Récit de la course : Altispeed 2015, par centori

L'auteur : centori

La course : Altispeed

Date : 12/7/2015

Lieu : Val D'Isère (Savoie)

Affichage : 1202 vues

Distance : 32km

Matos : Camel back 1,5l
lunette de soleil
bonnet
gant, téléphone portable
sifflet
change complet
couverture de survie
gobelet
tout le matos est obligatoire

Objectif : Terminer

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Du plantage à l'extase

2014, je décide de me mettre au trail, après quelques courses locales en normandie sur 20-30km, et étant un fanatique de Tignes – Val d’Isere je décide de m’inscrire au trail de val d’isère. Pour commencer ce sera l’ALTISPEED une course de 32km et 2500D+ D-.

Objectif bien entendu bien figurer, et passer sur l’ICETRAIL en cas de projet aboutit.

Plus dure sera la chute.

 

Lors de l’édition 2014, les conditions de course sont assez dures, il fait froid, il crachine à moitié (temps de normand) et tout cela en altitude à plus de 3000m fait qu’il peut vraiment faire très froid.

Je vais commettre toutes les erreurs possibles (parti trop vite, attaquer en montée, pas assez mangé et bu) pour abandonner au col de l’Iseran 23eme KM, totalement épuisé.

Particulièrement énervé, j’affirme que je ne referai jamais cette course.

Le soir même très vexé, je parlais de l’édition 2015.

 

Pour 2015, je mis toutes les chances de mon coté, beaucoup de sorties longues, abandon total de la course sur route, entrainement à 60% sur chemin, beaucoup d’entrainement en côte et achat de matériel :

-          des bâtons (indispensables)

-          des salomon xpro 3d goretex

On parle de chemin en altitude donc il y a beaucoup de cailloux, et il est nécessaire de protéger les pieds, le poids de la chaussure n’étant pas un ennemi vu que l’on ne courre pas beaucoup, sauf à la descente.

Le goretex c’est pour éviter qu’elles ne prennent l’eau sur les parties en neige.

 

Le fil de la course.

8h30 du matin départ de la course à Val d’Isere. 1850m.

Le matos est prêt (sac camelback – 1l d’eau des barres, battons dans le sac, change complet obligatoire etc…).

Le maitre mot du départ sera départ cool, on ne se presse pas.

De fait, je vais partir lentement et doubler toute la course ou presque.

Les premiers kilomètres sont roulants en légère montée vers la vallée du Manchet. Le peloton s’étire.

Nous voilà dans les lacets et les gens s’arrêtent pour sortir les bâtons. Connaissant le parcours, je passe en forçant sachant que cette montée ne dure que500 mètresle chemin repassant au quasi plat très rapidement.

Le chemin rentre dans le PNV (parc national de la Vanoise) plat au début, donc assez roulant il permet de courir tranquillement. Au passage du torrent c’est le moment de sortir les bâtons. Déjà 40 minutes de course, je réfléchis à quand manger ma première barre, et là BAAM je bute dans une pierre et m’explose par terre !

Tous les coureurs s’arrêtent pour me relever, merci à tous, je repars vexé, et double direct le gars que j’avais en ligne de mire !

Enseignement, pas trop réfléchir et rester concentré, ça m’apprendra !

 

Et ça attaque dans la montée vers le refuge.

Attention à ne pas aller trop vite, et jusqu’au col des fours ce sera le maitre mot, aller cool, ne pas faire vriller les mollets, et monter sans forcer !

Au final sans forcer je passe au col en 1h46 soit exactement le même temps qu’en 2014, mais là en forçant ! Nous voilà juste sous les3000 mètresd’altitude.

 

Le temps est magnifique, j’attaque la descente, et presque pas de neige, terminé la galère de 2014, ça roule, ça fonce et je suis au pont de neige en 2h15 à comparer avec 2h40 de 2014.

Ça marche dur, je suis en forme, cette descente de500 mètresde dénivelé s’est faite sans problème.

 

Ensuite remontée vers le col de l’Iseran et le restaurant la Cascade. 2km de bitume sur la route du col. Je monte bon train en discutant avec un Italien de Turin tout en nous alimentant.

Extra, on profite du soleil et des marmottes qui sont aussi de la partie.

 

Restaurant la cascade, 1er ravitaillement au KM15. 5 minutes pour remplir la poche à eau et c’est reparti. Je ne souhaite pas rester trop longtemps pour éviter de trop me refroidir, en effet le parcours part direct en montée et c’est très raide, donc rester chaud est un plus. 700m D+ d’un coup à avaler en haute altitude.

 

A partir de là on attaque la moraine glacière ! C’est très dur, mais le moral est bon, ça pousse dur, je monte vite sans m’exploser les mollets. Remontée jusqu’au sommet du télésiège ensuite traversée du glacier (un gros névé en fait) en légére descente puis passage au col Perse. De là l’on découvre les sources de l’Isère.

Remontée vers l’aiguille Perse, 300mD+ dans un décor sublime mais un terrain rocailleux, coupant, brisant c’est dur il faut bien pousser sur les bâtons. Le cheminement en crête est sublime, mais attention à ne pas tomber 500m plus bas coté italien.

Sommet de l’aiguille Perse 3330m, je fais checker mon dossard et profite de la vue à 360° sur le Mont Blanc, la Grande Casse, l’Albaron, le Grand Paradis et tout au fond en Suisse le Mont Rose, magique…..

Et je repars en attaquant bien la descente et double presque plus que de raison.

 

La descente se fait par le même chemin et sous le col nous avons droit à 2km de replat sur un chemin terreux assez tranquille. Le passage au col de l’Iseran est assez euphorique, je bois un coup vite fait et repart direct.

Ensuite c’est l’attaque vers le tunnel. Le dernier passage à 3000m !

La montée est ultra raide, tout en caillou, le chemin est à peine tracé, je double pas mal de coureur en difficulté. Il faut vraiment pousser et c’est assez fatiguant, cette dernière montée se fait au moral mais les cuisses en prennent un coup.

 

Passage du tunnel, moment assez étonnant de la course. L’on passe de la chaleur étouffante, au froid quasi hivernal, on y voit rien et juste un point de lumière, et d’un coup retour à la chaleur.

Et c’est la descente, et ça va quasi coincer direct. Impossible de lâcher dans la descente, j’ai le ventre qui fait des siennes, les cuisses bloquent du coup un peu.

 

Passage ensuite des bosses de Solaise qui sont un calvaire, 30-40 mètresde montée, puis autant de descente etc… J’y rendrai mon 4h et perdrait toute chance de finir en moins de 5h30.

Arrivée au lac de l’Ouillette et encore900 mètresde dénivelé négatif en 3km, c’est hyper raide, cela brule les pieds et les jambes, là j’ai perdu pas mal de temps.

Les 500 dernières mètres de courses sont roulant, j’en profite pour reprendre 1 ou 2 coureurs ayant retrouvé un peu de gnak.

 

Au final je termine en 5h42 (temps montre), très content d’avoir terminé cette épreuve, et prêt à repartir dessus en 2016 avec pour objectif de finir en 5h15.

 

Coté organisation :

C’est juste parfait. Un nombre incroyable de bénévole, des ravitos très bien tenus avec tout ce qu’il faut.

Le parcours est balisé pour éviter que des petits malins ne coupent les virages, ce qui dégrade la montagne. Il y a d’ailleurs des contrôles, et en cas de manquement l’on peut être exclu de la course. Des gardes du PNV étaient aussi présent pour surveiller le respect des règles de courses.

Attention, sur les ravito pas de gobelets pour éviter qu’il n’y ait trop de déchets et donc l’on doit avoir dans son sac un gobelet réutilisable.

Au départ, les contrôles sont strict, les contrôleurs ont vérifié que j’avais bien tout le matériel obligatoire.

 

Coté coureur.

Très bonne ambiance et entraide (cf ma chute) entre coureur.

Par contre, ne sortez pas les bâtons dés le départ svp, mettez les dans le sac les gars.

En effet, en peloton les bâtons ça pique dur ! Et je me suis pris quelques coup c’est un peu dommage.

 

Avis global :

Cette course ce n’est que du bonheur, en étant bien préparé comme je l’étais en 2015 c’est vraiment génial.

Par contre, assurément en cas de conditions difficiles ou de préparation insuffisante, cette course peut devenir une vraie galére, comme cela a été le cas pour moi en 2014, et là c’est l’abandon assuré parce que l’on ne peut pas finir cette course lorsqu’on est en galère.

 

Des paysages magnifiques, des couleurs, des montées dantesques, des descentes incroyables. En terrain de tout, de la terre, du caillou, de la neige, du glacier, on passe par toutes les émotions.

Sur les cols et les sommets on a des vues assez incroyables.

On passe à des endroits inédits (le tunnel).

En somme une course hors norme pendant laquelle je me suis amusé comme un petit fou.

Vivement l’été 2016.

 

Philippe/ centori

 

Ps : ce récit arrive un peu tard, mais j’ai eu envie de le faire, cette course étant menacée par la reprise en direct par le club des sports de val d’isère. Ceci étant je serai quand même au départ de la nouvelle course High Trail Vanoise cet été si elle se tient.

 

Statistiques finales :

Temps montre : 5h42

Temps réel : 5h43

Classement : 164eme / 413 à l’arrivée / 510 au départ !

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