L'auteur : cabalex
La course : Les Coursières des Hauts du Lyonnais - 48 km
Date : 7/5/2016
Lieu : St Martin En Haut (Rhône)
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Distance : 48.8km
Matos : double porte bidons
Objectif : Objectif majeur
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Revenir sur les « Coursières », deux ans après une découverte coup de cœur de ces chemins qui relient les villages des Monts du Lyonnais, était une évidence. Organisation rôdée (15ème édition cette année) sous le signe de la solidarité, peloton à taille humaine, loin du grand barnum des marathons et trails à la mode, beauté des grands espaces et mise en valeur d’une région, vrai parcours de trail, accidentée, technique mais pas trop, avec quelques bonnes portions roulantes… La nature et la moyenne montagne à seulement 30 minutes de l’agglomération lyonnaise, autant en profiter en ce 7 mai printanier.
Le parcours était modifié et rallongé par rapport à 2014 (48,8km et 1900m D+ / 1800m D-) avec une surprise à quelques kilomètres de l’arrivée, « la Montée des Géants ». J’avais gardé un goût amer de ma dernière grosse course, en décembre dernier, la Saint- Express, où le manque de sorties longues m’a fait enduré un calvaire sur le final. Pas question de revivre la même chose, la préparation sera donc plus étoffée, avec notamment plusieurs sorties nature rythmées de 2h à 2h30. Ce n’est pas tous les jours que l’on s’enquille près de 50 bornes dans la pampa, autant faire les choses de façon adéquate…et ce d’autant qu’une autre course de fond se prépare à l’automne, l’arrivée d’un second enfant dans la famille, alors je profite de ce dernier gros objectif de course avant quelque temps…J’ai partagé cette préparation avec quelques amis trailers notamment Fabien Batheyron, Gerhard Pirngruber, Christophe Mohr, Renaud Pramayon et Alexandre Pagot. Ce dernier avec qui j’ai fait connaissance, sur une sortie début avril, prend le départ du 48 km, tout comme Christian Marcot. Je suis en bonne compagnie, on est quasi au même niveau. Le premier (collègue de travail de Gerhard) n’a pas épinglé de dossard depuis deux ans (suite à des ennuis musculaires) mais semble bien affûté et le second enchaîne les longues distances comme on enfile des perles, avec sa santé de fer (2h59’ au marathon d’Annecy il y a trois semaines), à 54 ans ! Toujours un grand plaisir de croiser Christian sur des courses référence.
LE FEU AUX POUDRES
Le départ est donné de la place de la mairie de Saint Symphorien sur Coise à 11h pour les 270 participants. Le temps est agréable mais la chaleur va nous accompagner durant l’après-midi. Et dire qu’il y a une semaine, on flirtait avec le zéro et les sentiers enneigés sur les sommets… Pas de grand cador au départ, si ce n’est une des meilleures spécialistes françaises du trail, Laureline Gaussens. Le départ donné en descente, je prends le temps de trouver mon rythme, ajuster une dernière fois ma réserve d’eau dans le dos. Les premiers kilomètres vallonnés sont une mise en jambes, en compagnie de Christian et Alexandre. Les relayeurs à 2 courent avec les solos du 48km, parmi eux Martial Billet, un talentueux coureur vétéran de Pierre-Bénite (2ème des Coursières l’an dernier). Pas question donc de se presser, les courses d’endurance requièrent de la patience. Après la traversée de Larajasse et jusqu’au premier ravitaillement (km11), je reste un peu en retrait de mes deux compères. Je zappe ensuite ce ravito, je dispose d’eau et gels énergétiques en quantité suffisante et accélère un peu l’allure. Christian et Alexandre font la chasse derrière, la forme semble au rendez-vous. Les dix kilomètres suivants sont une succession de côtes et descentes jamais longues mais qui ne laissent aucun répit, entrecoupées de quelques portions plates sur des sols meubles agréables. Et la chaleur commence à faire des siennes…Avec Christian, on discute chaleureusement comme à notre habitude. Alexandre est toujours là derrière nous, c’est un peu une énigme pour moi, même si je ne calque jamais ma course sur quelqu’un. Deuxième ravitaillement à Lamure (km 22) à près de 900m d’altitude, cette fois je m’arrête pour bien remplir mes deux bidons avec de la boisson sucrée et de l’eau. Je mange également quelques « tucs » et une demi-banane, ainsi qu’une barre énergétique. A cette heure-ci, je devrai être à table savourer un bon gueuleton, il convient de compenser un peu l’énergie consumée depuis près de deux heures…Une musique me trotte parfois dans la tête, celle magnifique d’Alex Beaupain et son dernier album « Loin ». Avec « couper les virages, mettre les feux aux poudres et rouler …», c’est de cette façon en quelque sorte qu’Alexandre Pagot a pris rapidement la poudre d’escampette, passé le ravito, sans presque s’arrêter. Christian m’encourage et m’indique de partir devant, mais Alexandre a pris de l’avance, je ne le vois déjà plus en point de mire. Il reste 25 km !
SEUL AU MONDE
Une autre course débute : les coureurs sont éparpillés, une impression agréable d’être seul au monde à contempler des chemins et ses environs, tout en introspection, on en oublie presque l’objectif de descendre sous la barre des 5 heures de course (5h03 en 2014). Quelques belles descentes se succèdent pour atteindre le 30ème kilomètre en 2h40 environ. Les quadriceps ont encaissé déjà plus de 1000m de dénivelé, forcément la remontée initiale vers Sainte- Catherine est douloureuse, l’allure bien ralentie, le soleil au zénith. 1,5km d’ascension costaude qui serpente sur un chemin parfois étroit au milieu des herbes hautes et là une belle surprise, la présence et les encouragements de l’ami autrichien Gerhard Pirngruber, accompagné de son fils. Au sommet, je ne fais pas le malin, mais Alexandre n’est pas loin devant, d’après Gerhard. Je récupère ensuite le GR7 et les chemins de la Saintélyon jusqu’au bas du bois d’Arfeuille, rendez-vous en terre connue, un terrain de jeux qui me correspond, roulant et cassant à la fois. Les jambes reprennent un peu de vigueur, malgré quelques portions boueuses.
HORS SENTIERS
Et là, remontée directe en direction de la dernière grosse difficulté du jour, la forêt du Signal de Saint André la Côte. D’abord, de bons raidillons qui calment votre ardeur mais n’entament pas ma détermination, de la marche, les mains sur les genoux et légèrement incliné de façon à baisser son centre de gravité. Au dernier ravito de Saint André la Côte (km 39), je retrouve Gerhard et remplit cette fois mes bidons d’eau gazeuse. Les organisateurs bichonnent chaque année encore plus leurs fidèles participants : ces derniers trouvent leur course chouette, alors on augmente un peu la difficulté par une nouveauté, celle de « la Montée des Géants » : en schématisant, c’est la « Pouncho d’Agast » en miniature (référence à une difficile ascension sur le final des Templiers, souvenir marquant de ma participation à ce trail mythique en Aveyron en 2014), avec une pente soudaine et passages improbables pour escalader une corniche. Les cuisses couinent un peu. Suit un long passage en forêt, hors sentiers, au milieu des branches d’arbres, où il est difficile de courir sur un tapis épais de feuilles mortes, à guetter son orientation grâce à des rubalises. A part quelques animaux sauvages, je ne vois pas qui peut errer dans ces lieux reculés… Pas du gros dénivelé, « les Coursières » est quand même une course à l’usure. Les derniers kilomètres sur des chemins enfin plus roulants mais vallonnés permettent de me refaire la santé. J’aime ce genre de courses avec une identité du parcours, la rusticité des paysages, la juste longueur et simplicité de l’effort. 4h56’ de course bien maitrisée, une bonne 11ème place à l’arrivée dans la salle des sports de Saint-Martin en Haut, je retrouve Alexandre Pagot, arrivé plus de deux minutes auparavant. Christian termine quelques minutes plus tard. Un repas d’après course, toujours aussi copieux et convivial, partagé tous les trois, clôt cette belle édition des Coursières.
1 commentaire
Commentaire de franck de Brignais posté le 10-05-2016 à 20:41:10
Bravo !! Quel temps ! et, à priori, belle gestion de course !
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