Récit de la course : Marathon de Sénart 2015, par marathon-Yann

L'auteur : marathon-Yann

La course : Marathon de Sénart

Date : 1/5/2015

Lieu : Sénart (Essonne)

Affichage : 2016 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Ca c'est Sénart !

Dire que j’avais peur de la chaleur en m’inscrivant à ce marathon ! Celui-ci devait être mon premier rendez-vous sérieux de l’année, mais des dossards récupérés pour les 50 km de l’Ecotrail et le marathon de Paris m’ont amené à l’aborder comme la troisième haie dans une course d’obstacles – celle que l’on découvre presque au dernier moment, déjà entamé, et que l'on veut simplement passer sans trébucher. Quant à la météo, ce premier jour de mai est froid et humide.  J’ai d’autant plus le temps de m’intéresser aux conditions atmosphériques qu’il me faut, avant la course, aller garer ma voiture à l’arrivée, prendre un bus pour rejoindre le départ, retirer mon dossard, confier mes affaires aux bénévoles… En regardant par la fenêtre détrempée du bus, je réponds au SMS d’une amie qui me demande quel temps il fait : « Pluie et Flotte ». Heureusement, le temps va s’éclaircir par la suite.

Les conditions météo humides, l’incertitude sur mon état de forme, font que je décide de partir avec le meneur d’allure « 3h30 » et espérant rester avec lui jusqu’au bout, au moins le plus longtemps possible. Voilà pour la stratégie de course, un peu sommaire mais facile à retenir ! En attendant le départ, je me sens spectateur, du départ du 10 km d’abord (c’est beau, une course à pied, j’en avais rarement regardée !), puis de notre propre départ (là, c’est plus surprenant, je ne me sens ni excité ni stressé).

Dès la sortie de Tigery, nous nous retrouvons sur un plateau balayé par le vent et la pluie. Nous nous resserrons immédiatement en différents pelotons, suivant nos objectifs, pour nous protéger mutuellement du vent, en regardant d’un air un peu anxieux le drapeau de notre meneur d’allure tourner comme une girouette. Après 400m de course, je regarde déjà ma montre GPS : encore 100 fois cette distance ! Je ne fais pas le fier.

je me suis caché sur cet image, sauras-tu me retrouver ?

Le début de course n’est pas facile. Très rapidement, les plaisanteries d’usage cessent et notre groupe se fait silencieux. Nous n’entendons plus que le bruit de plus en plus hypnotique de nos pas. Je crois que je recherche, en courant, cet instant où l’on ne pense plus qu’à avancer. J’expérimente, pour la première fois peut-être, un étrange instant où je ne pense même plus à avancer : je ne pense absolument à rien, je ne ressens absolument rien, j’avance.

Mais cet état ne peut pas durer, bien sûr. Plus la course avance, plus je me sens éveillé. Le parcours nous fait traverser de nombreux villages, le vent cesse, la pluie s’espace.  Les encouragements des rares spectateurs nous réchauffent. Je commence à discuter avec mes compagnons de groupe. Les km défilent, très régulièrement. A mi-course, il commence à y avoir des Powerade sur les ravitaillements, ce qui me ravi. Alors que j’étais distancé à chaque ravitaillement, comme à mon habitude, je me retrouve de plus en plus à l’avant de notre groupe, qui commence à fondre. Au km 31, notre meneur d’allure nous encourage : « plus que 10 km les gars ! ». Au km 32, il nous encourage encore : « plus que 10 km les gars ! ». « Tu nous l’as déjà faite, celle-là ! ». Km 35, je dois me freiner pour rester avec ce groupe, ne voyant pas l’intérêt de m’exposer pour gagner 3 min. Par l’avant, par l’arrière, notre peloton diminue, tellement qu’au km 40 nous ne sommes plus que 2 ! J’attends encore 1 km et la descente finale vers le stade Alain Mimoun pour prendre un peu de marge sur mon métronome de  meneur d’allure et assurer en 3h29m43 un temps qui me ravi.

 

 Puisque je vous dis que je suis ravi !

 

Un des nombreux avantages des « petits » marathons est qu’il est possible de s’y faire masser à l’arrivée, sans trop d’attente. Idéal pour la récupération.  Il est également possible d’y prendre une douche, curieuse ambiance de vestiaire où je retrouve les mêmes conversations qu’après un simple match de foot « Oh, non, la douche est glacée » « Tu as du shampoing ?» « Tu fais quoi, cette après-midi ?». Je repars tranquillement, alourdi de ma médaille, de ma bouteille de jus de pomme et de mon brin de muguet, cadeaux très appréciés.

Moins de trois semaines après le marathon de Paris, les souvenirs des flons flons parisiens sont encore trop frais pour que je ne me prête pas au jeu des comparaisons. Si l’on enlève quelques  40 000 coureurs, des centaines de milliers de spectateurs, des dizaines d’orchestres,  les monuments célèbres et les avenues glorieuses, il ne reste que l’essentiel : les 42,195 km de bitume à affronter, un parcours varié et agréable, le sourire des bénévoles, le plaisir de courir.

Je reviendrai à Sénart.

3 commentaires

Commentaire de Tamiou posté le 22-05-2015 à 14:15:47

bien joué Yan.
Je l'ai fait 2 fois, pas si simple et l'avantage des petits marathons peut devenir un inconvénient quand tu es seul sur les grandes lignes droites et que tu dois maintenir l'allure. La, tu ne le doit qu'à toi.

Commentaire de scrouss posté le 24-05-2015 à 22:11:39

Bravo - c'est un joli temps pour un sale temps. J'ai fait mon premier marathon l'an dernier à Sénart et j'ai adoré cette course : l'absence de grande foule est plutôt un avantage en ce qui me concerne. Mon emploi du temps ne m'a pas permis de revenir cette année et vu le temps je n'ai pas regretté. L'an prochain certainement pour y battre mon record.

Commentaire de marathon-Yann posté le 26-05-2015 à 10:05:55

Merci de vos retours, cela fait très plaisir. Effectivement, l'absence de grande foule peut présenter des avantages ou des inconvénients, en fonction de ses objectifs, de sa façon de courir,de ce que l'on recherche dans les courses. C'est ce qui est beau avec ce sport,on peut y trouver son plaisir dans des conditions très différentes.

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