Récit de la course : Trail du Sancy - 60 km 2016, par toto50110

L'auteur : toto50110

La course : Trail du Sancy - 60 km

Date : 25/9/2016

Lieu : Le Mont Dore (Puy-de-Dôme)

Affichage : 3200 vues

Distance : 60.9km

Matos : Juste le matos obligatoire...

Objectif : Terminer

3 commentaires

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UNE SUPERBE COURSE

Compte-rendu du trail du Puy de Sancy 2016 :

Voici 2 ans que je voulais faire ce trail qui est situé à 45 minutes de chez mon beau-frère en Auvergne.

Je ferai ce trail « au naturel », c’est-à-dire uniquement avec le matos obligatoire :

-       pas de montre GPS

-       pas de textile compression

-       et pas de bâton ( c’est surtout ça la différence avec beaucoup de participants)

5h30 le départ est donné nous sommes environs 600 pour cette « ballade » de 60 bornes et 3350m de D+ et autant de D-.

Concernant la première cote à gravir, je savais que je pouvais la monter en courant sur les 5 premiers kilomètres et c’est ce qui se passa. Ca passe tranquille et on commence à gravir des cotes où l’on ne court plus.Nous arrivons aux plaines brulées qui est en fait un alpage où l’on peut se tordre la cheville à chaque foulée, ma frontale éclaire au poil, je fais attention à mes appuis, tout se passe bien.Petit hic, en arrivant dans la forêt je me rend compte que ma lumière rend l’âme (je me suis trompé de batterie), heureusement il y a un poste de secours où je peux mettre celles de rechange qui tiendront sans problème jusque le levé du jour. 1er ravito km15 je ne m’arrête pas, j’ai de la réserve. Il fait jour et nous montons au rocher de l’aigle tranquillement pour basculer et entamer la première vrai descente avant d’arriver à la Bourboule, une corde a été installée pour descendre « en rappel » car ça descend vraiment dru, mais c’est ludique et depuis le début de la course je m’éclate malgré mes genoux qui me font mal, dommage le gauche ne m’a jamais ennuyé avant aujourd’hui mais je reste confiant.

Après la Bourboule, nous entamons la « vrai » première grosse difficulté de ce trail, l’ascension du Puy Gros, environs 600m de D+ avec une pente d’environs 20%...c’est dur, c’est long, ça fait mal aux mollets et aux cuisses mais ça passe en prenant un rythme régulier sans se mettre complètement dans le rouge. Et du coup, arrivé à la moitié je fais une première (des nombreuses) pause panorama, car la vue sur la Bourboule et sur la vallée environnante est vraiment jolie. En haut, j’arrive avec un gars qui est originaire de Caen mais qui est maintenant sur Annecy (Arthur il s’appelle), et nous parlons un peu ensemble c’est sympa, nous faisons également une pause panorama  tout en haut car il y a en face en contrebas le Mont Dore (dont nous sommes partis), sur la droite le Puy de Sancy et sur la gauche le Puy de Dôme c’est à couper le souffle !!! D’autant que, pour l’instant, il fait un temps superbe sans nuage.

Là, nous effectuons la descente technique vers le 2ème ravito où il y a un pointage et une barrière horaire à10h30, j’y arrive à 9h30 donc ça va, c’est plutôt la deuxième barrière horaire qui me fait peur…Là  je prends mon temps : je recharge en liquide, je mange un peu de saucisson, de jambon et de soupe et c’est reparti.

Nous passons dans un bois, à un moment j’entends un bruit de cascade sur la droite, mais le balisage nous indique à gauche, tant pis ça n’a pas l’air loin je pars à droite et qu’est-ce que j’ai bien fait !!!! La cascade de Queureuilh dans toute sa splendeur, je m’arrête 5 minutes pour profiter du spectacle ! Et je reprends le bon chemin pour continuer.

 

Nous voilà parti pour le col de la croix Morand (où nous avons logé hier soir, je n’ai d’ailleurs dormi que 3h environs, mais j’étais bien reposé de la veille).La montée est constante et pas « trop » pentue, je la monte avec un gars avec qui je discute ça me permet de ne pas me mettre dans le rouge encore une fois.

Là arrive la montée du Puy de la Tâche, nous l’avions bien regardé la veille et je m’étais dit que ce ne serait pas forcément simple…j’étais loin de la vérité, je galère bien dans la montée, j’ai les cuisses qui brûlent, je me fais doubler pas mal par des coureurs en bâtons, le temps se gâte, le vent arrive, bref c’est pas le pied mais j’arrive tant bien que mal en haut, là encore une pause panorama pour profiter de la vue sur le lac de Guéry (où nous sommes allés avec Gaëlle et les enfants). Comme j’ai perdu mon papier avec le profil de la course  la veille,  je croyais que ça descendait direct vers le col de la croix Saint Robert, mais en fait non.

 

Il faut faire le chemin de crête qui monte au Puy de l’Angle, celui-ci doit être sympa par beau temps et agréable à faire, mais là c’est le début du calvaire, il y a un vent puissant qui vient de la droite, j’ai les mollets au bord des crampes et des genoux qui vont pas fort, mais j’arrive quand même au Puy de l’Angle.

 

 J’entame la descente en « envoyant » un peu, mauvaise idée, je me prends une pierre qui manque de me faire tomber et du coup ça me déclenche une grosse crampe au mollet droit, je dois avoir crié un peu car ceux qui descendaient avec moi sont inquiets et me demande si ça va, je leur dit que oui et qu’ils peuvent continuer. Je tire dessus et arrive à repartir direction le ravito et la fameuse deuxième barrière horaire.

J’arrive au ravito du « col de la Croix Saint Robert» dans les temps (environs 1h d’avance), j’ai pas franchement la pêche, j’ai froid, la crampe est toujours présente et on nous dit que le temps se gâte encore plus en haut…je fais le plein de saucisson et de jambon (y compris dans mes poches car c’est le dernier ravito « solide » et il reste au moins 3h de course), je mets un T-shirt manche longue sous mon coupe-vent (bien fait de le mettre dans le sac celui-là) et là j’entends des gens qui abandonnent, 4 en 10 minutes, l’idée m’effleure l’esprit…mais je n’ai jamais abandonné et tant que je ne suis pas « réellement » blessé je continuerais mon chemin !

Direction Roc de Cuzeau, j’ai le moral en berne mais j’ai la chance d’avoir devant moi une dame avec ses bâtons qui avance à la même allure que moi et me « pousse » jusqu’en haut, sans elle ça aurait été encore plus compliqué. S’en suit, le Puy de Crebasse dans les mêmes conditions, j’en ai marre, il pleut, il y a du vent, on y voit pas à plus de 30 mètres…c’est très dur, mais la dame est toujours devant moi.

Et la magie des sports d’endurance fait son effet, après ce long moment de galère je reprends vie, je sais, de plus, que nous allons descendre dans la vallée de Chaudefour qui est un endroit que j’affectionne au plus haut point. Je passe devant la dame lorsque l’on fait la bascule, elle m’a aidé en montée je l’aiderais dans la descente. J’ai mal partout (surtout mes fascia-latta tout le long  des 2 cuisses), mais le mental encaisse alors je continu et double pas mal de monde, je me fous royalement du classement mais ça me confirme que je ne suis pas mort.

J’arrive en bas de la vallée, là où nous avons fait la sieste cet été pendant notre rando (sous l’arbre), je sais que je vais finir, le moral est remonté. De plus j’appelle Gaëlle pour lui dire que je n’ai « plus qu’à » remonter le Puy de Sancy et redescendre…là je reçois une photo de mes gnomes avec des affiches « papa on t’aime, papa on y croit », autant dire que là je suis remonté à bloc !

En parlant de remonter, on nous annonce 1h30 de montée non-stop pour atteindre le Puy de Sancy, dans ma tête je me dis que même si c’est 2h j’y arriverai.

Gros calvaire, ça monte dur, dans le brouillard, c’est technique, j’en chie mais j’y arrive et je sais que je suis largement dans les temps (arrivé à 15h00 barrière horaire à 16h00).Seul point noir au tableau, pas de panorama…mais les gars avec qui je suis monté voulaient une photo avec leur drapeau (c’était des vendéens), je les ai donc aidé et ils ont même pris une photo avec moi, c’était sympa.

Maintenant il ne « reste » plus qu’à descendre. J’ai oublié de préciser que je n’avais plus mes lunettes depuis la croix Saint Robert car je n’y voyais plus rien avec la pluie et le brouillard. Autant dire que descendre le Sancy sans lunettes de vue ça a été compliqué, mais j’étais comme sur un nuage, je savais que j’allais réussir mon défi, j’ai chuté dans la descente mais sans gravité et je passe la ligne d’arrivée HEUREUX.

Pour ceux que les chiffres intéressent (classement, temps…) cela est disponible sur le site, pour info j’ai fait environ 10h30 min mais c’est sans importance.

Conclusion 

Un trail super sympa avec des paysages à couper le souffle (dommage pour la deuxième partie du parcours), de superbes rencontres et un objectif réussi, j’ai des courbatures à des muscles dont je ne soupçonnais même pas l’existence…

PS : je l’ai beaucoup dit mais les bâtons font vraiment une sacrée différence, mais en attendant, je me suis fait doublé en cote par de vrai montagnards qui montaient sans bâton et 2 fois plus vite que moi, comme quoi j’ai encore du boulot, mais cette expérience me fait dire que j’aime me balader en montagne, même lors d’une course. Les photos sont tirées d’internet car j’ai préféré profiter avec mes yeux que de prendre des photos.

3 commentaires

Commentaire de boby69 posté le 28-09-2016 à 21:01:56

joli récit ,ça donne envie d'y aller ,et bravo pour ton résultat.
ps :moi ,sans lunettes de vue ,il me faudrait un chien et une canne blanche( au lieu des batons) pour avancer.

Commentaire de KIKI-129 posté le 27-01-2017 à 10:16:07

Bravo Joêl, toujours la caisse, surement un des plus beaux parcours de trail de France, depuis septembre j'ai repris un peu la CAP pour faire le marathon de Paris le 9 avril 2017 pour mon anniv'. On vieillit ! Le ski de fond depuis 2010 je n'en fais presque plus/. La vie de famille passe avant. Ma femme n'aime pas la neige et le froid. Je me contente d'un Cinglé du Ventoux ou d'un grand périple en montagne d'une journée par an.
Profite et bonne année 2017. PS je devrai être à La Féclaz pour la Savoyarde.

Commentaire de skol33 posté le 04-09-2017 à 08:51:36

bonjour, j'ai lu avec intéret ton compte rendu tres intéressant a lire bravo pour ton résultat. Je fais le trail du Sancy 60 km mais pour moi c'est une découverte car en montagne mes plus longs trail sont la Sierre Zinal 32 km et glacier 3000 24 km et hors montagne le trail corsaire 43km. Au niveau des batons d'apres ton récit tu indiques que cela fait une grosse différence , n'ayant jamais fait de trail avec des batons je me posais la question d'en prendre pour la premiere fois ? tu conseilles ?
merci

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