L'auteur : lapuce92
La course : Aymon Trail
Date : 28/2/2015
Lieu : Bogny Sur Meuse (Ardennes)
Affichage : 1534 vues
Distance : 32km
Objectif : Se dépenser
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Tout à commencé comme souvent par une discussion sur Facebook. Dorothée/Juliet08 lance innocemment "tiens, ça vous dirait pas de venir courir chez moi, il y a un trail à Bogny sur Meuse, un 30 bornes, rien du tout quoi. En plus c'est la première édition, ça va être génial, tout ça tout ça". Bogny sur Meuse je n'ai aucune idée d'où ça peut être (enfin si, dans les Ardennes, pas loin de Charleville Mézières, mais à part ça...), mais comme Dorothée, Eric son mari, Babou, Nono, Christelle sa compagne seront de la partie, et que Séverine se propose de me covoiturer depuis Paris, vous imaginez bien que je ne résiste pas très longtemps aux sirènes tentatrices! Je suis faible que voulez vous, et de toutes façons la perspective d'un weekend de fous entre amis ne se refuse pas! La course est placée à J-3 semaines des 80kms de l'écotrail, je l'envisage donc comme une ultime sortie longue, à faire sans trop taper dans l'organisme, et sans me blesser bien sur.
Vendredi je retrouve Séverine gare de Lyon. Nous prenons la voiture de ses parents, direction Charleville Mézières. Le trajet passe très vite en papotant. C'est qu'on en a des choses à se raconter! Une petite halte culturelle pour dire bonjour à Woinic le sanglier, symbole de la région, et on est déjà arrivées. Un peu de repos à l'hôtel, une petite visite dans Charleville et on passe la soirée tranquillement à l'hôtel.
Samedi matin, direction Bogny sur Meuse! Bonne nouvelle, le GPS connait, c'est déjà ça! Séverine me dit que ça n'a pas l'air très vallonné dans le coin, elle se demande où ils vont aller chercher les 1500m de dénivelé annoncés (mais qu'elle est drôle cette Séverine!! Ca aura le mérite de bien me faire marrer quelques heures plus tard quand je galérerai dans les montées de cordes et les descentes toboggan!) En arrivant on retrouve tout de suite toute la troupe. Les plaisanteries fusent, les retrouvailles sont joyeuses : l'ambiance monte d'un cran! A 8h30, entre un remix de Johnny et "les démons de minuit" hurlés par la sono, on tente d'entendre le briefing (on comprend juste qu'il y a une barrière horaire au 20ème kilomètre, au bout de 4 heures. A cet instant ça nous semble laaaaarge! Huhuhu, on en reparlera!!). Viens ensuite l'heure du départ fictif : un petit échauffement en trottinant pour rejoindre la vraie ligne de départ. Je suis agréablement surprise : il ne fait pas chaud, mais comme le vent ne souffle pas c'est tout à fait supportable. Par contre on est loin des belles éclaircies annoncées : il y a beaucoup de brouillard encore. Une petite grimpette et on aperçoit l'arche de départ. Babou a à peine le temps de nous faire une démonstration de gainage que le départ réel cette fois est donné.
Les deux premiers kilomètres se font à allure escargot, dans les bouchons en permanence. Le peloton peine à s'étirer. Je prends mon mal en patience, plaisante avec mes voisins (une maman qui menace sa fille de la déshériter si elle ne l'attend pas) et trottine dès que je peux. D'emblée je sens que la journée va être bonne : l'envie est là, les sensations sont excellentes. Sur les premiers kilomètres (après les bouchons) je suis souvent seule, mais le balisage est impeccable : impossible de se perdre. Le parcours me plait beaucoup. Il est très technique, costaud alternant montées plus ou moins longues et plus ou moins raides (sur certaines des cordes ont été installées pour nous aider), et descentes parfois vertigineuses (la technique tout schuss sur les fesses est testée et approuvée). Il est surtout très boueux (l'avantage c'est qu'une fois les pieds mouillés il n'y a plus qu'à foncer dans le tas, mouillée pour mouillée...), et très glissant. Tout du long j'essaye de rester la plus concentrée possible, avec l'obsession de ne pas revivre ma blessure de la Saintélyon, surtout pas avec l'écotrail dans le viseur! Le soleil finit par montrer le bout de son nez. Je joue à "je te rattrape, tu me rattrapes" avec une autre coureuse, et on se dit qu'on a vraiment beaucoup de chance d'être là toutes les deux, et qu'il faut en profiter à fond. A mi chemin d'une grande descente je rejoins Nono et Christelle, Nono manque de finir dans le ruisseau tout en bas. Une coureuse locale lui demande ce qu'il pense de la terre ardennaise : "elle est souple!" Mouahaha!! Je fais quelques kilomètres avec eux, le temps pour Nono de me passer devant à un passage de corde, sous prétexte que si il tombe je pourrai le rattraper (compte là dessus mon grand!) puis je continue à mon petit rythme. Nono tente bien de me retenir d'un "Mia, tu restes là tu ne me doubles pas, c'est un ordre!" mais je ne l'écoute pas! Comme d'habitude je ne m'arrête pas au ravitaillement : j'ai encore de l'eau et tout ce qu'il faut sur moi. La barrière horaire se rapproche et je me dis que ça va être vraiment juste pour la passer. Les bouchons du départ m'ont bien retardée et je n'avais pas mesuré la difficulté du parcours. Finalement je la passe ricrac, en poussant un grand OUF de soulagement! Sur les 10 derniers kilomètres je reprends pas mal de coureurs, je suis surprise par le nombre de personnes qui ont des crampes : il ne fait pourtant pas très chaud... . Jusqu'au bout le terrain sera aussi ardu. Enfin on retrouve le bitume pour les derniers 1500m en gros. Quel soulagement de retrouver un sol "solide" sous les pieds! Un coureur me double "bravo, on va y arriver!" En retour je lui lâche un gros "Putain de nom de dieu de bordel de merde, on sera allés la chercher celle là!!!" qui le surprend un peu! Moi, ça me soulage!! Je franchis la ligne avec le sourire banane, super émue de l'accueil que me réservent les copains. Quelle ovation, merci les amis, ça fait chaud au coeur! Autres grands moments pour les podiums de Babou (2ème V2 s'il vous plait!!) et celui inattendu mais top de Séverine, qui récolte "la coupe de celle qui a fait le plus de kilomètres pour participer".
Après avoir fait, refait et rerefait la course, c'est déjà l'heure de se séparer. Une bonne douche, un peu de repos à l'hôtel et je retrouve Dorothée, Eric et leur grande tribu pour une soirée bien sympathique autour d'une non moins sympathique pizza. Merci pour ce bon moment!
Petit bilan de ma course : 5h59 (pour donner une idée de la difficulté, je mets normalement une bonne heure de moins pour le même ratio distance/dénivelé, sur l'infernal trail des Vosges ou le trail des brosses par exemple). Aucunes douleurs musculaires ni pendant, ni après la course, pas de courbatures. Pas de coup de moins bien, de coup de mou pendant la course. Pas de soucis au niveau digestif non plus, tout est passé nickel et je suis arrivée en ayant bien faim. Bref, une excellente dernière sortie longue entre amis. Tous les voyants sont aux vert : cap sur les 80kms de l'écotrail de Paris maintenant! On y croit, et on ne lâche RIEN!!!
1 commentaire
Commentaire de Insigma posté le 02-03-2015 à 21:04:27
Bravo !
J'avoue que je ne m'attendais pas non plus à aussi difficile :)
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