L'auteur : Philippe8474
La course : Le Tour des Glaciers de la Vanoise
Date : 2/7/2006
Lieu : Pralognan La Vanoise (Savoie)
Affichage : 2194 vues
Distance : 72km
Objectif : Pas d'objectif
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A l’époque, en 2006 (il y a à près de 10 ans maintenant avec l’impression d’une autre époque), ma « quête » sportive tournait autour de l’UTMB depuis ma participation en 2003, et mon arrêt à Courmayeur.
2004 m’avait vu renoncer à mon rêve suite à une entorse à la cheville, et 2005 avait été consacré à la « prise en main » de mon nouvel appart (de l’époque).
2006 sonnait donc la reprise de ma quête.
Pour me préparer et me tester, je participais donc pour la 2eme fois au trail de Faverges (après 2004), puis décidait de m’inscrire au TGV, Trail des Glaciers de la Vanoise.
Ce trail jouissait d’une fort bien belle réputation (tout à fait justifié par ailleurs) et était un temps fort de la saison trail. Ceci me semble s’être un peu tasser aujourd’hui, peut-être en raison de la multiplicité des épreuves (mais c’est un autre débat). Ce serait peut-être d’ailleurs le meilleur moment, passer cette effervescence, d’aller redécouvrir ce magnifique trail.
Nous voilà parti, Sophie, ma compagne à cette époque, et moi à Pralognan, via un petit tour à Albertville.
Après-midi à Pralognan, brieffing d’avant course, et coup de stress quand je me rends compte que j’ai oublié mes bâtons à Annecy !
« Obligé » d’acheter des bâtons, j’opte pour des Blacks Diamond qui me suivront quelques années (et que j’ai utilisé très longtemps en ski de rando).
Nous prenons notre repas à la pasta-party bien et nous retrouvons à table avec Christine et Dominique (avec qui je garderais quelques contacts).
Soir de demi-finale de la coupe du monde 2006 contre le Brésil, voir Zidane virevolter et étouffer ce match… mais mes pensées et mes craintes sont surtout pour le lendemain matin.
Levée très tôt.
Préparatif dans la chambre d’hôtel, petit-dej., je ne sais plus où.
Départ à la frontale.
Immédiatement nous voilà dans l’ascension du Col de la Vanoise.
Passage au lac des vaches,
Vraiment magnifique, magique.
Puis c’est le Col sous le glacier. Ravito.
Je n’ai plus trop de souvenir mais je ne dois pas trop m’alimenter, juste boire un coup.
L’ascension a été rude malgré tout, j’ai chauffé un peu.
Le jour finit de se lever et la météo est superbe.
Ca repart… sur la portion suivante, je mange mon pain blanc, j’ai l’impression de filer facile.
Un chamois traverse le sentier devant moi.
Super sensation, super moment, heureux d’être là.
Puis première alerte par rapport à la barrière horaire du refuge de l’Arpont.
Petit coup de speed. Heureusement ça passe. Mais de mémoire d’un bon quart d’heure.
Remplissage de la poche à eau.
Ca repart, mais petit à petit je vais commencer à coincer. L’arrivée sur le refuge est galère, j’ai le ventre totalement bloqué et me sens pas vraiment bien.
Refuge de Plan Sec. Ravito.
Je me pose au moins ½ Heure, si me souviens bien. Essaie d’aller aux toilettes.
Ce qui va me « sauver », c’est d’arriver à boire une bouteille complète d’eau pétillante. Ca me remet l’estomac un peu à l’endroit.
Je repars... souvenir de sentiers en balcon, d’un coureur devant moi se cognant la tête (sans mal) sur les rochers en aplomb sur le sentier, d’une descente, puis d’un petit bout de remontée sur le refuge de l’Orgière…
Nota : Par contre au vu du parcours, aujourd’hui je ne me souviens plus du Col du Barbier entre Plan Sec et Orgière
Ravito.
J’suis vraiment bien entamé. J’essai de nouveau d’aller aux toilettes. Grignotte surement (trop) légèrement. Et repart.
Je me souviens avoir la musique sur les oreilles.
Et me souvient vraiment en baver. Vraiment.
Et pas très, très bien. Bloquer en respiration, le cœur haut mais pour un rendement très bas.
Bon autour moi, ça cavale pas non plus.
Je pioche vraiment.
Le col s’annonce enfin, souvenir, image de passage d’un grand névé sous le col.
Col de Chavière (à 2780 m). Wahouuuu ça a été dur. Difficile de vraiment apprécier.
Passage de la dernière grosse difficulté mais il en reste derrière ! C’est peut-être même ça la vrai dernière difficulté.
Allez faut rejoindre le dernier ravito, au refuge de Péclet Polset.
Passage dans des névés, puis arrivée au refuge.
Je me rappelle être un peu hébété, abattu… Je pense que je n’arrive pas trop à me gérer, à gérer.
Je repars, « effrayé » par ce qu’il reste : 17 bornes… ça me semble beaucoup, beaucoup trop.
Pas trop de souvenirs du début de la descente.
Je dois pas mal marcher.
Puis dans le début du fond de vallée, je finis par m’accrocher à 3 coureurs. Du coup je cours, c’est dur mais ça m’a relancé. Le temps et les kilomètres passent un peu mieux.
Passage dans un hameau accessible en voiture, Sophie m’y attend. Ca fait du bien. Ca commence à sentir bon. Mais il reste encore quelques bornes.
Et derrière ça va aller de mieux en mieux, et je réussis à accélérer, à courir…
Le retour dans la vallée aura montré un regain de forme.
2, 3 bornes avant l’arrivée, je double Dominique (rencontré la veille à la pasta-party). Je ne coupe pas trop, je suis bien, un peu euphorique sans doute.
J’arrive même à courir dans un petit raidillon peu avant l’arrivée.
Puis c’est Pralognan, la ligne d’arrivée.
14H28
245eme / 321 arrivés
Wahouuuu c’est fait. Super heureux.
Première vrai arrivée sur un ultra (mon seul ultra précédent était l’« arrivée » à Courmayeur sur l’UTMB 2003).
Les super sensations de la fin de course effacent un peu la galère subie dans la journée.
J’ai l’impression d’une étape franchi tout de même.
Mais je vois ce qu’il m’en reste encore à franchir pour le rendez-vous fin août.
Car la question qui tue m’ait posé par Sophie : « Serais-je prêt à ce moment-là, à enchainer pour de nouveau 80 bornes ? »
Et pourtant c’est ce qui m’attendra fin Août du côté de Cham !
Puis retour à la maison, avec Christine (arrivée peu de temps avant moi) et Dominique qui profitent de notre voiture pour être déposer à la gare de Moutier.
Le mardi suivant, je paierais un peu ces épisodes estomac bloqué et bridage respiratoire, en faisant un petit « malaise » au boulot : du mal à ventiler, impression de manque respiratoire…
Ce sera docteur en « urgence » dans un premier temps, puis pneumologue et cardiologue pour m’assurer que tout va bien.
Au final le léger malaise sera mis sur le compte du problème digestif, l’épisode difficulté respiratoire sur les effets de l’altitude complété par la détection d’un asthme d’effort, et rien à signaler au niveau cardiaque
Avec le recul, outre cette sensibilité à l’altitude, je pense que ma « stratégie » d’alimentation et d’hydratation était beaucoup trop « sommaire » et que je l’avais payé le jour même et les jours suivants.
L’été se passera rythmé par les entraînements, et fin Août je me présenterais à Chamonix pour enfin vivre mon UTMB…
6 commentaires
Commentaire de centori posté le 06-01-2017 à 10:47:29
trés belle course, même 10 ans aprés :)
Commentaire de Philippe8474 posté le 09-01-2017 à 08:38:57
Oui 10 ans après je me suis rendu compte qu'il me "manquait" ce récit sur une course qui m'a marqué et m'a permis de beaucoup avancer vers mon but de cette époque!
Beau souvenir
Et très très belle course!
Merci pour le commentaire
Commentaire de Arclusaz posté le 07-01-2017 à 15:50:09
on a failli l'attendre ce récit ! quelle mémoire.
Commentaire de Philippe8474 posté le 09-01-2017 à 08:40:17
Celui-là c'est sur il revient de loin!
Mais comme dit à Centori, il a été marquant dans mes débuts vers l'UTMB, donc les souvenirs sont resté assez vifs!
Merci Laurent!
Commentaire de Bert' posté le 11-01-2017 à 18:25:57
Bravo pour avoir rassemblé tes souvenirs si longtemps après ! Le TGV est assurément un très grand et beau trail :-)
Commentaire de Philippe8474 posté le 12-01-2017 à 08:40:37
Merci pour le commentaire.
Très beau trail, j'en garde un sacré souvenir (d'où le récit :-).
Ce récit me manquait dans mon cheminement sportif car il a marqué ma première expérience réussi dans l'Ultra! Y a juste fallu s'y mettre :-)
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