L'auteur : Matt38
La course : Le Tour des Glaciers de la Vanoise
Date : 3/7/2016
Lieu : Pralognan La Vanoise (Savoie)
Affichage : 3072 vues
Distance : 73km
Objectif : Terminer
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Le tour des Glaciers de la Vanoise 2016
(Le récit avec des photos en bonus ici : http://matthieufontaine38.wix.com/objectif-100-miles#!Tour-des-Glaciers-de-la-Vanoise/cvty/577de8ab0cf2226bda99c6e8 )
Deux semaines avant le TGV, je suis inquiet. Il y a beaucoup de neige encore en altitude et le tracé officiel de ce TGV 2016 pourrait être le plan B pour des raisons de sécurité. J'avoue que je n'ai pas du tout envie du parcours de replis et je scrute les webcams de la région pour voir si la neige fond. Finalement c'est un message de l'organisateur sur Kikourou qui viendra me délivrer 5 jours avant le départ.
Ce sera le parcours complet, celui dont je rêve.
J'arrive sur Pralognan vers 15h30 et vais directement à la salle polyvalente pour récupérer mon dossard (le 16) et je retrouve Guillaume et Émilie arrivés en début d'après-midi. Il pleut. Nous prenons un verre puis je vais prendre possession de ma chambre d’hôtel. A 18h je vais au débriefing qui a lieu entre deux averses. Il nous est promis un beau soleil pour la course malgré un départ dans la brume.
La soirée se passera dans la chambre d’hôtel. Je prépare mes affaires passe un petit coup de téléphone à la maison puis je me couche et trouve très vite le sommeil.
2h30, le réveil sonne. Une douche, un petit déjeuné et me voilà prêt pour cette longue journée.
Je me rends sur la ligne de départ ou je retrouve difficilement Guillaume. J’envoie un sms comme promis à la maison pour dire que je suis sur le départ. Une petite photo et il est 4h00, c'est déjà le moment de s’élance pour 73km et 3800mD+.
Pour la suite du récit, j'utilise le roadbook rédigé par les organisateurs qui est parfait (merci à eux).
1er tronçon : Pralognan – Refuge de la Vanoise [la mise en jambes !]
Distance : 8 Km | D+ : 1100m | D- : 0 | BH : 6h00 (2h de course)
CP1 : 5:36:06 I 1:34:25 I 112ieme
Infos parcours : Départ de Pralognan, passage par les Fontanettes puis les Barmettes (alt. 2000m) = entrée dans le PNV. Suivre ensuite le GR. Au Lac des Vaches (alt. 2325m) les dalles ne ressortent pas de l’eau. Continuez jusqu’au Refuge de la Vanoise, le sentier est enneigé.
Il fait nuit. Nous partons dans la brume et après 400 m, sur la première montée, tout le monde se met en mode marche. La brume est gênante car les microgouttelettes s'éclairent sous le halo de lumière, ce qui ne nous permet pas de voir parfaitement le sol. La monté se fait rapidement quelques petits regards en arrière lors de la monté au lac des vaches nous offre le spectacle du serpentin de lumière. C'est vraiment très beau. Nous redoutons la traversé du lac car il semble que nous allons devoir nous tremper les pieds. Et bonne surprise, le niveau est suffisamment bas pour sauvegarder au sec nos petits petons (pour combien de temps ?).
Je tente une photo du lac mais c'est un beau flou artistique. Les premiers névés nous amènent au refuge du col de la Vanoise ou nous faisons un premier ravitaillement. Je range la lampe frontale dans le sac. Il fait maintenant suffisamment jour. Pour l'instant la forme est là pourvus que ça dure.
2 e tronçon : Refuge de la Vanoise – Refuge de l’Arpont [section très peu roulante]
Distance tronçon : 14 Km | D+ : 430m | D- : 640m
Distance cumul : 22 Km | | D+ cumul : 1530m | D- cumul : 640m | BH : 9h00 (5h de course)
CP2 : 7:42:33 I 3:40:52 I 127ieme
- Km 11 : traversée de rivière puis marécage, bien choisir les cailloux sur lesquels prendre appui pour ne pas avoir de l’eau jusqu’aux chevilles.
- Km 11,5 : traversée d’un névé en devers, y aller tranquillement pour ne pas glisser
- Km 11,8 : à la séparation, suivre direction Arpont, quelques mètres après, traversée d’un pierrier, lever les yeux pour suivre les cairns.
- Km 16,3 : après les Lacs des Lauzières, attention en traversant le torrent, la planche en bois qui permet de traverser est en pente.
- Km 17-18 : succession de traversées de névés. Lever les yeux pour suivre les fanions.
- Km 19 – 19,5 : traversée d’un névé puis d’une rivière et enfin, arrivée dans un pierrier de dalles lisses : trace peu évidente => prendre le temps de regarder les cairns pour trouver le passage ! On retrouve la trace 300m plus loin.
La pause est vraiment courte et avec Guillaume nous repartons en direction du refuge de l’Arpont. Pour moi c’est un pas dans l’inconnu. Je suis venu tant de fois à Pralognan et je vais enfin découvrir le coté Est du domaine Glacière entre deux trous dans les nuages. Le rythme est bon et nous faisons extrêmement attention de ne pas mettre les pieds dans les ruisseaux ou les flaques. L’idée est de conserver les pieds au sec plus longtemps possible, mais on a beau être vigilant, je me fais avoir sur une traversé de torrent ou mon pieds droit boit la tasse. Tant pis. L’avantage c’est que maintenant je peux y aller gaiement.
Au kilomètre 11, nous devons traverser un névé qui a été sécurisé par le PGHM. Le devers interdit la chute car ce qui nous attend en bas, c’est quelques beaux rochers auxquels je n’ai vraiment pas envie de dire bonjour. Je marche et tenant la corde. Le passage est vite passé et avec Guillaume nous sommes toujours sur un bon rythme. Le lever de soleil se fait doucement entre les nuages. Je me dis que maintenant la brume va totalement disparaître comme annoncé au débriefing la veille, mais au contraire il faudra attendre encore un bon moment. Je me sens bien, les jambes sont là pour l’instant. Je pense a bien boire, à bien m’alimenter (sans me gaver de gel pour laisser le foie travailler tranquille).
Le profil du terrain est relativement plat, j’avance donc à bonne vitesse. A un moment j'ai une petite hésitation, personne devant. Le brouillard m'empêche de voir si les collègues sont devant et si je suis sur le bon chemin. Finalement une troué dans la brume me permet de visualiser un trailer teeshirt blanc un peu plus loin. Je suis rassuré. Enfin une petite descente nous emmène vers le prochain ravitaillement.
J’arrive au refuge de l’Arpont bien avant Guillaume. Je regarde ma montre et je constate que je suis en retard sur mes prévisions (+15minutes). Je me dis que c’est probablement dû aux névés. Les premiers vrais rayons de soleil nous réchauffent lors de cette pause bien méritée. Au menu, saucissons, tucs, bananes, coca, eau gazeuse. Les bénévoles sont au top, très attentionnés. Après quelques minutes d’attente, Guillaume arrive et me dit qu’il est fatigué. J’attends un petit peu le temps qu’il passe aux toilettes et je repars en lui disant qu’il me rattrapera bientôt. Pour ne pas refaire les erreurs du passé, je me concentre sur la prochaine étape, le refuge de Plan Sec.
Surtout ne pas penser à tout le chemin qu’il me reste à parcourir !
3 e tronçon : Refuge de l’Arpont – Refuge de Plan Sec [longues traversées balcon, section roulante]
Distance tronçon : 16 Km | D+ : 720m | D- : 740m
Distance cumul : 38 Km | | D+ cumul : 2250m | D- cumul : 1380m | BH : 13h00
CP3 : 10:39:06 I 6:37:25 I 179ieme
- Km 24,35 : Arrivée au Mont : prendre tout droit direction Plan Sec. A partir du Mont, 1,4km de montée assez « casse-pattes ».
- Km 27 : attention traversée de rivière, le débit peut être assez fort selon l’horaire.
- Km 28,7 : fin de la montée.
- Km 30,5 : passage à la Loza, suivre direction Plan Sec. Suivie d’une longue traversée en balcon, très roulante, au début en herbe, puis en terre.
- Km 33,8 : passage à La Turra, suivre Plan Sec (1h30). Descente sur un sol en terre.
- Km 37 : passage au Djoin : prendre le sentier en diagonale sur la droite, pour passer au-dessus des arrivées de télésièges. Suivre la piste carrossable jusqu’au refuge
Je repars en courant en me disant que Guillaume va certainement pas tarder à me rattraper. C'est directement en descente que je reprends le chemin. Je suis un groupe de trois personnes qui se connaissent. Ils n’arrêtent pas de discuter.
Au détour d'un virage, une rencontre vient nous rappeler la chance que nous avons de pouvoir faire cet Ultra Trail dans un parc National. Un bouquetin traverse le chemin juste devant nous. Massif et fort, il remonte rapidement la pente avec des gestes lents mais d'une redoutable efficacité. Je réussi à prendre une petite photo et je repars bien heureux de cette rencontre.
Je poursuis et fait un peu plus loin une pause technique. J'ai l'impression de ne pas avoir assez bu. Je me remets en tête qu'il faut absolument boire deux gorgés à chaque fois que ma montre bip, et cela toutes les 15 minutes. Le brouillard qui nous avez quitté au refuge de l'Arpont fait son retour. Alors que je rejoins la longue traversé en balcon le ciel se déchire une nouvelle fois. et OUAH ! Que c'est beau !
Au fait je n'ai toujours pas vu Guillaume me rejoindre. Je commence à me dire qu'il devait être sacrément fatigué et ce n'est pas dans son habitude. Je commence a accuser le coût. Une petite lassitude m’envahis et je marche quelques centaines de mètres sur ce terrain pourtant roulant. S'en suit une longue descente en terre, je me remets au petit trot.
De nombreux coureurs coupent le sentier alors que l'organisateur avait bien précisé qu'il fallait respecter le chemin afin d'éviter l'érosion des sols. Avec le gars qui me précède, nous pestons en nous disant que s'ils étaient tous disqualifiés, nous gagnerions beaucoup de place ! Je croise pas mal de randonneur. Beaucoup sont sympatriques mais un est très irrité de voire tout ce monde aujourd'hui. Les encouragements font vraiment plaisir.
Mon téléphone sonne. C'est ma petite famille qui se rend chez les beaux-parents pour passer le dimanche. Cela me fait du bien de les entendre. Ça me rebooste. J’aperçois les premiers télésièges. C’est bon, le refuge de Plan Sec n'est plus très loin. Je m'étais dit qu'une fois ici, le plus dur serait fait. Ce qui n'est pas vrai mais pour le morale ça m’a bien aidé. Le découpage en étape rend les choses plus simples pour mon esprit. Une dernière petite montée et je m'accorde un arrêt que j’espère réparateur.
Tout y passe coca, eau gazeuse, eau plate, saucissons, tucs... euh non lui, il ne passe pas. Je fais le plein de mes gourdes. Je prends quelques photos la vue sur les lacs du barrage est superbe et le temps a définitivement tourné au beau. Toujours pas de nouvel de Guillaume, j’avoue que je m’inquiète pour lui. Je regarde au loin pour voir s'il arrive. Ce n'est pas le cas. Le petit point sur le chrono montre que je ne suis pas du tout sur le timing que j’avais envisagé. Régulièrement je pers des places et je crois que j’ai la mauvaise habitude de partir vite pour ralentir par la suite. Il faut que je tente l’inverse un jour !
4 e tronçon : Refuge de Plan Sec – Refuge des Portes de l’Orgère
Distance tronçon : 12 Km | D+ : 500m | D- : 880m
Distance cumul : 50 Km | | D+ cumul : 2750m | D- cumul : 2260m | BH : 15h00
CP4 : 13:19:35 I 9:17:54 I 211ieme
-Km 38,8 : moins d’un km après le refuge, en sortie de virage prendre le sentier qui part sur la gauche en direction du refuge de la Fournache.
- Km 39,2 : Sous le refuge de la Fournache, prendre le sentier qui descend en direction de la Seteria. 1km plus loin, continuer à suivre direction la Seteria.
- Km 40,4 : pont de la Seteria, monter le sentier qui monte en face (quitter la piste carrossable). C’est parti pour environ 1km de montée et 200m D+.
- Km 41,5 : vous arrivez sur un plateau, prendre le sentier GR 5 qui part à gauche en direction du Col du Barbier (direction Refuge Porte de l’Orgère = 3h15).
- Km 44,8 : le Barbier : prendre le sentier qui part en diagonale droite. Celui-ci est en bordure de PNV, vous aurez sur votre régulièrement sur votre droite le drapeau bleu blanc rouge.
- Km 46,5 : vous entrez en forêt, longue descente en lacet. Toujours drapeau tricolore sur votre droite.
- Km 48,8 : arrivée à une intersection, prendre à droite direction Porte de l’Orgère = 0h30. Bon « coup de cul » qui fait mal aux jambes (5-10min). Continuez toujours en lisière de forêt. Vous arrivez sous le refuge, au banc en bois, passez derrière celui-ci pour monter droit vers le refuge
Je repars le ventre tellement plein que je ne peux même pas courir dans la faible pente jusqu'au pont de la Seteria. C'est reparti pour une nouvelle monté. Elle n'est pas longue et je la connais vu que j’étais déjà venu ici avec mon cousin Arnaud pour monter à la pointe de l’Echelle il y a bien 3 ans maintenant. Mon rythme a largement diminué par rapport au premier tiers du parcours. Je me mets dans ma cadence régulière et les 200mD+ sont vite passés finalement. Je trottine plus que je ne cours.
Enfin, j'arrive au niveau de la descente que je trouve casse patte. Je fais une partie en marchant. J'ai du mal à respirer et je ne sais pas si c'est à cause des pollens. Je fais un arrêt pour prendre un coup de ventoline. Je repars. Ça va mieux et j'accroche un groupe qui descend bon train. Et Guillaume ne m’a toujours pas doublé. Je confirme les propos du topo, un bon coup de cul qui fait mal aux jambes nous attend en bas de la descente. Vite passé nous approchons rapidement du refuge de l'Orgère. Il y a visiblement pas mal d'accompagnateurs qui attendent leur proches. Je me refais une santé et je prends bien le temps de remplir mes gourdes. Je m'assieds quelques instants le temps de sortir mes écouteurs. D'habitude je cours avec de la musique mais jusque-là ce n'est pas le cas.
Je sens que la monté au col de Chavière va être longue, 2h normalement. J’envoie un petit sms à ma femme : "dernière montée à venir". Toujours pas de Guillaume, je fini par pensé qu’il a abandonné.
5 e tronçon : Refuge des Portes de l’Orgère – Refuge de Peclet Polset
Distance tronçon : 10 Km | D+ : 960m | D- : 390m
Distance cumul : 60 Km | | D+ cumul : 3710m | D- cumul : 2260m
CP5 : 16:19:06 I 12:17:25 I 253ieme
En partant du ravitaillement, vous attaquez une montée raide en forêt. Vous arriverez à une ruine, la pente s’adoucit à partir de là.
- Km 53,5 : petite redescente jusqu’à 2410m d’altitude, vous attaquez ensuite les derniers 390m de D+ de l’ascension du Col de Chavière ! Attention c’est de plus en plus raide !
- Km 55 : bifurcation Lac de la Partie / Col de Chavière. Continuer tout droit. La neige est présente partir d’ici. Bien suivre les fanions orange pour garder la trace dans la neige.
- Km 57 : Col de Chavière (alt.2796m). Attention dans la descente qui mène au refuge de Peclet. La neige peut casser lors de votre passage, soigner les appuis, et suivre les fanions !
Et c’est reparti. Je suis motivé, concentré. Je sais que je ne vais pas être rapide, mais je veux gérer au mieux cette dernière monté. Le sentier s’élève rapidement sous les pins. Je me cale sur un rythme régulier. Je me fais doubler de temps en temps. Je n’y porte pas vraiment attention. Je me concentre et évite les pensées négatives. Au contraire, il fait beau le paysage est splendide, c’est la dernière monté et après il n’y a plus qu’à se laisser aller…
Dans cette ascension j’ai l’impression que le temps s’accélère. Je le remarque au fait que j’ai l’impression que les Bip de ma montre pour boire sont de plus en plus fréquent. Les quarts d’heure passent sacrément vite. Nous continuons à croiser des randonneurs qui nous encouragent. La pente s’adoucit et j’arrive sur une portion bien plus plate, d’où l’on voit le col qui se dessine au loin dans la neige. Au pied des derniers 400 mD+, je prends un peu de sucre et j’attaque la partie en neige. Je fais bien attention de poser mes pieds pour ne pas glisser car j’ai des semelles sans crampon vraiment marqué. La neige est bien portante malgré l’heure et le soleil. Le chemin est bien balisé, de toute façon, ici il n’y a qu’à suivre les traces et on est loin d’être seul. J’ai le souffle court et je sens que l’altitude me gêne. Le col est pratiquement à 2800m.
La fin est pénible est je me traine. Je fais une petite pause pour laisser passer quelques personnes qui me talonnent. Une corde a été mise en place pour la fin, par le PGHM, mais les traces sont bonnes et je termine avec mes bâtons (qui n’ont jamais quittés mes mains depuis le début d’ailleurs).
Je fais un tout petit arrêt au col pour profiter de la vue. J’envoie un sms à la maison pour leur dire que j’ai fini la monté et que je suis grave à la bourre ! Je reçois en réponse que, non ! il me reste 1 heure de course puisque j’avais dit que j’arriverais à 17h ! 1 heure pour descendre à Pralo, je crois que ça va pas être possible…
Je me lance dans la descente en luge sur les fesses. C’est tellement efficace, malheureusement pas longtemps. Ensuite, c’est marche et course sur la neige pour rejoindre le refuge de Peclet Polset. Juste avant d’arriver au refuge j’entends mon téléphone qui vibre. Il y a donc du réseau et je me décide à envoyer un sms à Guillaume pour savoir où il en est. « ça va Guillaume ? t’es où ? moi, Je suis à Peclet Polset ! »
Je passe le traditionnel bip au point de contrôle qui se trouve à l’entrée de chaque ravitaillement. Je prends juste le temps de boire 2 verres de coca, de remplir ma gourde une dernière fois et je ne m’attarde pas.
6 e tronçon : Refuge de Peclet Polset – Pralognan [la descente finale ! ]
Distance tronçon : 13 Km | D+ : 90m | D- : 1150m
Distance cumul : 73 Km | | D+ cumul : 2750m | D- cumul : 2260m | BH : 21h00
Arrivée : 18:06:37 I 14:04:56 I 252ieme
Longue descente sur piste carrossable, en passant par Ritord puis Refuge de Roc de la Pêche.
- Km 66 : arrivée sur macadam, parking. Continuez sur la route 1km.
- Km 67 : quitter la route pour traverser le pont, entrée sur un petit sentier qui longe la rivière jusqu’aux Prioux.
- Km 68 : passer entre les maisons des Prioux, continuer sur la piste jusqu’au Pont de Gerlon. Au pont, prendre sur votre droite, 50m sur la route, puis prendre à gauche pour rentrer sur le chemin.
- Km 72 : vous entrez dans le camping, suivre le balisage orange au sol + la rubalise. 1km de route, vous êtes à l’arrivée, BRAVO !!
Je la connais bien cette descente jusqu’aux Prioux tellement je suis venue par ici en vacance ! Je sais que cela va être long. J’ai une douleur au genou droit qui m’inquiète légèrement. Mais bon après 60km c’est un peu normal. Je cours. Et ça, c’est nouveau, une preuve de mes progrès car l’an dernier sur l’UTV, j’en été incapable. J’avais tout fini en marchant.
Un sms vient d’arriver, c’est Guillaume : « Je suis à l’arrivée. On t’attend »
QUOI ? A l’arrivée ? Mais ce n’est pas possible, je ne l’ai pas vu me doubler ? Il n’a quand même pas abandonné, ce n’est pas possible !
Je lui demande : « Tu m’as doublé quand ? »
Réponse un peu plus tard, au gré des connexions réseau : « Aucune idée ! Je te voyais à un moment à 100m plus loin, et je t’ai perdu. Je pensais que tu avais accéléré, tu as peut être fait une pause pipi. »
Ben mince, il a sacrément bien couru le fatigué de l’Arpont ! Il a fini en 12h05. BRAVO !
Je passe à côté du Ritord et son fameux producteur de fromage, une toute petite remontée au refuge de Roc de la Pêche (en marchant) puis je rejoins le bitume qui mène aux Prioux. Je prends une petite photo, Je passe près du restaurant ou nous allions tous les ans (bons souvenir).
La fin de la descente est moins agréable, on y croise pas grand monde mais on est à l’ombre. Le chemin est très roulant. Je me fais doubler par un gars qui est rejoint pas sa femme et qui lui dit « allé, le camping dans 1 km ».
1km et on rentre dans Pralo, prêt à boucler ce TGV en 14h. Je repli les bâtons, traverse le camping avec quelques encouragements de ceux qui ont déjà fini et qui range leur matériel. Je suis super heureux et fier. Je traverse Pralognan la tête haute, je profite de tous ces encouragements et félicitations qui me sont lancés le long de la route principale. Je dis merci, merci, merci…
La voilà enfin, la ligne d’arrivée. Je me sens bien. C’est fait, je viens de finir mon second Ultra Trail. Ce tour des Glaciers de la Vanoise que j’avais coché dès que je me suis intéressé à la discipline, 2 ans plus tôt. En plus, à aucun moment je n’ai ressenti ce que je redoutais, à savoir l’envie d’abandonner parce que la distance était trop grande et la fatigue trop harassante.
Non je n’ai jamais douté durant toute cette journée que je me retrouverais là, au centre de Pralo après avoir parcouru ces 73km et 3800mD+.
Le bénévole qui m’accueil m’annonce que je suis 252ième sur 550 partant en 14h04.
Yes !
J’envoie un message a la famille pour leur annoncer que je suis arrivée, réponse : « ha oui, en retard lol ».
Voilà, superbe journée, superbe course, superbe organisation.
Aujourd’hui, trois jours plus tard, les coups de soleil sur les mollets sont bien plus douloureux que les muscles ou les articulations et j’ai encore bien souvent, la tête, là-haut, dans cette Vanoise que j’aime tant.
1 commentaire
Commentaire de centori posté le 06-07-2016 à 19:29:43
je crois que je vais le cocher aussi ce TGV ces récits donnent envie !
ah ce passage au lac des vâches c'est quand même mythique.
bravo pour ta course.
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