L'auteur : Renard Luxo
La course : La Bouillonnante - 104 km
Date : 25/4/2015
Lieu : Bouillon(B) (Belgique)
Affichage : 2427 vues
Distance : 104km
Objectif : Faire un temps
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La Bouillonnante, ça commence toujours comme ça … Une veille de Saint-Nicolas aux petites heures calé devant son PC, carte bancaire à portée de main, guettant fébrilement l’ouverture des inscriptions qui, comme d’habitude, s’arracheront en quelques heures.
Mais cette année il y a du nouveau ! 10ème anniversaire oblige, les organisateurs ont ajouté au menu une Ultra-Bouillonnante de 104 Km. Vu la notoriété de sa désormais « petite sœur » (le 56 Km), et le fait qu’il s’agit d’une édition potentiellement unique et exclusive (250 places, portées ensuite à 300 suite aux supplications des centaines de déçus), il va falloir se montrer tenace et déterminé. Les nombreux plantages du site en surchauffe de requêtes n'arrangeront rien à l'affaire ... Mais ouf, mon ami Yves (qui vise ici son premier véritable ultra) et moi obtenons le précieux sésame. Ce sera le gros objectif du printemps, celui autour duquel toute la prépa sera axée, espérant le faire coïncider avec un premier pic de forme.
Quelque mois se sont écoulés et nous voilà donc au pied de l’esplanade du Château. Le stress est là, j’essaie de rassurer Yves. Toutes les conditions préalables sont pourtant réunies pour aller au bout, mais l’ultra n'est pas une science exacte, loin s'en faut ... Il est temps de quitter le chapiteau pour gagner le château. La nuit, un quatuor de djembés lumineux qui s’en donnent à cœur joie, un décor moyenâgeux, des traileurs bariolés : une association un peu surréaliste vu de l’extérieur … Mais pour nous traileurs, vous voyez, c’est parfaitement normal.
Dans ma tête, j’avais partagé la course en 5 actes, correspondant aux 4 ravitos et au finish. Je conserverai le même découpage pour le récit.
ACTE I : 0 à 27 (30) Km – Stress sans paillettes
PAN !!! Minuit, çà y est, c’est parti ! Positionnés dans le dernier quart de peloton, nous avons choisi de partir très prudemment. J’ai promis à Yves que je le « porterais » jusqu’au 2ème ravito à la mi-course avec un objectif de 8h. L’idée est d’avoir une heure d’avance sur la BH pour lui permettre de gérer la 2ème partie de course, véritablement diabolique avec une succession de montées et de descentes raides sans pitié. La météo prédit un mauvais temps mais par bonheur il fait sec et très doux pour ces premiers kms. On se détend progressivement sur le chemin roulant qui longe la Semois, à peine contrarié par le premier (et unique) petit bouchon qui précède la première côte.
Le début de course n’est guère difficile, nous nous hissons sans peine jusqu’à Corbion. Quel contraste avec l’an dernier, il régnait une super ambiance dans le village sous un ciel bleu. Ici, c’est la nuit noire, et à 1h du mat on en voudra pas aux locaux d’être restés dans leur lit ! Tout à coup, on entend un drôle de bruit derrière nous. C’est là qu’une fille chaussée d'une sorte de clapettes nous dépasse à vive allure. Elle a un look, disons, un peu "particulier", et elle chante à tue-tête, gagnée par une sorte de « transe ». Nous la repasserons peu après, et on ne la reverra plus avant la fin …
Le problème en queue de peloton sur cette Bouillonnante, ce ne sont pas les montées mais les descentes. J’adore en effet dérouler en souplesse, se laisser porter par le poids du corps. Mais impossible pour l’instant, les tronçons un peu techniques se font par à-coups, certains coureurs bloquant quasi net devant de pseudo-obstacles. Çà me crispe, et surtout çà m’éneeeeeerve !!! Sur la crête qui précède Frahan, je craque et déborde 2 traileurs qui bouchonnent tout le monde depuis 10’. Sans véritablement accélérer, je rejoins un autre groupe, puis un autre ... Je me retourne, Yves n’a pas suivi. Je lève un peu le pied et nous nous retrouvons heureusement 20’ plus tard. Je me jure de ne plus répéter cette erreur. A quoi bon s’exciter d’ailleurs ? Il reste 90 Km et largement le temps de placer quelques mines au bon moment …
Nous rentrons dans la course et commençons à prendre du plaisir. Mais la météo ne mentait pas hélas, une première grosse averse nous oblige à revêtir en urgence les vestes imperméables. Les chemins bien secs font progressivement place à la boue, sans parler des passages schisteux rendus particulièrement glissants, choses qui vont sérieusement durcir l’épreuve. Mais ce n’est pas le principal souci du moment. Nous nous sommes donnés 4h max jusqu’au premier ravito (sur base du plan 8h du ravito 2 si vous suivez), mais celui-ci n’arrive pas. On accélère le rythme et portant l’objectif n’est pas respecté (4h09 au pointage). Pour cause ! Le ravito annoncé au 27e se situe en fait au 30e km. Cela nous contrarie, Yves qui n’est déjà pas trop à l’aise digère aussi moyennement cette mauvaise surprise. A cela s’ajoute le fait que le raviton'est guère achalandé au regard des difficultés à venir, va falloir composer avec ...
ACTE II : 27 à 52 Km – 8h sinon rien
Passés ces petites contrariétés, nous avons la chance de tomber par hasard sur Eric, un autre collègue, à la sortie du ravito. Petit échange convivial, de courte durée car un gros mur se présente immédiatement. Au sommet, on se met à rêver à un « plan à 3 », mais contre toute attente Eric a des fourmis dans les jambes et nous laisse donc rapidement à nos causeries. Nous sommes dans la première séquence difficile de cette Bouillonnante, une montagne russe exigeante avec pas moins de 5 difficultés à gros pourcentages (tant en D+ qu'en D-). En dépit de la pluie, on ne risque pas d’avoir froid !
Yves a beaucoup progressé en côte, un peu moins dans les descentes techniques. A sa décharge, l’humidité ambiante dépose sans cesse de la buée sur ses lunettes, il n’y voit quasi rien. En outre, la plupart de ces descentes sont des singles tortueux remplis de racines vicieuses et de rochers détrempés. Je manque aussi de dévisser à plusieurs reprises. J’essaie de jouer le poisson-pilote en éclairant certains passages critiques, sans guère plus de succès que d’éblouir malencontreusement la troupe de ma frontale …
Nous sommes assez contents d’atteindre Membre sans bobos, si ce n’est que nous ne parvenons pas à nous alimenter, l’estomac sans doute un peu détraqué par la nuit et le petit coup de frais lié à la pluie. L’aube pointe à l’horizon, ce qui nous redonne des couleurs. On pénètre dans le grand massif forestier frontalier entre la Belgique et la France, le tempo est bon et nous autorise à croire dans le scénario imaginé.
Toutefois, comme pour le ravito 1, la route vers la « base de vie » promise paraît bien longue. Nous croisons un gars de l’orga qui nous crie « 4 km jusqu’au ravito ». Ils nous paraîtront bien longs ces 4 kms. Comme pour le premier, le positionnement du second ravito n’est pas exact et nos bidons sont à nouveaux vides. Nous pestons un peu sur l’orga, il était quand même temps de toucher au but. 7h59 !!! Incroyable, on est parfaitement dans les temps et on retrouve le moral. Le chalet qui nous accueille est surchauffé et nous comprenons rapidement que nous ne devons pas nous y attarder car ce sera dur de repartir. La pile de dossards à l’entrée et la mine déconfite de certains traileurs assis sur les bancs préjuge d’ailleurs d’une sérieuse hécatombe … (une trentaine au final sur ce ravito).
Plein des bidons, soupe et léger ravitaillement (toujours assez peu de choix, nous qui croyions à un bon petit-déjeuner ), de toute façon l’appétit n’est toujours pas là même si çà commence à aller mieux. On décolle rapidement, un peu trop d’ailleurs car Yves a oublié ses bâtons dans la salle … Heureusement qu’on était pas encore trop loin ...
ACTE III : 52 à 75 Km – Du plaisir et de l’émotion
Nous avions identifié la section d’une dizaine de Km assez roulante qui suit le ravito et à l’issue de laquelle nos chemins se sépareraient sans doute. Pour l’heure, nous en profitons pleinement. Yves est déchaîné et nous nous laissons entraîner par un autre binôme qui mène bon train sur ces longues portions majoritairement "roulantes" (tout est relatif) ou descendantes. Cela restera comme un des moments forts de cette Bouillonnante. Les kms s'enchaînent rapidement quand, soudain, Yves a un déclenchement de crampe (sans conséquence finalement car il n’aura plus à en souffrir par la suite), ce qui sonne comme un avertissement. Si nous restons ensemble, il risque de le payer et de foirer le dernier tiers de course. C’est con à dire, mais j’avais une petite larmichette en prenant congé à ce moment. On se connaissait déjà bien, mais ces 10h très intenses en émotions valent des années de complicité. C’est une des magies du trail, se pousser loin, ce qui nous rapproche et nous permet de nous ouvrir un peu plus aux autres.
Trêve d’émotion, j’ai décidé de placer une « mine » pour tromper la solitude. Je vole au-dessus des chablis, et en avant pour une grosse partie de pac-man. Faute de nouvelle bille à manger, on se raisonne un peu : « tu te mets à courir en côte et il te reste près de 40 bornes à faire, non mais allo quoi ?!? ». Bref, il va falloir songer à gérer. Le problème, c’est l’alimentation, quasi rien avalé en 70 Km, çà va se payer tôt ou tard … Outre les cuisses déjà passablement entamées, la descente sur Mouzaive présage déjà de la funeste section qui s’annonce …
ACTE IV : 75 à 91 Km – La chute …
Pas de solide sur ce ravito, on le savait certes, mais cette option de l’organisation me laisse toujours perplexe. L’auto-suffisance, je ne suis pas contre, mais pourquoi l’imposer à des traileurs fatigués sur 40 Km ? Soit, j’arrête de râler, on fait le plein des bidons, et baf, directement un gros mur, pour changer … J’y limite encore la casse et commence à me faire doubler par les premiers du 56 Km qui sont partis à 8h30. Pratiquement tous me prodiguent un mot d’encouragement (« courage », « respect », « bravo », « jusqu’au bout »), et une fois encore j’ai les larmes aux yeux. La fatigue, la lassitude, et de longues sections de solitude absolue m’ont rendu émotif.
Les côtes et descentes raides se succèdent, j’ai l’impression d’avoir mal partout. L’ampleur de la défaillance apparaît au grand jour quand je me révèle incapable de relancer, pas seulement sur les faux-plats, mais carrément sur le plat ! Je marche donc et songe au sort funeste que me réserve la dernière section. Je la connais suffisamment pour savoir que je vais en baver méchamment. L’objectif 16h est d’ores et déjà hors d’atteinte, c’est stupide mais çà me démoralise. Etre finisher sur une telle course devrait suffire à mon bonheur, et pourtant ...
Dans la descente technique sur Frahan, j’en ai carrément marre. Mais ils font quoi là tous ces arbres sur le sentier ??? Chaque fois que je les enjambe, j’ai des déclenchements de crampes. Pour peu, je dévalerais bien bas dans le talus, ce serait le pompon ! Les traileurs beaucoup plus frais du 56 déboulent cette fois en nombre, ce qui m’oblige en outre à me « garer » régulièrement pour ne pas les retarder. Peu avant la fin de la descente, je suis rejoint par Quentin, un jeune traileur qui fait aussi le 104. Cette apparition d’un compagnon de galère (j’en ai croisé 2 seulement sur cette section !) me redonne un peu de moral et de fighting spirit. "Ce petit gars a enduré les mêmes difficultés, arrête de faire ta chochotte et suis-le non d’un chien !" On sympathise un peu mais dans le dernier faux-plat, je dois le laisser filer car je ne suis plus capable de courir. Le dernier « vrai » ravito se profile. Il va être temps de se poser un peu pour faire le point, rassembler les dernières forces, y compris mentales, pour aller au bout.
ACTE V : 91 Km => Finish – La résurrection s’appelle endomorphines
Assis sur le banc sous l’œil bienveillant des bénévoles (ils ont été géniaux tout au long du parcours), j’envisage minimum 3h30 pour rallier l’arrivée, ce qui me mettra largement au-delà de 17h. La seule bonne nouvelle dans cette histoire, c’est que j’ai retrouvé l’appétit. Je m’alimente assez copieusement de morceaux de bananes et de fromage. Mais c’est pas tout çà, il va falloir monter le « Mur », passage mythique de cette Bouillonnante éclipsant à tort les multiples autres difficultés qui n'ont rien à lui envier.
Je le connais bien ce fameux mur, et c’est clair que je vais le monter moins vite que les deux années précédentes. Mais contre toute attente, il ne me fait pas trop mal. Je sens même comme un petit retour de jus, qui va se confirmer à partir du fameux passage des échelles, second mythe de la course. Un traileur du 56 Km m’entraîne dans son sillage en me prodiguant moult encouragements. Sans doute est-ce l’effet des victuailles ingurgitées précédemment ou du terrain que je connais parfaitement, mais je retrouve une bonne partie de mes sensations. Même les coureurs du 56 km éprouvent du mal à me rattraper désormais et je rallie le ravito liquide de Botassart avec un état d’esprit enfin positif.
Çà va envoyer sec sur les 7 derniers Km. Enfin, quand je dis « sec », c’est AVANT les passages à gué de la Semois !!! Lors de la première traversée, l’eau glacée (on est en avril quand même) m’arrive au torse et je dois porter le sac au-dessus de la tête pour ne pas noyer mon téléphone. Je manque de peu la baignade intégrale en butant sur quelques grosses pierres, il ne manquerait plus que çà ! Quentin m’a rejoint, ce bain froid a figé nos articulations et il nous faudra quelques centaines de mètres de marche pour pouvoir relancer.
Après avoir franchi le tombeau du Géant et la 2ème traversée de Semois, çà sent bon l’écurie. J’attaque la dernière grosse difficulté avec une rage incroyable, en aucun cas contre les autres mais contre la frustration ressentie les 20 km précédents. Sur la crête, aucun problème pour relancer, y compris en côte. Le belvédère est vite atteint, et plongée illico vers Bouillon. Les cuisses sont mortes mais comme j’ai "débranché le cerveau", je lâche tout ce qui me reste dans la dernière descente. L’escalier, le vieux pont de pierre, le château. Dernière montée et c’est quasi au sprint que j’entre dans le chapiteau. 25’ de plus que « l’objectif », mais c’est presque miraculeux après le coup de barre de la section précédente. On est jamais blasé de finir un ultra, nous en connaissons tous le prix. Et cette Bouillonnante 104, c’est une sorte d’UTMB belge.
Après la douche (à cette heure-là, elle était encore ouverte …), je regagne l’esplanade pour accueillir les collègues. Eric vient d’arriver, assez frais. Moi qui croyait qu’il était devant nous (en fait, il s’est arrêté 30’ sur le ravito 2, où nous nous sommes croisés sans nous apercevoir). Yves terminera un peu plus tard, en 17h53, un résultat impressionnant, lui qui ambitionnait tout au plus de survivre aux BH ! On va ainsi se remémorer le scénario de la course toute la soirée, et quelque chose me dit que ce n’est pas fini ...
Impossible de boucler le récit sans vanter la beauté des paysages traversés, la technicité de ce trail exigeant, le dévouement des bénévoles, la qualité générale de l’organisation excepté quelques petits "couacs" sur lesquels je ne reviendrai pas. Aucun doute, on reviendra l’année prochaine sur un format plus « humain ».
6 commentaires
Commentaire de Galaté57 posté le 26-04-2015 à 22:03:17
Bravo à toi, je réalise que j'ai manqué un gros morceau et bien fait de m'arrêter.
Pour le ravito que liquide de MOUZAIVE, après discussion avec un bénévole (il y en a qui sont extraordinaires !!) il m'a expliqué que le nombre de ravito est imposé dans le règlement UTMB et avec un ravito que liquide si l'orga veut ses points...
Commentaire de Renard Luxo posté le 26-04-2015 à 22:46:36
Merci Galaté, tu as eu l'intelligence de ne pas te mettre en danger inutilement, un jour n'est pas l'autre, et j'espère qu'on ne devra pas attendre 10 ans pour retenter notre chance sur la 104 ! Je ne souhaite pas polémiquer sur les ravitos, mais sur l'UTMB on compte 1 ravito tous les 10 Km (certes, c'est de la montagne, mais on va moins vite aussi). Ici, c'était 1 ravito tous les 20 Km, sachant qu'un ravito liquide sur l'UTMB est plus fourni qu'un ravito solide sur cette course.
Commentaire de ddfutmb posté le 27-04-2015 à 11:21:20
Bravo mon cher ami ! Pour avoir participé au 56kms, je connais quelques unes des difficultés que tu as pu rencontrer. Vous pouvez tous être fiers d'avoir bouclé cet ultra qui est très difficile. Encore bravo et bonne continuation. on se croise à la Montagn'hard !
Commentaire de YvesC posté le 27-04-2015 à 17:09:47
Très beau résumé !
Apres ce premier 100 kms, j'ai beaucoup de mal à réaliser tant il s'est passé de choses pendant ces quasi 18 heures d'effort; ayant accompagné l'auteur du post pendant 65kms (voire plus), le ressenti est le même jusqu'au début de crampe évoqué (finalement salutaire car il m'a obligé à adopter un rythme plus raisonnable et n'a pas eu de conséquence grave). A partir du dernier ravito solide , il a par contre fallu le gérer au moral, les jambes ne permettant que peu de relance.
Experience très positive donc, place maintenant à la récupération 😄
Commentaire de Thija_59 posté le 27-04-2015 à 18:12:20
Merci à toi pour ce CR. Je confirme beaucoup d'émotion lors de cet ultra.
bonne récup,
Au plaisir
Thija
Commentaire de Renard Luxo posté le 27-04-2015 à 19:12:01
Halala, du beau monde sur ce post ! Débrief demain au bureau Yves, l'ultra on le vit une fois avant, une fois pendant, et une fois après. J'espère que je n'ai pas écrit trop de c*** ...
Puis, Môôôssieur DDF-UTMB svp, lequel se paye un programme 2015 à faire pâlir François D'Haene et KJ ! Pas sûr qu'on se verra à la montagn'hard cette fois vu que je ne fais que le 60 (reste l'option parking ... lol). Je te souhaite une fabuleuse Diagonale, c'est la seconde course qui me fait rêver après le Tor.
Merci Thija, ce fut une belle course, et elle prend d'autant plus de valeur qu'on est pas sûr de pouvoir la refaire un jour.
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