L'auteur : Christo
La course : Marathon de Metz
Date : 11/10/2015
Lieu : Metz (Moselle)
Affichage : 1210 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Terminer
Partager : Tweet
Nous y voilà, le grand jour. Enfin grand jour …
Ce marathon est MON premier marathon. C'est le même sentiment que le jour de MA première course. Ce sentiment est difficile à retranscrire.
Je suis parti à 6h45 sans faire de bruit. J'apprendrai l'après-midi que finalement compagne et fille auront été réveillées lors de l'ouverture de la porte du garage.
Arrivée au parking de Metz à 7h35.
Dehors il fait frais. De nombreux coureurs restent dans le parking ou le hall de la galerie marchande pour profiter de la chaleur.
Excellente idée ce partenariat avec l'entreprise qui gère le parking. Nous sommes à moins de 5 mn des sas de départ.
Après un échauffement de 10mn je rejoins le départ.
Je me remémore mon objectif et la stratégie de course :
=> D'abord finir. Si possible en moins de 4h, le temps espéré et même plus ambitieux car j'imagine pouvoir le faire en moins de 3h52 (un rêve un peu fou qu'en j'y repense maintenant, quoique !!)
=> A chaque ravito tous les 5 km, ralentir et prendre 1 sucre + 10cl d'eau, s'alimenter en marchant calmement et repartir. Entre chaque ravito 2 gorgées de boisson énergétique de mon bidon. Après le 25 km, plus de sucre. Je prendrais un gel et je boirai mon bidon que j'aurai complété en eau.
A 9h00 le départ est donné. Comme prévu je monte doucement dans les tours je me donne 2 km pour arrivé à l'allure envisagée au alentours des 11km/h. Mon cardio de vélo n'est pas pratique mais cela devrait le faire.
Les 10 premiers km se déroulent bien le passage en ville est stimulant il y a du public pour nous encourager. Mais GROSSE critique à faire contre l'organisation. Pendant toute cette partie dans la ville de Metz nous sommes encadrés par des motards qui empestent et dont le bruit est agressif.
Premier 10 km : je suis dans la fourchette envisagé entre 56'30et 57'30. Je gère bien la course et je me sens bien.
Nous quittons le centre de la ville de Metz. J'ai rattrapé petit à petit le drapeau des 4h00 et les coureurs qui le suivent comme son ombre. Je le double avant le ravito des 15km. Après 1h30 de course je me colle à un binôme "Compressport". Ils sont réguliers et courent avec une allure qui doit les emmener sur 1 finish en 3h55. Je les suis. J'apprendrai qu'ils sont plutôt adepte du trail. Celui de gauche parle tout le temps à son camarade. Il est rivé à sa montre. Cela aide à garder le bon rythme et à ne pas s'enflammer. Ils ralentissent pour garder l'allure quand c'est nécessaire.
Nous passons le semi en 1h58'30''. Je suis toujours aussi bien. J'ai juste froids par moment et passe le temps à ôter et remettre mon bonnet.
Après le 25ème km les jambes commencent à me tirailler. Mes 2 compères, d'après ce que j'ai compris, sont dans le même état que moi. Celui de droite qui doit pouvoir boucler ce marathon en moins de 3h50 doute d'y arriver car son genou droit commence à le titiller.
Arrive le 30ème kilomètre. Je décroche de mes 2 poissons pilotes. Je ne peux plus les suivre. J'ai trop mal aux cuisses. Elles me tiraillent, MAIS j'irai au bout quoi qu'il arrive et sans marcher. Je ne peux pas marcher. Mon objectif principal est de finir ET sans marcher. Je ne MARCHERAI PAS.
Je ralentis le rythme. Mon compteur vélo annonce une vitesse comprise entre 8 km/h et 9km/h. Je tiens bon.
Je viens de franchir le 32ème km. Le drapeau des 4h00 viens de me doubler mais impossible de m'accrocher. Je me sens bien pourtant. Je n'ai pas faim. Je ne crois pas être fatigué. J'ai juste MAL aux cuisses. Pourtant j'ai suivit le plan de préparation à la lettre.
Est-ce que je manque de foncier ?
Je cogite. Cela m'occupe. Je repasse le plan Cottereau dans ma tête. C'est vrai que ces sorties longues n'étaient pas très longues. Mais c'était le plan.
Au 36ème km je rattrape le parleur du binôme "Compressport". Il marche. Je l'encourage "allez en route suis-moi". Il m'accompagne 500mètres puis préférera se remettre à la marche. Il est crevé. Son compère l'a lâché vers le km 32 j'espère qu'il aura réussit sa course.
Jusqu'au km 42 je tiens bon. Je sers les dents. Depuis 6 km je fais des simulations pour terminer en moins de 4h12. J'ai relancé dés que je le pouvais. Enfin relancé c'est un bien grands mot J .
Je vais tenir. Je vais le faire. J'arrive sur l'esplanade d'arrivée. Ma déception de ne pas être sous les 4h (finalement un peu moins de 4h10) est balayée par une joie immense d'être arrivée au bout.
Je peux le dire : je l'ai fait. Je suis euphorique et me laisse porter par l'ambiance.
Je ne peux conclure sans remercier d'une part ce fameux binôme "compressport" que j'ai accompagné pendant plus d'une heure et d'autre part les bénévoles si dévouées car sans eux le marathon ne pourrait exister.
Christo qui a toujours un mal de cuisse difficilement supportable quand il descend les escaliers ….
7 commentaires
Commentaire de Juanma posté le 13-10-2015 à 11:23:59
Joli récit Christo et bravo pour ce premier marathon! Je suis intéressé par ton plan marathon car c'est mon objectif 2016 avec un temps espéré similaire au tien et je ne suis pas sûr d'avoir le temps de faire des sl de 3h même si 2h paraît effectivement un peu juste. Tu faisais combien de sorties par semaine? Peut-être aussi faut-il voir du côté de l'hydratation? Il y a un très bon fil pour ça sur le forum. Bonne récup' en tout cas!
Commentaire de Christo posté le 13-10-2015 à 17:07:21
Merci Juanma.
Le plan retenu a été celui dans le livre de Serge Cottereau pour 3+1 sorties par semaine avec un temps visé entre 3h30 et 4h30. Je visais en dessous de 4h00 tps semi*2*10%. J'avais couru un semi en juin en 1h46. Temps réitéré début septembre. Hormis la semaine début septembre, celle qui a suivi le semi j'ai effectué les 4 sorties pendant les 9 semaines du plan.
Côté hydratation j'ai également respecté les doses prescrites par cottereau. de plus je suis quelqu'un qui boit à chaque sortie car j'ai toujours la bouche sèche et donc je bois souvent.
Commentaire de Pieromarseille posté le 13-10-2015 à 21:06:42
Bravo Christo ! Un premier marathon réussi reste toujours un souvenir inoubliable.
mais pourquoi ne pas t'être autorisé à marcher un peu ? Sur mes deux derniers marathons (3h20 et 3h), je me suis arrêté pour boire un verre d'eau à chaque ravito, soit tous les 2,5km. Methode Cyrano on appelle ça (mais ca vient de Cottereau), et je suis persuadé qu'au final on va plus vite que si on ne s' arrêtait pas. Et ca permet aux cuisses de se reposer régulièrement. ..
Remets-toi bien et bon courage pour le prochain. ..
Commentaire de Christo posté le 14-10-2015 à 07:44:04
Merci.
Quand on s'arrête, après il faut pouvoir repartir :)
Effectivement Cottereau, si mes souvenirs sont bons, conseille à tous marathonien dont le record est notamment au dessus de 3h (je mets notamment car c'est même en dessous mais je n'ai pas le livre sous la main) de s'arrêter aux ravitos pour s'alimenter calmement puis repartir. Il a surement raison mais moi je n'y arrive pas, l'excitation ou que sais-je mais je préfère boire mon bidon en ayant ralentis que de boire une bouteille ou un verre marchant (sentiment d'avaler de travers).
Commentaire de arnauddetroyes posté le 13-10-2015 à 22:02:19
marathonien quand même!Le premier reste à jamais gravé mais c est pas obligatoirement le meilleur pour la question "performance de soi-même".
Commentaire de scrouss posté le 19-10-2015 à 22:50:13
Bravo - un premier marathon c'est toujours un souvenir inoubliable ! Avec l'envie de recommencer.
Quant aux autres commentaires, je les trouve très intéressants : je ne me suis jamais arrêté de courir en marathon mais je vais essayer de marcher la prochaine fois pour battre mon record.
Commentaire de Christo posté le 20-10-2015 à 08:53:42
Merci.
Je confirme l'envie de recommencer est là ; il me reste à trouver le futur heureux élu :)
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.