Récit de la course : 80 km du Mont-Blanc 2014, par Sprolls

L'auteur : Sprolls

La course : 80 km du Mont-Blanc

Date : 27/6/2014

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 3336 vues

Distance : 80km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Comment j'ai laissé ma trace sur les 80km du Mont-Blanc...

http://benjiscrazy.over-blog.com/2016/08/comment-j-ai-laisse-ma-trace-sur-le-80km-du-mont-blanc.html

 

Mieux vaut tard que jamais, petit retour sur mon 2ème et dernier trail de préparation fin juin, en vue de l’Echappée Belle qui arrive. Je monte en puissance avec le 80km du Mont-Blanc après le trail de la Sainte Victoire, encore une course qui me faisait de l’œil depuis quelques temps par son parcours sauvage, technique et rude en terme de dénivelée (6000m pour 80km !). Un terrain idéal pour préparer l’Echappée Belle il m’a semblé ! Evidemment comme d’habitude quand je prends un dossard, la course est un vrai objectif en tant que telle et sera courue au maximum de mes possibilités du moment.

Côté préparation, j’ai « bénéficié » d’un repos supplémentaire non prévu dû à une cheville bloquée et douloureuse (ainsi que le tendon d’achille du coin) suite à une course d’orientation 2 semaines plus tôt. La fraicheur physique est donc là mais il va falloir gérer la cheville dans les descentes en particulier.

J’abandonne femme et enfant jeudi pour me rendre à Chamonix et récupérer le dossard jeudi soir. Premier challenge : rallier Chamonix en train : 2 correspondances donc 3 trains, tous les 3 en retard ! Au moins je n’ai pas loupé de correspondance, youhou ! Mais ça n’enlève rien au plaisir de redécouvrir ces pics blancs majestueux.

Comment j'ai laissé ma trace sur le 80km du Mont-Blanc
Comment j'ai laissé ma trace sur le 80km du Mont-Blanc

Retrait du dossard dans la foulée et 3h de dodo pour un départ à 4h du matin. Je retrouve Etienne, alias Zorglub74 sur Kikourou pour papoter un peu. On a le même objectif de 13h de course pour aller au bout, d’après nos temps de passage, il part devant et je le rejoins sur la ligne d’arrivée ;) Cette configuration de départ sur la place de l’Amitié, nuit mise à part, rappelle forcément l’UTMB. Je me sens calme et serein, tout va bien, content d’être là !

 
Comment j'ai laissé ma trace sur le 80km du Mont-Blanc
Comment j'ai laissé ma trace sur le 80km du Mont-Blanc

On s’élance pour la longue montée au Brévent. Je laisse volontairement partir un peu pour rester à un rythme assez cool dans la montée. Assez vite on trouve les compagnons de route qui semblent aller à la bonne allure et surtout on peut profiter du lever du jour sur le Mont-Blanc, c’est absolument somptueux, d’où les nombreux films (qui ne rendent pas justice au panorama hélas ;) ) ! Je rejoins le somment en 1h45 dans une partie finale traversant de nombreux névés. Mais ce n’est rien en comparaison de la descente : on prend carrément la piste bleue du Brévent qui est parfaitement skiable presque jusqu’à Planpraz ! C’est l’éclate face au Mont-Blanc J

1er ravito à Planpraz puis on poursuit sur une piste cette fois non enneigée et c’est beaucoup moins sympa. Une fois n’est pas coutume je me fais dépasser en descente car je veux préserver mes cuisses pour la suite et aussi pour ne pas trop solliciter mon estomac après le ravito car je sais qu’il a très fortement tendance à le jouer des tours au-delà de 10h de course. Assez vite, on poursuit sur un sentier agréable en balcon vers la Flégère puis une petite remontée vers la Tête aux Vents avec toujours ce panorama dont la perspective évolue à mesure que l’on chemin sous es Aiguilles Rouges. J’ai la banane, ces premières heures sont magiques et je me sens hyper bien, frais, le pied quoi !

Comment j'ai laissé ma trace sur le 80km du Mont-Blanc
Comment j'ai laissé ma trace sur le 80km du Mont-Blanc
Comment j'ai laissé ma trace sur le 80km du Mont-Blanc

Je gère toujours dans la descente vers le col des Montets mais comme le terrain est technique je gagne quand même quelques places sur le haut. 2ème ravito au Buet où les bénévoles me remplissent gentiment mes 3 flasques : on attaque la plus longue section sans ravito et maintenant il va commencer à faire chaud ! Dans la montée je fais la connaissance de Clément avec qui je fais le yo-yo depuis le Brévent. Du coup la montée vers les chalets de Loriaz passe très vite, je suis surpris de les avoir atteint si rapidement. Je le distance un peu dans la descente et me retrouve seul pour attaquer la montée vers le barrage d’Emosson. Pour le coup je commence la montée un peu trop fort et dois temporiser un peu sur la fin. Il fait assez chaud et les nombreux ruisseaux sont les bienvenus pour mouiller la casquette.

La traversée du barrage et le vide (le lac est peu rempli) est impressionnant. Je suis pile dans mes temps prévu pour 13h, voire même un peu en avance, c’est parfait. Le début de la redescente est très raide et technique par endroit mais les cuisses répondent toujours très bien. Etonnamment il fait assez frais au Chatelard au fond de la vallée très encaissée et que le soleil ne semble pas encore avoir pu réchauffer. Malgré tout la fatigue commence à se faire sentir dans la longue montée qui suit vers Catogne et le col des Posettes. Je suis seul tout le long, gardant juste un point de mire de temps en temps sur 2 coureurs qui ont 3 et 5 minutes d’avance et semblent monter à la même vitesse que moi. Derrière je ne vois personne…

Je me rends compte que je n’ai pas assez rechargé en eau au précédent ravito et je me rationne un peu sur la fin de la montée et dans la descente vers le Tour. Toujours seul, je poursuis pour une longue section de « plaine » en fond de vallée qui est tout de même agrémentée de quelques petites remontées dans un profil globalement descendant. Il fait chaud mais là aussi je m’attendais à pire. Je sens la fatigue mais j’ai quand même l’impression de bien avancer. Du coup ça me fait un coup au moral quand un coureur me rattrape puis me dépose après quelques mots avec une foulée impressionnante de facilité ! Il s’agit en fait du kikou breton ub!k qui a visiblement géré prudemment son début de course. Ce qui me rassure en arrivant au ravito c’est que je suis toujours dans les temps de passage prévus et que j’y retrouve certes ub !k qui repart vite mais aussi mes 2 prédécesseurs de la montée de Catogne qui ne semblent pas au mieux et que je dépasse à la sortie du ravito.

Hélas je déchante très vite dans la dernière montée vers le Montenvers où je m’imaginais galvanisé par une arrivée proche et qui va se transformer en grosse galère. Je n’ai plus d’énergie et mon estomac m’inquiète et me fait craindre la rechute déjà tellement de fois connues sur mes ultras. Je n’avance plus du tout sur la fin de la montée, je n’arrive pas à semer des randonneurs qui semblent grimper tranquille… L’un des coureurs me rattrape au niveau du ravito et le 2ème arrive vite. J’essaie de manger quelquechose mais ça ne passe pas, la sanction tombe : estomac bloqué, gerbi dans l’herbe… Au moins la nausée est passée (temporairement). Au point où j’en suis, inutile de traîner là, il faut continuer à avancer. Mais sans énergie, je dois me contenter de marcher. J’annonce la mauvaise nouvelle et que je termine en mode balade à mes super supporters par SMS qui m’avaient encouragé toute la journée et me voyaient déjà faire une super descente finale.

A mon rythme, le passage en balcon jusqu’aux Blaitières me parait infiniment long, ça n’avance pas et je n’ai plus la tête à profiter du cadre. Quelques coureurs me dépassent bien sûr dont Clément. J’essaie de boire un peu… Enfin la descente ! Là au moins je subis un peu moins mon état grâce à la gravité et mes cuisses encore en bon état, même s’il ne m’est guère possible de courir. Mais bon j’avance quand même car un nouveau coureur qui revenait semble avoir bien du mal à me dépasser, jusqu’à ce qu’un nouveau gerbi m’oblige à m’arrêter à nouveau sur le bord du chemin. Je regarde sans cesse l’altitude pendant la descente, c’est long… mais Chamonix arrive enfin. Plus qu’un kilomètre à travers la ville pour franchir la ligne. Et là je suis obligé de faire l’effort de trottiner face aux incroyables encouragements que je reçois tout le long de ce kilomètre. Extraordinaire, ça valait le coup d’aller jusque-là !

J’en termine en un peu plus de 14h, 29ème, forcément un peu frustré de ce final alors que ma course se passait tellement bien jusque-là avec d’excellentes sensations. Un peu blasé aussi par ces problèmes d’estomac dont je ne vois plus trop comment me débarrasser alors que se profile l’Echappée Belle… Du coup je ne profite pas de l’après-course et ne verrai personne, directement dirigé vers le poste de secours pour 2 perfusions vu que l’estomac persiste et signe qu’il ne voir personne. Mais je retiendrai quand même les premières heures extraordinaires, ces paysages magiques, les bénévoles sur la course toujours prêts à aider aussi bien quand ça va bien que quand ça va mal et ces applaudissements à l’arrivée ! Et bien sûr une nouvelle page pour mon guide du meilleur poste de secours des trails en France ;-) Bon je vous rassure sur ce point, jusqu’à présent j’ai toujours été bien accueilli. Ce coup-ci j’ai même été raccompagné en voiture à mon hôtel une fois l’estomac à peu près remis à l’endroit. Classe, non ?!

3 commentaires

Commentaire de Jean-Phi posté le 24-08-2016 à 11:52:04

A te lire tu étais parti pour une très belle place car malgré ta galère sur la fin, tu termines dans un temps raisonnable et une belle 29° place !
Pour ton estomac, as-tu investigué côté gluten, etc... ? Pris rdv avec un diét peut être ? Il y a des pistes même si ce n'est pas évident à trouver.
Bon courage pour l'EB, en espérant que ça se passe du mieux posible pour toi.

Commentaire de Sprolls posté le 24-08-2016 à 17:05:05

Merci ! Pas investigué les intolérances mais j'ai consulté une diet effectivement. On verra, mais si ça recommence je pense tester les intolérances éventuelles. C'est une longue quête !!

Commentaire de La Tortue posté le 07-09-2016 à 01:31:55

bien joué benjamin.
j'y serais samedi prochain à cham. ton récit me donne encire plus envie d'y être déjà.

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