Récit de la course : La Montagn'Hard - 100 km 2016, par jujuhrc

L'auteur : jujuhrc

La course : La Montagn'Hard - 100 km

Date : 2/7/2016

Lieu : St Nicolas De Veroce (Haute-Savoie)

Affichage : 3132 vues

Distance : 104km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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Et un Joly, un!

Dicton Ivoirien : « Qui avale une noix de coco fait confiance à son anus ».

 

La MH commence toujours par une marche d'approche plus ou moins longue. La mienne commence le week-end d'avant dans un A380 de la China Southern sur le tarmac de l’aéroport de Pékin et il est minuit. Après 15h de voyage et un transfert + un peu de voiture me voilà au camp de base N°1 pour quelques jours d'acclimatations. L'occasion de réceptionner mes nouvelles Hoka. 3 sorties plus loin c'est validé, je prendrai le départ avec cette nouvelles paires. Vous allez me dire que c'est un peu risqué mais chacun à son tendon d’Achille et dans mon cas il n'est clairement pas au niveau de mes pieds (un peu quand même ;) ).

Le vendredi direction le camp de base N°2 aux Contas avec toute la famille. C'est là que les ennuis commencent car mon oreille gauche s'est bouché dans la montée et me fait très mal, je crains le début d'otite. Je suis habitué de ce genre de souci mais normalement l'oreille se débouche vite. Je ne suis pas bien du tout mais on monte quand même à St Nicolas pour prendre mon dossard. Le doliprone fait un peu effet mais j'ai les plus grandes difficultés a préparer mon sac et je ne suis convaincu de pas pouvoir prendre le départ. La nuit est très courte à cause de la douleur mais je dors bien sur la fin car ça va mieux, du coup le moral reviens. J'arrive dans les premiers au départ et je prend le temps de boire un bon café à côté d'un grand traileur qui devait être Samontetro. Après avoir salué Bubulle et Jpoggio c'est le départ.

 

Je prend un départ prudent comme d'habitude et marche de suite dans les premières pentes. Rapidement la douleur à l'oreille revient avec l'altitude mais reste supportable. Puis dès qu'on redescend ça va mieux. Je rentre dans mon rythme de m'alimenter tous les 5 KM. Le premier ravito passe vite en 2h06 (99ième) puis rapidement il faut refaire une pause pour mettre la veste car la première averse vient nous rafraîchir les idées.

 

Il est temps de mettre mon buff sur la tête mais je me rend compte qu'il n'est plus dans mon sac. Il a du tombé pendant la descente, premier coup au moral car c'était le buff de ma dernière course et je suis un peu superstitieux, tant pis pour moi ça fera un heureux (si jamais c'est un lecteur de mon CR qui l'a trouvé ben c'est cadeau). J'avais cas garder mes habitudes et partir avec sur la tête. L'oreille me rappelle qu'elle est toujours là en haut du prarion puis je fais la descente vers Bionnasay en fesant l'élastic avec une kikoureuse qui à d'ailleurs bien failli louper une intersection au milieu des pistes des Houches. J'arrive au ravito juste à temps pour éviter une belle averse. 4H27 102ième

 

La montée au tricot se passe bien malgré une autre douche. Ma douleur revient avec l'altitude, je mâche normalement du chewing gum pour faire passer la douleur mais je me suis rabattu sur des roulots de réglisses que mes enfants m'avaient laissé dans le sac. C'est pas terrible et en plus j'ai du mal à le digérer. Moralité : pendant une course « nourriture inconnue, touche à ton cul ».

Je suis décidé à allé voir un docteur au Miage puis finalement avec la descente ça passe à nouveau.

6h50, 101ième.

 

Le coup de cul du Truc est presque plus pénible que la combe d'armencette. Il faut dire que depuis l'an dernier j'y ai mes habitudes qui me font passer le temps. Je m'hydrate avec l'eau du ruisseau qui traverse le chemin. Et comme le chemin coupe le ruisseau tout le temps ça m'occupe bien. Quel bonheur de boire cette eau qui sort directement du glacier. A tré la tête on boira la même eau avec un peu de menthe de notre bagnard, encore merci à lui.

9h36 106ième

 

Arrive la partie que j'affectionne le plus dans cette MH. J'adore cette descente vers la chapelle, ça doit être ma taille de type «troll» qui fait que j'arrive à bien négocier ce chemin. Je suis super à l'aise dans ces rochers et l'accroche de mes Hoka me font prendre de l'assurance au fils de la descente et je m'éclate. Le suite est moins drôle et je me force à marcher sur le plat car le Joly s'annonce terrible. Le dernier KM se fera sous un véritable déluge et heureusement que j'avais un T-shirt sec dans mon sac pour me changer aux Contamines. Petite pause avec ma famille et je prend le temps de manger une bonne soupe avec des pâtes.

11H15 111ième

 

Il faut donc attaquer le Mt Joly. Surtout ne pas réfléchir à l'approche de la bifurc. Je monte péniblement et le rythme commence à nettement baisser. Je me fais encore doubler par ceux de 60 mais pas trop par des dossards bleues. La route forestière est interminable avant la bifurcation mais j'arrive devant le juge de paix sans le moindre doute…………… à gauche toute !

13H22 104ième

 

On fera une petite pause au ravito du chalet avec 4 autres coureurs dont une kikoureuses (Françoise je pense). On semble tous bien marqués mais on va repartir en ordre dispersé. On verra même un coureur descendre en nous disant qu'il change d'avis et qu'il rentre sans regret. Sur la piste rouge on est vraiment « drêt dans l'pentu » mais je monte à mon rythme qui semble être celui des 4 autres. A partir du deuxième télésiège je marque un peu le coup et la fin de l’ascension est interminable. On ne verra l’antenne que 50m avant d'y arriver. On ne va pas rester ici car ça ventile sérieux, il fait froid et mon oreille me lance à nouveau. Là aussi la descente se passe bien. Sans dire que j'apprécie, je ne trouve pas cette portion désagréable. Je rejoint même 2 coureurs qui m'avait déposé dans le Joly, Timothée et Pascal. Je vais profiter à fond du ravito avec un bon repas, un bon massage et un changement de pneumatique car les Hoka sont très humide.

16H14 99ième

 

Je repars seul du ravito dans la nuit noire. La descente est assez pénible et j'attaque l'enfer du col de la fenêtre. Très vite ça va moins bien. Je monte très lentement et surtout la fatigue me gagne. Mes yeux se ferment et je commence à avoir quelques vertiges. Je prend mon premier gel. Ça ne va pas mieux et du coup je m'allonge sur le chemin quelques minutes. Je repars un peu puis peu de temps après je dois à nouveau m'allonger car je ne tiens presque plus debout. Je ne sais pas combien de temps je vais rester là mais à mon réveil je retrouve une petit groupe de 3 qui me propose de me joindre à eux. Il y a notamment Timothée et Pascal. On monte lentement et j'arrive à suivre le rythme. Plus loin j'aide un coureur à activer le mode localisation de son smartphone afin que les secours puissent le localiser, il abandonne. On sort enfin de la foret et après une pause on repart à l'attaque. Ça ne va pas mieux mais on fini par arriver au col, j'ai de plus en plus froid. Au ravito je décide de dormir 30 minutes et de voir ensuite. Mais au réveil ça ne va pas mieux, j'ai très froid et je tiens à peine debout. Un bénévole essaye de convaincre de repartir car j'ai 2h30 d'avance sur la BH et c'est encore jouable. J'ai du mal à comprendre la situation même après 15 minutes à réfléchir. Il me semble à ce moment là qu'il devient trop risqué de continuer. Je rend donc mon dossard. J'y oublirais aussi mon gobelet fétiche du GRP…...j' étais vraiment pas bien !

 

Conclusion sportive : Voir l'introduction.

Reste que je me pose pas mal de question sur l'impact du voyage et du décalage horaire. Dans ma prépa une chose est sûre, il me manque un ou deux gros week-end choc en haute montagne avec du gros D+. Mon toubib mon confirmera aussi le mauvais état de ma tempe.

 

Sinon encore un superbe week-end dans un environnement fabuleux. Les bénévoles sont au top particulièrement à l'étappe et au Bolchu. Encore de belles rencontres entre coureurs et toujours cet esprit de solidarité entre nous qui me fait aimer ce sport.

 

Prochain défi : La MH 2017;)

 

4 commentaires

Commentaire de Free Wheelin' Nat posté le 15-07-2016 à 21:38:23

Ce n'est jamais marrant d'abandonner, mais ton état le justifiait largement...
Yapluka pour l'année prochaine avec de meilleures cartes alors?

Commentaire de Arclusaz posté le 16-07-2016 à 10:35:16

oui, ça le fera en 2017 !!!!!!!

mais supprime le réglisse, y a rien de mieux pour faire taper le coeur !

Commentaire de bubulle posté le 16-07-2016 à 13:35:09

Merci pour ce récit, ô Grand Maître du Bouzin de la Nuit ! Jamais facile de faire le récit d'un abandon, je suppose. Il est vrai que ce Col de la Fenêtre, cette année, était particulièrement pas simple. Tu as certainement bien fait de ne pas tenter le coup au Bolchu, car les 14 kilomètres de pampa, en ayant froid et sommeil, ça aurait été limite dangereux. Ce sera pour une autre fois, certainement, il n'y a pas de raison !

Commentaire de Raphynisher posté le 16-07-2016 à 22:11:28

Ce qui est tout a fait remarquable c'est que tu as lutté longtemps avec la MH avant de prendre la sage décision. Tu auras pu poursuivre et t'ecoeurer pour toujours sur la MH. Je suis sur que la MH 2017 sera taillée pour toi et que tu renoueras avec le plaisir peut etre même qu'a l'issue de la course tu auras de nouveaux objets porte-bonheur !!

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