Récit de la course : Trail du Ventoux - 40 km 2015, par Vik

L'auteur : Vik

La course : Trail du Ventoux - 40 km

Date : 15/3/2015

Lieu : Bedoin (Vaucluse)

Affichage : 3163 vues

Distance : 39km

Objectif : Se dépenser

6 commentaires

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ça sentait bon le thymg et le romaring

Intro

Viendez vous assoir en rond mes kikous, je vais vous conter une histoire.

C'est l'histoireu d'un traileu au mont Ventoux.
Ah, ça sentait bong la provence, le thymg et le romaring...

Même si le soleil jouait à cache cache avec la grisaille.


L'avant course

Inscrit de longue sur ce trail (forcément, de toute façon les inscriptions
furent closes au bout de deux semaines), je n'en avais pas oublié la date, mais
n'avais pas organisé pour autant.
Pas de préparation spécifique, 4 jours sans sport (sauf le jorky du jeudi
midi avec les collègues, mais ça compte pas) avant pour faire du jus après le
dernier week end choc (à base de rando/dodow en habert avec sac de 20kg), ça
fera 15jours sans course à pieds avant de m'élancer sur mon premier maratrail (j'ai
déja fait les 44km de la saintexpress, mais c'est pas la même technicité et le
même dénivellé...) et 25km comme distance max depuis le début de l'année.
J'y vais confiant, mais pour la prochaine fois, je travaillerais un peu plus la
distance (z'aller voir pourquoi).

J'ai cuisiné un gateau de l'effort de recette de ma conception et ai préparé
également une boisson à base de mon fruit antioxydant habituel, le citron.

Un TER me rapproche du Ventoux jusqu'en gare d'Orange, d'où je poursuis la route
jusqu'à Carpentras sur mon fidèle destrier, un lapierre des années 80, afin de
rejoindre mon hôte François.
Je préfère être fin prêt (pour une fois !) pour le départ du lendemain, et j'ai
une aprèm pour me balader, alors j'emmêne Tornado faire un tour à Bédoin, afin
d'y récupérer mon dossard. Il fait pas mal gris, mais une éclaircie me rassure
un peu par rapport aux mises en garde alarmistes de l'orga du trail.

Sur le retour, vla t'y pas que je me prends une saucée monstrueuse. J'étais
parti en simple tshirt manches longues et avais oublié mes gants. La température
ayant baissé fortement, la pluie et le vent l'aggravant, je me retrouve à
marcher à côté du vélo, impossible de tenir le cintre, et surtout, les freins,
de manière convenable.

"Diantre !" m'écriais je, "ça va chier dans le paté demain !" :D


Le lendemain, François a la gentillesse de m'emmener, ainsi que Tornado et mon
fourbi, jusqu'à Bédoin. Je l'en remercie et crois bien que j'en aurais morflé à
6h du mat. ça ne grimpe pas des masses, mais il ne faisait pas chaud, et arriver
tout prêt pour la course, c'est tout de même bien pratique.

Serge nous annonce que 30 à 40cm de neige sont tombés sur la partie haute du
parcours de substitution dans la nuit. Il recommande de faire "le bon choix",
soit de bifurquer sur le 26km si on ne se sent pas sur le grand parcours.
J'ai un moment de doute sur mon accoutrement mais aucun sur la distance. Je ne
suis pas venu tricotter, mais les rappels sur les conditions difficiles, voir
90% des coureurs en tenues longues + coupe vent au départ, me font me demander
si je déconne pas un peu. Short, Tshirt sans manches compressif.

Je suis encore une fois placé bien loin dans le cortège du départ. Je ne suis pas là
pour le podium de toute façon, mais je sais qu'il y a de la single track assez
tôt. Tant pis, ça m'évitera de me cramer dans les 10 premiers km.

La course

Ca y est le départ est donné ! oui ? non ? si, au bout de longues minutes je
passe la ligne. On est nombreux !

Dans ma portion du peloton, ça ne part trop vite, moins que ce que j'imaginais.
Je remonte autant que possible sans forcer mais c'est effectivement très vite de
la single track, après un passage dans de l'ocre et... de la glaise...
Mes dynafit féline de 290g deviennent d'un coup des sabots de 1kg!

S'ensuit une single track "vraiment single", escarpée, avec une belle vue sur le
ventoux.
Bien entendu, il y a quelques cons qui veulent absolument doubler, alors que ça
bouchonne complet. Y a pas la place de doubler et ça va pas faire avancer le
schmilblick, mais c'est comme ça, y'en a qui vont se battre pour la 250eme place
au lieu de profiter du paysage.

Vers le km9, je commence à avoir les abducteurs qui tirent la tronche,
doucement. Ca c'est le manque de distance, et surtout le manque de CAP ces
dernieres semaines... Aie aie aie.

Je prends mon mal en patience et discute quelques minutes avec Thierry de la
Guadeloupe qui n'a pas vu la neige depuis des années et qui emmène Patrick sur son
premier trail. Je les distance un moment puis me fait ratrapper par Thierry, que
je retrouverais aux ravitos mais qui me devancera toujours de quelques minutes.

Je ne m'attarde pas au premier ravito, car j'ai encore suffisament de boisson et de
gateau, mais je prends un peu de saucisson, pour le sel ou pour le plaisir.
Le choix entre les deux parcours arrive vite après le ravito, et sans aucune
hésitation je me lance sur le "46km".

Nous entamons alors une grimpette dans la neige. Sur une single track bien
tassée, bien glissante. J'évite deux ou trois glissades, avec parfois
l'impression d'avoir chaussé des peaux de bananes. Mais où est passé le grip
fantastique de mes félines ? A la trappe sur ce terrain (de toute façon à par
des pointes...). C'est vraiment très beau, entre les sapins couverts de neige.

Et il ne fait pas froid, c'est tout à fait supportable en tshirt sans manches.
Nous atteignons le point culminant du parcours assez vite finalement - il faut
dire que ce n'est qu'à 1500m d'altitude - et amorçons la descente sur un chemin
plus large, à la neige moins tassée et moins gelée, dans laquelle je lâche les
chevaux et me fait bien plaisir !

Plaisir qui n'est que de courte durée car nous réamorçons de la montée assez
tôt, sur un terrain maintenant déneigé. Et c'est parti pour une succession de
mini, que dis je, de micro bobosses, éreintantes.
Changer de rythme tous les 15-50m, je n'en ai pas l'habitude, et c'est vraiment
très dur. Et impensable de courir en montée, les sensations hors abducteurs
sont bonnes mais les muscles comme la tête calculent bien qu'il reste encore
plus de 20 bornes.

Parlons en, du 20km. A ce stade, on bascule sur du faux plat et il faut
relancer. Et j'y arrive pas, les abducteurs sont "détruits". Je m'assoie et
étire 30s, puis repars et redouble rapidement les quelques personnes qui m'ont
demandé si ça allait en me passant devant.

Il faut que je regarde comment je peux travailler ça, car sans être
bien douloureu ça m'a tout de même pas mal gêné.

Deuxième ravito, je refais le plein de ma gourdasse qui contient encore ma
potion au citron sur 1/3 avec du coca, et retourne trotiner une main emplie de
saucifflard. Pour le sel ? Pour le plaisir :-)

Puis mes souvenirs sont un peu flous. J'ai eu un petit moment de chaud vraiment
pas violent mais pendant lequel je subissais un peu les bosses, et ai insisté
sur le gateau et le mix citron/coca pour reprendre un peu de patate, tout en
suivant un coureur au tshirt vert fluo qui avait un pas qui me convenait, qui de
surcroit était fort sympatique et avec qui j'ai échangé quelques mots sur les
longs km que j'ai fait en sa compagnie. Je l'ai choisi en tant que pacer, en
quelque sorte, jusqu'au retour à une pente plus prononcée et plus longue, dans
laquelle je l'ai largué à jamais. Merci à toi le pacer malgré toi !

En effet, tel un cabri sous ectasy, je me mis à dévaler la pente à bonne
vitesse, d'abord sur un chemin bien large, histoire de dégourdir mes petites
gambettes de blondinette, puis sur du chemin technique, bien raidasse et
callouiteu, sur lequel j'ai pris mon pied "grave", comme on dit à l'oral,
"gros".


Merci aux nombreuses personnes qui se sont mises de côté en m'entendant arriver à
toute berzingue de mon pas léger et élégant et qui m'ont donc permis de
m'éclater sévèrement entre 12 et 15km/h sans accroche :-) !

En bas, je finis mes dernieres sucreries pour terminer ce que je pense être les
derniers 9km, très roulants mais je commence à avoir envie d'en terminer.
Surtout savoir qu'il n'y aura plus de grosses montées descentes, ça calme le
mental. Finalement, ce sera plus court que celà et l'arrivée est très proche, et
pour cause, il manquera 5km à ma montre par rapport à la distance annoncée de
44km.

Une fois que ça sent bien la fin, que les bénévoles nous disent que ça se
termine pour de vrai, le rythme et la vitesse redeviennent plus réguliers et je
sens que je deviens pacer à mon tour pour un coureur.

Dernier raidar à 500m de l'arrivée, je m'exclame "ah les salauds" et c'est parti
pour les derniers efforts sous les encouragements d'un peu plus de public !

Je sens mon pacé qui accélère sur les dernieres dizaines de mêtres de l'arrivée.
Il accélère vraiment "ce couillon" :D
Bon je vais pas me faire doubler comme ça sur la ligne !
"Tu veux jouer ? On va jouer !"
Je lance malgré moi le sprint pour la 290eme place (youhouuuuuu!) et le dépose copieusement. On aura fait le spectacle 15s, c'est déja ça ;-)

Les chiffres: 39km/2000D+ à ma montre contre 44km/2400D+ annoncés, 5h35,
290eme/599 finishers

Les mots: La déception de ne pas passer au sommet est balayée par le parcours
vraiment excellent dans la garigue, le mélange trail blanc / provence qui snif
gut, la super descente, les coureurs sympatoches avec qui j'ai échangé quelques
mots, bref, ce fut de très bon moments !

Merci aux organisateurs et bénévoles !


Le retour

Et oui, les bonnes choses ont une fin, et il faut rentrer Tornado au paddock. 40
bornes sous la pluie glaciale qui se décide à pointer le bout de son nez en ce
début d'après midi.

Désolé aux usagers du TER Orange - Lyon qui m'ont vu me changer pour enfiler un
collant à moitié humide et m'enrouler les pieds crasseux dans une serviette, en
ne sentant probablement pas la rose :-)

L'après course

Après la saintexpress, j'avais eu des crampes d'estomac pendant des heures après
la course, et j'avais fini vraiment "démonté". Il faut dire que j'accumulais
les fatigues et microblessures et que j'ai courru 30km avec grosses douleurs
dûes à une tête du pérroné déplacée. Je n'avais pas non plus le même
entrainement, que j'ai fortement forci cette année.

Mais sur le ventoux, sans m'en rendre compte, j'en ai finallement gardé pas mal sous la
semelle. Pas de grosse fatigue, de crampes d'estomac ou autres problèmes
digestifs, pas de douleurs musculaires ou ligamentaires le lendemain.
Seulement une impression d'avoir "vidé le réservoir" et de légères sensations de
courbatures très légère en descente d'escalier.

Je me dis donc que je suis sur la bonne voie pour les prochaines étapes et que
mon orientation nutrition maison est, sinon efficace, au moins compatible.
(Je partagerais peut être à l'occaz ces recettes si ça intéresse du monde).

Voili voilou, chers kikous,
Il faut terminer l'histoire pour ce soir, ce sera donc:

"Seb et Tornado vécurent bien d'autres aventures, qui vous seront contées si
vous êtes sages, dans de prochains épisodes"

FIN.

6 commentaires

Commentaire de Marielle13 posté le 16-03-2015 à 20:38:41

belle course et beau récit :-) bonne récup

Commentaire de Leseb posté le 16-03-2015 à 20:57:45

Chapeau pour ton retour sur Tornado! J'aurai eu du mal à enchainer sur le vélo après la course! Et bien d'accord avec toi pour la descente plaisir de la fin, juste excellente.

Commentaire de anyah posté le 16-03-2015 à 21:16:40

Super récit, sympa, vivant et drôle. Merci !

Commentaire de Arclusaz posté le 17-03-2015 à 00:31:54

J'espère que tu as donné de l'avoine à Tornado, ton fidèle destrier.

Et j'ai hâte de lire les prochains épisodes....

Commentaire de Vik posté le 31-03-2015 à 00:10:29

Mon fidèle Tornado, comme son compère moi même, préfère égayer ses avants, après, voir pendant sorties avec du houblon, du malt, du raison ou des herbes vertes délicament choisies.

J'ai publié un nouveau récit, d'une aventure cette fois ci sans sa compagnie. Il ne m'en tient pas rigueur, certains passages lui auraient étés pénibles.

Commentaire de chirov posté le 20-03-2015 à 07:36:46

Merci pour ton récit, bonne recup ;)

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