Retour sur la course du 15 août à Cadarcet. Elle a une saveur particulière car en 2007, c'est ici que j'ai accroché mon premier dossard. Je me souviens de l'explosion dans la première côte après seulement 2 km de course. 7 km ensuite à subir avec au bout une 41ème place sur 135 et une fille devant moi. Des souvenirs qui marquent et pourtant, 7 ans après je suis encore là, motivé comme au premier jour.

 

     Cette année je compte bien accroché le top 5 car à la dernière édition j'avais fièrement fini à la 3ème place. Mais au moment de se positionner sur la ligne, pas question de calculer. Deux impératifs: décontraction et concentration. Je me place aux avant-postes et pars avec le groupe de tête. Je me sens plutôt bien et balance ma foulée sur le bitume des 500 premiers mètres. Je m'attends à tout moment à voir un cador sortir du paquet et prendre les devants.

 

 

     A mon grand étonnement, personne ne se détache et petit à petit je me retrouve proche de la tête de course. On attaque les sentiers et je prends les commandes. Je kiffe. C'est Berty en personne qui donne le tempo. Ca ne m'arrivera pas tous les dimanches, alors j'en profite. Arrive la première grosse bosse. Mon expérience de trailer m'a appris à gérer en douceur. Je décélère au pied de la bosse et 5 ou 6 mecs me passent devant.

 

     Le doute m'effleure, Patrice me passe et me demande si ça va. Si tout se passe comme prévu, je monte tout en accélérant et reprends les mecs. Je reste concentré et accélère petit à petit. Effectivement, c'est le contraire pour les autres et après 300 mètres de montée, je me retrouve en tête. Re-kiffe. Surtout que les enfants sont là pour m'encourager au 3ème km. Trop fier de déboucher en tête.

 

     Il reste 6 bornes et Enzo est à mes côtés. Il est largement plus rapide que moi mais sur ce tracé on ne sait jamais. Il accélère et prend un rythme trop rapide pour moi. Je le laisse prendre les devants. J'essaye de ne pas me faire lâcher et éviter aussi le retour des affamés de derrière. Les chemins sont agréables et très roulants malgré le parcours accidenté. Je tiens le rythme et personne ne s'approche de moi pour l'instant.

 

     300m devant, Enzo ne s'envolle pas et semble gérer difficilement son avance. Je m'accroche mais je n'arrive pas à revenir suffisamment sur lui pour y croire. Je force bien dans la dernière grosse bosse mais à moins d'une défaillance je ne pourrai pas revenir. Pourtant je continue à y croire. Nous sommes maintenant en haut du village et je file vite. Sur la dernière grande ligne droite je suis surpris de pouvoir encore accélérer. Il m'en reste sous le capot!?

 

     Dernier virage à droite. Bon là c'est cuit mais j'y aurai crû jusqu'au bout. Bien sûr,pour moi c'est un finish avec un large sourire. Courir pour la gagne c'est le pied quand même! En 7 ans, de la 41ème place à la 2ème, c'est du bon boulot Berty. Je crois même que je peux faire mieux. En tous cas j'essayerai!!