Récit de la course : Emmona Ultra Trail - 123 km 2015, par Cedric09

L'auteur : Cedric09

La course : Emmona Ultra Trail - 123 km

Date : 13/6/2015

Lieu : Sant Joan de les abbadesses (Espagne)

Affichage : 1475 vues

Distance : 123km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Emmona ultra trail 2015 : Orages à volonté

Emmona Ultra Trail 2015

123kms 9200D+

 


 

Après 2014, nous voilà donc à nouveau au départ  de cette course mais cette fois nous ne serons que 2, David et moi.  Christian ne pouvant pas être là cette année mais nous penserons à lui durant toute la course. Il y aura aussi Marko et Carole des amis de David qui seront eux sur le 67kms.

Je passe sur l’avant course, retrait des dossards etc etc … Une chose quand même qui est top, c’est le tattoo profil sur l’avant bras.

Samedi 13 juin 6h00 : Le Départ

 

Le temps est doux je pars donc en TShirt manchettes. Au bout de 2kms, j’enlève déjà les manchettes  et les premiers singles apparaissent. La  brume a cloué la chaleur dans la vallée il fait lourd et humide. Je me dis que çà sent bien l’orage ce temps. Après 30min de course nous sommes déjà trempés par la sueur !!

Après 55min nous arrivons au premier ravito liquide avec 12min d’avance par rapport à 2014.

Ici commence l’ascension du Puig Estela(2013m). Il était déjà pas facile l’année dernière mais alors cette année c’est tout droit dans la pente au milieu des barres rocheuses. L’avantage c’est que l’on avale les 800D+ pour tout juste 3kms en moins de 1h !!

 

Puig Estela : Droit dans la pente 

En arrivant sur les crêtes on découvre une mer de nuage magnifique. Quel plaisirs de voir çà.

 

On  ne s’attarde pas au sommet et on bascule de suite dans la descente dont la première partie est toujours aussi dure et casse gueule. 2 chutes pour David, 1 pour moi.

On enchaine vite sur la deuxième partie en direction de Pardines lieu du premier ravito solide au km 16. On croisera dans la descente Jérôme un autre français présent sur cet ultra.

Samedi 13 juin 8h45 (2h45 de course 16,7kms 1400D+ / 920D-) :

Pose de 10min maxi au ravito où je mange 2 sandwichs jambon/fromage (+1que je pends dans le sac pour plus loin) et quelques gâteaux secs. On refait aussi le plein de flotte, j’en profite au passage pour mettre de la poudre magique sur toutes mes affaires. Je confirme, le sucre ça colle avec l’humidité L

En ressortant du ravito, on voit le premier du 67kms passer. Pour info, il est parti 1h après nous…

 

Au dessus de Pardines après le 1er pointage

Nous décidons de lever un peu le pied car le chemin est encore long. La première partie après le ravito est un peu monotone sur un large chemin qui fait quelques lacets mais nous arrivons vite dans les bois parsemés de clairières où l’on retrouve un peu de fraicheur. Nous voyons aussi quelques isards qui passent au milieu des coureurs de devant. David me dit c’est bizarre qu’ils soient si bas, ils doivent sentir le mauvais temps arriver…

Nous continuons sur notre rythme jusqu’au ravito liquide du col de Tres Pics (27,3kms 2768 D+ / 1134D-) après avoir franchi le Pic de Balandrau (2585m). Ascension du Balandrau qui s’est faite bien entendu droit dans la pente !!! 

 

Col des Tres Pics

On ne s’attarde pas ici, on mange 2 bricoles et on enfile les vestes car le brouillard et le vent font leur apparition. Encore une montée bien raide pour arriver Pic de Borregues (2675m) puis on suit plus ou moins la ligne de crête pendant un long moment. Le brouillard est épais et on ne voit pas plus loin que la balise suivante. Heureusement qu’elles sont très rapprochées sinon on serait encore là haut.

On arrive ensuite au col de la Marrana après avoir franchi une zone d’éboulis bien sympathique…. On enchaine ensuite la descente sur les pistes vers Vallter.

Samedi 13 juin 13h18 ( 7h18 de course 38,4kms 3335D+ / 1954D-)

Dernier gros ravito avant la base de vie à Planoles au 78kms alors nous décidons de faire une grosse pause. Nous refaisons le plein d’eau et nous mangeons des pates en salade franchement pas bonnes mais de toute façon faut bien manger. Je mange aussi du pain, du jambon des gâteaux apéros salés, bref je me cale bien l’estomac.  Jérôme arrive 10min après nous et veut repartir 5min après. Nous lui conseillons de prendre le temps de bien s’alimenter car la prochaine section est la plus solide de la course. Il restera 5min  de plus et repartira devant.

Après 30min de pause nous repartons après le contrôle du matériel obligatoire. On nous annonce que l’on pourrait avoir un peu de pluie sur les crêtes mais pas d’orage et qu’il fait beau au Puigmal.

On prend donc le chemin mais on se pose quand même des questions sur la météo. On essaie de voir si Marko et Carole ne sont pas dans la descente vers Vallter mais on ne les voit pas. Au col de la Geganta il commence à grêler légèrement et on retrouve le brouillard et le vent. On entend aussi un coup de tonnerre qui semble plutôt lointain.

 

Col de Geganta et au fond le Bastiment (Geant)

Jusqu’au Bastiments où l’on rejoint Jérôme (2881m) le temps reste plutôt calme mais la suite va être terrible… Dès l’attaque de la descente du Bastiments la grêle comme à tomber plus fort et les rafales de vent se font plus costauds. La suite du parcours en crête jusqu’au pic de l’enfer se fera dans un orage de grêle intense. Putain ce n’est pas l’endroit pour prendre un orage ici.

 

Descente du Bastiment en direction du Freser

C’est un déluge de grêle qui s’abat sur nous et la température a chuté et se situe maintenant autour des 3°C !!! On se retrouve derrière 4 espagnols qui n’avancent pas dans la partie technique et gazeuse avant l’enfer ce qui a le don de nous énerver un petit quand même. La grêle est toujours aussi forte et çà pique bien au visage. Malgré la météo le moral est toujours bon et je me dis que cela risque d’en affecter certains et qu’en restant fort dans nos têtes, on devrait remonter au classement dans la 2eme moitié de la course. Heureusement que je venais juste pour finir la course…

 

Passage délicat vers l’enfer

 

Geant au fond et chemin parcouru sous le déluge

Nous arrivons finalement au Pic de l’Infern et par miracle le soleil refait son apparition ici. On espère que Marko et Carole soient arrêtés à Vallter et surtout qu’ils soient à l’abri et non sous l’orage comme nous. La descente se fera finalement sur terrain sec et sous le soleil. Incroyable le contraste entre un côté et l’autre de la crête.

Descente après le pic de l’enfer

De là nous suivons la ligne de crête en passant par le col de Noucreus et différents sommets avant de descendre sur Nuria. Au pointage de Noucreus(10:36:47 de course, 4385D+ /2386D- )on nous annonce que la partie passant par le Puigmal est fermée,  ce qui ne nous étonne pas car tout les sommets alentours sont bien bouchés.

Samedi 13 juin 17h47 ( 11h47 de course 53,8kms 4462mD+ / 3265mD-)

 

Sanctuaire de Nuria

Ravito express moins de 10min juste le temps de boire un verre d’eau et manger du pain et du jambon. D’après les dernières infos, seule la partie Puigmal est annulée mais la course continue après la base de vie. Nous décidons donc de continuer à gérer notre rythme sans s’enflammer et prenons donc la direction de Fontalba sans passer par le Puigmal. Jérôme n’est pas encore arrivé, et nous espérons pour lui que les passages techniques se sont bien passés. Pas de news non plus de Carole et Marko…

Jusqu’à Fontalba nous avançons à un bon rythme et nous sommes de nouveau en T Shirt car il fait a nouveau chaud.

Samedi 13 juin 19h15 (13h15 de course 58,6kms 4916mD+ / 3520mD-)

 

Au fond FontAlba et son ravito

3min d’arrêt à FontAlba où il y a des sandwiches au nutella à manger. Quel plaisirs après 13h de course J  Le ciel ne m’inspire pas confiance, je remets donc ma veste et finalement David fera pareil. 10min après le ravito, la pluie refait son apparition. Et avec la pluie les éclairs et le tonnerre dans tout les sens au dessus de nous. Cà part dans tout les sens et nous courons comme des lapins pour essayer de rejoindre la font de l’home mort (Quel drôle de nom dans avec ces conditions) et la forêt en face le plus vite possible. On prend un véritable déluge de pluie et de grêle et on se demande encore une fois comment on a pu nous laisser repartir du ravito dans ces conditions. Bref on rejoint finalement la forêt et la dernière petite montée avant la bascule dans la descente vers la base de vie de Planoles.  Il pleut toujours et l’orage gronde toujours mais un peu plus loin maintenant. Nous faisons un point avec David. La pluie ne nous dérange pas, on a tout le matos pour affronter la nuit dans de bonnes conditions d’autant plus que l’on va retrouver nos sacs base de vie au fond de la vallée. Le problème ce sont les orages et comme nous devons remonter au dessus de 2000m, on s’interroge tout de même sur la suite. A 2000m en pleine nuit sous de gros orage comme le dernier, nous estimons que le risque est trop grand. A la base de vie, on prendra notre temps mais la décision est pratiquement prise de rendre notre dossard si les conditions persistent.

Samedi 13 juin 21h14 (15h14 de course 67,6kms 5000mD+ / 4600mD-)

Après une descente bien glissante sous la pluie. (Au passage j’égalise à deux chutes partout) nous arrivons au village où 2 secouristes nous annoncent que la course est neutralisée. Finalement nous n’aurons pas à prendre la décision nous même. On se félicite mutuellement avec David et nous sommes contents de notre course même si elle s’arrête beaucoup plus tôt que prévu.  J’avoue que cela me faisait mal de la prendre d’arrêter, car nous étions encore en bonne forme et je pense que l’on avait encore les ressources nécessaires pour bien finir la course. Mais la sécurité est quand même plus importante qu’un classement sur une course.

Dans la base de vie c’est un peu le ko et tout le monde cherche à avoir des infos. Nous arrivons tout de même à récupérer nos sacs base de vie afin de se changer. Plutôt de manger sur place les superbes steacks (viande locale) griller sur place et qui embaume toute la seule, on nous conseille d’aller prendre les bus de rapatriement et nous mangerons sur le site d’arriver. Après 20min d’attente des bus dans une ambulance et 45min de route nous voilà à l’arriver et là, il n’y a rien… Tout a été annulé à cause des orages qui sont aussi tombés ici. Nous réveillerons Marko qui viendra nous chercher pour rentrer au camping pour une nuit bien méritée.

Le lendemain nous allons récupérer nos T Shirt de demi finischer et assistons et débriefing du directeur de course qui fondra en larme et sera fortement applaudi par tout les coureurs.

 

 

Voilà pour ces 15h de course partagés avec mon pote de course David, c’était super. Encore une fois nous nous sommes très bien entendus et avons été en permanence à l’écoute de l’autre pour toujours avancer dans le même sens. Alors encore merci David pour cette course commune.

Merci aussi à Marko et Carole pour se très bon we passé en leur compagnie.

Pour l’anecdote, nous finissons 71e et 72e. En analysant les temps de passage, mise à part les 20 premiers, nous avons perdu du temps jusqu’au Km38 puis avons pratiquement fait jeu égal avec toutes les équipes devant nous. Avec notre gestion de course, je pense vraiment que nous aurions croqué de l’Espagnol sur la dernière partie de course et nous aurions pu faire un beau rapproché au classement.

 

 

3 commentaires

Commentaire de ant09 posté le 18-06-2015 à 07:34:46

un brave chantier, j'ai pris un orages de grele aussi lundi sur font romeu en allant courir 1h, j'imagine le truc a 2800m en pleine course. La récup' sera plus courte que prévue .

Commentaire de Berty09 posté le 18-06-2015 à 22:44:17

Belle aventure même si elle s'arrête en chemin. Bravo à tous les 2.

Commentaire de peky posté le 18-06-2015 à 22:44:50

Bravo!
Chaud comme temps. Cela n'a pas du être très cool là haut avec les orages.
sage décision que l'arrêt en tout cas.

c'est une course qui m'interresse depuis 2 ans.
Pourquoi pas l'an prochain.

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