Récit de la course : BelforTrail - 55 km 2014, par VincentG

L'auteur : VincentG

La course : BelforTrail - 55 km

Date : 19/10/2014

Lieu : Giromagny (Territoire de Belfort)

Affichage : 1824 vues

Distance : 55km

Matos : -Sac S-LAB ADV SKIN HYDRO 12 SET avec 2 flasks 500ml et poche à eau.
-3/4 et haut manches longues CERAMIQ

Objectif : Terminer

2 commentaires

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Le premier long!

Ceci est mon premier récit sur kikourou. Soyez indulgent. Merci

Cette histoire commence début septembre quand pour bien finir mes vacances je décide de partir pour une bonne sortie trail-rando-course sur nos belles crêtes vosgiennes. Retour 5h30 plus tard après 38kms et 1800m de D+ en super bon état général sans douleurs particulières. Une idée me traverse l’esprit : pourquoi ne pas faire un trail long (plus de 50km) avant la fin de l’année. Je décide de laisser passer le Rainkopf Trail où je suis engagé et si tout est Ok je m’inscris au Belfortrail dont je n’ai entendu que du bien.

28 sept : Rainkopf trail bien fini même si j’ai été dans le dur, donc le dimanche soir, inscription à Belfort.

Objectif : pas s’occuper du temps, pas s’occuper de la place, prendre du plaisir et de l’expérience et surtout gérer pour ne pas souffrir ni se dégouter, pour résumé POUR VOIR.

Le week-end attendu arrive vite, pas de stress particulier, préparation des affaires et d’une caisse d’ « assistance » pour mon père qui me suivra au deux ravitos avec crème anti frottements, T-shirt et baskets de rechange, un peu de ravitaillement, et de quoi refaire le plein de mes gourdes avec mes goûts habituels. Une assistance sur 55kms ça fait peut être beaucoup mais pour le premier long vaut mieux prévenir que guérir et ça me rassure un peu.

Dimanche 19 octobre 5h15 : départ de La Bresse avec deux amis qui courent aussi. C’est à l’arrivée à Giromagny que le stress monte d’un cran (euh de deux voire trois en fait) et que je commence à me dire que je suis fou, que ça fait long et que c’est peut-être un peu tôt pour ce genre d’effort. Bas les pattes les idées négatives on se reconcentre, j’ai juste à bien gérer ma course et je vais au bout.

7h, Pan c’est parti. Juste le temps de me faire appeler Ceramiq Power (je suis habillé haut et bas de la marque Ceramiq avec son design qui lui est propre et facilement reconnaissable) et de donner mes ressenti sur ces vêtements technique à un trailer intéressé puis je me mets dans ma bulle et je ne m’occupe plus de tous les coureurs qui me doublent surtout que j’étais devant sur la ligne donc ça défile. Le début de course se fait de nuit, j’ai mis la frontale et j’ai eu raison car il y a quelques passages bien sombres.

Le parcours est illuminé de torches enflammées, de deux montgolfières qui se prépare à décoller et de deux-trois groupes de percussion qui donne le rythme. Le lever du jour se fera dans une montée très raide de quelques mètres où des cordes sont installées pour s’aider.

Sur cette première partie de course je suis bien, je prends mon temps sans m’affoler. L’arrivée sur la chaume avec le lever du soleil et les couleurs d’automne ne fera que confirmer le bien fondé de mon inscription. Nous suivons la crête un moment avant la descente sur Sewen, cette crête est très boueuse et en devers. Je sens un picotement style début d’ampoule dans ma voute plantaire gauche mais rien de grave.

La descente sur Sewen n’est pas trop raide donc je cours sans trop me retenir et sans trop en faire non plus pour préserver les cuisses qui seront mise à rude épreuve plus tard.

L’arrivée au ravitaillement et voir mon père qui m’annonce que je suis pile à l’heure que je lui avait donné soit 2h35 et discuter de mes premières impressions de course me font du bien. Je remplis mes gourdes, je me ravitaille en salé pour prévenir la perte de sel et les crampes, je remets du NOK sur mes pieds en préventifs car je n’ai pas envie que des ampoules me gâche ma course même si cela me prend un peu de temps au ravito (je me fous du temps que j’avais dit). Après un arrêt de 10-15 min je repars pour le premier gros morceau de cette course : le ballon d’alsace par le lac d’Alfeld. La première partie jusqu’au lac d’Alfeld est très roulante et je cours quasi tout le long sans taper dans la caisse. Puis après le lac on passe aux choses sérieuses avec des passages très raides le long des cascades, superbe coin que je ne connaissais pas, on reviendra. Un replat où tous les autres coureurs relance à la course me permet de me ravitailler calmement en marchant. Bonne stratégie puisque je recollerais à mes compagnons de parcours dès que la pente redeviendra plus raide. La suite de la montée est plus régulière et les vues sur la vallée de Sewen avec les deux lacs sont superbes. Je sais qu’une fois au sommet on sera à environ mi-course et que je verrais beaucoup de monde que je connais venu m’encourager et du coup ça me motive bien pour les derniers mètres de la montée.

En haut de la montée m’attende mon père, un tonton traileur et sa femme qui me donne quelque conseils de gestion et qui m’accompagne quelques mètres, puis je retrouve ma femme avec mon fils et des copines ça fait du bien alors je souffle un peu en discutant avant de repartir vers le monument des démineurs. On peut remplir les gourdes à la salle pique-nique du bâtiment, ce point d’eau tombe à pic.

Je repars en courant pour la partie Ballon d’Alsace-Ballon de Servance qui me paraissait relativement roulante sur le profil. Jusqu’au col du Stalon c’est légèrement descendant puis la remontée jusqu’au Ballon de Servance est régulière sans raidard, sur cette partie j’alterne marche et course en fonction de mon envie et de la disponibilité de mes jambes. La partie sur la chaume du Ballon de Servance me plait bien, il fait beau et c’est agréable de courir sur ces beaux prés verts.

Commence alors la descente sur le deuxième ravitaillement basé à Plancher les Mines. Le début est en fait une crête où s‘alterne petite montées, petites descentes et plat, j’essaye de m’appliquer à courir toujours en veillant à ne pas me mettre dans le rouge. Je gère plutôt bien cette partie qui peut paraitre longue. Puis enfin la descente, la vraie avec des passages plus raide et plus techniques le long de petites cascades qui me font de l’œil pour m’inciter à y faire une petite cryothérapie mais malheureusement pas le temps. J’arrive enfin au ravito (38kms 1800m D+) en 6h15 toujours « frais » mais avec cette petite appréhension de la suite (montée de la planche des belles filles, 650mD+ sur 3kms). De plus je sais qu’à partir de ce point je dépasse mon record de distance et de dénivelé. Ravitaillement comme le premier avec remplissage de tous mes contenants, NOK sur les pieds, recharge des réserves alimentaires. Arrêt de 15min.

Je repars en marchant pour laisser mon estomac digérer le ravitaillement puis je cours sur les 3,5kms de route à plat qui nous mène au pied de la grosse difficulté du jour. Me voilà au pied, je ressors  les bâtons et prends mon rythme dès le bas sans m’exciter. Bien poser mes pas sans m’essouffler, tout faire pour que mon souffle ne soit jamais court : GESTION et en haut ça commencera à sentir l’écurie. La montée se passe comme prévu, de plus je reprends pas mal de coureurs qui coince un peu, c’est tout bénef pour le moral. J’essaye de garder mon rythme même quand je me retrouve dans un groupe. Le sommet se fait un peu attendre quand on voit enfin le haut des pistes de la Planche des Belles Filles. Je profite du plat avant la redescente pour avaler une Pom’potes. Mon père est venu me voir au sommet et me suis quelques mètres dans la descente puis on se quitte en sachant que la prochaine fois qu’on se voit c’est à l’arrivée.

La descente se passe très bien avec un autre tonton et sa famille qui sont là pour m’encourager à l’étang des belles filles. J’arrive à emmener une belle foulée (en tout cas de mon point de vue, elle était belle) qui me permet de reprendre pas mal de concurrents, ça motive.

J’arrive à Le Puix où nous attend la dernière bosse, environ 250m D+ pour 2.5kms. Depuis le village je vois la carrière là-haut et je sais que l’on passe au-dessus, ah ouais quand même il y a une belle remontée, le moral prend un petit coup même si je sais que ça devient bon. Je me remets en ordre de marche pour attaquer cette dernière bosse mais dès le début et les premiers passages raides deux crampes me tétanisent les cuisses. Tout de suite je me demande comment je vais faire pour finir car elles sont bien là et elles ne font pas rire, deux coureurs que j’ai doublés dans la descente me repassent en m’encourageant, il mène un bon rythme et je ne peux pas suivre. D’un coup je me rappelle que j’ai du Décramp dans mon sac et j’en prends un comprimé qui va avoir l’effet quasi immédiat de faire disparaitre les deux crampes. Je repars tranquillement avec mes deux gaillards en point de mire mais je les vois s’éloignés tout doucement et je sens venir un gros coup de fatigue. Je me rends alors compte que dans l’euphorie de ma descente de la Planche des Belles filles j’ai oublié de me ravitailler en solide, je prends de suite une pâte d’amande et j’essaye de maintenir un petit rythme sans m’arrêter, doucement mais sûrement. Derrière personne ne revient. Le haut du mont Jean arrive enfin avec son lot de délivrance, il ne reste plus que de la descente et c’est l’arrivée. Je n’arrive plus à courir sur les parties raides et les mètres paraissent des kilomètres mais je tiens bon, je reste concentré. Je sors enfin de la forêt et on m’annonce l’arrivée à 1km. Le chemin laisse place aux derniers hectomètres de bitume et je décide de courir jusqu’à l’arrivée pour y être le moins de temps possible et réussir à passer sous les 10h. Dans ma course folle d’arrivée je reprends mes deux compères de la montée. Je vois enfin mon père qui m’attend au bout de la dernière ligne droite, dernière virage à droite et ça y est la ligne est en vue, mes potes qui sont arrivées depuis un moment et des proches m’attendent pour m’encourager.

A l’intérieur ça bouillonne, je suis simplement fier de moi, trop content de là où j’en suis après avoir repris le sport il y a un an et demi. Une pensée pour femme et enfant, pour les gens que j’aime et qui me le rende bien. Cette « décharge d’adrénaline d’arrivée » pourrait être la seule réponse à la question « Pourquoi tu cours ? »

Voilà la ligne est franchie en 9h57 et à la 236ème place (même si aujourd’hui ce n’était pas l’important), mes proches me félicite et m’avoue que ce n’est pas le plus facile pour commencer.

Bilan plus que positif : Pas de bobos, pas de lassitude, pas de grosses erreurs de gestion de course, du plaisir, des paysages superbes et un vrai parcours de trail.

Maintenant repos et autres plaisirs sportifs (refaire un peu de VTT et du ski roue) pour ne pas se lasser de courir.

Merci à tous ceux qui m’ont permis de me motiver à reprendre le sport et qui m’encourage à continuer.

2 commentaires

Commentaire de freddo90 posté le 31-10-2014 à 19:09:18

Bravo à toi, il n'a pas l'air facile ce nouveau parcours avec la remontée à la Planche et le Mont Jean pour finir !

Commentaire de VincentG posté le 31-10-2014 à 23:44:53

Merci freddo90, oui effectivement la planche des belles filles est un beau morceau et le mont jean est là pour achever les derniers grammes d'énergie restant mais c'est un superbe trail avec de superbes points de vue.

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