L'auteur : Siberian wolf 10
La course : Marathon des Causses
Date : 24/10/2015
Lieu : Millau (Aveyron)
Affichage : 3516 vues
Distance : 38km
Objectif : Battre un record
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Samedi 24 octobre 2015. J’ai participé au Festival des Templiers à Millau, sur le Marathon des Causses d’une distance de 37 km pour 1660m de dénivelée. Initialement, je voulais faire le grand trail des Templiers, de la longueur de 74 km le lendemain, pour améliorer mon temps de l'an passé. Mais au mois d’avril, j’ai appris que j’aurai un examen à Dijon le lundi 26 octobre au matin. Evidemment, faire une course de 74 km la veille d’un exam avec en plus près de 600 km de distance entre Millau et Dijon (en passant par l’A9, l’A7 et l’A6) et le trajet à effectuer de nuit alors que l’on est fatigué après la course n’est pas faisable. Ce sera donc pour plus tard. Comme je veux tout de même participer au Festival des Templiers, j’opte pour le marathon des Causses le samedi, déjà effectué en 2011.
Je suis arrivé suffisamment en avance et cela circule du coup assez bien dans le salon du trail. Le départ de la course est à 12h30 et ce n’est que 50 minutes avant que j’ai terminé de manger une salade de pâtes. Je le paierai plus tard, on le verra.
12h30 c’est le départ donc, au traditionnel son « Ameno » d’Hera ; que je prends plutôt en fin de peloton. Je gagne quelques places en passant sur le côté comme d’habitude. Il y a après 2 km des chiens plus haut qui aboient à notre passage. Puis après 5 km, nous entamons la raide côte au-dessus de Carbassas et je m’y sens plutôt en jambes, marchant vite. La côte est irrégulière et nous mène sur le plateau jusqu’à passer à côté d’une ferme caussenarde.
Départ
Montée après Carbassas
A partir de là, nous courons sur le plateau avec des forêts de pins et je sens de plus en plus que j’ai le hockey, qui résulte sans doute du fait que la salade de pâte mangée avant le départ n’est pas encore digérée. La conséquence est que je cours mais sans me sentir libéré et je perds petit à petit des places, sans pouvoir accélérer. Un peu plus tard, nous longeons le bord du plateau et nous voyons les collines aux alentours tout comme un village plus bas. Ce village, c’est La Cresse et nous commençons à y descendre. Habituellement, j’aurais apprécié cette descente mais là à cause du hockey j’ai mon estomac qui remonte. J’évite donc de dépasser. A la fin de la descente, nous entrons dans le village de La Cresse (439m) au km 15, le seul vrai village du marathon en dehors de Millau. Il y a là des robinets d’eau et il y a la foule pour nous applaudir. Certains se rendent compte que je suis mal, à cause du hockey, et me demandent si cela va. Je suis 335ème à ce moment-là après 1h41 de course mais j’étais certainement mieux classé après la côte de Carbassas.
Photo de Wikipédia Commons (crédit: Anthospace): descente vers la Cresse
La Cresse
Je ne m’arrête pas dans ce village et attaque directement la seconde grosse ascension vers un autre Causse. En montée, je supporte beaucoup mieux mon hockey et je ne perds pas de place. Mais lorsque nous arrivons sur le causse, le hockey redevient gênant même s’il est désormais moins fort que sur le premier plateau. Au lieu-dit P-12 (804m) au km 22 je suis 372ème après 2h51 de course. Le hockey a dû avoir un effet significatif puisqu’en 2011 j’en étais à 2h30 de course presque au même point ; 21 minutes de perdues sur 2011 à ce stade de l’épreuve, c'est cuit pour faire un meilleur temps. J’ai encore perdu des places mais ceci va cesser. En effet, peu avant ou après, sur le causse, je me suis arrêté sur le côté et j’ai presque failli vomir. Mais rien n’est sorti de ma bouche. Cela a pour effet de me soulager et je me sens mieux après et je peux accélérer, redoublant les coureurs qui m’ont dépassé durant ce court arrêt. Nous courons sur le plateau sur de larges chemins au milieu de forêts de pins. Peu après il y a un ravitaillement assez sommaire avec seulement des sortes de belin petit déjeuner et de la boisson isotonique. Je sors de ma poche un gel et l’avale en prévision de la prochaine côte. Encore deux kilomètres et nous descendons du causse. Je me sens nettement plus libéré dans cette descente mais il y a désormais des bouchons que certains coureurs passent quand même en le demandant. La fin de la descente plus large me permet d’accélérer.
Sur un nouveau plateau
Ravitaillement
Mais la descente est peu longue et encore dans les bois nous abordons l’avant-dernière côte : celle de la ferme du Cade. Je m’y sens très vite à l’aise et double à la marche d’autres coureurs, comme en 2011. Certains coureurs ayant moins bien géré leur effort se mettent assis sur des pierres en attendant que cela aille mieux. Je pointe du doigt le sommet de la côte à un coureur fatigué qui se demande si elle est courte ou longue. Tout va mieux pour moi. Il faut noter que cette côte menant à la ferme du Cade n’est pas grimpée sur le même versant que le grand trail des Templiers. Elle n’est pas moins pentue mais plus courte. Au bout de la côte je prends quelques photos si bien que des coureurs doublés dans l’ascension me repassent devant.
Photo de Wikipédia Commons (crédit: Anthospace)
Photo de Wikipédia Commons (crédit: Anthospace): plus bas un coureur dans la montée vers la ferme du Cade
Photo de Wikipédia Commons (crédit :Anthospace) : paysage des Causses
Photo de Wikipédia Commons (crédit :Anthospace) : paysage des Causses
Photo de Wikipédia Commons (crédit :Anthospace) : paysage des Causses
Pour parvenir à la ferme du Cade, il y a encore 1,5 km de faux-plat à parcourir en forêt. Le public nous y attend.
J’arrive au ravitaillement de la ferme du Cade (837m) au km 30 en 371ème position après 4h12 de course, stable depuis le km 22. Le public y est toujours aussi important.
Ferme du Cade
Il y a là des tucs, des biscuits aux figues, de la pâte d’amande, du chocolat, du fromage, de l’eau, du coca-cola, du café. Moi je prends de la pâte d’amande et du cola et avale un dernier gel pendant ces quelques minutes. Mais le cola a l’effet de me redonner un peu le hockey malgré que je n’en ai pas bu beaucoup et doucement par précaution. Ce hockey est moins fort que plus tôt mais il est tout de même un peu gênant lorsque j’aborde l’avant-dernière descente. Peu importe, je suis décidé à profiter de ce secteur de descente pierreux que j’ai affectionné lors des précédentes éditions du Festival des Templiers. Et je réussis effectivement à doubler quelques personnes malgré le sentier monotrace même si je finis par ne plus pouvoir doubler devant un sentier peu large.
Peu importe car lorsque débute l’ultime montée, la femme qui est juste devant moi mène la marche sur un assez bon train et je la suis. Dans cette montée courte et raide du Puncho d’Agasta qui m’avait fait bien mal en 2011, de rares coureurs s’écartent et font une pause. Je finis par doubler la femme devant moi sur un large passage rocheux avant de retrouver d’autres coureurs devant utilisant leurs mains pour passer une courte portion où il faut les mettre. Je constate encore que comme en 2011 et contrairement à l’année dernière sur le grand trail, nous ne montons pas jusqu’à la tour du Puncho d’Agast.
Dernière montée
Millau en vue
Après un bon kilomètre de plat sur un sentier en balcon, nous abordons la descente finale vers Millau sans passer par la grotte du Hibou (ou du Faux Monnayeur ?) contrairement aux précédentes éditions. Les coureurs du VO2 trail (19 km) que nous apercevons désormais dans cette descente raide et technique dans les bois ont eux probablement emprunté cette grotte. En dessous d’une route, nous croisons pour le final les coureurs du VO2 trail. Cela donne lieu à un bon sprint pour le final. Vu mon hockey que j’ai encore un peu, je ne suis pas à fond mais je fais quand même l’effort de courir vite même si trois coureurs finissent par me dépasser tout de même ; je ne sais pas sur quel parcours ils étaient.
Dernière descente sur un monotrace
C’est dans les 375 premiers sur 824 finishers que je termine sur les hauteurs de Millau Plage (396m) où il y a un public en masse après un peu plus de 5h25 de course, soit un bon quart d’heure de course en plus qu’en 2011 malgré que j’ai regrignoté 5 minutes en gérant mieux le final. Mes jambes étaient franchement bonnes aujourd’hui tant en montée qu’en descente mais si j’ai perdu du temps c’est à cause du hockey. Dommage car ayant bien géré mon énergie, j’ai bien géré le final.
Le vainqueur a surclassé l’épreuve en 2h50, devançant son dauphin de 19 minutes. Le dernier a terminé en 8h45, certainement avec les frontales.
Photo de Wikipédia Commons (crédit :Anthospace) : lieu de l'arrivée
Je mange peu au buffet froid de l’arrivée. Je repars vers 21h après une douche au camping. C’était ma dernière course de trail de l’année et je me consacrerais en 2016 au vélo. En effet, place désormais au cyclosport puisque je n’aurai pas ma qualification pour l’UTMB. En effet, de moins en moins de courses sont qualificatives pour l’UTMB : pas l’ultra-trail du Vercors auquel j’ai participé ni même le Grand Raid des Pyrénées et le Grand Raid de la Réunion ! Je n’ai pas fait le bon choix de courses (il faut s’assurer qu’elles fassent partie du réseau ITRA pour la qualification) au début de l’année donc l’UTMB ce sera pour quelques années plus tard.
Très dommage car en dehors de cela, pour faire le bilan de l’année, mes résultats ont parfois été très bons comme sur le Trail l’Ardéchois (36 km) et l’Annecy Maxi Race (42 km) en mai. Sur cette dernière course, j’aurais dû choisir le parcours de 86 km qui m’aurait rapporté les 3 points qu’il me manquait.
2 commentaires
Commentaire de Shoto posté le 11-12-2016 à 11:53:31
Sympa le récit. Dommage que ta course ait été un peu gâchée par ton hockey et ton problème de digestion. Le Marathon des causses est un de mes objectifs dans les prochaines années. Très belle course.
Commentaire de Siberian wolf 10 posté le 11-12-2016 à 23:37:58
Merci. Tu feras sans doute le marathon des Causses pour découvrir les Templiers avant de t'attaquer au grand trail (75 km) avec l'expérience et le mental.
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