Récit de la course : La Solitaire des Templiers 2016, par NRT421

L'auteur : NRT421

La course : La Solitaire des Templiers

Date : 21/10/2016

Lieu : Millau (Aveyron)

Affichage : 4528 vues

Distance : 60km

Objectif : Objectif majeur

9 commentaires

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Sur les chemins noirs des Solitaires

Jeudi 20 octobre, dans le TGV direction Montpellier, je suis absorbé par ma lecture … entre Lure et Ventoux, je trotte aux côtés de Sylvain Tesson. Quelle meilleure lecture pour faire route vers la 2ème édition de la Solitaire Templiers que son dernier ouvrage «Sur les chemins noirs » ?

Pour appréhender le concept de cette course créée l’année dernière par Gilles Bertrand et son équipe, le mieux est de se reporter à la page « La Solitaire » de la rubrique Courses du site du Festival des Templiers. En fouillant un peu vous atterrirez sur le règlement des Templiers et son article 14 qui énonce les « 10 commandements » de la Solitaire.

En substance : on ne connait rien du parcours, pas même le point de départ auquel les coureurs sont conduits en bus au petit matin sans être informés de la destination. Les cartes du parcours sont distribuées quelques minutes avant le départ (trois cartes IGN au 25.000ème cette année au lieu du 15.000ème plus lisible de l’année dernière). Y sont signalés les points par lesquels nous devons passer (26 cette année). Entre chaque point un tracé est marqué que l’on est libre de suivre ou pas. Sur le terrain, ce tracé n’est que très marginalement balisé : pas de rubalises blanches-oranges à intervalle régulier mais cette année cairns et ficelles bleues très parcimonieusement répartis. Et évidemment GPS et cartographie électronique interdits ! Aucune assistance n’est autorisée : on part en autonomie alimentaire totale avec la seule garantie de trouver au minimum trois points d’eau (robinets ou fontaines dans des villages ou bouteilles acheminées par des bénévoles).

On part surtout avec l’assurance de passer par des sections assez rustiques ouvertes que pour nos beaux yeux par la « brigade verte » de l’organisation. La course était cette année limitée à 70 partants satisfaisant à des minima de résultats soit sur des courses de Templiers soit en course d’orientation. Et de fait, mis à part quelques gentils amateurs comme votre serviteur, la Solitaire attire des clients d’assez haut niveau en trail, raid et course d’orientation. On retrouve ainsi au départ Thomas Saint-Girons - local boy et traileur au palmarès aussi fourni qu’un plastron de décorations d’un maréchal soviétique. S’il est clairement un des grands favoris, nous évoquons ensemble en attendant les bus du départ la menace que représentent les « orienteurs » parmi lesquels on retrouve notamment le kikoureur Sprolls.

Voilà, le décor me paraît planté.

Jeudi, retrait des dossards et d’une unique information sur notre course : départ à 5h00 en bus. Je reste quelques instants dans la tente expo du Festival des Templiers et en profite pour saluer des camarades de elnumaa[X] sur le stand du Grand Raid 73.

Vendredi, petit matin. A l’heure dite, les « Solitaires » se retrouvent sous un ciel dégagé mais un fond d’air frais … et pas l’ombre d’un bus à l’horizon ! Histoire de se mettre au diapason de la rusticité requise pour cette course, ce sont 20 minutes de « pelage de meules » qui nous sont offertes. Gilles (Bertrand), si je t’attrape, je t’arrache un des cheveux que tu n’as plus pour t’apprendre, non mais !

En attendant, l’ambiance est bon enfant et je retrouve un certain nombre de visages croisés l’année dernière. Outre Thomas avec qui j’échange quelques mots, je reconnais entre autres les Schneider (Cécile avait fini 1ère féminine l’année dernière) et Bruno Poirier. Orienteur de référence, ce dernier a créé le mur Facebook de la Solitaire et organise des répliques de ce concept.

Enfin arrivés, on embarque dans deux bus pour une destination encore inconnue. Mon voisin est un des organisateurs du Trail du Sancy. Le trajet est ainsi l’occasion pour moi d’en apprendre un peu plus sur les joies et vicissitudes de l’organisation d’épreuves. Gloire à vous bénévoles qui nous offrez ces courses aux quatre coins du territoire et au-delà. Dans la nuit aveyronnaise quelques-uns tentent de deviner la destination en déchiffrant les quelques panneaux routiers croisés.

Terminus, tout le monde descend. Cette année le départ se fera donc des caves de Roquefort. Comme l’année dernière à la grotte de Dargilan, nous avons le privilège que les caves s’ouvrent rien que pour nous. Une rapide visite de celles-ci, une courte présentation de l’activité qui y est sise, la lecture d’un texte de Gilles Bertrand, un bref brief et c’est l’heure de s’engager vers la sortie. Comme chanté à deux voix dans le merveilleux extrait du Lakmé de Delibes dont on nous a régalés en fond sonore, « un frais matin nous appelle ».

Juste avant de déboucher à l’extérieur, c’est la remise des cartes. Cette année le parcours tient sur quatre cartes au 25.000ème. Quelques instants pour les parcourir rapidement … et c’est parti !

Ces premières longueurs sont en descente, c’est donc à vive allure que le peloton s’ébroue dans la fin de nuit roquefortaise. Tant qu’il fait nuit ma tactique est claire : au tracé suggéré sur la carte tu colleras. Je ne veux pas réitérer de nuit les approximations de l’année dernière qui m’ont fait jardiner à l’excès. Je me mets par conséquent en mode sangsue sur le peloton alors que la carte invite à un 1er azimut apparemment sans risque. Parvenu en fond de vallée, nous traversons le Soulzon et entamons la 1ère montée de la journée. Contrairement à mon 1er compagnon de route, un jeune orienteur barbu, je ne cède pas plus à la tentation de couper à travers notre 1er champ de luzerne. Même s’il l’on distingue parfaitement plus haut de l’autre côté du champ les frontales de ceux qui nous précèdent, il peut très bien y avoir quelques massifs de ronces entre nous. Serein demeurer et raison garder.

Les premiers points de contrôle sont passés sans encombre. Alors que les premières lueurs du jour s’annoncent, nous parvenons sur un point haut qui ouvre sur une longue crête dominant la vallée du Cernon. Le ciel est clair et c’est donc sans surprise que fin de nuit et altitude se conjuguent pour nous offrir un panorama blanchi : du givre pour les givrés !

Le peloton est désormais étiré ; je suis de plus en plus souvent seul mais les frontales ne sont jamais loin devant ou derrière moi. Surtout que surviennent les premières haltes d’interrogation sur la direction à prendre. Solitaires mais solidaires ces échanges se font en mode collaboratif entre coureurs. A leur issue, les choix peuvent diverger, chacun prenant ses responsabilités. Des groupes commencent ainsi à s’égailler au gré de choix d’option différents.

Le jour finit de se lever alors qu’après le cheminement plein Est sur la crête nous virons Nord-Ouest pour descendre en fond de vallée du Cernon. Le ciel est immaculé, la journée sera belle. Un coup de rein nous remonte à la Bastide-Pradines où se trouve la balise 6 et notre 1er point d’eau : un robinet dans les WC publiques de ce joli village perché.

Dans la montée vers les Cazalèdes, le prochain village que nous allons traverser, j’échange quelques mots avec un trailer bordelais que je retrouverai à plusieurs reprises dans la journée ; nous finirons même par nous restaurer ensemble à l’arrivée. Il progresse d’une foulée posée et régulière, sort ses lunettes pour contrôler sa carte mais s’avère avoir un coup d’œil particulièrement affuté pour repérer les petites cordelettes bleues qui assurent le maigre balisage. Nous progresserons ensemble jusqu’à la balise 10 à St Géniez de Bertrand où se trouve notre 2ème point d’eau – une fontaine publique – et où nous apprendrons que nous sommes dans le groupe qui clôt le top 30. Avec nous se trouve alors celle qui est annoncée comme 1ère féminine à ce point de contrôle.

Elle nous a rejoints un peu plus tôt avec un groupe de 3 ou 4 autres coureurs. Petit gabarit, tout de sombre vêtue, sa foulée est courte, rapide et élégante ; je la surnomme intérieurement Minnie petite souris. Elle a pris avec assurance la tête du groupe et m’a impressionné dans la traversée des bois que nous rencontrons alors. En effet, se repérer quand il y a du relief est une chose ; trouver son chemin dans des bois sans repère visuel distant et alors qu’il n’y a guère de trace à se mettre sous la dent - ou plutôt sous l’œil - en est une autre. Et pourtant elle avance dans ce dédale sans l’ombre d’une hésitation, ne jetant que de bref coup d’œil à la carte, même si ouvrant la voie elle se prend quelques racines qui lui valent une paire de « soleils » heureusement sans bobo. Y a pas : orienteur c’est un métier !

Après St Géniez une bonne petite côte nous attend. Cela me paraît le bon moment pour une pause casse-croûte. Je progresse donc en marche paisible laissant Minnie et mon bordelais filer devant pour déguster viande séchée, pâte de fruit à la mandarine et amandes grillées : miam. Un petit vin de noix serait le bienvenu et adaptés aux lieux, mais ce ne serait pas sérieux tout de même.

Revenus sur les Causses, nous passons sous l’A75 dont nous apercevrons un peu plus loin le grandiose ouvrage d’art qui surplombe Millau dont nous nous approchons. Nous n’aurons visuel sur la ville qu’après une section en balcon boisé au-dessus du Cirque de Boundoulaou et une remontée raide et rustique dont je parierais qu’elle a été ouverte à la hachette rien que pour nous.

On débouche ainsi sur la crête d’où la ville nous apparaît. L’arrivée n’est pas pour toute suite car on va bientôt prendre une route Est puis Sud-Est qui vont nous en éloigner. En attendant il faut trouver la spectaculaire balise 13 en surplomb. Le travail m’est mâché par Bruno Poirier qui m’en indique la direction précise alors qu’il en revient juste. Je le rejoins quelques kilomètres plus loin à mi-distance de la balise 14. J’en profite pour le remercier tant pour le tuyau sur la balise 13 que pour le mur Facebook de la Solitaire.

A la balise 14, troisième point d’eau : deux robinets dans un potager, j’adore. Je reste au contact de Bruno jusqu’aux abords des balises 18 et 19. Là je rejoins également le traileur bordelais rencontrés plus tôt. Il été lâché par Minnie mais s’est trouvé un autre compagnon de route.

Nous nous approchons d’un de ces chaos de roches si typiques des Causses. Ce que j’ignore alors c’est que je vais le sillonner dans tous les sens pendant plus de deux heures. 2h15, c’est le temps qu’il va me falloir pour venir à bout de ces deux foutus balises indiquées comme proches l’une de l’autre sur la carte.

Alors que nous arrivons sur le chaos, nous rejoignons d’autres coureurs en recherche des deux balises. Ca court dans tous les sens : on dirait une fourmilière tourmentée par un galopin avec sa pelle de plage. Je suis tenté de faire le morpion sur Bruno dont les talents d’orienteurs ne sont plus à prouver. Mais ce serait éthiquement contestable, et apprendre par mes erreurs est ma marque de fabrique depuis toujours. Alors je me lance dans ma propre quête. Je vais tout tenter, y compris des relèvements par deux ou trois amers. A quadriller le chaos systématiquement je vais même finir par trouver une balise et une pince laissées par une autre course.

A l’instar de l’année dernière ma (relative) familiarité avec la manipulation des cartes va m’être finalement préjudiciable en cette circonstance et je tarderai beaucoup trop à tenter la seule chose qui vaille : ami, grave-toi le bien profond dans le ciboulot, si tu commences à jardiner, REVIENS SUR TES PAS JUSQU’AU DERNIER POINT CERTAIN et reprends ta progression à partir de là.

C’est donc disais-je 2h15 plus tard que je sortirai enfin de ce *$£% de chaos rocheux. Envolés mes espoirs d’un résultat nettement meilleur que l’année dernière. J’enrage car je suis en pleine forme et a posteriori je crois que le Top 30 final m’était accessible (siouplait, laissez-moi y croire !). Mais c’est la loi de cet exercice particulier, j’ai encore à apprendre et de toute façon je passe un tellement bon moment que le nuage noir se dissipe très rapidement.

Balise 20, nouveau point d’eau : des bouteilles acheminées par des bénévoles. L’exploit personnel n’est plus d’actualité … mais on peut tout de même tenter de se refaire un poil et de s’amuser. Mon fidèle lectorat (allôôôô, y a kunkun ?) remarquera qu’on retrouve là, la configuration qui m’avait conduit l’année dernière à faire un maousse jardinage. Je travaille néanmoins mieux mon coup alors que je trottine vers la côte 783 du GR71 en direction de St Martin du Larzac. Contrairement à l’année dernière je m’assure que l’azimut que je m’apprête à prendre est passant. Cela m’offre un léger raccourci par rapport au tracé recommandé, surtout si je trouve un chemin de lapin au point où le chemin indiqué sur la carte surplombe la balise 21 avant de faire un épingle qui l’en éloigne. Sans dessin ce n’est pas très clair j’imagine … En avant donc pour l’Ouest du Serre du Cocut (sic) et le hameau des Truels. Et bingo le chemin de lapin est là, comme souhaité ! Je vois parfaitement le fond du canyon de Font Longue par lequel passe le tracé recommandé. Je ne vois pas toute la descente mais le risque de tomber sur une falaise cachée est nul. D’après la carte et mon estimation de position, je vais tomber moins de 100m en amont de la balise. A descendre donc … et bingo, comme prévu la balise est là ! Content je suis car je peux revendiquer que cet azimut a été géré correctement.

On croise peu après le tracé de l’Intégrale des Causses, autre course du vendredi. Ca fait drôle de retrouver des rubalises à intervalles rapprochés. Je rattrape quelques coureurs de l’Intégrale et de la Solitaire avec lesquels j’échange quelques mots. Il faut néanmoins redoubler d’attention pour ne pas louper le point où les deux tracés vont se séparer. Ce sera finalement sans malice à la balise 22.

La balise 23 est attrapée sans problème en ayant recollé encore une fois quelques mètres avant avec le traileur bordelais en groupe avec deux ou trois autres. Après la 23, le tracé recommandé semble être le seul passage possible. J’embouque donc sans hésitation le chemin bien marqué qui s’ouvre devant moi et qui me paraît avoir la bonne orientation. Au bout de quelques centaines de mètres je suis perturbé par le fait que je ne perds clairement pas l’altitude qui suggère la carte. La direction est néanmoins bonne alors je poursuis et prend de l’avance sur le groupe.

Je finis par trouver le temps long : je devrais maintenant être au point de franchissement de la Dourbie. Au lieu de cela, mon altimètre plane encore dnas les hauteurs, ma boussole m’indique que je prends une direction pas cohérente, et les trouées plus nombreuses maintenant me permettent de confirmer que je quitte l’axe de la Dourbie. Palsambleu, cette fois-ci pas d’hésitation : demi-tour direction la balise 23 en surveillant le bord droit du chemin dès fois qu’une cordelette bleue apparaisse. Je vais effectivement la trouver … un mètre après la balise. Caramba, le chemin que je viens de parcourir n’existe donc pas sur la carte IGN en notre possession. M’enfin !!! En tout cas cette fois-ci j’ai jardiné, mais d’une façon qui me paraît digne même si avec un poil plus de concentration (au lieu de gazouiller de bonheur sur ce joli chemin ombragé) je pense que j’aurais dû réaliser le problème un poil plus vite. D’ailleurs le groupe qui me suivait a lui visiblement corrigé le tir plus rapidement car je ne les vois plus. Bravo à eux.

Le chemin qui nous descend avec la Dourbie semble lui aussi avoir été ouvert pour nous : c’est rustique à souhait avec tronc en travers et chemin très grossier : slurp, que du bonheur, on se croirait sur une paire de skis à s'enfiler un couloir !

La balise 24 s’attrape après avoir traversé la Dourbie … en canoë. Drôle. Je discute avec mon Charon « entuqué » façon trappeur, et le remercie pour le splendide tracé qui nous est offert. A la 24, encore un point d’eau : luxueux cette année le ravitaillement aqueux (celle-là est pour Benman s’il passe par là).

Et en avant pour le dernier bon coup de rein du parcours de cette année : direction le Boffi, massif rocheux qui domine la Dourbie. Ma préparation spécifique dénivelé porte ses fruits : mes quadri ne proteste toujours pas. Je grimpe donc paisiblement en grignotant. Du coup j’ai dû louper une petite ficelle bleue car j’arrive à la grotte du Boffi. Sur le moment ça ne me choque pas et je trouve un chemin qui en part dans la bonne direction. Je suis tout de même surpris de devoir emprunter un petit segment un peu aérien équipé en via ferrata et plus loin un panneau "casque obligatoire – chutes de pierre" posté à l’intention des grimpeurs qui fréquentent les falaises qui nous surplombent. Mais d’autres coureurs rattrapés plus loin m’indiqueront que ce n’était clairement pas le chemin prévu qui passait en contrebas. Et en regardant la carte plus en détail que je ne l’ai fait à ce moment-là, effectivement il apparaît que le tracé de la carte passe à proximité de la grotte, mais pas par celle-ci. Bon ben il y a encore du travail !!!

Après un parcours en balcon au-dessus du Ravin du Monna, la nuit finit de se faire et j’aborde à la frontale la descente vers la balise 25 qui doit être peu ou prou une de celle de l’année dernière. La fin de parcours apparaît en effet quasi identique. En arrivant aux Privats je rattrape un groupe de trois coureurs. Je finirai avec deux d’entre eux dont l’un a fait l’UTAT une paire de semaines avant.

On finit par rejoindre la traversée qui nous ramène vers St Estève puis l’arrivée. Peu avant celle-ci on retrouve les coureurs de plusieurs autres courses du vendredi. L’un d’entre eux boite très bas s’appuyant sur ses bâtons aidé d’un camarade de course. Il s’attire évidemment nos encouragements : l’arrivée est là camarade, tu vas le faire c’est sûr ! Respect.

Voilà, avec finalement 79km au compteur, c’en est fini de cette édition de la Solitaire. Je n’ai pas performé comme je l’aurais souhaité, mais j’ai encore pris un ENORME plaisir et c’est ce qui compte réellement. On a eu un parcours au top (à mon goût), une météo à l’unisson et l’exercice me ravit (et pas qu’au lit : coucou les Benman, Spir, Mazouth, Arclusaz et autres gones comme le dit Carlos). Sûr que je vais tenter d’avoir mon ticket pour l’édition 2017 !

 

Addendum : Pour ceux que l’expérience tenterait, surtout ceux qui ne sont ni orienteurs, ni coureurs « élite », ci-après mes suggestions suite à ces deux éditions de la Solitaire.

D’un point de vue course à pied, rien de particulier par rapport à un trail typique des Templiers. On parcourt un environnement très varié : de la section roulante et large sur la « steppe » des Causses aux mono-traces pentus et densément boisés dans les descentes et remontées vers et depuis les vallées encaissées qui creusent les plateaux calcaires.

Il faut tout de même signaler que sur cette Solitaire certaines sections sont juste défrichées et « dré dans l’pentu » donc il peut y avoir un peu de caillou à grimpouiller sur quelques mètres, des descentes où il faut de faufiler entre des troncs abattus, quelques petits dévers étroits et glissants. Mais rien de radical (en attendant que Gilles Bertrand achève de faire de cette Solitaire notre Barkley à nous ;-) ).

Le point néanmoins à avoir à l’esprit est que si on se trompe légèrement de chemin, on peut éventuellement se retrouver sur un bref passage légèrement engagé. Ceci étant si cela devient trop scabreux c’est que vous vous serez trompé et il faut alors impérativement accepter de revenir sur vos pas. Les reliefs surplombant la Jonte, le Tarn ou la Dourbie peuvent être sérieusement dangereux et comme ils sont très boisés on peut se retrouver en situation risquée sans vraiment s’en rendre compte. Donc surtout pas de tentative de tirer des tout droit dans les kékés dans ces zones : dangereux et très probablement une perte de temps in fine.

Attention, je ne suis pas orienteur, juste trailer très amateur, donc ayez une lecture critique de ce qui suit et si vous avez des orienteurs dans votre environnement prenez plutôt conseil auprès d’eux.

1)      Il est impératif d’être à l’aise dans la manipulation et la lecture de carte type IGN. Il faut s’être familiarisé au préalable avec la signalétique particulière de ce type de cartes et la lecture les courbes de niveaux. Si ça ne fait pas partie de votre culture initiale je ne peux que vous encourager à faire auparavant quelques sorties en environnement au moins sérieusement vallonné afin de vous sensibiliser à la reconnaissance des reliefs censés vous environner. C’est un moyen de base pour faire la correspondance entre le parcours visé sur la carte et la localisation réelle.

2)      Suis-je censé être dans une combe, sur une crête, sur un plateau ? Devrais-je être dans une section plate, montante, descendante ? Pentue ou pas ? La lecture de la carte doit vous éclairer. Au-delà, le GPS est interdit mais pas l’altimètre. Si vous pouvez prendre avec vous un alti barométrique, vous disposerez d’un moyen précieux pour confirmer votre position en vous aidant des indications d’altitude des cartes. Evidemment pensez à le recaler en altitude juste avant le départ, par exemple au départ des bus : la zone des départs est à environ 355m d’altitude.

3)      Il n’y a de ravitaillements que liquides. Ils sont co-localisés avec des balises mais on ne sait pas lesquelles. Il faut donc avoir de quoi tenir au moins deux heures trente au départ de chaque point d’eau (évidemment moins pour des « élites »). Et puis il faut avoir dimensionné son besoin en alimentation pour être totalement autonome : ne comptez pas trop trouver une supérette en chemin.

4)      Et dès que vous pensez ne plus être sur la bonne voie REVENEZ JUSQU’AU DERNIER POINT DONT VOUS ETES SÛR !

Peut-être à bientôt entre Solitaires sur d’autres chemins noirs !

9 commentaires

Commentaire de batou posté le 16-11-2016 à 08:33:12

75 km ? C'est 9 de plus que moi !
En lisant ton récit, je vois que tu as vu plus de point d'eau que moi : je n'ai pas vu celui dans le jardin des Causses, qui m'aurait bien aidé. J'ai vu les bouteilles des bénévoles aprés la Dourbie, mais j'avais l'impression que c'étaient celles perso aux bénévoles, et je ne voulait pas leurs raquetter.
Sinon, pour comparer les traces, Je t'invite à regarder ici: http://labs.strava.com/flyby/viewer/#754753949?c=spf4zev3&z=G&t=1O2Pal&a=naH8LDUTCC0HkAwt55_jLPEdiC17K90sm9X2LBMa3ywm5_UsvkzTLGwl1iwOetosewwELRuIyyxf4iMtCQ3jLLDUzCw

Et beau récit en tout cas.

Commentaire de batou posté le 16-11-2016 à 08:34:29

79, c'est 13 de plus ! Tu es sur de tes distances ?

Commentaire de NRT421 posté le 16-11-2016 à 12:44:13

Ben c'est ce que me raconte le Garmin Connect (79,56km). J'ai regardé rapidement la trace et je n'ai pas repéré de délire de point GPS. Ce qui est sûr c'est que pendant le 2h15 passé à chercher les satanées 18-19, j'ai bougé quasi sans arrêt donc j'ai forcément fait plus que les 60 et quelques prévus (66km pour toi d'après ton commentaire). Plus de 2h à couroter sur un terrain assez plat, partons sur 6km/h de moyenne, ça nous fait 12km donc ça paraît pas aberrant en tout cas.

Commentaire de elnumaa[X] posté le 16-11-2016 à 13:33:27

merci pr ton récital fort peu banal !
ça fait vraiment envie
on m'a tres bien vendu le 100bornes mais le coté aventure de la soolitaire est aussi , attractive
a voir !

Commentaire de NRT421 posté le 18-11-2016 à 05:48:44

Je confirme que l'Endurance Trail vaut le coup. Si tu ne connais pas trop la région, ça donne un bon aperçu. Mais la Solitaire c'est comme se faire un bon off préparé à l'arrache. Moi j'adore clairement. Pitêt à dans bientôt donc. Je viendrais bien tâter de ton GR73 avant mais d'un point de vue calendrier ça le fait pas. Pas glop !

Commentaire de Sprolls posté le 16-11-2016 à 23:00:16

Félicitations pour ta course et le récit très sympa ! Et pour la ténacité pour trouver les balises 18 et 19 !! En tout cas comme toi je me suis beaucoup amusé :)
ça me rappelle qu'il faut que je mette mon récit sur kikourou moi aussi ;)

Commentaire de NRT421 posté le 18-11-2016 à 05:54:11

Merci Sprolls. Pour les 18-19, qd on n'a pas de talent, faut être têtu : c'est tout moi ça. ;-)
Et énorme bravo à toi. 2ème qui plus est devant un Thomas un poil motivé, ce n'est pas donné à tout le monde !

Commentaire de Runphil60 posté le 17-11-2016 à 14:49:01

Bravo à toi pour la course et pour ce récit !
J'avais vu ça dans le programme et bof, mais tu nous vends super bien le bazard, attention à ne pas trop l'ébruiter ;-)

Commentaire de NRT421 posté le 18-11-2016 à 05:56:47

Ha ha tu as raison : passez votre chemin braves gens, encore une "toute pourrite" ! ;-)

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