Il faut bien l’avouer, je ne voulais pas vraiment y aller à cette SainteLyon, je le sais pourtant bien que ce n’est pas une course pour moi. A chaque fois c’est la boucherie ! Bon, l’année dernière sur la SaintExpress, ça avait été pas trop mal. Départ prudent, bonnes sensations, et puis bon, la SaintExpress, ce n’est finalement pas si long. Alors que la grande, mine de rien, ça commence à faire une sacrée balade !

 

Si j’y suis allé, c’est pour ces foutus points qui me permettront de m’inscrire à l’UTMB en 2016 !

Je n’avais pas envie mais j’étais finalement assez confiant : une sacrée perf en fin d’été, une bonne reprise de l’entrainement, un test VMA à 20 km/h 10 jours plus tôt, bref, de quoi pompeusement viser moins de 6h30… Tu parles !!!

Pour le départ, j’ai la chance d’avoir un dossard élite ce qui présente 2 avantages :

-          Pouvoir se placer peinard sur la ligne de départ et s’échauffer tranquillement devant

-          Mais surtout, avoir des chiottes à disposition sans avoir à faire la queue !!!

Je m’échauffe donc avec le gotha de la SainteLyon tout en restant quand même bien conscient que je ne suis pas forcément à ma place…

Bon, minuit, ça part…vite ! La vache, au bout de 2 minutes, j’aperçois déjà au loin (très loin) un petit groupe de 3-4 qui a pris le large. En ce qui me concerne, je m’étais dit, pas plus de 4’20 du kilomètre sur les 6 premières bornes. Verdict Strava :

3’54 – 4’09 – 4’22 – 4’23 – 4’09 – 4’19

Analyse : ce n’est pas beaucoup trop rapide mais quand même un peu !

J’arrive à Saint Christophe en 1h10 et à la 113éme place, pile poil dans le timing prévu… Avec le recul, ça aurait été bien que la ligne d’arrivée soit ici… Bon, « Sainte-Saint-christophe », ça sonne moins bien que « SainteLyon » ! Cette première partie était bien cool, j’ai pu pas mal discuter avec ChristopheA et aussi avec Julien, un ancien partenaire d’entrainement à Chambéry. Pour la suite, c’est surtout avec moi-même que je vais discuter. Et oui, car après Saint-Christophe j’ai pris la direction de la boucherie en passant par l’abattoir !

C’est peu avant la descente sur Sainte Catherine que ça a sérieusement commencé à partir en vrille. J’ai chopé un coup de froid sur les crêtes qui m’a tordu les tripes. Résultat : pause technique peu avant le ravito et passage du vert au rouge de tous les voyants.

-          Jambes de bois

-          Estomac qui me joue un concerto en chiasse majeur

-          Moral au fond de la couette

Il me reste 50 bornes… Ah ah, je me marre !

Nan, en fait, je ne me marre pas du tout. A quelques choses près, je passe donc 5h aux prises avec une tempête cérébrale force 5 et un corps de vieillard qui ne serait pas en forme. Horrible.

Une seul chose me fait tenir et me convainc de ne pas monter dans la bagnole à Soucieux (mon père et mon frère ont eu la formidable idée de se lever pour venir me voir agoniser) : ces 2 points qui m’attendent à l’arrivée ! A Soucieux je fais donc une pause prolongée en tentant de m’alimenter et de retrouver un peu de lueur dans mes yeux myxomatosés. Les verres de Pepsi que j’ingurgite me font peut être du bien à l’estomac mais ne risque pas de remonter mon taux de glycémie. J’apprendrai plus tard qu’il était sans sucre… Les buses, ils servent du coca sans sucre à des types qui boufferaient des gels au petit déjeuner !

Bref, je repars, pas bien ragaillardi, mais quand même assez conscient du fait que de toute façon, rien ne sert de tergiverser, il faut finir. Bon, il faut finir, certes, mais arriver avant l’heure du poulet du dimanche midi, ce serait quand même mieux. Car s’il me faut les 2 points pour m’inscrire à l’UTMB, il y un second paramètre qui m’intéresse.

Ma côte ITRA !

Pour les novices, ou pour ceux qui n’en ont rien à cirer de ces considérations mathématiques, l’ITRA est un organisme qui évalue chaque performance des coureurs par le biais d’une cotation et tire une cotation générale par une sorte de moyenne pondérée (j’avoue que le calcul de cette côte générale est très très obscur voire carrément opaque !). Bref, il se trouve que ma cotation générale est actuellement à 757 et qu’en l’état actuel des choses, cette cotation m’évite de passer par le tirage au sort pour l’UTMB (tirage au sort qui ne m’offrirait qu’une très faible chance d’être sélectionné). Or, je sens que vous comprenez ce qu’il est en train de se passer…Au fur et à mesure que je suis en train de me trainer le cul le long de ce chemin de croix en direction de Lyon, ma côte baisse inexorablement… Et jusqu’à combien peut-elle baisser pour que je puisse zapper le tirage au sort de l’UTMB me direz-vous ?

Jusqu’à 750 ! (7 points de marge, c’est peu, une pause caca qui s’éternise et bim ! Envolés les 7 points)

Alors voilà, j’ai passé la ligne en 7h25, rincé, énervé, mais quand même assez fier du combat que je venais de mener. Ce n’est clairement pas une course pour moi, je ne suis pas vraiment un coureur, je dirais que je suis plutôt spécialisé dans l’endurance en milieu à forts dénivelés.

Ma cote ITRA pour la SainteLyon devrait arriver bientôt… Elle devrait tourner autour des 600. Reste à savoir dans quelle proportion elle va impacter ma cote générale… M’enfin bon, si je ne fais pas l’UTMB, ce qui est bien c’est que Thevenard pourra gagner une 3éme fois (ne pas prendre au premier degré) et que je pourrais aller à l’échappée belle tenir le col du Moretan en tant que bénévole !