L'auteur : Crem
La course : Grand Duc de Chartreuse
Date : 28/6/2015
Lieu : Les échelles (Savoie)
Affichage : 1516 vues
Distance : 60km
Matos : Beaucoup d'eau, mais pas assez quand même...
Objectif : Terminer
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Voici un trail que j'attendais avec impatience. Depuis le temps que je voulais le faire.
Après un samedi passé sur la route sous une chaleur accablante, j'arrive en soirée aux Echelles pour retirer mon dossard et écouter le briefing.
Canicule annoncée, pas un nuage à l'horizon, ni le moindre orage. Mais les organisateurs obligent la couverture de survie et la veste coupe-vent... Étonnant, vu les coups de chaud qui vont tomber, ils devraient rendre la glacière obligatoire plutôt.
Enfin, après une nuit chaude avec un sommeil difficile dans la kangoo, je me présente au départ fin prêt.
Le départ est donné, 5 heure du matin, la température est idéale, un peu plus de 20°, il ne faudrait pas que ça change...
Pour débuter, le parcours passe dans une grotte pendant un petit kilomètre. Magnifique, je n'avais encore jamais vu ça. Nous sommes à la file indienne sur un petit chemin de 20cm de large sous la roche...
A notre sortie de la grotte, je jour commence doucement à se lever.
La première difficulté sera un véritable plaisir, il fait beau, frais.
Ça monte sec, et je double pas mal. La montée, c'est mon point fort. Une fille tient mon rythme et nous commençons à discuter. C'est son premier trail de cette distance. Dingue, elle a de la caisse ! Et en effet, elle est guide de haute montagne !
Arrivés au sommet, le rythme est bien tenu, et un premier calcul ferait une course en 14h, top. Mais je devine que la journée va imposer un tout autre rythme...
Le terrain est bien technique. Quelques petits chemins et beaucoup de hors piste dans les racines, les feuilles et autres obstacles en tout genre. Un beau trail en somme !
Enfin, nous redescendons à vive allure.
Au ravitaillement dans la vallée, une belle surprise m'attend. C'est le gars Ronan qui est là à m'encourager. Il a fait le déplacement pour venir nous voir, moi et quelques uns de ses collègues qui font aussi la course. Merci Ronan, c'est toujours sympa d'avoir des supporters.
Au menu, bon ravitaillement car une grosse difficulté arrive : une grosse montée de plus de 1.000 mètres de dénivelé, un ravitaillement en haut et puis 12km pour redescendre.
C'est magnifique, mais avec l'heure qui avance, la chaleur commence à arriver.
Il fait chaud, très chaud. J'ai une grosse réserve d'eau, mais elle se vide à grande vitesse. Le rythme chute pour tout le monde. Il faut faire des pauses souvent pour souffler et faire retomber un peu la chaleur. Je ruisselle de partout et mon nez ressemble à une petite rivière...
Je fais mes petits calculs pour revoir mon objectif. Ce ne sera plus 14h, mais 15h, je reste optimiste, il fait chaud, mais ça avance quand même en buvant beaucoup et en mangeant, jusque là tout va bien.
Mais arrivé au sommet, l'organisation nous avait prévu une très mauvaise surprise qui allait tout changer ! Tout le monde était lessivé par cette énorme montée, et attendait avec impatience le gros ravitaillement pour refaire le plein. Mais une fois devant le ravitaillement, le message était "Désolé, y'a plus rien, pas d'eau, faut aller au prochain ravitaillement dans 12kms" !!! Hallucinant. C'est la première fois que je vois ça dans un trail. Sous une pleine canicule, alors qu'ils auraient dû rajouter des points d'eau, ils n'en ont pas prévu assez, et ferme tout simplement un très important ravitaillement.
Beaucoup sont en colère, d'autres s'allongent par terre et abandonnent, terrassés par la soif. Moi, je compte combien il me reste et repars au ralenti pour tenir jusqu'au prochain ravito.
Ils nous ont tué la course ! Assassins.
Dans la descente, je retrouve Ronan qui m'amène une petite d'eau, merci Ronan, t'es mon sauveur !
Redescendu dans la vallée, j'ai encore perdu 1h, je calcule 16h et les barrières horaires se rapprochent dangereusement.
Je fais l'entretien des pieds en changeant les chaussettes. Le bonheur de mettre des chaussettes sèches !
A ce moment là, je suis un peu sec à cause du mauvais coup qu'ils viennent de nous faire. J'hésite à en rester là, mais l'arrêt au ravito permet de refaire le plein, et je vais repartir pour voir si je peux rattraper mon retard.
Et là, malheureusement, pas de surprise, il fait abominablement chaud, et je n'ai pas récupéré du manque d'eau. Sur le plat et les descentes, ça va bien, mais les montées font bien mal aux jambes.
Arrivé au 60ème kilomètre, une bénévole est là pour nous indiquer une grosse côte à venir. Je m'arrête et parle avec elle, nous faisons les calculs et concluons malheureusement qu'il sera impossible de tenir la dernière barrière horaire.
C'est fini, il faut se faire une raison, je redescends dans la vallée plutôt que de continuer et de me faire arrêter là-haut. Quelques centaines de mètres, je retrouve la voiture balais qui était juste un peu derrière moi et fermait la course. En effet, je n'aurais pas été bien loin...
Du coups, je retrouve Pierrot un peu plus tard à l'arrivée. Il m'attendait après la barrière horaire. Je lui ai même refusé une bonne bière tellement j'étais "chaud", je serai tombé direct. On se remet ça vite, Pierrot !
Au final, ce trail est magnifique et très technique, mais l'organisation n'est vraiment pas à la hauteur. Ne pas prévoir assez au ravitaillement en pleine canicule est tout bonnement assassin. Nous étions plusieurs à être arrêtés par la barrière horaire et à avoir souffert du manque d'eau. Pas étonnant qu'ils aient un si fort taux d'abandon...
"Si j'aurais sû, j'aurais pas venu" et je reviendrai pas surtout...
1 commentaire
Commentaire de richard192 posté le 07-07-2015 à 22:56:55
Le GD c'est aussi des mauvaises surprises, qui rendent plus fortes les joies de le finir.
Parfois c'est la canicule comme cette année et parfois c'est le déluge comme l'an dernier.
Tu as raison, ce n'est pas normal qu'un ravitaillement ne soit pas approvisionné. C'est aussi le risque en les plaçant sur des sommets parfois difficilement accessibles en voiture.
Néanmoins, je te recommande d'y revenir en anticipant ce genre de risque.
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