées en marchant) pour rentrer au port sereinement. C’est une zone plus champêtre avec de l’élevage au début puis quelques sous-bois.

La bascule se fait au km 23 atteint en 2h43. Et comme je suis monté à l’économie, il m’en reste un peu sous la pédale pour courir dans la grande descente qui nous ramène tout au fond de la vallée.

A l’approche du Tarn, je rejoins un trio. Nous longeons des falaises et c’est une nouvelle patinoire de boue en devers pour corser les affaires. Je double une paire de coureurs à la peine dans un style fortement inspiré de Philippe Candelero. J’évite la chute mais c’est vraiment la galère.

Puis c’est le retour au goudron au km 26.6 en 3h05, la traversée du pont sur le Tarn et clac, un appel de crampe au mollet, et puis un autre. Ca me rappelle une réplique de la Femme du Boulanger « ah te revoilà la crampounette... Garce, salope, ordure, c'est maintenant, que tu reviens ? » Je gère la crampe qui tourne autour de mon mollet comme une mouche sur une bouse.

Les organisateurs sont joueurs : au lieu de retourner pépère dans le village par la route qui monte doucement, ils nous font quitter l’asphalte pour reprendre une sente boueuse (ça faisait longtemps) et vraiment très pentue, une côte où l’espérance de vie de mes mollets est de 3 minutes, un peu comme l’automobiliste dans la bande d’arrêt d’urgence d’une autoroute. C’est la sente qui nous ramène au hameau d’Auriac déjà traversé à l’aller.

Je rage car même si c’est court, ça me marque au fer rouge. En haut, je trottine vaguement sur la portion de faux-plat puis descente qui nous ramène à St Rome, enfin. J'ai oublié de dire que la 1ère féminine ne m'a pas rattrapé, un jour à marquer d'une pierre blanche.

L’arrivée me tend les bras et j'en termine avec les 29 kms et 1000m D+ du Trailou de St Rome en 3h22 et une modeste 30ème place.


Malgré la boue et de l'eau arrivant de dessous et dessus pendant 3 heures, je suis content : c’est un trail très sympa, varié, quelques beaux passages qui rappellent le Larzac-Dourbies, de magnifiques points de vue, un balisage parfait et des cadeaux originaux (bonnet et paire de gants de course). A refaire mais dans d’autres conditions…

 

1 commentaire

Commentaire de Manuwak59 posté le 27-02-2017 à 13:07:29

Merci pour ton récit
Je confirme conditions difficiles la tête et les pieds sous la flotte !
Moi j'ai fait pas mal de la route mais je voulais du dépaysement et j'en ai eu !....
Au plaisir.
Manu W.

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