L'auteur : Overnight
La course : Grand Trail des Deux Amants - 53 km
Date : 10/4/2016
Lieu : Pitres (Eure)
Affichage : 3044 vues
Distance : 53km
Matos : Sac Kalenji 9/14 - 2l dans la poche
T-shirt et buff kikou
Cuissard court d4
Riot 6
Objectif : Se dépenser
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Trail des 2 amants - 53kms et 1800d+
L'inscription
Cette année, l'objectif que je me suis fixé, c'est finir la transju'trail. Voilà, c'est le Jura, c'est un peu le second chez moi, et cette course c'est déjà pour moi un rêve.
Alors comme beaucoup, y a l'éternel problème du francilien qui rêve de montagne... Comment être prêt pour des dénivelés qu'on ne trouve pas à la maison (surtout avec un courchevel xtrail qui s'est sournoisement glissé derrière)?
Les + sérieux vont enchaîner séances de côtes, renforcement musculaires, week-end choc de prepas à la montagne et trail de préparation toujours en montagne...
- Pour le renforcement musculaires j'avoue ne pas être bien assidu (euphémisme)
- Par contre le dénivelé à l'entraînement ça passe bien même si en général je favorise le parcours casse patte à la répétition de bosses
- Le séjour à la montagne ça sera les vacances de février en famille (ça fait un peu loin mais tant pis)
- Pour la course de prepa je cherche un 50kms le + ardu possible du secteur.
Au début, je pense naturellement au trail du josas, et puis, le souvenir d'un fil sur un trail normand bien illustré par un CR de bubulle et d'une vidéo sympa sur le site me convint.
En +, question distance, ça reste à moins de 50min donc tout à fait acceptable question trajet.
Préparation
Avec près de 900kms et + de 13000m de dénivelé depuis le début de l'année je n'ai jamais été aussi prêt.
J'ai sûrement un peu trop insisté sur des allures type 10kms/semi et pas assez sur la tranche marathon mais je compte sur la grosse partie réalisée en EF pour assurer le coup.
Une seule course de prépa (les flambeaux) qui n'a pas grand chose à voir avec la course mais qui m'a confirmé que la forme était bien là... Et cette forme semble durer car à l'entraînement tout passe au fil des semaines sur des allures vs cardio dans ce que j'ai de mieux en stock d'analyses.
Pour tout dire, j'ai surtout un motif d'anxiété vis à vis de la distance. En dehors du 35kms du josas et courses yvelinoises s'en approchant je n'ai pas d'expérience au delà de la distance marathon... Y a bien une moinshard 40kms/3200m au compteur mais avec pas loin de 9h pour en venir à bout (certes avec canicule mais bâtons) c'est pas gagné. Je me souviens de l'adage 100m de d+ = 1km.. Soit 40+32=72 pour la moinshard... Et là 53+18=71...gloups !! Ça sera quoiqu'il arrive pas de la tarte même si je ne crois pas trop à cette méthode de calcul pour comparer 2 courses qui n'ont pas grand-chose à voir... Mais bon... ça reste la 1ere course de ce type, passer la barre des 50, il va pas falloir s'enflammer.
La course
Bubulle a déjà très bien présenté ça dans son CR.
Mais en gros..
1/C'est plat, facile... Une course nature pour grosse VMA quoi... Une bosse pour calmer à peine les ardeurs avant de repartir aussi vite
2/ C'est brutal, ça donne une idée de ce que l'on va devoir refaire 20 gros kms + tard
3/ C'est vallonné, un peu champêtre, un peu forestier, un peu civilisé pendant 15kms
4/ ça redevient brutal avec un rappel de l'étape 3 mais pas bien long
5/ c'est plat plat plat (même si un pistard aurait motif à pinailler)
Et comme une bonne illustration vaut mieux qu'un long discours un petit profil ci-dessous.
Le jour J
Un bon brouillard pour partir de la maison, un temps dégagé sur l'autoroute jusqu'à Val de Reuil puis de nouveau le brouillard qui a le bon goût de rester du bon côté de la Seine et donc un temps froid (0) mais dégagé pour l'arrivée.
Retrait du dossard qui a bien failli finir dans les mains de mon prédécesseur (hé ho!), en cadeau un chargeur portatif (cool j'en avais pas ça me servira le jour où je ferai un ultra :D) et je file à la voiture me changer.
Retour dans le gymnase une fois équipé après avoir longuement hésité sur les couches du haut. J'opte finalement pour t-shirt + coupe vent léger car quand même il fait pas chaud.
Je retrouve Sab, Fa² et bubulle au café et je fais de même autant pour me réchauffer que pour me réveiller un peu.
Petite pression sur Sab qui semble être favorite avec la gagnante de l'an passé... Jusqu'à ce qu'on comprenne que la tenante du titre sera en fait serre-file :D.
Bon, c'est pas tout mais c'est l'heure et donc c'est parti.
À retenir du breefing quand même : c'est un peu boueux (on croyait que c'était calcaire? ), une BH au 36ème, un point d'eau au retour... Puis en fait il suffit de retourner le t-shirt sur le ventre et tout est indiqué sur le dossard (roadbook imprimé la classe!!!)
Oui donc top départ !
Etape 1: Cooooool... c'est plat ou presque!
On part pas trop fort mais quand même pas en footing (c'est le cardio qui le dit) mais fort est de constater après un tour de stade qu'on n'est pas mieux que milieu de peloton (et beh!).
Je me retrouve donc avec bubulle: Sab et Fa² ayant laissés quelques mètres. Ça me va bien, si on est sur les bases de 6h ça sera mon objectif! En V2 pacman qu'il est j'ai toute confiance en son expérience et puis c'est quand même + sympa de partager quelques moments :D. Bon dans le 1er faux plat descendant il nous pousse une petite accélération que j'amorti tout en me demandant si je serai capable de courir ça au retour en montée.
1er km terminé et single un peu humide en bord de Seine.... Et j'ai déjà chaud (pff le boulet quoi... je vais quand même pas me changer maintenant !)... Je profite que les places se stabilisent pour me changer en courant... L'exercice va bien me prendre 200/300m mais ça passe :).
On longe une rivière et je demande à bubulle si c'est un bras de Seine ou quoi... Raté c'est l'embouchure de l'Andelle (j'améliore ma culture locale ).
On reprend du bitume, on relonge la Seine, on passe devant une guinguette déserte à cette heure avec un barrage (enfin une écluse) sur la Seine... Oui là le bubulle s'est laissé glisser de quelques mètres c'est malin... Heureusement y a un panneau !
On bifurque à gauche ce qui veut dire qu'on quitte le bord de Seine et fatalement on va se prendre la 1ere bosse. Avant d'attaquer, je laisse passer un petit groupe de pressés et d'emblée j'active le mode marche... Pas question de se cramer trop vite.
Je force pas mais le cardio est déjà assez haut et je suis à peu près dans le rythme. Je sens que le bubulle est pas loin et effectivement à la bascule, dans la descente, le voilà qui passe comme un avion. Je me dis d'ailleurs que si je cherche à suivre à ce rythme en descente je vais y laisser les quadris. En attendant, on retrouve la Seine et le problème ne se pose pas: c'est plat alors on file à la queue leu leu.
Je trouve assez curieux qu'on soit d'ailleurs aussi nombreux encore.. On est une dizaine en quelques secondes ce qui compte tenu du nombre de participants est assez important si je compare au même kilométrage de la course des flambeaux.
On longe donc un peu le Seine en évitant d'y mettre une jambe et on rattaque une bonne bosse pour monter sur Senneville.. J'avais repéré avant le départ, car comme un clin d'oeil, c'est vers son homonyme yvelinois que je travaille le dénivelé.
Etape 2: ça se durcit!
Bon dans cette bosse, bubulle met le turbo alors bon... Bah je fais quoi? Bah je suis... Et hop on va bien en doubler 5 ou 6 dans cette bosse (j'avoue je ne tiens pas le compte, je fais gaffe où je mets les pieds et tente de dépasser à peu près proprement ce qui par endroit est pas simple... Et je vois le cardio qui passe le 170... Oula ! Sur un 35kms tranquille mais là... Hum).
En haut, je dis à bubulle que je ne sais pas si j'aurai dû suivre et en même temps je lui signale que sur son roadbook de l'an passé en 6h08 j'ai retenu qu'on avait 4 min d'avance à cet endroit (parfait tempo pour le sub 6h je me dis... Reste à tenir).
Bien lancé dans la bosse, je garde un peu ce tempo sur le replat... Et hop hop hop.. Devant je reviens sur un gars avec un buff suédois qui fait quelques mètres avec sa compagne (enfin je crois :)) et ça redescend à la sortie du village... Je reste prudent mais je suis un peu en mode automatique, on remonte, on redescend... et paf quasi demi tour dré dans la pente ce qui me permet de voir que bubulle est bien juste derrière... Et puis devant j'aperçois 2/3 coureurs donc je continue la remontée un peu sur le même tempo que la bosse précédente.
Ça monte bien, je dis à l'un qu'on se croirait à la montagne puis à un autre en arrivant au sommet, offrant un joli panorama, suivi d'une bonne descente bien casse g.... qu'on se croirait sur un chemin à Etretat (d'ailleurs je prendrais bien une photo mais le téléphone est au fond du sac)... Il me dit à moi et celui qui nous ouvre maintenant le chemin de faire attention car elle peut être dangereuse. Pour le coup, il a pas tord: lui semble effectivement bien prudent et d'ailleurs rapidement je ne l'entends plus derrière et pourtant j'ai du mal à suivre celui devant moi. Heureusement on descend pas aussi longtemps qu'en montagne et je profite du terrain + soft qui suit pour recoller mon descendeur.
On remonte, mais sur un chemin + cool. Mode marche active et discussion au menu. Le gars avec qui je suis s'est mis récemment au trail (1an et demi gloups) après du vtt (ouf mais quand même) et on semble bien dans le même tempo.
Pendant ce temps un orange qui a décidé de se faire la bosse en courant revient vers nous, mais le replat arrive et finalement ne bouche pas le trou. Toujours en papotant (j'apprends que c'est un pratiquant de la colline d'Elancourt comme pas mal de kikou) on reprends un groupe de 3 dont une fille.
Je pense alors à Sab pour la 1ere place! Et en fait en revenant dessus je me rends compte que non c'est bien un homme (ça colle mieux à la carrure). On dépasse tout en rentrant dans la bourgade de Daubeuf (pour mieux en sortir et y revenir), je demande à un gars qui promène un cheval si on peut lui emprunter (comme on descend à bonne allure je n'entends pas bien la réponse) et puis tiens, mon vttiste s'est laissé reprendre par le petit groupe pas décidé à nous laisser partir et en particulier celui que j'avais pris pour une fille qui est juste 4/5m derrière moi.
Etape 3: Secteur de Daubeuf - champs, bois et vallons
Je mène en éclaireur alors qu'on repasse dans le village et puis en sortant gros doute sur la stratégie... Un grand champ, personne a portée immédiate à recoller, un vent de face pas sympa.
Bon, je suis dans un tempo et je décide de m'y tenir... Résultat on va rester en statut quo comme ça jusqu'à retrouver un bout de forêt et mon suiveur semble finalement décidé à se laisser glisser dans le petit groupe derrière plutôt qu'à faire le petit effort pour recoller.
Derrière je vois plus si bubulle est la ou pas (la myopie ça aide pas c'est sûr) mais je me dis qu'il y a moyen de se retrouver au ravito... Et après un bout de forêt tout plat un peu humide, on remonte un peu: rien de méchant où j'alterne marche et quelques foulées.
En haut d'un coup je vois beaucoup mieux mes prédécesseurs et ça c'est fatal... Je traîne pas à la relance, mais en descente et sur les replats je vois bien que je ne suis pas très incisif... C'est finalement une remontée en bordure de champ qui me permet de revenir fort et arriver quasi en même temps que 2 coureurs au ravito.
Opération rechargement de la poche à eau qui pour une fois se fait vite (j'ai vachement progressé depuis la montagnard )... 2 bouts de saucissons et un morceau de banane qui vont m'occuper pendant 1km et un verre de coca que je bois sur place(euh bon j'ai jamais testé j'ai comme un doute sur mon choix tout en buvant)...
Je repars du coup à peine moins vite que mes prédécesseurs alors que mon vttistes arrive. Je reprends assez vite le 2nd qui a l'air de relancer tranquillement (en fait après analyse, je n'ai pas traîné sur ces kms) et je prends même vite le large avec la bosse qui suit. Je crois que j'accélère pas mal du fait de voir que je me rapproche du prédécesseur orange et je le rejoins alors qu'on revient dans Daubeuf. On nous annonce 30/31, on discute un peu tout en reprenant une petite bosse... On voit le top 25 en visu devant (un groupe de 2 et plus loin un groupe de 3)... Je marche et lui trottine mais on est exactement dans le même tempo. On revient assez vite ce qui est en fait assez terrible car tout ça ne me pousse toujours pas à freiner!
Finalement sur le replat qui suit je m'enfuie à peine la jonction effectuée avec le groupe de 2.
Ça redescend, je manque de me vautrer lamentablement dans une grosse flaque à ne pas vraiment choisir comment l'aborder mais ça passe.
Le petit groupe de 3 devant est + solide, je sens qu'il résiste mieux au retour. Du coup, je me dis que j'ai intérêt à les reprendre et rester sagement avec.
Sauf que dans le faux plat suivant l'un d'eux se laisse décrocher et du coup je reviens dessus alors que l'on rentre dans l'illustre patelin de... Daubeuf!!! (c'est un labyrinthe en fait )
Je tombe sur un gars qui est causant, du coup c'est cool je freine un peu content de trouver quelqu'un avec qui parler un peu :). Il me dit c'est fou on croise toujours les mêmes spectateurs... Sur ce point y en a bien 2/3 que j'ai reconnu 2 fois (genre le groupe avec le cheval... Forcément ça aide) mais lui me dit que ça fait 4 ou 5 fois pour ceux qu'on croise (l'effet Daubeuf doit aider :D).
Je lui dis qu'on est 27/28... Il me dit que c'est pas mal sur 250... Bon je le rassure en lui disant qu'on est que 100 :). En tout cas un petit gars bien sympa, pompier et en fait qui vit et s'entraîne exactement au même endroit que moi(improbable quand on sait le désert de runner sur le secteur en question).
Pendant ce temps, devant on n'a plus qu'un lièvre, le 2ème ayant fait un stop ravito dans Daubeuf (un local à coup sûr), mais il nous repasse à toute vitesse nous disant un truc du genre allez faut y aller (pendant que nous discutons projet et passé de course à pied).
Ça remonte (en réalité on fait à l'envers un morceau de l'aller) doucement. Mon nouveau compagnon de route doit sentir que j'ai mis le frein et me dit d'y aller mais je suis bien là et je me dis que je suis ptet en train de sauver la suite car à remonter au train je sens quand même que je ne suis pas vraiment en mode balade. On fait donc la bosse ensemble, il me dit qu'il ne vise pas de perf mais préfère ce côté échange et défi... Il a quand même un 80kms du mont blanc au compteur et vient de faire un semi en 1h25. Du coup, je suis bien content d'être avec lui déjà . Il m'apprend aussi que le gars qui vient de nous doubler a fait 5h40 l'an passé et je lui dis que ça a l'air cohérent avec notre timing de 30kms tout rond en 3h.
Mais, voilà, en haut de la bosse il n'arrive pas vraiment à relancer, il doit gérer des crampes donc me redit de filer et cette fois je le fais.
Etape 4: Le plat de résistance
Derrière mon orange n'est plus loin, et devant ils ont pris un peu le large mais pas grave. Je décide d'aller les chercher (incorrigible c'est bien la peine d'avoir mis un coup de frein) et c'est parti pour une longue chasse... Je les rejoins même à un moment où ils allaient partir sur le mauvais sentier. Du coup, je passe de suiveur à meneur du groupe alors qu'on s'apprête à reprendre la partie bien casse patte.
Allez zou on descend... J'essaie d'assurer un tempo sans trop en faire (derrière l'un d'eux tombe quand même mais sans dommage).
En bas, on remonte direct. Derrière j'ai remarqué que l'un d'eux avait l'air + dans le dur et le 5h40 de l'an passé semble tranquille.
Je monte la bosse à mon rythme... Ça redescend de nouveau avec quelques petit passage bien drus mais brefs (toujours le parcours à l'envers) pour nous faire déboucher sur le point d'eau.
Preuve que ça va encore je blague avec le bénévole qui était déjà en poste le matin sauf que tout le monde boudait son stand.. Je lui dis que là on fait moins les malins on s'arrête .
Y a un gars qui a l'air cuit au ravito (je crois comprendre qu'il est parti malade), mes 2 compères arrivent. Mon 5h40 repart direct disant qu'il a ce qu'il faut pendant que le bénévole super sympa me vide une bouteille d'eau dans la poche. Je lui dis que c'est bon mais il insiste un peu... Bon ça va m'allourdir pour le gros morceau mais j'accepte me disant que je pourrai peut être sauter le dernier ravito.
C'est reparti, dans l'affaire je me dis que je suis toujours 25ème du coup (le gars malade n'étant pas encore reparti). Et puis non 24 car un gars remet sa chaussure sur le bord de la route.
On remonte avec mon 5h40 en point de mire et le gars qui se rechaussait derrière.
On redescend (grr ça devient dur la descente) et je reconnais bien the famous km36. À l'aller on voyait le droit dans la pente qui nous attendait au retour et cette fois on le prend.
J'attaque tranquillement et ça voltige pas c'est sûr... Mais bon c'est statut quo. Mon orange réapparaît derrière toujours un peu à même distance. Et puis après avoir croisé la même photographe pour la 3ème fois, j'atteins le sommet au moment où mon 5h40 le quitte après une petite pause et juste devant un autre coureur que j'avais pas remarqué.
Petite descente sur route qui permet de faire un trio mais paf une descente à gauche bien sèche (mais humide... Vous suivez ?) me laisse quelques mètres en retrait (surtout que je tombe mais sans dommage).
Arrivé en bas, on remonte aussi sec. Le nouveau compagnon ne me semble pas aérien donc je double pour rester quelques mètres (ceux qu'il a creusé en descente) en retrait du 5h40... Encore une fois, c'est pas du faux plat... Je garde un rythme qui me permet de suivre mais pas mieux (le début du déclin quoi). Alors qu'on approche du sommet et que ça devient + roulant je me retourne pour voir que le nouveau compagnon doit vraiment être dans le dur car personne à - de 100m et par contre on revient sur un gars qui trottine devant dans les bouts de faux plat(ce qui n'empêche qu'on revient quand même : le 5h40 le reprends rapidement sur le plat)
Oui mais voilà, maintenant c'est plat, le trotinneur s'accroche à mon lièvre et au loin.. Bah c'est du champ, c'est plat, y a personne et pi moi seul 30m derrière.
Et le retour va être long, j'avance pas si mal mais le rapproché va être très progressif. Je finis par recoller, le 5h40 semble - aérien et puis même je passe.
Je crois que le 5h40 fais même une petite pause de + vers son fan club car en reprenant une descente où j'avance encore pas mal, je ne vois plus que le trottineur avec moi (c'est le futur 1er V2 au passage).
Etape 5: Après le marathon
Et après, dans un long long long faux plat dans lequel je ne sais trop quoi faire car mon V2 semble suivre mais n'accroche pas tout à fait... Je décide de forcer un peu l'allure pour que ça passe + vite, du coup il décroche un peu et je fini par voir 1 puis 3 coureurs juste devant que je rattrape en même temps qu'on arrive au ravito.
Je tâte la poche à eau qui m'a l'air bientôt vide du coup je décide de faire un stop pour remplir la flasque qui ne m'a toujours pas servie et manger 2 bouts de saucisson.
Je perds là le compte des coureurs car je ne distingue pas bien qui est coureur de qui est bénévole / spectateur. Je crois juste qu'avec ce bref arrêt un seul des 3 soit reparti mais aucune idée de s'il y en a qui étaient déjà là ou pas.
Je pars donc derrière un gars avec du bleu mais il est déjà à 30 bonnes secondes. On redescend et c'est dur (le ventre est pas au mieux, ni les cuisses ni même le coup de pied qui me fait souffrir)... Un signe : le cardio ne monte plus trop c'est que l'allure baisse.
Une fois en bas, on longe une voie ferrée dans un tas de cailloux... Je vois mon bleu au loin sur la route donc j'entreprends de traverser la voie mais un bénévole me dit que non... Ah Ok j'y retourne... Et puis à mi chemin (alors que ça devient bien gonflant ce passage qui me ferait envier le passage de pont du Garigliano de lecotrail) il vient me dire que c'est bon... Ah? Bon bah Ok.
Et vla l'avant dernière côte... Devant et derrière rien ne change.. Enfin si c'est de nouveau mon orange derrière quasi toujours à la même distance quoique j'ai l'impression que la partie voie ferrée l'a fait revenir.
Dans la bosse pas de changement, je commence à être cuit mais je fais illusion quand ça monte... En fait je l'aime bien cette montée natura2000 avec point de vue qui s'élargit au fil de la montée. Puis le sommet ! Enfin... Pas vraiment le sommet. On retourne sous les bois et c'est très joli très coloré de fleurs bleues.. Je trouve ça aussi beau que je me sens au bout du rouleau... J'avance plus je me retourne souvent et me demande bien ce que font les autres. Le ventre va pas, j'ai chaud, je vide ma flasque comprenant qu'en fait j'ai assez et que je promène 500g pour rien.. Cuit !
Bon, on finit par redescendre en passant en fait, en dessous, mais très près du chemin qu'on a emprunté. Ce qui me permet de voir que bien que personne ne soit revenue j'en ai bien 4/5 juste derrière. La descente me paraît pas si mauvaise je m'excuse en passant 2 couples de marcheurs et paf on remonte... L'ultime raidillon et surprise mon bleu doit pas être bien non plus car il n'a jamais été aussi près. Sauf que derrière j'entends du bruit: un trailer à bâtons accompagnés de mon orange font la bosse! Et j'ai à peine le temps d'arriver au sommet qu'ils recollent.
Dans la descente (enfin avec une petite bosse), je sens que je gêne du coup je laisse passer...
Et alors qu'on revient sur la route je les vois filer tout comme mon bleu qui doit sentir l'écurie.
Je cours sur le plat, mais les cuisses sont HS. Je ne me sens plus d'accélérer et je plafonne entre 9 et 10kms/h. Je tenterai bien de relancer mais j'ai peur de complètement exploser et finir en mode marche. Derrière y a 3 ou 4 coureurs assez loin... Donc je joue la carte de la régularité en espérant que ça suffise. Alors qu'on repasse devant la guinguette en bord de Seine j'entends du bruit derrière. Un coup d'oeil pour comprendre que le gars est encore plein de ressources... Il doit passer à 13km/h..pfiuuu... Derrière ça revient aussi mais c'est moins aérien. On longe de nouveau l'Andelle dans un sens, traversée de pont et paf redoublé. Le gars me dit de ne pas ralentir il reste 2.5kms... Marrant lui, je dois souffler un "cuit" mais je tiens presque son allure (15sec au km - vite quoi)...
On passe le panneau 2kms, on zigzag un peu, le suivant derrière c'est mon 1er V2... Une mini bosse en reprenant la route et je ne relance pas bien vite! Le V2 me passe assez rapidement à son tour mais...
1/ je vois le panneau 1km
2/ déjà doublé 4 fois ça commence à bien faire
3/ 1000m c'est des distances en fractions que je connais faut trouver le pilotage automatique !
4/ c'était bien la peine de s'inscrire à un 53kms avec 105 coureurs pour espérer finir tranquille tiens grrr
Alors je me fais violence! Aie les cuisses! Je me cale juste derrière et on avance. Bon en fait je pense qu'il avait mis un coup d'accélérateur pour me passer rapidement mais finalement on avance - vite que je craignais donc ça tient... On longe les voitures, on arrive à l'ultime descente et je sens qu'il me décroche un peu... Et derrière ça revient fort! Gloups! Retour sur le plat, doit y avoir 400m max donc je tente de finir à la relance mais au train. Je double mon v2 et crois comprendre qu'il lâche un peu l'affaire du coup mais derrière un gars n'a pas abdiqué. En mode accélération progressive pour essayer de le décourager à combler les 2/3m qui nous séparent... Ça fonctionne bien.
Le speaker annonce qu'"ils vont pas se faire de cadeau"... Je crois comprendre qu'il dit qu'on est 7 mais j'ai dû mal entendre car je ne vois que le coureur devant qui reste bien trop loin et nous 3.
Dernière ligne droite, j'accélère encore près à m'arracher si besoin mais la stratégie a bien fonctionner :D! Ouf!
On se félicite, on nous donne 19 et 20 (- de 6h check... Roadbook tenu!)... Mon finisher a l'air un peu déçu... Je lui demande ces références histoire de me rendre compte...2h48 au marathon il y a longtemps (ah oui bah heureusement que c'était y a longtemps je me dis... J'aurai vu un tgv passé ).
Je pars m'écrouler sur une chaise à côté après avoir récupérer le gobelet finisher. Je reste quelques minutes avant de faire les 3 mètres jusqu'au ravito.
À peine le temps de me restaurer un peu que bubulle arrive ! Il a l'air un peu entamé mais bien moins que moi à l'arrivée.
Je fais la connaissance de Madame bubulle et on attends l'arrivée de Fa² et Sab annoncée bien 3kms avant son arrivée comme la 1ère féminine.
Un kikou (2 même ?) vient saluer bubulle et ça y est arrivée du duo.
Record de l'épreuve à la clé, du bonheur communicatif, du soleil tout est bien quoi :). Z'ont même pas l'air entamés pfff :D...
Bon c'est pas tout mais je suis en train de grignoter sur la durée du bon de sortie alors un petit au revoir même si on est bien là et je file!
Bilan
La course malgré qu'elle reboucle un peu sur elle même vaut vraiment le détour. Ah oui tiens le parcours
C'est varié, y en a pour tous les goûts. Des beaux points de vue, des singles bien sympas surplombant la vallée ou en sous bois. Des pentes bien raides (perso j'aime bien tant que ça monte et c'est des choses que je retrouve vers chez moi )
Bien balisé, une croix au sol matérialise tous les croisements douteux à ne pas prendre : parfait pour compléter la rubalise. Les panneaux de direction sont retournés pour être toujours dans le bon sens quand on revient sur nos pas (bel exercice de balisage en live ça j'imagine)! Des bénévoles bien présents et sympas... Même à l'heure du repas, en poste, un sandwich à la main :)
Pas de bouchon, c'est assez intimiste avec le fait qu'on ne croise jamais de concurrents d'autres courses mais ça ça me plait bien en fait :).
Et puis un merci à bubulle pour la découverte de la course et aux kikous sur place (mme bubulle included) pour rajouter encore un peu de sympathie à tout ça!
Point de vue course de préparation, je retiens quelques petites choses pour les 2 "gros" morceaux à venir.
- Inutile de sortir la poche du sac ça se remplit bien dedans (du moins quand le sac est pas trop plein)
- Gaffe au système quicklace qui m'a un peu lacéré le coup de pied au fil des descentes... Le pb c'est surtout qu'il faut que je trouve une remplaçante aux riot...
- Le sac risque de pas être pratique sur + long (manque une ou 2 poches simples d'accès)
- Éviter le Coca (enfin dans le doute.. )
- Éviter le coup de froid sur le ventre (mais la j'ai pas trop de solution à part le coupe vent pour un coup de chaud ...)
- Le pacman c'est bien mais trop tôt c'est pas top... Et/ou éviter de faire monter le cardio vers 165 avant les derniers kms.
Bon... Quand même... C'était pas de la tarte ! J+5 le footing de reprise pique encore dans les cuissots !!
4 commentaires
Commentaire de bubulle posté le 16-04-2016 à 08:35:43
Quelle belle course tu as faite ! Cela se sentait bien, d'ailleurs, quand après la montée où, effectivement, j'ai mis un petit coup de boost, tu as continué avec une grande régularité. Je n'ai d'ailleurs pu que constater que tu filais inexorablement sur les parties roulantes (comme pas mal d'autres qui m'ont passé, je ne suis vraiment pas fait pour ça, moi).
Et, bien que ça ait été plus difficile sur la fin, c'est un peu le cas pour tout le monde et je ne risquais vraiment pas de te rattraper..:-)
Cela est de très belle augure pour la suite et la Transju'trail. Tu vas pouvoir aborder l'ultra très sereinement, sans aucun doute.
Et, en passant, jette un oeil à http://www.openrunner.com/?id=5952666. C'est une mini-discussion avec Émilie (la photographe croisée sur le parcours) qui m'a donné l'idée...:-)
Commentaire de Overnight posté le 16-04-2016 à 15:50:24
Merci! Oui sur le roulant j'ai bien vu que tu laissais plus facilement quelques mètres et même pour moi sur le plat j'avais du mal à combler en général avec les autres:). Suffit de voir on était à peine 50ème sur la photo prise par normandiecourseapied vers la fin du plat :).
Pour ton tracé, euh... C'est pour un off pour ultra trailer aguerri ça ?:). On peut abandonné à Vernon?:). Je connais les 6 premiers kms a priori (oui c'est pas le secteur où j'use le + mes souliers.)... Si tu veux je peux aller te faire une reconnaissance des 15 premiers à l'occasion si besoin.
Commentaire de Fa² posté le 17-04-2016 à 18:51:11
Très bon récit, bravo pour ta course et pour cette performance :-)
Commentaire de Overnight posté le 17-04-2016 à 23:27:14
Merci! Bravo à vous pour cette belle course parfaitement gérée! Mission accomplie avec brio.
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