L'auteur : PaL94
La course : Ultra Tour des 4 Massifs - 160 km
Date : 22/8/2014
Lieu : Grenoble (Isère)
Affichage : 4292 vues
Distance : 160km
Objectif : Pas d'objectif
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J’ai beau savoir que je n’ai pas toute ma tête, il faut que je m’en donne des preuves régulièrement. Pour autant cela ne m’incite pas à la prudence comme cela va être le cas pour cette course.
Je l’avais repérée l’an dernier mais après la Ronda je n’étais plus en état. En revanche cette année, je n’avais pu complètement exploiter mon entrainement pour cause de fièvre et j’avais dû me résigner à stopper au 70ème malgré que je fus encore dans les temps. Dès lors l’occasion se présentait d’une participation. L’entorse du genou se réparait gentiment et je validais donc mon inscription fin juillet. Je connaissais déjà le Vercors et la Chartreuse, j’y voyais une bonne occasion de découvrir le Taillefer et la Belledonne. Mon idée initiale était d’aller au moins jusqu’à Belledonne. Pour sûr j’allais être servi !
Départ donc à 8h du parc Mistral. Il fait beau cela nous change des jours passés. Comme toujours ça part vite et fidèle à mon habitude je suis dans les derniers pour ne pas me faire aspirer. Nous arrivons rapidement au chemin des Vouillants pour attaquer la première montée. A partir de là, ça discute un peu moins et tout le monde se concentre sur la pente.
Le tremplin à ski, vestige d’un passé olympique, nous accueille avec ses vieilles marches et pour finir son ravito. D’où on peut y apercevoir en contrebas le ravito suivant. Pas de temps à perdre direction Moucherotte. La montée nous réserve quelques inflexions qui se sentent dans les cuisses mais tout va bien nous n’en sommes qu’au début. Par endroit notre tracé croise celui du retour et nous pouvons voir dévaler bien meilleurs que nous.
Arrivée à Moucherotte et le magnifique point de vue sur Grenoble Au loin on aperçoit le Mont Blanc :
Redescente, pointage un peu plus bas et à fond vers le ravito dit de St Nizier. Comme toujours les bénévoles adorables. Je me vois proposées d’excellentes crêpes bretonnes qui feront mon alimentation du moment. Venir ici pour déguster des crêpes, cela aurait dû me mettre la puce à l’oreille : il y a quelque chose d’étrange dans cette course !
D’autant qu’une bénévole m’assure qu’on lui a dit que c’est plus dur que la Diago. Je fais un peu la moue, La Diago, j’ai donné et pour l’instant c’est bien roulant. Mais surtout cela me donne l’impression d’une recherche à la difficulté dont je ne vois pas l’intérêt. Bon ! En attendant il faut que j’y aille car je suis toujours dans les derniers même si je suis en avance par rapport à mon tableau de marche.
Beau passage dans le bois de Poussebout et descente vers St Paul de Varces. Je croise régulièrement les mêmes coureurs au ravito et c’est encore le cas à celui de St Paul. Durant notre halte on nous annonce que le premier vient de passer à la Morte !
Direction Vif par la Montagne d’Uriol dans laquelle je double quelque concurrents qui commencent à accuser le coup et se sont arrêtés sur le côté. Je fais route avec Jérome que son copain a devancé (il va trop vite pour lui). Pour l’instant ça tient le coup, je me sens un peu léger mais mon entrainement fait son effet et me permet d’enchainer sans arrêt. Du coup j’arrive à Vif en ayant gagné 6 places et comme je repars plus rapidement que les autres je regagne encore 12 places.
Je vais perdre un peu de temps pour le col de la Chal mais j’y serais toujours en avance par rapport à mon tableau de marcheJe ne sais plus quand Jacky m’a rattrapé mais nous nous étions mis d’accord pour faire route de nuit ensemble, ce qui est le cas maintenant. La montée vers grand Cuche et les premières gouttes font leur apparition mais finalement cela ne s’intensifiera pas. On fait le yoyo avec un australie d’origine allemande, Bernd, qui s’était fait arrêter au lac de Poursolet l’an dernier. On le rassure, cette année il est dans les temps. Arrivée à Laffrey,. Lors du ravito nous voyons un Italien inconscient se faire tailler une couche supplémentaire dans un sac poubelle, ce qui prouve qu’il n’a pas bien lu le règlement ou qu’il n’en a pas compris l’esprit mais le petit coupe-vent qu’il porte est effectivement trop léger pour la nuit en montagne. Pourtant il a du bagout, on entend que lui !
Nous arriverons ainsi à la Morte à minuit et demi et en gagnant 25 places. En fait nous ne le savons pas à ce moment-là mais beaucoup de coureurs que nous rattrapons vont abandonner après, ce qui fait que nous ne sommes jamais doublés mais parce que nous sommes toujours dans les derniers. Le seul indicateur que j’ai à disposition c’est mon tableau de marche et pour l’instant nous sommes en avance par rapport à lui et c’est le principal. Jacky va s’allonger mais de mon côté je préfère m’occuper de mes pieds. 20 mn après je vais réveiller Jacky qui semble frais comme un gardon. Je l’envie ! Quand nous repartons après une demi-heure c’est encore en gagnant 18 places. A priori les coureurs, soit stoppent, soit font une halte plus longue. Mais ma stratégie n’est pas de me contenter d’une grosse heure d’avance sur la BH, je sais qu’à un moment ou à un autre je vais avoir un coup de moins bien. Alors une demi-heure d’arrêt c’est déjà beaucoup.
Toujours avec Jacky, la montée vers le lac de Poursollet se fera sur le rythme du tableau sans difficulté. En revanche si personne ne nous a rattrapés, nous avons perdu un peu de temps pour atteindre le chalet de la Barrière. C’est le milieu de la nuit et ça se ressent !
Mais la surprise c’est la descente vers la Salignière. Là ça se gâte. Les virages et les gamelles s’enchainent et bien que nous essayions de maintenir un rythme, ça nous semble interminable. Il n’y a pourtant que 5 km sur le papier mais j’ai eu l’impression du double. Je prévois du coup une sieste de 15mn à la base vie mais Jacky me prévient qu’il lui faudra plus, chacun fera donc sa course ensuite. De toute façon le jour va se lever et de fait nous pointons à la BV à 6h12.
Je trouve un bout de tapis et une couverture et j’essaye de dormir mais rien n’y fait pas moyen de fermer les yeux. Je me serais au moins détendu les jambes 15mn. J’aperçois Jacky sur un matelas qui a l’air lui de dormir comme un bienheureux, je l’envie. Je récupère mon sac, je me change, me perce une ampoule vite fait. Il y a pourtant des podologues mais je suis pressé d’affronter la montée vers Arselle qui promet d’être rude. Finalement je me serais arreté ¾ heure au lieu de ma ½ heure prévue. Mais les autres repartiront plus tard ce qui fait qu’à la sortie j’ai gagné 18 places. Sortie que je fais avec Jérôme déjà croisé précédemment.
Nous voilà donc dans cette montée vers Arselle qui nous emmène vers la Belledonne. Comme prévu c’est raide mais régulier il faut mettre un pas devant l’autre et ne pas s’arrêter. Je ne vais pas vite mais je perdrais petit à petit Jérôme qui fait des courtes haltes. Je préfère ne pas m’arrêter sauf pour une photo furtive pour voir que le plafond ne remonte pas:
J’avais prévu pas loin de 3h compte tenu de la fatigue et c’est bien le temps qu’il me faudra. Passage au deux endroits spécifiques avec sangles ou chaînes. Pauvres bénévoles, passé le rush du peloton, ils ont du se faire un peu suer tout seul dans leur coin !
Enfin le plateau ! Je me dis que je suis à Arselle mais il me faudra un bon moment de ballades sur ce plateau détrempé avent d’atteindre le poste de contrôle accueilli par une troupe enthousiaste. Je plaisante un peu avec eux et je file vite car j’ai perdu beaucoup de temps et j’ai maintenant 50mn de retard sur mon tableau et j’ai intérêt à ne pas flâner bien que j’ai un petit peu de mou sur la BH.
Un espoir de soleil mais qui n’a pas duré. C’est définitivement le brouillard et il faudra faire avec pour monter vers la croix de Chamrousse. Les bénévoles ont rajouté du balisage mais nous préviennent d’être prudent car arrivé aux barrières c’est la purée de pois !
J’arrive enfin au ravito un peu crevé. Pourtant il y a tout ici pour se refaire une santé mais mes 2h et demi d’avance sur la BH ne me rassure pas je sais que je suis dans le dur. Du coup après une soupe et le remplissage de la poche à eau, je repars après un arrêt de seulement 8mn. A peu de chose près, j’aurais pu croiser Jacky qui, parti 35mn après de la BV, arrivait au ravito alors que j’en partais. Comme quoi, si on arrive à dormir un peu c’est payant.
Ce qui n’est pas payant c’est que j’ai la tête aussi embrumée que l’est l’environnement et que je ne profite pas des ravitos. La descente de la Croix de Chamrousse se passe plutôt bien jusqu’aux Lacs Robert qu’on aperçoit difficilement. Dommage ça doit être beau. Ensuite c’est la grosse galère, plus de son plus d’image, plus de jus ni de jugeotte. Je peste après l’orga qui nous fait tourner en rond, je ne suis plus en état de me rendre compte que nous suivons le tracé mais à ce moment-là je vois mon avance fondre. Des hordes de trailers du 90 me doublent et me félicitent et m’encouragent. Je les remercie tous et chacun à chaque fois mais ça ne me console pas, je sens que tout est fini. Cette partie est très rude et me pèse dans les cuisses au point que j’ai l’impression de faire du sur place.
Divine pensée : prendre une power-ball. Je les promène depuis le début dans mon sac. Incroyable 2à3mn après je me rends compte que mon rythme s’accélère. Incroyable je manquais simplement de carburant. Quand je vous dis que je n’ai pas toute ma tête !
Le soleil n’est pas réapparu mais c’est une embellie dans ma brume : j’envisage maintenant d’être dans les temps pour la prochaine BV. Passage express au refuge de la Pra où je ne remplirais pas ma poche, assez pour la suite et où malgré la galère j’aurais encore gagné 10 places mais avec 2h40 de retard sur mon tableau.
Descente vite faite vers le lac Merlat un peu plus visible et on attaque la montée rude du grand colon. Pour faire bonne mesure je reprends un powerball et allons-y !
Et cette montée se passera sans encombre et dans les temps prévu. On plaisante un peu avec les bénévole du sommet mais j’oublie de prendre une photo de cet endroit particulier. Il parait que pas mal de circuit dans Belledonne sont comme cela. Moi qui voulais faire connaissance avec ce massif, je suis servi. Et du coup mon inscription à cette course me semble prétentieuse car je ne m’étais pas imaginé ce type de terrain malgré tous les avertissements existants. Mais j’étais parti dans l’idée de faire ça tranquille. Pas de tête vraiment !
Il ne nous reste plus qu’à descendre vers Freydière. Dans la vallée on aperçoit des tâches de soleil, il y a au moins quelques endroits où la brume se déchire. J’ai les dessous des pieds qui me chauffent comme prêts à me faire d’énormes ampoules mais j’arrive à bien dérouler dans cette partie pourtant raide. Cependant une fois la route forestière atteinte, ça sera un peu plus fastidieux. De fait les 6km depuis le grand Colon me paraitront le double mais j’aborderais le ravito en ayant rattrapé 40mn et donc plus que 2heures de retard et gagné 3 places.
Pour aller jusqu’à Le Versoud et Pruney ça se passe bien mais en traversant un bénévole me dit qu’il reste 8km pour atteindre la BV de l’autre côté de la vallée. Ça me fais râler et je préviens tous les coureurs que je croise. Je calcule mentalement que cela ne va pas me faire beaucoup d’avance sur la BH. Je passe sur tous les gentils bénévoles qui me disent que le ravito est dans 1 km ce qui me fait encore plus pester. J’ai beau accéléré, le temps défile plus vite que les kilomètres et cela augmente ma mauvaise humeur.
Dernier rond point et encore ravito dans un km que je finis par croire et je finis par arriver à la BV dans laquelle je rentre à fond, pressé que je suis et tout à ma mauvaise humeur. Manifestement, le cerveau n’était plus irrigué depuis un moment.
Je ne sais pas comment je m’y suis pris mais je n’ai plus que 40mn de retard. Mon énervement a au moins servi à m’aiguillonner et à évoluer beaucoup plus vite que prévu. Tant mieux mais pas de temps à perdre, je récupère mon sac, me tartine les pieds, change de chaussettes et de Tshirt, les niveaux, un café et je repars après 28mn en grattant 35 places et seulement 1h30 d’avance sur la BH, ce qui me semble juste.
Pas de temps à perdre, traversée de St Nazaire et des hameaux, Le Cerf et La Baratière et voilà qu’on rentre dans les bois pour s’attaquer à la montée vers le col de la Faita. Celle-là je savais que je ne l’aimerai pas et ça se confirme. C’est la deuxième nuit et si les jambes vont bien les paupières pèsent une tonne malgré le café. C’est surtout interminable. Je me fais doubler régulièrement et je sens que le manque de sommeil y est pour quelque chose. Finalement après un longue traversée j’arrive sur la crête, accueilli par un vent pas sympathique qui m’oblige à une halte pour enfiler ma polaire sous mon gore-tex. On va suivre cette crête jusqu’au sommet. Ca y est 1491m la vue est dégagée et j’aperçois les lucioles vers le Habert et toute la masse de Chamechaude.
Déjà avec le sommet j’avais un doute mais la descente après les Chalets de l’Emeindras du dessus me confirme que ce n’est pas le tracé prévu en GPX. Nouvelle occasion de pester en plus de la fatigue. D’autant qu’après la descente on va aller suivre des chemins bouillasseux dans lesquels il faut être vigilant pour ne pas y laisser une godasse. La nuit est toute aussi profonde que ma rogne. J’ai l’impression d’être seul sur ce chemin, pas d’autres frontales que j’en crains de m’être perdu mais les balises sont bien là. Même avec ma fatigue il faudrait que je le fasse exprès pour me perdre, vue la qualité du balisage. Enfin peu après on se remet à remonter. Là encore je vais perdre du temps, le biorythme est au ralenti pas moyen de le booster. Apres une éternité j’arrive au ravito où tellement dans le gaz que je crois être au sommet de Chamechaude alors que je n’en suis qu’au Habert.
Au pointage, 1h30 de retard sur mon tableau et j’ai perdu 14 places. Les bénévole adorables me font rentrer à l’intérieur où un feu ronfle dans la cheminée. Tout l’espace est pris par des trailers dont les ¾ roupillent qui sur la table, qui sur un ban, qui carrément assis par terre. Je me trouve un coin pour me retartiner les pieds. Une sirène m’apporte mon café par trop chaud comme demandé. Je les entends s’affairer ‘’il faut que je réveille celui-là dans ¼ d’heure, celui-là dans 5mn...etc’’ . Si je m’écoutais, je m’abandonnerais bien à leur bon soin mais il n’y a pas de place, je suis pressé et les sirènes, c’est connu, risquent de me garder dans leur filet. Je pars donc à regret après seulement 12mn mais encore plus de retard sur ma feuille de route.
La nuit est toujours là, la fatigue également et la trace de contournement pour atteindre le début de l’ascension va me sembler bien longue. Je suis suivi par un trailer du 160 qui se colle à mes basques. Je lui demande s’il veut doubler mais non. Lui aussi est cuit et il me suit sagement. Je ne connaitrais même pas son prénom. Enfin le pointage et le début de la grimpette. On voit du trailer mais surtout des descendeurs. Bon faut y aller ! Faut prendre son mal en patience comme dirait Lapin. Suivi de mon collègue nous monterons comme nous pourrons mais de façon régulière et sans arrêt jusqu’au sommet. Sommet où nous sommes pointés (3H15 de retard) par un bénévole qui ne risque pas de sentir le moisi vu l’air qu’il y a ici. Ça n’a pas l’air de l’émouvoir ni d’assombrir sa bonne humeur.
Allez, y a plus qu’à descendre ! Facile à dire car la fatigue aidant, j’ai peur de me gameller et j’ai l’impression qu’il y a plus de cailloux dans la descente que tout à l’heure. En tous les cas je les sens bien me tabasser les doigts de pieds, comme si j’avais besoin de ce traitement pour mieux les sentir. Mais pas le choix j’ai perdu trop de temps, si je veux passer la barrière au Sappey, j’ai intérêt à avionner. 9 km sur le papier mais des terrains pas si faciles. Je ne lâche rien d’autant que le rythme s’accélère en même temps que l’aube pointe. Arrivé au Sappey seulement ½ heure avant la BH. Je m’aperçois que j’ai perdu mon stylo dans la bataille. Mauvais présage ! Je marque mes temps avec celui du bénévole, je refais le niveau et je repars après 6mn. Pas confiance dans ce qui reste. Sur le papier j’ai 3h30 pour faire 7km et 500 m d+ mais je ne veux pas prendre de risque et me faire coincer si près du but.
Pas si mauvais que cela comme raisonnement car dans la remontée dans le premier bois je me sens petit à petit me cambrer sur le côté avec une bizarre sensation dans le dos. Les collègues que j’avais rattrapés au ravito me redoublent et s’inquiète un peu mais je leur dis que je gère. La dernière montée au fort St Eynard et maintenant direction col de Vence. Je vais trouver ce chemin également interminable que j’en remets en cause le kilométrage. Mais bon j’arrive tant bien que mal au ravito avec une heure d’avance sur la BH. Je n’ai pas gagné de place ni perdu d’ailleurs car derrière plus personne n’atteindra ce ravito. Ceux croisés au Sappey y resteront trop longtemps et ne pourront repartir. Je refais mes niveaux, je sens que mon dos me fais mal mais je me dis que ça tiendra jusqu’à la fin et je repars rapidement devant toute la troupe qui me rattrapera ensuite.
Sur la montée vers Rachais, je crois que s’en est fini des chemins et je plie mes bâtons. Encore la tête ! Dans la descente force m’est de les re-déplier si je veux ne pas me gameller. Les chemins sont caillouteux et surtout mes pieds ne peuvent plus. J’ai la sensation de les avoir en sang. Cette descente va vraiment être un calvaire car plus je descends et plus mon dos s’affaisse. Je fais route maintenant avec les serre-files débaliseurs très sympas et 3 autres coureurs car il a été décidé que les derniers finirons ensemble afin d’être acceuillis en groupe à l’arrivée.
Il fait beau, chaud, je suis en bonne compagnie mais je n’arrive pas à savourer l’instant je suis affaissé le côté comme un petit vieux, je n’arrive pas à me tenir droit et surtout ça me lance.
La bastille enfin ! Bel endroit mais il faut en descendre les escaliers. Pas de problème pour les cuisses mais pour le dos c’est une autre paire de manche ! Surtout ne pas tomber ! Ceci dit cela ne risque pas car un des serre-files m’a pris sous sa surveillance et ne me quitte pas d’un pouce. Je n’ai pas pensé à lui demander son nom mais je sais que c’est un sacré trailer, il a fait entre autre le TOR avec simplement 2 à 3h de sommeil. Chapeau bas et grand merci à lui.
Après la bastille je suis obligé de redéployer mes bâtons car mon dos ne me tient plus. Il n’y a que comme cela que je tiens debout. Je fais mon possible pour avancer car je vois bien que les 3 autres (Aurélia, Thierry et Yann du 90), m’attendent mais je n’y arrive pas. Nous sommes pourtant sur le plat maintenant.
Enfin ce foutu stade, les serres files discrets ralentissent nous laissent finir seuls pour ne pas être sur les photos, encore un signe de leur gentillesse. Nous faisons une ligne à nous quatre et nous avançons tant bien que mal vers cette arrivée si espérée. Ca y est c’est fini, pointage l’ordre n’a plus d’importance, je vais enfin pouvoir m’allonger et soulager mon dos. Le bénévole qui me prends en charge m’indique qu’ils ont fait revenir l’ostéo et le kiné. Il nous faut retraverser le stade pour rentrer dans la halle Clémenceau où vient d’être récompensé les vainqueurs. Surprise pour nous car nous sommes accueillis comme des héros sous un tonnerre d’applaudissements, on se tient tous les 4 pour traverser jusqu’au bout. C’est magique. J’aperçois Jérôme qui vient me féliciter et d’autres coureurs que j’ai croisés. Vraiment une super arrivée, nous avons le droit à un cadeau spécial et à un énorme plateau de fromage à nous partager, royal ! Et cerise sur le gâteau comme on dit, nous arrivons avant la BH de 53h ! Que du bonheur donc !
Epilogue :
Les bénévoles après cette arrivée en fanfare et bien prévenus par l’organisation me prenne en charge pour me remettre en état. Résultat : 3 heures après l’arrivée, une bonne douche et une bière offerte je peux reprendre ma voiture et me diriger vers mon hôtel sans plus de difficulté. Le dos est sensible mais je me tiens droit. Le lendemain quasiment plus de douleurs et pas non plus de courbature, preuve qu’il y avait un bon fond d’entrainement.
Bilan :
Organisation de course superbe, balisage au top, jamais vu mieux, Bénévoles encore plus gentils qu’’ailleurs (je ne croyais pas cela possible). Un vrai ultra format 100miles qui n’a rien à envier aux autres. En tous cas c'est une course à faire et je la referais avec plaisir mais dans d'autres circonstances (et plus de lucidité j'espère pour l'apprécier pleinement) . Ce n’était que la deuxième année mais cela a tourné comme si cette course existait depuis 10ans au moins. Un grand bravo à tous, le succès est amplement mérité !
Et
C’est confirmé : je n’ai vraiment pas toute ma tête car s’inscrire à une telle course en pensant la faire tranquillement, c’est vraiment du domaine de l’inconscience !
10 commentaires
Commentaire de ch'ti lillois d'vizille posté le 27-08-2014 à 18:25:21
Bienheureux que tu ais réussi à boucler cet UT4M.
Et c'est avec la tête que tu as été au bout !!
Merci pour les bénévoles (j'en étais pour la préparation et signaleur le vendredi avant mon départ en vacances).
Bonne récupération et à l'année prochaine.
Commentaire de PaL94 posté le 27-08-2014 à 18:30:57
Merci Ch'ti lillois ! Tu as bien balisé tu mérites tes vacances ;-)
Commentaire de Bacchus posté le 27-08-2014 à 22:44:20
Bravo pour ta course.
J'ai filmé votre arrivée, c'était grandiose
http://www.dailymotion.com/video/x24h2b ... iers_sport
Commentaire de PaL94 posté le 28-08-2014 à 09:53:36
Merci Bacchus !
C'était tellement grandiose que je n'ai pas compris sur le coup ! Je réalise que maintenant que c'était comme si nous étions les premiers...
Commentaire de Knet posté le 28-08-2014 à 07:28:10
bravo pour ta course ! Et pas de courbature le lendemain !!! chapeau !!!
Vous étiez un paquet à ne pas avoir toute votre tête le we dernier ;)
Commentaire de PaL94 posté le 28-08-2014 à 10:00:59
Merci Knet et encore bravo pour ta victoire sur le 40.
Commentaire de Drill38 posté le 28-08-2014 à 09:05:11
Un très très grand bravo.
J'étais bénévole à la signalisation juste après la BV de saint Nazaire la soirée de samedi et on vous a vu passer... avec le sourire même si l'heure était déjà bien avancée et avec votre genouillère qui en disait long sur votre genou.
Vous revoir arriver le lendemain midi, alors que nous nous avions passé une nuit (certe un peu courte) dans notre lit, presque plié en deux, nous a submergées d'émotion...! Le fait que tout le monde crie, applaudisse et se lève dans les gradins de la halle n'a pas aidé à retenir les larmes... chapeau et merci pour tous ces frissons d'admiration !
Commentaire de PaL94 posté le 28-08-2014 à 10:06:14
Merci Drill. C'est surtout nous, coureurs, qui devons vous remercier de l'émotion que vous nous avez procuré. Cela n'aurait pu arriver sans toute cette mobilisation des bénévoles qui sont pour moi les grands vainqueurs de cette édition 2014 :) :) :)
Commentaire de reynaldbavay posté le 04-09-2014 à 15:18:08
bravo pour ton courage.
Commentaire de PaL94 posté le 05-09-2014 à 10:20:42
Merci Reynald.
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