Récit de la course : Merrell Sky Race - Trail des Cerces 2006, par climber

L'auteur : climber

La course : Merrell Sky Race - Trail des Cerces

Date : 9/7/2006

Lieu : Serre Chevalier (Hautes-Alpes)

Affichage : 6312 vues

Distance : 53km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Merrell Sky Race

9 juillet 2006, voilà une date dont on va se souvenir...je parle pour les coureurs de la Sky race bien sûr.
Le Briançonnais est mon terrain de jeu, et je viens courir à Monetier les bains pour la 3éme fois consécutive, cette année nouveau sponsor, et nouvelle distance, le trail des Cerces fait 55km (pas 53 comme affiché partout).
Environ 630 inscrits et seulement 500 au scratch, cherchez l'erreur. plus de 50 abandons, record des éditions, cette nouvelle version serait elle trop dure? En effet, le parcours est modifié, l'organisation a choisi de passer au col du Galibier, au lieu du col des béraudes. Y’a t-il des réactions des kikoureurs ?

A 7h du matin, il fait frais mais pas trop. Le ciel est voilé et le restera toute la journée. Tout est au point, l'organisation est pro mais reste cool, le propre d'une équipe qui fait cela par passion, et ça se sent. J'arrive à cette course un peu fatigué, à cause du boulot (déplacements, décalage horaire), oui je sais quand le boulot influe sur la vie privée, faut réagir, et c’est noté.

Donc, au coup de sifflet, on s'élance vers le graal.

Le départ depuis Pré Chabert à 1470m est au début identique à 2005, on longe la guisane, passe au Casset, les Boussardes, le Lauzet, puis on enquille l'ancienne route du Lautaret, et la on passe sous la RN91, juste au niveau du tunnel sous le Lautaret (Km 12,8), j’y arrive en 1h02. Jusque là, 340 D+, c’est bien roulant, on traverse des sous bois, des prés humides à vaches, y’a pas à dire, c’est buccolique, on mange notre pain blanc. Je ne suis pas en top forme, et là je le ressens à 200%, à peine déjà parti que déjà envie d’arrêter, pas cool, mais je résiste pour prouver que j’existe.

Puis ça commence à monter vers le Galibier, haut lieu du cyclimse, pardon cyclisme. J’aime pas courir sur de larges chemins caillouteux, et là je suis servi ; ça monte régulièrement sans à coup. Un signaleur me précise que je suis 104ème, wahou j’y ai même pas cru. Le 1er ravito se profile (Km 18,5), j’y arrive en 1h58. Que c’est bon de manger et de boire, je résiste au saucisson, au fromage, au pain, quel dilemme, mais il reste 36km…
Le paysage est superbe, est-ce utile de le dire ?
Après le ravito, le dessert : une montée sur une pente vertigineuse à au moins 20%, même pas indiquée sur le road book sauf par « petit sentier sur une pelouse », tu parles Charles.
Au sommet, et bien c’est notre everest du jour, 2672m.

La descente est cassante (main courante), puis on longe la route départementale (Km 23), puis on enquille un long chemin caillouteux (encore un…), qui nous emmène sur des pentes herbeuses en fond de vallée de la Valloirette (Km 27). Je fais le chemin avec un coureur d’Annecy, on a le même rythme et à deux c’est mieux. Je souffre un peu des guiboles, j’aime pas les descentes, et les gens le savent, ils me doublent tous ;-)
Mais je me rattrappe en côte, les mains sur les genoux, la tête dans le guidon, j’avale le D+ (mes entrainements à St Guilhem le Desert et à l’aigoual paient enfin).

Au 30ème km on arrive à Plan Lachat, on retraverse la route, on est applaudi et encouragé, ça fait plaisir. J’arrive au 2eme ravito en 3h22 (365mD+ depuis le Galibier), au refuge des Mottets (Km 32). Je remplis mon camelback, deux morceaux de banane, et ça repart. Ciel toujours voilé, pas plus mal finalement. On passe entre les lacs après une dure montée, où je me rends compte que mon camel fuit (les chameaux ne sont plus aussi étanches que ce qu’ils étaient), mon short se remplit d’eau, ça ruisselle sur mes jambes, bref assez désagréable, et ça a tendance à m’énerver, je revisse le bouchon, mais ça continue, magie de l’altitude.

A partir de là, je me souviens de tout, puisque c’est le parcours 2005 en sens inverse, avec la montée au col de la ponsonnière, col qui fait basculer en guisane, donnant une forte sensation de retour à l’origine. Sur ces pentes herbeuses roulantes, on croise plein de randonneurs ahuris de nous voir, mais très encourageants et nous laissant la priorité, merci.

J’aime bien cette montée de la ponsonnière, le lieu est austère, aride et caillouteux, je monte seul, c’est étonnant, mais je me rappelle certains cailloux que j’avais chevauchés en 2005, la mémoire me surprendra toujours, moi qui ne retrouve jamais mes clés. D’ailleurs depuis la descente du galibier, les distances entre les participants se sont allongées, du moins dans le groupe des 100. On entend et voit des marmottes assez régulièrement, privilège de la montagne.
J’arrive au col en 4h58, avec de la neige, et là on annonce 700m de descente (entendre en D+) pour atteindre le ravito. Descente dure, très dure pour moi, j’arrive même à marcher parfois ;-(
Cependant le paysage à cet endroit est le plus beau du parcours à mon goût, hélas cela ne soulage pas mes ménisques. Ce ravito est une vraie libération, j’y arrive en 5h39. Les bénévoles sont super sympas, souriants, encourageants, mine de rien ça donne des forces.
Je me recharge en tout, sauf toujours en sauc’, la raison est plus forte que l’envie.

Puis je pars vers la fin du chemin du roy, deux coureurs devant moi, que je rattrappe, dont un, Christophe, avec qui on partage le même rythme, je l’emmène dans la montée, et il me tirera dans la descente. On courre quasiment seuls. On aperçoit les Ecrins, rando que je compte faire dans quelques jours. Un chamois court en face de nous.

Au Km 49,5, la dernière descente s’amorce, j’y arrive en 6h15. La descente vers Monetier, est un chemin de calvaire, car après 50km on a vraiment envie d’arriver vite, je vous rassure y’a du plaisir dans tout ça d’autant plus que l’on courre sur épines de pins dans des lacets au cordeau parsemés de racines et de petits ponts en bois, amis poètes bonjour.
A la fin de ce bois, on arrive dans un torrent, puis on passe sous la route, et l’arrivée est proche, encore 1km (même si ça paraît très long). A l’arrivée on annonce mon nom suivi de Kikourou (je m’inscris toujours « Kikourou Montpellier »), ça a fait tilt chez pas mal de coureurs, le site est entré dans les mœurs ;-)

On finit main dans la main, épuisés mais heureux, en 6h58, 2550m D+, 55km, heureux de passer sous la barre des 7h avec mon record battu, et de finir 89ème, place inespérée 7h auparavant avec mon état de forme.
Je ne sais pas si je reviendrai, car après 3 années, j’ai envie d’aller chevaucher d’autres chemins, mais je vous encourage à y aller, c’est grand.
Le vainqueur est l’extra-terrestre Dawa Sherpa en 5h15, que j’avais rencontré au Trail du Pont du Gard, et Corinne Favre en 5h58.
On finit tous sous le chapiteau avec un repas frugal, de la bière, une belle chemise blanche avec logos dans le dos et un porte bidon.
J’inaugure avec ce récit l’ajout de photos prise durant la course, enjoy.

Climber

Les résultats : http://www.trailserrechevalier.com/trail_cerces/inscription.html

Départ de Monetier

Montée au col du Galibier 1

Montée au col du Galibier 2

Lac près du camp des rochilles

Depuis le col de la Ponsonnière vers la Guisane

Aiguillette du lauzet et Pelvoux en arrière plan

Troupeau de vaches volantes au repos sur le chemin du roy




3 commentaires

Commentaire de akunamatata posté le 10-07-2006 à 19:42:00

Ce rceit n'est pas un rceit sur la merller sky race. Merci de votre compréhension.
Belle photos, beau rceit.
Akuna

Commentaire de climber posté le 12-07-2006 à 18:13:00

Merci, t'es vraiment un gars qui a de la classe.
Climber

Commentaire de Régis Cahn posté le 13-07-2006 à 14:20:00

C'est vrai que devant moi j'ai vu un skyrunner qui prenait des photos !
Bravo à toi...A l'an prochain sur ce trail ?

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