L'auteur : NRT421
La course : Trail des Aiguilles Rouges
Date : 25/9/2016
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
Affichage : 1963 vues
Distance : 55km
Objectif : Se dépenser
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Faute avouée serait paraît-il à moitié pardonnée. On ne va tout de même pas gâcher bêtement des promo pareilles, alors on passe aux aveux fissa : après mon TAR 2015, je m'étais auto-dispensé de CR et contenté d'un mot sur le fil de discussion ad hoc. J'y vantais le parcours et l'organisation mais pleurais sur le pauvre Gaétan pas content de sa prestation. Première désertion de CR de ma courte vie de Kikoureur : wouhou la honte ! Mais Saint Augustin aurait dit “Il est honteux d'être sans honte. ”, donc même pas mal : la rédemption c’est maintenant. En espérant que cela puisse être utile à d'autres - en particulier ceux qui comme moi sont motorisés jambes de criquets plutôt que jambe-onneaux de bouquetins - je vais donc enfin partager quelques retours d'expérience sur cette superbe épreuve.
Courte présentation pour ceux qui découvriraient la course avec ce CR, le Trail des Aiguilles Rouges (TAR) est sauf erreur le dernier volet de la trilogie trailesque chamoniarde annuelle après les courses du WE du Marathon du Mont-Blanc en juin et les courses de l'UTMB en août. Trois parcours différents sont proposés sur un cycle de trois ans. Tous démarrent de Chamonix mais arrivent respectivement à Servoz, aux Houches et, comme cette année, à Vallorcine.
Je ne ferai pas mieux que le site www.aiguillesrouges.fr pour introduire le concept : "Le TAR est un trail en semi-autonomie. Il se déroule en un temps limité sur un terrain naturel montagneux empruntant les sentiers de randonnée du massif des Aiguilles Rouges. Le TAR propose un parcours d’environ 50 km et 4.000 mètres de dénivelé positif.".
En ce qui concerne le parcours de cette année - à vérifier avec mes camarades - j'ai relevé 55km. Et lors de la reconnaissance faite début septembre mon altimètre barométrique a totalisé plus de 5.000m de D+. Je vous laisse calculer le ratio D+ / km et le comparer à vos parcours de référence, mais je pense qu'on peut raisonnablement classer ce type de parcours dans la catégorie montagneuse. C'est à mon sens LE truc à avoir à l'esprit pour aborder correctement cette course.
Pour nous autre mobylettes (par opposition à vous autres 4x4) cela veut dire qu'il faut bosser sérieusement son D+ au préalable et ne pas trop compter sur des sections roulantes pour se refaire sur les mouflons du peloton. Et par bosser son D+ j'entends non seulement en volume mais également en pente (autrement dit travailler sur pentes marquées), car quelques gâteries nous sont proposées. Ainsi l'année dernière dans la dernière partie de parcours, c'est Servoz - Prarion : 1.169m de D+ sur 6,5km de montée. Et sur le tracé Vallorcine de cette année, de Montvauthier à l'Aiguillette des Houches ce sont 1.140m de D+ en moins de 5 km. Je vous laisse vérifier le Pythagore mais sauf erreur ça fait 23% de pente moyenne à l'heure du petit déjeuner. Et la journée ne fait que commencer ...
Donc mon conseil aux traileurs du dimanche dont je suis : surveillez votre cardio sur les premières heures. Trop d'enthousiasme au départ pour tenter de suivre nos amis aux cuissots hypertrophiés dans le cocon de la nuit chamoniarde et ainsi saluer le Mont-Blanc dès les premiers flamboiements de l’aube, et ce sont quelques heures d'agonies qui vous attendent. C'est en tout cas ce qui m'est arrivé dès le pont d'Arlevé en 2015. Je m’étais ensuite traîné comme une limace cul-de-jatte sur la section pourtant roulante allant du refuge de Moëde aux chalets de Pormenaz. Et au sommet du Prarion : plus moyen de boire ni manger ; heureusement qu'ensuite il suffisait de se mettre en boule pour en finir aux Houches.
Je m'étais donc promis de ne pas recommencer les mêmes co..ries cette année : l'objectif était d'en trouver d'autres à faire.
Revenons-en donc au TAR 2016. Je ne peux en faire la démonstration mais intuitivement c'est le tracé le plus purement montagnard des trois proposés sur le TAR. Comme évoqué ci-dessus, le tracé 2015 proposait au moins la section Moëde - Pormenaz pour dérouler. Et sur le tracé qui s'achève à Servoz ça roule pratiquement du bas du Col de Salenton à Moëde avec juste une pentounette aux Chalets d'Ecuelle. Cette année, mises à part quelques très brèves sections – le plateau qui mène au Brévent (~1,5km), le petit balcon Nord entre Argentière et le Tour (2km), l'alpage du col des Posettes (une paire de centaines de mètres) puis la descente régulière vers Vallorcine - c'est plutôt "dré dans l'pentu" en permanence.
Le début du parcours est d’ailleurs trompeur : du départ au 1er ravitaillement du Plan de la Cry, s’il y a déjà quelques sections en monotrace pentu, on débute par du plat du centre Chamonix à 1 km après la paroi des Gaillands, on trouve une 1ère descente tranquille après le Parc du Merlet et une seconde qui incite à l’excès festif jusqu’au point bas à proximité de Monvauthier, juste au-dessus de Servoz. Le parcours ne prend son visage réel qu’à partir de là …
Dans la fièvre des semaines précédant la course, un RV de kikoureurs et sympathisants est organisé. Nous partîmes 500 puis par un prompt crash d’organisation nous nous retrouvâmes … 3 au Café des Sports : mon camarade Jef et ma pomme aurons ainsi l’occasion de faire la connaissance de Miles, trailer des marches de l’est au palmarès intimidant : UTMB, X-Alpine, etc… On en profite pour lui « pomper » un peu de sa science qu’il nous dispense sans compter. Nous n’aurons par contre pas devisé avec stevemahie ni avec elnumaa[X] parti cherché un salon de thé qu’à l’instar de David Vincent, l’ami des envahisseurs, et son fameux raccourci nocturne, jamais il ne trouva (waoinnnn, générique de cette série mythique).
Dimanche, 4h30, devant l’église de Cham. J’aime l’ambiance particulière de ces départs de course au petit matin. Bulle de lumière dans le noir opaque d’une fin de nuit en fond de vallée, la masse des coureurs partage ces quelques minutes tout en la vivant chacun à sa façon, les uns volubiles, les autres recueillis.
J’étais déterminé vous ai-je dit à partir piano. Mais je ne participe qu’à une ou deux épreuves par an. Pour moi, ces instants avant le départ c’est un peu comme un petit matin de Noël, ou la paire (les paires de ???) Vik/Bubulle devant un tube de NOK : je piaffe. J’ai attendu ce moment trop longtemps, faut qu’ça pète. Alors à 4h30, ben ça pète.
Outre les hormones à cramer je veux ne pas être trop loin derrière pour aborder les premiers monotraces. Ce d’autant plus que le TAR attire les bâtonneux : la très grande majorité des participants est équipée de « prothèses ». Je vais dès maintenant m’aliéner les ¾ de mon lectorat : les bâtons sont – à mon avis et en l’état actuel de niveau de contrôle de l’homo trailus moyen sur ces appendices vis-à-vis de son environnement – aux courses de trail ce que les morpions sont aux gonades des carabins : un sujet d’irritation chronique. J’ai rapidement cessé de compter le nombre de fois où un bâtonneux/euse me dépassant s’est rabattu en oubliant que ses bâtons prolongent son enveloppe corporelle vers l’arrière, style le conducteur de semi-remoques qui se croirait dans une mini. Total, écarte ton pieds ou gare ton tibia. Et encore … ça c’est quand le bâton ne ripe pas, car sinon c’est carrément gare ton genou ou tes miches. Jamais méchant, j’en conviens aisément, mais trop souvent ch..nt. Voilà voilà.
Bref, je pars comme un pet après une séance cassoulet, mais avec néanmoins un œil rivé sur le cardio. J’ai déjà évoqué précédemment la 1ère partie allant jusqu’aux abords de Montvauthier. En cours de route 1er ravitaillement en eau au Plan de Cry, hameau de chalets accrochés face aux Houches … dont on ne verra rien cause qu’il fait encore nuit.
On attaque ensuite la 1ère festivité du jour également évoquée plus haut : la montée vers l’Aiguillette des Houches via Pierre Blanche. Alors que l’on sort de la zone boisée pour aborder le royaume des rhododendrons et de l’herbe rase, les premiers rayons de l’astre diurne (le soleil kwâââhhhh) accrochent le sommet du Mont-Blanc dégagé de tout nuage. Je ne m’en lasserai jamais : magique !
La pente s’accentue encore annonçant l’arrivée de la fameuse Aiguillette mes canards (OK, je =>). Je suis alors rattrapé puis dépassé par une féminine. J’admire son pas régulier et sûr, mais sur la base de son rythme de ventilation impressionnant parie sur des retrouvailles rapides. Je la retrouverai effectivement en pause au sommet du Brévent … mais elle me rattrapera à l’Aiguillette des Posettes, son pas toujours aussi sûr et sa ventilation toujours aussi haletante … et je ne la verrai plus avant l’arrivée.
Peu après l’Aiguillette des Houches on trouve donc une des sections roulantes : le plateau menant jusqu’au pied du Brévent. On revient ainsi vers Chamonix mais en ayant gagné un poil d’altitude. Juste avant que le tracé reprenne de la pente, un cairn sur la droite compose une superbe image avec le glacier des Bosson et le Mont-Blanc en arrière-plan.
La montée vers le Brévent ne présente pas de difficulté particulière : ça monte progressivement et ce n’est pas très long. Ce faisant on quitte le végétal pour rentrer dans un monde purement minéral. La fin est un pierrier mais le chemin est parfaitement tracé et il n’y a pas de risque pour les chevilles.
Sommet du Brévent : ravitaillement puis descente vers le col éponyme via des « échelles ». A cet endroit la descente étant marquée on emprunte quelques marches métalliques. Cela peut paraître impressionnant présenté ainsi mais en fait on n‘est pas du tout sur un passage super aérien, il s’agit juste de franchir en sécurité quelques rochers. Dans cette descente un petit bonhomme galope avec aisance et en chantonnant tel le farfadet. Un voilà un qui paraît heureux, et c’est contagieux : je souris pour moi-même et me dis encore une fois que nous sommes privilégiés de pouvoir vivre ces moments.
Même si c’est une section assez courte, je suis toujours fasciné par ce passage qui précède le col du Brévent : on se retrouve brièvement dans un cirque très minéral, comme dans sur une autre planète.
Le col franchi on entame la descente vers Planpraz. Le chemin est bien marqué mais c’est assez pentu, pas très large et régulièrement encombré de gros pavés. Sur la fin, il y a même un peu de vide sur la gauche. En forme alors que la matinée est encore jeune, je déroule un poil en survitesse. Ca ne loupe donc pas, je shoote involontairement un des pavés. A la sensation caractéristique, je sais que je viens de céder un premier ongle de pied au TAR. Râle pas pépère, ton jumeau de l’autre pied subira le même sort avant l’arrivée à Vallorcine.
Un peu plus loin je double un coureur en mordant trop franchement sur le bord gauche du chemin pour tenter de ne pas gêner mon camarade : le sol se dérobe sous mes pieds et je me retrouve à plat ventre dans les rhodo, accroché au bord du chemin par ma main droite dont les articulations du majeur et de l’annulaire me signalent immédiatement qu’elles n’ont pas apprécié la manœuvre. Bah, on arrive de toute façon à Planpraz et ça va recommencer à monter, donc le garçon va naturellement se calmer.
On se met alors en route vers le col Cornu. Ca monte plutôt régulièrement avec juste un passage où il faut grimpouiller dans les rochers sur quelques mètres. Puis un dernier coup de cul nous mène au col Cornu. On quitte alors temporairement de vue la vallée de Chamonix. Directement sous nous le superbe lac Cornu. Sous l’Aiguille Pourrie, on retrouve un passage très minéral qui finit par rebasculer sur le versant Chamonix par la combe de la Glière. J’aime beaucoup ce passage qui mime de nouveau la haute montagne. C’est pourtant là que je ressens mon premier coup de mou. Y a plus qu’à temporairement mettre le cervelet sur « off » et attendre que ça passe.
On descend en lacets réguliers avant de remonter vers le Col du Fouet qui commande la Combe Lachenal : on arrive sur le domaine skiable de Flégère. Et là paf, de nouveau un bâtonneux qui me passe et se rabat immédiatement sur mes pieds et dirige ses pointes sur mes tibias. Sans déconner ! C’est pourtant pas un mono-piste biscornu, on est limite sur une autoroute. Ca me gonfle et j’avoue m’être alors laissé aller à mes bas instincts : je marche sur sa pointe. Et s’il n’est pas content qu’il aile se faire cuire ce qu’il veut. Faut dire qu’à ce moment-là je sors de mon coup de mou mais je commence à avoir un poil de douleur agaçante au pied gauche. Ma cheville gauche a souffert de mes activités sportives de l’adolescence. Ou bien peut-être était-elle déjà laxe, va savoir. Bref c’est une candidate régulière à la mini-entorse. Depuis l’année dernière pour les jours de course je pose un strapping préventif. Sauf que cette fois j’ai un peu fait ça à l’arrache et mon extérieur de pied est trop tiré. Initialement juste une sensation de positionnement pas idéal, suite au coup de mou c’est devenu désagréable. Le bâtonneux arrive à donc à point nommé pour servir d’exutoire. Tant pis, j’ai juste un tout petit peu honte, mais pas tellement.
Ravitaillement à l’Index. Je salue les bénévoles, refais les pleins rapidement et c’est reparti. La montée jusqu’aux abords du Lac Blanc est ludique : on serpente entre les rochers, ça monte, ça descend, ça zig et ça zag et on finit en balcon sur un pierrier avant de plonger vers Argentière.
Je gardais d’une ancienne montée d’Argentière vers Flégère le souvenir d’une pente plutôt régulière et douce. OK ce n’est pas exactement le même parcours que nous prenons là en sens inverse, mais faut tout de même croire que je commence à perdre la boule, car question douceur de la pente il y a quelques sections par exemple après le chalet des Chéserys qui sont plutôt pentues. Le temps est splendide, le paysage magnifique, on retrouve le couvert de la forêt, bref tout est au top. Et pourtant mon pied gauche me fait arriver à Argentière l’humeur grognonne. Je psychote un moment : ôter le strapping ou ne point l’ôter, telle est la question. Je m’assois pour le faire, me dis que je vais perdre du temps, me relève, me rassois, me dis qu’à relâcher une cheville qui a été longtemps maintenue je me sur-expose à l’entorse, me relève … et effectivement perd du temps.
Le temps n’est pas vraiment un sujet, mais je sens par contre que malgré le soleil et la douce température de cette fin de matinée, mes jambes refroidissent. Allez, il suffit. Le strapping restera où il est, direction le ravitaillement. J’enfourne en vrac tranches de saucisson et de fromage dans ma bouche, et part bavasser (la bouche pleine, c’est mal) avec un bénévole qui m’aide à refaire les niveaux. Pendant ce temps-là à quelques pas un pauvre malheureux vide le contenu de son estomac dans une des poubelles … on fait un beau sport quand même !!!
Je repars donc enfin en clopinant, jambes raidies et pied gauche douloureux. Du coup je ne profite que moyennement de la section Argentière – Le Tour avec son passage en balcon pourtant fort plaisant. Je recommence néanmoins à avancer, doublant quelques coureurs, mais c’est d’humeur toujours médiocre et avec un début d’envie de sieste que j’atterris au Tour. Heureusement nous croisons alors une fontaine. Quelques secondes la tête sous le filet d’eau fraîche et les choses se remettent immédiatement au vert. Que c’était bon ! Je suis de nouveau guilleret et pour un peu j’embrasserais le premier bâtonneux qui passe (ou plutôt une bâtonneuse si je peux choisir). Fort heureusement le hasard fait que je me retrouve brièvement seul à ce moment, ce qui évite que je cède à cet élan spontané d’amour universel qui aurait inévitablement suscité en retour un coup de bâton cette fois bien mérité.
On aborde alors la deuxième gâterie de la journée : la montée du Tour à l’Aiguillette des Posettes. Pas vraiment super pentu mais longuet, surtout quand on est aussi piètre grimpeur que je le suis. C’est pas que j’aime pas l’exercice, au contraire - on est maso ou pas - mais là j’ai vraiment l’impression de ramer dans la mélasse. Et c’est pas qu’une impression, je me fais doubler de partout ! Je m’arrêterais bien avec ces randonneurs pour faire une pause myrtille tiens. Je croise alors une première fois celui que je nommerai in petto « mon ami le yoyo ». A cette 1ère rencontre il est assis sous un arbre, l’air agonisant. Il me repasse plus loin ressuscité comme flottant sur les irrégularités de la montée. Je le repasserai dans la descente vers Vallorcine alors qu’il paraît de nouveau entamé … et nous nous retrouverons à nous changer sur le même parking après l’arrivée.
Bref, un dernier raidard parcouru à la queue-leuleu et nous voici au sommet des Posettes. Je m’y étais longuement arrêté lors de la reco car le point de vue sur la vallée de Chamonix et les massifs attenants est superbe. Les merveilles sont au garde-à-vous sur 360°. Outre celles qu’on a pu admirer sur la 1ère partie de parcours, le Glacier du Tour découvert pendant la montée, on peut maintenant admirer l’entrée du verrou de la Bérard, le lac d’Emosson que dominent le Ruan et la Sallière qui gardent l’accès vers les Dents du Midi (et son trail éponyme qui pourrait bien devenir un objectif de septembre une fois bouclée la trilogie du TAR, je dis ça …). Mais aujourd’hui point d’arrêt : j’ai retrouvé dès le sommet un petit rythme qui me va bien et c’est en grignotant un morceau pour fêter cela que j’amorce la descente vers le col des Posettes d’où l’on embrayera sur la descente vers Vallorcine.
Celle-ci nous ramène dans les altitudes arborées. Le sol est souple, la pente douce et le décor apaisant. Je descends donc calmement profitant cette dernière section avant le retour au monde « normal ». Oh mais « but alors » (De Funès in La Grande Vadrouille) ?!? A la dernière épingle à cheveux qui nous mène sur la dernière branche de retour vers Vallorcine, un coup d’œil réflexe sur mon chrono me révèle qu’en hâtant le pas je peux envisager d’emballer le morceau en moins de 11 heures. C’est con mais ça me fouette les sangs et illico presto j’accélère. Je me mets ainsi à rattraper quelques coureurs et coureuses. A certains j’explique la raison de mon apparente agitation improbable en cette fin de parcours alors qu’il ne peut s’agir pour nous de viser le podium déjà rangé depuis longtemps. Quelques-uns se piquent au jeu et c’est un groupe de 4 ou 5 forcenés qui débaroulent sur la dernière descente menant à la gare de Vallorcine qui jouxte l’aire d’arrivée. Les yeux rivés sur le chrono, je suis a priori dans les clous et prie pour qu’un train ne se pointe pas maintenant qui me bloquerait du mauvais côté de la voie de chemin de fer.
Ouf, pas de tchou tchou à l’horizon ! Youkaïdi, youkaïda, le résultat s’affiche : ce sera 10h57. J’irai pas aux Jeux Olympiques avec ça mais « ça me fais du plaisir » quand même car c’est mieux que l’année dernière. Et surtout je suis satisfait d’avoir beaucoup mieux géré cette édition que la précédente. Cette année, mise à part l’inévitable paire de moments de mou, ça n’a été que du bonheur. Un très beau tracé dans un décor de rêve sous une météo idéale, une orga rôdée et des bénévoles sympa. Ces parcours montagnards ne me sont pas adaptés mais je les apprécie pourtant particulièrement.
Alors j’en connais un qui va s’aligner pour le tirage au sort du TAR 2017. Et en attendant que voilà une bonne préparation pour ma course chouchoutte : la Solitaire des Templiers dans un mois. Mais ça, ce sera un autre CR !
6 commentaires
Commentaire de Arclusaz posté le 08-11-2016 à 23:14:34
bravo !! plus que l'édition 2017 et tu auras fait les 3 parcours, une trilogie pas TARte.
Commentaire de NRT421 posté le 09-11-2016 à 10:57:26
Merci M'sieur ! Ouaip c'est bien le plan : TARir le sujet en achevant la trilogie, et comme on le dit, tarir c'est courir un peu (OK un peu capillotracté tout ça...).
On va déjà voir si ça le fait au tirage au sort ...
Commentaire de Benman posté le 11-11-2016 à 00:10:36
Partir comme un pet après une séance cassoulet et avoir ce sentiment d'avoir une "cheville un peu laxe" ... c'est un luxe hâtif! Sinon, j'aime beaucoup le "on fait un beau sport quand même" avec le coureur plié en deux sur la poubelle... bravo
Commentaire de NRT421 posté le 11-11-2016 à 18:24:40
Cheville laxe, un luxe hâtif ... je me consterne à tes pieds (volée à Pumba celle-là). Quant à la séquence poubelle, j'invente rien et j'ai même raccourci : la scène était commentée par des accompagnants d'un des représentants du groupe corse qui semble être traditionnellement présent sur le TAR. Difficile de retranscrire cette bande son avec les tournures typiques et l'accent merveilleux de l'Ile de Beauté, mais rien que d'y repenser je repasse un bon moment. A bientôt sur les fils de Kikourou !
Commentaire de Olivier THERONDEL posté le 09-08-2017 à 03:52:21
Que de fous-rires en lisant ce récit épique, où s'entrecroisent avec subtilité et vomissements et coups de bâtons vicieux. Je compte sur toi, vénérable NRT421, pour nous booster le moral la veille de la course.
Commentaire de NRT421 posté le 10-08-2017 à 13:39:32
Bonjour Olivier et merci pour ton commentaire, c'est sympa. L'interlude vomito fut effectivement facétieux sachant qu'évidemment, soulagé de ce poids inutile le gaillard est reparti subito. Quant à vous booster la veille, mets plutôt une option sur elnumaa et consorts : vu comment se profile mon mois de septembre, ma prépa va être pathétique. Je risque donc être tenté par m'isoler en bord d'Arve pour me livrer à un vaudou sur une truite. A bientôt en tout cas !
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