Récit de la course : Trail du Pont Sarrazin - 32 km 2016, par freddo90

L'auteur : freddo90

La course : Trail du Pont Sarrazin - 32 km

Date : 29/5/2016

Lieu : Vandoncourt (Doubs)

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Distance : 32km

Matos : Xodus 4 GTX
Ceinture Sammie avec gourde souple 500mL

Objectif : Terminer

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Une première boueuse

Trail du Pont Sarrazin



Première

 

C’est la première édition de ce trail. Je connais un peu le coin pour être venu faire quelques randos, très boisé, sympa… mais aussi souvent humide. L’épreuve est organisée par une connaissance, traileur lui aussi, sur son terrain d’entrainement, ça promet normalement un beau parcours.

La semaine précédente est un peu humide, et surtout dans la nuit du samedi nous nous prenons de beaux orages dans le coin ! Le choix des chaussures est donc vite, Saucony Xodus GTX, le gore-tex et les gros crampons ne seront pas de trop.

Au briefing, on apprend que c’est très gras, un passage a été encordé, un bout de la fin escamoté car impracticable, et enfin même si les derniers kilomètres sont plats, il faut en garder sous la semelle car le terrain ne sera pas forcément facile.

 

1ère partie, tous ensemble

 

Nous sommes une petite cinquantaine au départ, autant dire que personne ne se bouscule, je n’ai pas fait d’échauffement alors ça part tranquille, enfin j’essaie. Nous passons très vite au pied du monument de ce trail, le Pont Sarrazin, et on commence à percevoir le gras du terrain.


 


ll y a un coureur en Five Fingers Spyridon, j’admire car j’ai les mêmes et je serai incapable de faire 32km avec, et surtout elles manquent cruellement de crampons pour un terrain pareil, d’ailleurs le mec patine pas mal.

 

Je suis avec un petit groupe, et j’essaie surtout de me ralentir, la dernière fois que j’ai fait plus de 30km en course à pied c’était en 2012, j’ai bien entendu allongé mes sorties du WE ces derniers temps, mais il reste le doute.

 



Dans mon groupe, il y a un mec qui me fait penser un peu à Kupricka, la barbe, tenue minimaliste avec un short et un débardeur, et ses bouteilles à la main. Il me prend un peu de distance avant que nous arrivions à une descente bien glissante, je le vois finir sur les fesses, je descends un poil à côté, commence à le suivre… avant de voir sur un arbre une flèche dans le sens inverse. Deux secondes d’arrêt, je vois la rubalise de l’autre côté et rappelle mon pote Kupricka qui fait demi-tour.

 

Il me rattrape un peu après et me remercie chaleureusement, ça fait plaisir. On attaque maintenant une bonne descente sur Hérimoncourt, et le passage à corde, que je pensais pour une montée, nous sert en fait en descente ! Je passe en mode descente en rappel, dos à la pente, mais sans gants c’est un peu chaud pour les mains (dans tous les sens du terme…)

 

Nous sommes toujours notre petit groupe, et attaquons une bonne montée après Hérimoncourt, là je commence vraiment à penser à m’économiser et activer le mode marche rapide quand la pente devient trop importante. Kupricka m’avait redoublé, et c’est à mon tour de repasser devant sur une portion marchée, il me remercie à nouveau.

 

Nous arrivons à Thulay, 1er ravitaillement. J’ai sur moi ma ceinture Sammie avec une gourde souple 500mL remplie et une autre avec juste la poudre, je pensais refaire le plein mais je n’ai pas beaucoup bu, pour ne pas dire pas assez. J’en profite tout de même pour ré-ajuster le serrage des lacets, boire un verre et manger des quartiers d’orange.

 

Je repars requinqué, seul, je fais donc attention au balisage, on attaque une descente un peu technique, j’ai l’impression de bien aller et me ralentis parfois d’ailleurs histoire de pas relaisser une jambe sur un trail…On revient sur une de mes randos, je connais, j’envoie un peu et rattrape le groupe de tout à l’heure quand nous repassons à nouveau par Hérimoncourt.

 

Ensuite on a une bonne montée, la plus longue du parcours. Je reprends petit à petit du monde devant moi, en gérant bien mon mode marche, c’est cool. Nous passons vers les pierres celtiques, il y a un druide, je lui demande s’il a de la potion magique, il me répond oui d’un ton tellement peu convaincu que je préfère garder ma potion à moi.

 



Le chemin se poursuit avec les pancartes sur cet ancien lieu de religion païenne, j’adore, depuis le début nous n’avons eu que des chemins monotrace ou presque, et ce sera le cas pour 80% du parcours je pense.

 



Arrive enfin un morceau de plat après cette montée, et peu après c’est parti pour une descente bien glissante, j’adopte un style qui doit plus tenir du ski que de la course à pied, mais ça me permet de redoubler encore quelques coureurs.

 

Retrouvailles avec le 13 et le 23km

 

A la fin de cette descente… ben faut remonter, et là je me fais déposer par un avion… qui n’a pas le même dossard que nous, c’est le 1er du 23km, ouf ! Nous nous retrouvons avec les concurrents du 13km… et à ma grande surprise, avec déjà 18 km dans les pattes, je remonte la file dans cette montée.

 

Nous arrivons au second ravitaillement, cette fois-ci ma 1ère gourde est vide, je remplis la 2nde, un verre d’eau, un bout d’orange, et c’est reparti ! Un mec s’occupe en comptant les coureurs, et m’annonce 18ème quand je repars du ravito, c’est une très bonne surprise.

 

 

On se retrouve sur une des portions les plus boueuses du parcours. Les participants du 13 km sont à la peine, et moi je survole ou presque, je double à tout va. Une situation illustre tout de même bien le souci, une concurrente devant moi, avec son t-shirt « Marathon de Senart », qui lâche un « faut des crampons pour tenir là ! »… j’imagine que les coureurs qui ont l’habitude de la route, et sont venus tester ce 13kms avec des baskets pas adaptées à la boue doivent être dégoûté pour certains…

 



Bon je fais quand même gaffe, je prends la moindre portion un peu herbue pour moins glisser, et mes gros crampons sont tout de même efficaces.

 

Tout seul

 

La séparation avec les autres parcours se fait vers le 22ème km, nous faisons un bout de boucle en plus. Je double encore quelqu’un juste après la séparation, et là on me compte 11ème, la partie boueuse m’a bien profité !

 

Par contre, je suis maintenant seul… ou presque : le tracé sort des bois, pour faire une sorte de boucle, et j’aperçois un coureur pas trop loin. Cette partie est un peu monotone, mais il y a un gros avantage, je suis sur du chemin de champs gravillonné, un bonheur par rapport à la boue des kilomètres précédents.

 

Le 3ème et dernier ravito se situe à la fin de cette boucle, je fais un arrêt express, la place de 10ème me tente bien donc je ne veux pas perdre trop de temps. Les bénévoles m’incitent à prendre de tout, mais je leur réponds que sinon je vais passer la journée avec eux J

 

Nous retournons dans les bois, j’essaie de maintenir le rythme. Le 10ème n’est pas trop loin, nous arrivons à un croisement avec une route, les bénévoles sont là pour couper la circulation… et là je vois ma cible continuer sur la route au lieu de reprendre les bois comme l’indique les bénévoles ! Argh, c’était juste un joggeur, pas un concurrent, je suis définitivement seul.

 

Là je lâche un peu, personne en vue devant ou derrière, je craignais un peu cette situation en connaissant le peu de partants, d’ailleurs par précaution j’ai le parcours sur ma montre GPS.

Pour me remotiver, je fais des calculs de temps pour finir en moins de 3h30, la simulation sur Course Generator m’avait donné 3h26. A 3h de course, j’en suis à 28km, il me reste 5km d’après le tracé initial, donc 10km/h à tenir pour les 3h30. Ça me paraît faisable tant que nous ne revenons pas dans un bourbier. Les jambes sont lourdes, mais ça répond encore à peu près.

 

Le chrono est vraiment ma seule motivation, je ressors des bois pour une portion dans les champs, et toujours personne L

 

Enfin, je reconnais le passage vers le Pont Sarrazin, nous sommes proches de l’arrivée, le bénévole m’annonce 1km… pourtant je n’ai que 30km à ma montre, je n’ose pas trop y croire. Dans le même temps, j’entends ce même bénévole encouragé quelqu’un quelques secondes après mon passage. Zut, mais il sort d’où lui ? Je me force à accélérer en espérant l’estimation des 1 kilomètre juste !

 

Je sors du bois, et là je reconnais, l’arrivée est juste en bas, le bénévole suivant m’annonce 500m, c’est cohérent… et surtout je réalise qu’en fait les parcours viennent de se rejoindre. Mais bon, je vais tout de même continuer à laisser mon poursuivant derrière, on ne sait jamais.

En même temps, j’aperçois un autre concurrent devant, qui n’a plus l’air de trop avancer, il est accompagné, allez je lâche les chevaux dans la descente finale. Je reprends 100 ou 200m au mec, qui une fois que j’arrive à 50m derrière lui lâche son accompagnatrice et accélère, celle-ci me lance un « il ne veut pas vous attendre hein ? ». Ben oui, il a peut être raison, j’ai tout de même du mal à croire qu’il soit lui aussi sur le 32km, après mes 8 kilomètres sans avoir vu personne.

 

J’accélère, je sprinte sans trop y croire, mais le bonhomme a pris la marge qu’il fallait, je finis 2 secondes derrière lui… et là le speaker annonce « bravo au 10ème et 11ème du 32 km » Arghh ! Je tenais presque mon 1er top 10 J

 

Bon faut que je le dise, je suis très content de moi, 11ème sur 52, 3h17 pour 31km avec 1000m de dénivelé et la boue, je n’ai jamais fait aussi bien ! Le tout sans entrainement structuré, en ayant juste pris soin de mes sorties longues le WE ces 4-5 dernières semaines (15 puis 20 puis 27 et 22km pour finir le WE avant la course), ça me va !

 

Vu le nombre de petits sentiers pris tout au long de ce trail, on voit l’organisateur qui connaît son coin par cœur. J’ai adoré ces chemins, le coté technique, il est juste dommage qu’il n’y ait pas eu un peu plus de concurrents, la fin m’ayant parue longue tout seul.

 

A+.

Fred

 

 

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