L'auteur : marathon-Yann
La course : Marathon de Cheverny
Date : 6/4/2014
Lieu : Cheverny (Loir-et-Cher)
Affichage : 1201 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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Après 4 marathons qui s’étaient passé comme dans des rêves, où chaque fois j’avais atteint et fait mieux que mon objectif, je choisi de courir à Cheverny pour deux raisons : continuer à m’améliorer et passer un bon weekend en famille. Dans les deux cas, Cheverny et son environnement me semblent idéals.
Le weekend où des dizaines de milliers de coureurs convergent vers Paris pour la grand-messe du marathon, nous prenons le chemin inverse pour la province. Nous nous promenons tout le samedi au zoo de Beauval, formidable balade. Réputé pour ses pandas, le zoo nous plait aussi -et surtout?- pour ses chèvres naines que nous pouvons caresser La météo est agréable, nous sommes encore hors-saison et il y a peu de monde, c’est une magnifique journée. Nous rentrons ensuite au charmant village de Cheverny pour le retrait des dossards et pour manger dans une crêperie. J’avais réservé une chambre d’hôtes dans laquelle nous sommes royalement installés, à moins de 2 km du départ.
Repos avant la course.
Pour l’aspect purement sportif, les choses s’annoncent plus compliquées. Lors de ma préparation, j’ai effectué moins de kilomètres que pour mon précédent marathon, bouclé en 3h15 (mon record), et je me rends bien compte que je suis moins rapide sur mon parcours « sortie longue ». Du coup, je suis prêt à revoir mon objectif à la baisse, entre 3h15 et 3h30, jusqu’au petit-déjeuner où des coureurs qui partagent notre gite me convainquent sans peine que je dois viser mieux que les 3h15. Je me dis qu’en serrant les dents, cela doit être possible.
C'est l'heure : la meute est lachée !
Le départ du marathon est donné dans le parc du château. En attendant l’ouverture des grilles, je rencontre pour la première fois Mario et son vélo, Jésus et sa croix, qui vont effectuer ce marathon champêtre et sympathique. Sur la ligne de départ, devant le chateau qui a inspiré Hergé, je me place près du meneur d’allure 3h15, bien décidé à rester avec lui le plus longtemps possible, jusqu’au moment où je le dépasserai ! Et c’est parti ! Nous faisons une première petite boucle de 4 km, qui nous fait passer juste devant notre maison, devant laquelle mes supporteurs m’attendent. « Vite, papa, vite, ne t’arrête pas », me crient-ils quand je veux les embrasser ! Je ne m’arrête donc –presque – pas pour les bisous et continue avec mon groupe, en discutant un peu avec un coureur de Gif- sur- Yvette (à 2 km de chez moi). Nous repassons devant le château, et entamons la première grande boucle, où des arbres majestueux nous servent de spectateurs. Je suis dans le peloton « 3h15 » sans problème jusqu’à la mi-course, où je reçois pour la deuxième fois les encouragements de mes supporteurs préférés.
Premier passage dans Cheverny.
Nous franchissons le semi en 1h37. Mon record sur semi étant de 1h35, je commence à prendre peur de ma vitesse. Comme je me l’étais promis au petit déjeuner, je serre les dents et commence à m’accrocher. Une pensée me traverse l’esprit : « il ne faut pas banaliser, un marathon c’est toujours un exploit », suivie d’une autre : « tu crois que serrer les dents va faire la différence ? A tes marathons précédents aussi, tu t’es battu, ainsi que tout le monde ici », et encore d’une autre : «il faut savoir écouter son corps, et il faut savoir ne pas l’écouter » (note pour plus tard : ne jamais relire des interviews de Paula Radclive la veille d’une course, je ne retiens que la première partie de la phrase). Le combat est là. Souvent, la question du marathonien n’est pas de savoir s’il faut continuer ou s’arrêter, mais de savoir s’il peut continuer à un rythme donné ou non. Après quelques pénibles kilomètres de tergiversation, je décide de laisser filer le meneur d’allure.
Même si la dernière boucle est bien entamée, elle me semble bien longue, et les arbres majestueux sont soudainement bien silencieux. Je réussi à me fixer un nouvel objectif : puisque j’ai abandonné l’idée de battre mon record, je voudrais au moins faire mon deuxième temps. J’ai une certaine marge, jusqu’au moment où une crampe me tétanise le mollet. Un coureur m’encourage, il me donne la force de repartir. Je commence à avoir soif, il faut dire que depuis le début, je n’ai bu aux ravitaillements que des boissons énergétiques et jamais d’eau ! Ca tombe bien, un ravitaillement est proche. Je demande au Capitaine Haddock de l’eau, évidement il n’en a pas, c’est un ravitaillement gastronomique, il n’y a que du vin. Je passe mon tour.
L'arrivée, c'est devant !
Enfin, l’arrivée. En 3h24, j’ai atteint l’objectif que je m’étais fixé pendant la course, et je suis très heureux d’avoir su me remobiliser pour cela. J’ai le sentiment d’avoir fait le maximum de mes possibilités du jour, et ne suis absolument pas déçu de mon temps, malgré une gestion de course approximative. J’ai appris énormément aujourd’hui. Nous profitons de l’après-midi pour visiter le château, le musée Tintin, se balader du parc, et finir en famille un beau weekend.
Mille millions de mille sabords !
3 commentaires
Commentaire de Jean-Phi posté le 12-04-2016 à 15:58:21
Tout d'abord bienvenue sur Kikourou et n'hésite surtout pas à nous faire profiter de tes CR. C'est toujours sympa !
Bravo pour ta perf, 3h24 ce n'est pas si mal et il faut savoir s'accommoder des sensations du moment. Il y a toujours un moment où ça paie !
Commentaire de marathon-Yann posté le 12-04-2016 à 16:07:34
Merci de tes encouragements pour la course... et pour l'écriture !
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 14-04-2016 à 22:27:51
C'est un beau marathon avec une superbe pasta-party mais il n'est pas si facile avec ses 300m de dénivelé. Bravo pour ta perf, sur ce circuit, c'est très bien.
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