L'auteur : rico69
La course : Les Templiers
Date : 26/10/2014
Lieu : Millau (Aveyron)
Affichage : 3916 vues
Distance : 73km
Objectif : Objectif majeur
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Ben voilà c’est fait… 1er abandon sur un trail long autant le dire tout de suite même si ca casse un peu
le suspens.
Et pourtant…
Préparation avec du travail en foncier grâce à des sorties longues pas trop vite. Des séances de
fractionnés en côtes pour la puissance. Adoption d’un ravito le plus simple possible (pomme pote,
fruit sec et eau claire). Trop simple peut-être…
Un Aubrac circus qui passe bien, un trail de montagne (trail de combe bénite) qui passe un peu moins
bien mais qui passe quand même et me voilà au départ des templiers 2014, 20ième édition.
Les conditions sont quasi parfaites :
- Il fera beau, un peu frais le matin 7°C et à peine chaud l’après midi 20°C
- Le terrain n’a pas été dégradé par les pluies diluviennes tombées sur la région quelques
semaines avant la course
Jour J 4h15 : nous sommes trois dans le sas n°2, Dominique, son frère Patrick et moi. 15min avant le
départ gros mic mac dans le sas. Une ambulance essaie de se frayer un chemin au travers des
coureurs puis stop et fait marche arrière (portnawak !!). Le sas N°1 est ouvert pour laisser
manœuvrer l’ambulance, du coup on se trouve plus près de l’arche de départ.
5h17 Ameno d’ERA et c’est parti.
Ca part assez vite mais c’est tout plat. Le peloton est dense. On reste sur un petit 10-11km/h comme
prévu. En sortant de Carbassas la route se rétréci et ca grimpe assez fort, j’en profite pour faire une
pause technique. Ca bouchonne et on se perd un peu avec Dominique et Patrick mais pas très grave
on a pas prévu de s’attendre.
Le rythme de la montée est soutenue mais je n’ai pas l’impression de forcer donc je suis. On se
retrouve avec Dominique et on fait un bout de montée ensemble. On se croirait sur la sainté avec
toutes les frontales dans la nuit qui forment là aussi un serpentin lumineux.
A ce moment, les sensations sont plutôt bonnes. Je suis dans ce qui me semble être le bon tempo
pour finir dans l’objectif (10h30). Sur le plateau, le jour se lève, le paysage est génial. Le terrain est
facile : sentier forestier ou chemin assez large, le rythme est donc plutôt soutenu. C’est une
succession de petites descentes et petites montés roulantes et ludiques. Je reste « en-dedans ». Du
coup je sens la fraicheur du matin au travers du coupe vent parce que j’ai pas mal transpiré dans la
grimpette.
La descente sur Peyreleau se fait à la queue leu leu, mais ca avance plutôt bien sans prise de risque
inutile et sans forcer. Y’a bien 1 ou 2 excités qui veulent à tout pris doubler mais bon. Attention sans
forcé ne veut pas dire facile parce que c’est quand même bien raide déjà. Arrivé au ravito de
Peyreleau (km21) dans une ambiance du tonnerre plein de public et une sono à fond. Je n’ai pas
prévu de faire une longue pause. Je prend juste un thé pour me réchauffer, 1 ou 2 fruits secs et
j’enlève le coupe vent.
Et c’est reparti pour une bonne grosse grimpette dans les bois (450m D+). Ca grimpe sec 15-20% par
endroit. Je sors les bâtons et me calle sur le rythme général. Pas vraiment de pause sur cette portion,
je suis un peu pris dans le train sur le single. Mais je n’ai pas l’impression de forcer. Il fait beau, la
température est vraiment idéale.
Arrivé sur le plateau, le ravito de Saint-André-de-Vézines (km31) n’est plus très loin ca tombe bien je
suis presque à sec de liquide. Petite pause de 5min pour faire le plein de liquide et solide (un
morceau de banane et pain d’épice). Je repars en marchant avec une petite contracture sur la cuisse
droite mais rien d’alarmant. Les paysages sont vraiment très chouettes. Il commence à faire vraiment
doux.
Puis c’est là très longue descente vers la Roque-Sainte Marguerite (Km37), un ravito liquide. 5km de
descente c’est long, ca use ca casse…. En arrivant en bas je me dis ouf il était temps que ca se
termine. Oui sauf que c’est un mur qu’il faut grimper en face. J’accuse un peu le coup. Les premiers
hectomètres de la falaise qui se dresse devant nous sont difficiles. Je sens que je commence à
piocher, d’autant que je sais que je suis en retard sur le plan de marche (au moins 20min) et on
attaque la partie la plus dure. Bref !
Arrivé en haut de ce mur, je sens bien que y’a un truc qui cloche j’ai du mal à relancer sur le partie
« facile » même si je cours un petit 10km/h. Puis de nouveau une descente longue et raide sur le
ravito de Pierrefiche (km 45). Arrivé au ravito c’est la douche froide. J’ai encore perdu du temps. J’ai
plus de 45m de retard sur le plan de marche. Et je suis pas bien. Je m’assoie 5min pour vérifier où j’en
suis, le plan de marche, ce qu’il me reste, les difficulté a venir… Je commence à gamberger, 10h30 ca
va pas le faire, 11h ca serait bien mais c’est pas gagné etc…
Je me rapproche de la table de ravito et là envie de rien ni solide ni liquide. Je fais l’effort de boire 2
verres de queysac mais vraiment pas envie de manger… j’attrape qu’en même 2 morceaux de pain
d’épice et je sors pour faire le plein de la poche à eau. Je suis dans le dur, je le sens et me dit qu’il
fallait bien que le coup de mou arrive donc il faut le gérer. Un peu d’étirement et je repars.
Ouch c’est dur et ca grimpe encore une fois. Je serre les dents me dit que ca va passer, ca doit passer !
Au milieu du premier raidar après le ravito, patatras, il faut que je m’arrête sa tourne je suis pas bien
du tout. Je trouve un rocher je m’assoie j’ai la nausée et (je vous fais pas de dessin…)
Je suis scotché impossible de me bouger de ce rocher pendant 5min. Mais il faut repartir « Allez
BOUGE TOI le CUL ! » Je repars en marchant mais la machine tourne pas bien, plus de carburant. Je
gamberge sévère… « pour que ca reparte il faut que tu mange un truc ! » j’avale un peu d’eau et un
peu de pomme pote régulièrement mais c’est compliqué. J’essai de prendre des petits trains mais dès
que ca grimpiote je décroche complètement je suis à la rue.
Je vous fais grâce du calvaire qui va suivre, un seul chiffre : il me faudra 3h30 pour faire 17km…. Dans
la décente vers le ravito et dernière barrière horaire : Massebiau (km64) ma décision est prise,
j’arrête ! J’envoie un dernier SMS à Sophie (mon épouse) avec ce qui me reste de batterie « ca va pas du tout je vais
rendre mon dossard j’ai plus de batterie »
J’ai plus de plaisir, plus d’envie, je sais qu’un gros morceau m’attend après Massebiau (même si c’est
le dernier !) et marre d’en chier des ronds de chapeau. Plus de batterie sur le portable donc pas
possible de trouver un soutient mental extérieur. Personne, coureurs public ou signaleurs, pour me
botter le cul sur le ravito et quand je lance à la volé « personne ne rentre à Millau ?», une gentille
famille du supporters m’invite dans leur voiture. C’est mort ! Mes Templiers 2014 s’arrête à
Massebiau. Je sais en rejoignant le voiture que je vais le regretter mais tant pis après tout je pourrais
la refaire.
J’appelle Sophie (mon épouse) avec le tel de mon taxis improvisé pour la rassurer après mon dernier SMS pour le
moins énigmatique. J’ai la gorge serrée, dur de lâcher l’affaire, mais le mental a flanché. Je rentre à
Millau, petit tour chez l’osteo puis la douche et je remonte dans l’aire d’arrivée pour attendre
Dominique et Patrick toujours en course. C’est dur de voir arriver des coureurs que j’ai croisé,
dépassé, encouragé mais c’est comme ca. Je rate Patrick mais je vois Dominique qui arrive vers
20h30. On retrouve Patrick dans l’aire d’arrivé et je rappelle Sophie pour la rassurer sur mon état : le
physique, ca va, le moral un peu dans les chaussettes. On goutera à l’aligot mais pas à la saucisse y’en
a plus (bof bof l’orga…).
Bilan :
Je sais pas trop ce qui a foiré, un petit peu du tout sans doute
Je pense que j’ai raté un truc dans la gestion de mon ravitaillement et/ ou je me suis cramé sur le
début de course sans le voir venir. Dans le dur, je n’ai pas réussi à passer en mode Finisher sans doute
à cause d’un plan de marche trop ambitieux.
Quoi qu’il en soit il faut que je revoie ma copie pour le prochain gros objectif 2015.
M’enfin voilà 1er abandon en trail… Ca c’est fait ;-)
1 commentaire
Commentaire de Mokiloque posté le 02-12-2014 à 18:42:39
ca sera pour la prochaine !
J'ai failli moi aussi abandonner à Massebiau, tendinite du releveur qui me faisait atrocement souffrir, si je n'avais pas croisé la route d'un compagnon d'infortune on aurait lâché tous les 2...
ça fait parti du jeu même si c'est dur surtout sur de grosse course et si prêt du but !
A 2015 :)
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