L'auteur : Yvan11
La course : Gran Trail Sobrarbe
Date : 25/6/2016
Lieu : Ainsa (Espagne)
Affichage : 1058 vues
Distance : 71km
Objectif : Terminer
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Gran Trail Sobrarbe 2016
Le voilà enfin ce 25 Juin !
D'abord date très lointaine toujours en tête suite à l'édition 2015, puis en point de mire lorsque je me suis inscrit en Février alors que je ne courais plus du tout, et enfin d'une proximité alarmante quand j'ai repris la course à pied début Avril après avoir annuler ma participation d'abord au Black Mountain Trail puis surtout au Trail des Citadelles.
Quasi trois mois de préparation qui m'auront permis d'envisager de finir les 49km du format marathon et de surement en rester là, même si dans un coin de mon cerveau je gardais encore ouverte la possibilité d'aller au bout des 71km du Gran Trail Sobrarbe.
Depuis l'année dernière, les quelques heures de route pour se rendre à Ainsa la veille de la course sont suivies par une baignade avec les Amigos. L'occasion de rentrer sereinement dans l'ambiance.
Ensuite direction le Casco Antiguo pour la remise des dossards suivie elle aussi rituellement par une bière en terrasse sur la Plaza Mayor.
Et la traditionnelle revue d'effectifs sur le pont devant la Peña Montañesa.
Le samedi matin, c'est toujours dans la bonne humeur que nous nous approchons de la ligne de départ. Départ que nous prendrons en toute dernière position, donc sans aucune pression.
Comme l'an dernier, dès les premiers hectomètres Thierry et moi-même remontons quand même quelques dizaines de concurrents.
Grâce à mes Akasha, la première partie sur bitume qui nous permet de nous éloigner d'Ainsa n'est pas désagréable et je maintiens une bonne foulée jusqu'à ce que nous attaquions un terrain plus propice au trail.
Les années passant, cette partie nous est plus que familière et même si je profite de la vue matinale sur la Peña Montañesa puis sur les Pyrénées, je m'attache surtout à avancer à un bon rythme tant qu'il fait bon.
A ce moment du parcours, tout va bien si ce n'est une petite inquiétude concernant le nombre d'arrêts pipi que je fais. Je ne bois pas trop depuis le début et je me demande si je pisse les bières de la veille au soir ou si ma boisson énergétique est mal dosée.
Ramon Ferrer, le fameux blogueur espagnol, nous encouragera à différents points du parcours.
Je suis confiant, à tel point que je visualise déjà le parcours après le marathon. J'essaie de me raisonner et de penser la course secteur par secteur, en commençant par celui dans lequel je suis, mais la joie de pouvoir dérouler sur ces premiers kilomètres roulants me pousse quand même à envisager une conclusion heureuse sur le Gran Trail.
J'arrive ainsi à Badain après 3 heures de course pour un peu moins de 25km. Estelle m'attends avec mon ravito perso. Je viens à peine de finir le litre de boisson de ma poche à eau, ce qui m'inquiète encore. Je m'assois le temps de refaire le plein (boisson + barres). A Estelle, qui me demande comment çà va, je réponds quelque chose comme "Ce qui est difficile, c'est que c'était facile jusque là" !
BADAIN 3h04'52" 89e
C'est donc ici que commence la partie intéressante de la course, avec un premier col à franchir pour rejoindre Saravillo.
Le changement de direction par rapport à l'an dernier est directement appréciable, lorsque l'on voit sur la gauche la montée de Lafortunada vers Tella déjà au soleil alors que nous avons la chance de monter à l'ombre.
Après une montée régulière, on passe le col de San Miguel. Toujours pas d'arrêt au ravito pour moi.
Arrivée à Saravillo, et donc, à partir de là je vais avancer en terrain connu, ayant effectué une reco au mois de mai.
SARAVILLO 4h36'08" 68e
Malgré l'ombre présente sur la majeure partie des sentiers, la température monte peu à peu, et la fatigue apparaissant elle aussi, je commence à penser à seulement finir le marathon, revenant ainsi à mon objectif premier.
Je profite au passage de la piscine pour me rafraichir.
Alors que je m'accorde 5 minutes de pause assis sur un tronc d'arbre au bord du chemin, je vois Romain arriver, montant à un bon rythme comme à son habitude.
Je reprends la route, mais le voit s'éloigner peu à peu.
Après une fin de montée un peu plus raide, voilà enfin le refuge de Labasar.
REFUGE LABASAR 6h12'43" 62e
Romain est au ravito. Je prends juste deux bouts de banane et repars. Après 20m, je reviens vers une bénévole qui me confirme que c'est le dernier ravito avant Plan. Je refais donc le niveau de ma poche à eau avant de reprendre la route vers l'Ibon de Plan.
Après un court passage technique, on rejoint une prairie. Mais je n'ai pas envie de courir, parce que mes jambes tirent un peu mais surtout parce que je ressens le besoin de savourer ce moment, et ce lieu.
C'est ainsi que je croise Romain, déjà dans le sens de la descente.
Un lieu magique...
Une émotion particulière pour moi après quelques mois difficiles...
Au plus près du lac, quelques embruns rendront même mes yeux un peu humides.
42km déjà parcourus, il ne reste maintenant qu'à redescendre sur Plan pour finir cette course. Il n'est plus question d'aller plus loin, de tenter d'être Allegador du 71km.
J'ai déjà ce que j'étais venu chercher.
Nulle envie de gâcher mon bonheur, de le remplacer par de la souffrance.
Je repars au même rythme tranquille, espérant ainsi voir arriver en sens inverse Michel et Manu.
J'attends même quelques minutes à la séparation des parcours aller et retour, mais pas un Amigo en vue. J'attaque donc la descente à un rythme soutenu qui va me permettre de doubler tout ceux qui m'avaient dépassé pendant ma marche contemplative.
La chaleur bien présente s'accentue plus on perd de l'altitude et la vision du versant de la montée vers la Cruz de Guardia, en plein soleil, me conforte dans mon choix de stopper à Plan.
Je retrouve Romain sur la ligne d'arrivée, qui lui aussi s'est contenté de la médaille du Marathon.
Je peux à mon tour savourer cette victoire sur moi-même, et sur ce satané orteil rebelle.
PLAN 7h29'54" 51e
Nous avons le temps de prendre une douche rafraichissante et de boire une bière avant de voir arriver Manu puis Michel.
Nous allons ensuite à Bielsa récupérer notre seul Allegador 2016 : Thierry.
Ensuite, de nouveau ce qui rend cette virée en Espagne si sympathique : apéro, repas en terrasse et le lendemain dimanche de nouveau baignade.
Nous prolongerons même le plaisir le lundi avec une belle sortie trail avec Romain, que je raconterai par ailleurs.
Récit sortie ici : Barranco y pozas de San Martin
2 commentaires
Commentaire de eddievedder posté le 01-07-2016 à 13:03:15
très belle course et belle gestion puisque tu as continuellement gagné des places, chemin faisant. On parle beaucoup des Alpes mais les Pyrénées c'est superbe, quels paysages et quelles photos ! merci pour ce joli CR
Commentaire de campdedrôles posté le 02-07-2016 à 00:05:44
Merci Yvan pour ce récit et ces photos qui fleurent bon l'Espagne !
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