L'auteur : augustin
La course : NatureMan
Date : 2/10/2016
Lieu : Les Salles Sur Verdon (Var)
Affichage : 1400 vues
Distance : 112km
Objectif : Se défoncer
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5ème édition du triathlon NatureMan / Longue Distance du Verdon
Dimanche 2 octobre 2016
Encore cette épreuve qui me tient à cœur, placée en fin de calendrier et dans un cadre grandiose que sont les gorges du Verdon….et toujours mon seul triathlon de l’année !
Mais je suis fidèle à cette épreuve, l’ayant courue 5 années consécutives sur les 5 ans d’existence de l’épreuve !
2016 a été une année centrée sur la course à pied avec mes 3 rêves réalisés : le 100 km (route) de Belvès (Dordogne) en avril, un PB sur 10 km en mai à côté de la maison et surtout le marathon de Tours (mi-septembre, donc 2 semaines avant…) en 2h59.
Pas de grandes ambitions chronométriques donc, j’arrive clairement fatigué mais quand même, j’essaierai bien d’aller taquiner les 5h (<30 min visés pour la natation, <3h pour le vélo et <1h30 pour la partie course à pied), sur un malentendu ?
Logistique depuis Paris assez dense : départ de Paris tôt samedi matin, TGV, location de voiture depuis Aix en Pce, puis les (petites) routes dans la pampa pour rejoindre ce petit coin de paradis le samedi en début d’après-midi avec un collègue de bureau qui se lance sur son 1er longue distance.
Passage par le traditionnel retrait des dossards avec le pack coureur, comme chaque année sommes bien gâtés (veste semi-polaire sans manches). Puis direction l’hôtel pour aller préparer tout notre bazar, le triathlon c’est un sport de lo-gis-tique !
Briefing a lieu à 18h mais nous ferons l’impasse en restant à l’hôtel car brief reçu par email la semaine précédente et bon, j’imagine que ça n’a pas beaucoup changé vs les années précédentes.
Cette année l’épreuve affiche complet avec 1 200 participants, notamment car le triathlon de Nice format M a été annulé, d’où le report de ces inscrits.
Cette année je garde mes jantes à pneus, avec le recul je pense que le choix ces deux dernières années d’utiliser les Xentis en carbone (et à boyaux) s’avérait peu judicieux pour moi.
Hébergement toujours au même endroit (à quelques centaines de mètres du village et du départ), idéalement placé et fourni par mon gentil concessionnaire et sponsor, impeccable.
Total des km sur 9 mois, une belle année en volume (à mon niveau !) et en qualité, j’espère que dimanche soir je serai en phase avec mon objectif !!!
Nat : 169 km (139 km en 2015)
Vélo : 1 125km vs 1 725 km en 2015 (+ 49 heures de HT)
Cap : 1 805 km vs 1 377 km en 2015 (mais bon, prépa 100 km et marathon d’automne ont pesé)
Le tout en 282 heures (264h l’an dernier)
J’arrive donc détendu en cette veille de course, le couteau entre les dents, prêt à en découdre !
Dimanche matin :
Après une nuit moyenne (froid), je me réveille plus tôt que prévu alors que je pensais roupiller un peu vu que l’hôtel est à quelques centaines de mètres du départ, hop j’avale mon demi-Gatosport, de l’eau pour faire passer le tout et je rentre dans ma bulle.
Les sacs sont prêts, puis direction le spad, chargé comme un mulet, pour aller positionner mes affaires dans le parc. Le sweat-shirt n’est pas de trop, la température étant encore assez fraiche.
Une fois dans le parc c’est le cirque habituel, bien tout positionner pour faciliter les transitions, se repérer et enfin enfiler la combi, le soleil commence à nous réchauffer et la météo semble clémente pour la journée.
Un peu avant 9h c’est le départ des féminines, une centaine de concurrentes qui ont intérêt à se dépêcher avant que la meute de mâles ne leur tombe dessus à bras raccourcis (départ des hommes 20 minutes après les filles). Une fois les filles parties vite nous prenons leur place sur le bord du lac, bien surveillés par les arbitres en première ligne qui veillent au grain.
Les speakers annoncent une eau à 21°, impeccable.
Un gel avalé vite fait avant le départ puis je vais me positionner, cette année (idem l’an passé en fait) je vais partir en première ligne, et vais tenter de passer en force et pas uniquement en glisse.
Si je suis trop soft je sais que cela va être folklorique, le départ sera une vraie machine à laver et il me faudra du temps pour nager proprement, cette année je vais surtout essayer d’optimiser mes trajectoires histoire de ne pas allonger bêtement la distance !
A quelques minutes du départ les speakers font monter la température (et les décibels), le drone qui fait les photos – vidéos tourne autour de nous en mode « bourdonnement de gros insecte » puis à 9h20 la meute (masculine) est lâchée.
Changement de parcours natation cette année, on file à gauche toute avant une sortie à l’australienne, replongeons aussi sec en oblique vers le large puis retour vers la plage. Ca bastonne quand même pas mal, je nage en respiration tous les 2 temps pour éviter les furieux qui évoluent autour de moi.
Après la deuxième bouée c’est direction l’ile pour une sortie à l’australienne, 1600m au GPS et 16 minutes au chrono. Je replonge aussi sec direction la longue ligne droite, sauf que –comme prévu- avec ce soleil encore bas c’est éblouissement maximal, même la montgolfière au niveau de la plage est invisible L Pas grave, je reste au contact de mes acolytes et me concentre pour nager proprement au milieu de tous ces excités, travailler la glisse et essayer d’optimiser mes trajectoires (pas évident avec le soleil). Je double même des concurrentes féminines pourtant parties 20 minutes avant nous puis le finish, 31’37 à la sortie de l’eau (92ème temps natation), bip bip j’enregistre mon temps de passage dans la montre, pas cool le premier objectif de la journée (nager en moins de 30’) n’est pas rempli, mais j’ai 2 155 m comme distance parcourue !
T1, pas de temps mort, j’essaie d’optimiser comme je peux. Je me précipite à mon emplacement, les gestes autrefois familiers reviennent, j’essaie juste de les faire dans l’ordre J : casque, lunettes, manchettes, chaussettes… En fait je galère et passerai plus de 3 minutes à cette transition, vraiment pas glorieux.
C’est parti vers la sortie du parc, j’enregistre mon temps de passage et grimpe sur mon fidèle destrier. Déjà penser à manger un morceau et surtout boire.
Vélo : Au programme, un nouveau parcours de 92 km et 1 485m de D+ (env 150m de D+ vs les années précédentes), une première boucle de 25 km puis une autre de 67 km. Pas le temps de s’ennuyer, la météo semble clémente quoique cela se couvre.
Dès le début c’est un faux-plat descendant sur lequel nous sommes rapidement à >40 km/h puis la montée vers Aiguines. Assez gambergé, les 10 premiers km sont en montée (400m de D+) avec 6-7% de pente, j’ai beaucoup doublé de concurrentes féminines puis grande descente (et là je me fais redoubler par un paquet de kamikazes), puis faux-plat, on repasse à hauteur du départ et sommes au 25ème km.
On verra bien ce que ça donnera, ma sortie la plus longue effectuée en entraînement n’a été « que » de 62 km…et je sais que je vais le payer sur la fin du parcours, où traditionnellement j’ai un coup de mou. De plus, je n’ai fait aucun enchainement vélo-course à pied, statut de touriste pleinement assumé !
Au bout d’une heure de course je suis à 29.5 km/h de moyenne, bon vu le dénivelé déjà emmagasiné c’est en ligne avec mes attentes. Quelques nouvelles difficultés à l’approche du village de Moustiers Sainte Marie, côte de 7% mais ce n’est qu’un apéro par rapport à ce qui nous attend bientôt.
Au 40ème je retrouve la fameuse côte des Batus, longue de 2 km, avec son passage à 16%. Cette bonne vieille côte, toujours aussi sélective, une première moitié avec un revêtement dégradé puis une seconde partie avec un super revêtement, mais avec le vrai dénivelé qui va bien. Vitesse de croisière entre 9 et 11 km/h !
Là c’est 34x27 de rigueur, on mouline en attendant que ça passe, n’empêche je continue de doubler grâce à mon gabarit.
Ravito en haut de la côte après l’orchestre, et passage au 45ème en un peu plus d’1h30 de selle. Puis on enquille le gros plateau et le prolongateur pour profiter de la (seule ?) ligne droite sur le plateau, la vue dominant le lac est magique, on longe les champs de lavande
Passage du 50ème on bifurque un peu puis tout schuss en descente, on passe le pont à côté du barrage, l’eau du lac est transparente avec ce soleil, un vrai décor de carte postale.
A la deuxième heure de vélo je suis à 29.5 de moyenne, bon c’est en ligne avec l’objectif car la côte des 16% a bien cassé la moyenne, les jambes sont bonnes. Un peu avant le 60ème km c’est la nouvelle partie du parcours, dans les basses-gorges, une montée bien raide puis une descente sinueuse sur une route peu large. Puis encore une montée raide, tout le monde semble à l’arrêt et la moyenne chute inexorablement…On retrouve la route de Beaudinard d’il y a quelques années puis dernier ravito au 68ème km au niveau de Bauduen, curieusement les précédentes années c’est dans cette longue portion que je pêchai, cette année -bien que je n’aille pas très vite- je double, les jambes répondent présentes, pas de danseuse et bonnes sensations. Pourtant en vélo je n’ai que 10% de plus de volume d’entraînement, je pense donc que c’est le home-trainer de cet hiver qui me permet cette relative fraicheur musculaire. Je fais toujours le yo-yo avec un concurrent qui a une roue pleine, je le double en montée, il me redouble en descente. Dernière partie roulante, peu après le 90ème km le parc à vélo se profile, je pose mes pieds sur les chaussures et me prépare mentalement à la transition.
J’arrive en 3h13 à l’issue de ces 92 km (535ème temps, manifestement c’est là où le bât blesse…)
Re-bip pour les temps de passage, on analysera le tout plus tard sur l’ordinateur (2’08 pour cette transition, passable)
T2 en vitesse, je droppe casque, lunettes et chausse mes fidèles New Balance (version trail toujours) et casquette pour ce qui est censé être ma spécialité. Objectif sub-1h30, idem l’an passé, l’occasion de se refaire la cerise et de reprendre tous les excités qui m’ont doublé à vélo.
J’ai aussi la chance de connaître le parcours, assez exigeant mais vraiment agréable. 1 première boucle de 16.5 km puis une 2ème de 3.5 km pour finir en beauté. L’an dernier j’avais 18,5 km au GPS donc je garde en tête que le temps affiché peut être « canon »
Objectif 4’30 du km, je suis chaud comme la braise et ai vraiment envie de me dépouiller pour réaliser ce chrono ambitieux ! Rapidement je fais le check, cardio à l’air ok, jambes répondent présentes, cool va falloir gérer intelligemment pour aller chercher les sub-1h30 sur cette partie et optimiser ce chrono final. Avant le premier kilo pause arrosage des arbres en contrebas comme de coutume.
Je commence ma spécialité, et je double, non-stop. Ils sont nombreux à m’avoir doublé à vélo mais maintenant on inverse les rôles, et je les croque au fur et à mesure. Je suis à 4’30 du kilo, je repasse le Mr « roue pleine » et double par grappe de 3 ou 4 concurrents. Je n’arriverai jamais à comprendre pourquoi les triathlètes se dépouillent autant à vélo pour galérer à pied ainsi.
Au 3ème km la fameuse montée, que dis-je, le mur, même les pros marchent à cet endroit-là, alors pas de complexes J n’empêche, j’en double encore dans la montée.
C’est bon pour le moral, le cardio est à 160-165, le rythme autour de 4’35 mais j’ai moins de facilités que l’an dernier, je n’arrive à descendre sous les 4’30 que rarement. Je me faufile et vois les km défiler gentiment, c’est quand même super piégeux ce parcours, on a l’impression de courir sur une plage de galets.
A chaque croisement ou ravito les bénévoles ont toujours un mot gentil, ils font un boulot incroyable et il règne sur cette course une ambiance que l’on ne retrouve pas facilement ailleurs.
Demi-tour au km 7,5, on emprunte le chemin de l’aller et croisons de fait pas mal de poursuivants, puis passage du 10ème en 45 min et des brouettes, gel et eau passent bien, mais toujours ce point de côté qui me gêne, et ce chrono plus proche des 4’40 que des 4’30, argh…
On se rapproche du centre-ville et je sais que rapidement vont apparaitre les fameuses marches, comme l’an dernier je galope comme un cabri et double dans cet escalier.
La deuxième boucle (3.5 km) se passe très vite, sensations bonnes et cardio désormais à 170, par contre les panneaux des km sur les bas-côtés ne collent pas avec mon kilométrage Garmin, en effet à l’arrivée ma montre affiche 18.5 km au lieu des 20 km annoncés.
L’arrivée se profile, j’arbore le t-shirt de mon sponsor (je lui dois bien ça) et accélère gentiment, dernière ligne droite comme dans un rêve, ma montre affiche 5h19….
1h27’12 pour la partie course à pied, (129ème temps, je savais bien que j’avais remonté du monde !)
Au scratch je finis 253ème sur 1 054 classés (11 DSQ, 32 DNF et surtout 120 DNS !). Le premier finit en 4h14 (sacré bond en avant des perfs d’une année sur l’autre, l’an dernier l’épreuve se gagnait en 4h04), le dernier en 8h50.
Comme d’habitude, super organisation aussitôt la ligne franchie, ravito plantureux avec des bénévoles toujours souriants, diplôme avec les classements déjà disponible, c’est au top. Et cerise sur le gâteau, pour les Finishers des 5 éditions consécutives un cadeau Bonux : un coupe-vent spécial ! (nous serons 25 ainsi éligibles).
J’en profite pour discuter un peu avec l’organisateur, Eric Amattéis, et le féliciter pour cette course toujours aussi canon. L’équipe organisatrice et les bénévoles font vraiment un travail remarquable.
Mon acolyte de bureau passe la ligne en 5h40, mais en discutant je me rends compte qu’il n’a pas fait la deuxième boucle de course à pied, du coup il repart en sens inverse pour se mettre en conformité et boucle son premier triathlon (longue distance qui plus est) en 5h58, bien joué !
Plantureux ravito d’arrivée comme toujours, du monde dans cette partie qui se remplit vite.
Nous récupérons nos vélos dans l’après-midi pour les déposer à l’hôtel et prendre une bonne douche, cool en remontant sur le vélo pas mal aux cannes, tout va bien.
Remise des prix en fin de journée dans la joie et la bonne humeur, les animateurs (Hervé et Nicki toujours aussi incroyables, des piles électriques avec le bouton off cassé !) font leur show avant que tous les athlètes s’éparpillent gentiment.
Conclusion :
Toujours une aussi belle épreuve, organisée de main de maître par Eric Amattéis et son équipe dans un cadre vraiment somptueux (et très dépaysant), avec des bénévoles qui font vraiment la différence : impliqués à 200%, toujours un mot gentil, bref extras. Un chrono secondaire qui me convient au vu des charges encaissées et qui vient récompenser mes entraînements, un choix de roues validé et toujours le constat que je pêche au niveau du classement sur la partie vélo, décidément mon point faible.
2 commentaires
Commentaire de La Tortue posté le 11-10-2016 à 00:51:52
il va quand même que je me décide un jour à y aller à ce triathlon depuis le temps que j'y pense...
merci encore pour ces beaux écrits. l'an prochain, tu nous mets des photos ?
Commentaire de augustin posté le 11-10-2016 à 09:34:50
Merci Damien ;-). Après X années sur Kikourou je suis toujours infoutu de charger des photos, honte à moi...Par contre je te recommande les films realizes chaque année, cela dure +/- 15 min et c'est hébergé chez VIMEO. Tu tapes NatureMan.
Et pour l'an prochain, ce sera plus compliqué pour moi, carje vais bientôt déménager à ....Moscou !!!
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