Récit de la course : Trail Nivolet-Revard - 51 km 2014, par Papakipik

L'auteur : Papakipik

La course : Trail Nivolet-Revard - 51 km

Date : 4/5/2014

Lieu : Voglans (Savoie)

Affichage : 2813 vues

Distance : 51km

Matos : Buff Kikourou
T-Shirt X-Bionic
Manchons BV Sport
Cuissards BV Sport
Chaussures de Trail Cascadia
Bâton de trail Black Diamond

Objectif : Terminer

8 commentaires

Partager :

Gadoue et gadins !



Samedi : jour des dossards

Arrivée en début d’après-midi à VOGLANS avec ma compagne (séjour un peu court pour emmener les enfants), récupération rapide du dossard (pas de vérification d’identité) et direction AIX-LES-BAINS pour tester les thermes. Je ne sais pas si c’était une bonne chose d’alterner sauna et hammam la veille d’une course mais la tentation était trop grande. J’avais opté pour l’efficacité en réservant un hôtel (« the » hôtel ?) de VOGLANS situé à 300m du départ, du coup, j’ai pu faire une bonne nuit de sommeil sans stress du déplacement.

Objectif annoncé Kivaou : terminer (7h finalement après réflexion sur la ligne de départ).

Dimanche : jour de course

Rendez-vous donné à 7h30 au niveau des cages de football les plus proches du gymnase. Je rencontre à cette occasion Coco38, Caral, Toto38 et Mazbert. Nous devisons quelques minutes sur le profil de la course et les expériences de chacun, ce qui me permettra de me fixer mon objectif de 7h (cf. supra). Petit coup de sifflet de l’organisation pour inviter les coureurs à rejoindre le sas de départ avec système d’identification individuelle à l’ancienne via pointage de puces individuelles par des bénévoles à l’entrée.

Je discute quelques minutes dans le sas avec Toto38 (petit jeu d’avant départ : le « oukisson ? » sur la photo du départ).

Il me propose de courir ensemble mais je sens l’animal bien préparé, connaissant minutieusement la course et faisant généralement entre 6h et 6h30 : pas sûr de parvenir à le suivre. Petite minute de silence pour le créateur de l’épreuve, Bernard DONZEL, décédé quelques mois plus tôt, suivie d’applaudissements (toujours plus forts ces derniers pour moi dans un cadre sportif que le silence mortuaire…).

8h : départ au pistolet, je perds Toto38 de vue immédiatement (!). Les 5 premiers km jusqu’à MERY sont globalement roulant, exceptés le tout 1er km avec un gros faux plat montant couru à un rythme soutenu (tout le monde court donc tel un mouton de Panurge…). Le temps de sortir de VOGLANS et nous abordons des chemins de terre, plus conforme à l’esprit de ce qui nous attend.

Une montée de près de 3 km pour 250m de D+ pour se mettre en appétit et nous enchaînons dans des sous-bois à la terre humide (je réserve le mot « boueux » pour plus tard) avec une série de montagnes russes propices aux relances. Je me suis fait pas mal doubler dans la montée mais pas autant que d’habitude (grâce aux bâtons ?), ma moyenne passant quand même de 6’ au km à près de 9’40, j’ai l’impression de progresser ce qui me donne un surplus de motivation jusqu’au 1er ravitaillement des MENTENS (km 11).

KM 11 – LES MENTENS : 1h20 (approximativement)

Comme depuis quelques courses, je gère plutôt pas trop mal mon alimentation, je me contente de prendre un quartier d’orange en traversant en marchant le ravito. Grand bien m’en fait puisque nous entamons une longue montée de 4.5 km et 800 m de D+ pour rallier le REVARD. Le passage éclair au ravito me fait reprendre, je pense, la plupart des coureurs qui m’ont doublé dans la montée, les compteurs sont remis à zéro.

Je suis rattrapé au 14ème km par le leader de la course du MALPASSANT (27 km) sans être toutefois dépassé car c’est à la bifurcation des parcours. Juste le temps de me retourner et de le voir continuer un peu plus bas sur ma droite, je me dis que ce gars a fait ses 14 km en 45 mn de moins que moi (lui étant parti à 8h45), ça me laisse songeur quelques instants. Pas plus car la pente se raidit alors que nous atteignons une falaise, véritable mur de 400 m de haut dont je crains l’ascension. En fait, le chemin fait un grand nombre de lacets qui permettent de monter rapidement et de rattraper les nuages, le brouillard et le froid.

Je rattrape une colonne de coureurs : « En temps normal, la vue est superbe », puis-je entendre. Ce ne sera pas pour aujourd’hui ou en tout cas pas à cette heure. Nous débouchons désormais sur un long plat puis une bosse pour atteindre le sommet (1560 m pour GARMIN) avec traversée dans le froid, un petit vent bien glacial et une bonne couche de neige au sol. Je remercie les bénévoles qui vont faire le pied de grue encore pendant quelques heures. Je manque de me perdre à quelques hectomètres du col, le brouillard étant plus dense.

Une longue traversée du plateau de LA FECLAZ nous attend où nous suivons les pistes de ski de fond, où désormais la neige, à la faveur de quelques poches de chaleur, se dispute…à la boue. De la bonne boue qui, si vous n’anticipez votre trajectoire pour repérer les points de passages « durs », vous fait vous enfoncer les pieds si profondément que vous risquez d’y laisser une chaussure. Les faux plats montants et descendants sur la neige se succèdent mais j’arrive à ramener globalement ma moyenne kilométrique sous les 9’, double pas mal de concurrents pour arriver relativement frais au 2ème ravitaillement après ce passage sur le plateau de près de 10 km au final.

KM 25 – LA FECLAZ : 3h40

La barrière horaire y était fixée à 13h, j’ai 1h20 d’avance, aucun souci. Je vérifie rapidement ma poche à eau, remplie à un peu moins de la moitié. Je me décide à faire un petit ravitaillement en eau et à commencer à puiser dans mes petites gourdes latérales pleines de glucides. Un petit gel « coup de fouet » tout en marchant, un petit faux-plat descendant et voici arrivée la montée vers le NIVOLET.

La montée raide (1.3 km pour 200 m de D+) mais très praticable s’effectue via une piste de ski jusqu’au SIRE. Je croise un papa avec son enfant dans un sac à dos ad hoc qui tente une descente. Je me revois 2 ans plus tôt avec ma fille sur le dos mais un peu plus loin dans la montée. Le brouillard et la boue nous accompagnent toujours lorsque j’attaque un passage de forêt que je reconnais et trouve assez facile (avec des bâtons et sans 15 kilos sur le dos cette fois…). Le passage est toutefois technique et nécessite de bien visualiser les trajectoires. Je croise pas mal de randonneurs avec des enfants qui encouragent chaleureusement. Puis au détour d’une dernière montée, surgit l’imposante Croix du Nivolet. J’annonce mon numéro de dossard au pointage (car nous sommes régulièrement pointés manuellement) et ramasse quelques gels qui traînent sur le parcours, que j’ose imaginer « tombés accidentellement » des poches ou sacs de collecte de déchets de concurrents m’ayant précédé.

Nous entamons ce que je pense bêtement être l’ultime descente : après 3 km et 600 m de D- à travers des bois boueux (2 chutes dont une sur les fesses qui me laissera un beau bleu) mais avec une nette remontée de la température.Nous passons devant une magnifique cascade, la DORIA (ou alors est-ce lors de la descente suivante, j’ai un doute). Sauf qu’une nouvelle montée, non prévue dans mon plan de marche (mais bien indiquée sur le site, ça m’apprendra à ne pas regarder plus le profil), se dessine, petit à petit, avec un dénivelé progressant au fil des hectomètres (2 km pour 400 m de D+). Les jambes tournent nettement moins vites que lors des précédentes ascensions, je croise un coureur complètement à l’arrêt à qui je propose un peu à manger, sans succès. Nouvelle descente de 3.5 km pour 500 m de D- jusqu’à l’antépénultième ravitaillement.

KM 39 - PRAGONDRAN : 6h25

1h30 d’avance sur la barrière horaire. J’ai gagné 10 mn alors que j’ai eu l’impression de souffrir, souffrance bien gérée car sans crampes (1ère victoire sur cette course que je craignais pour cela). Je profite un peu plus du ravitaillement, surtout au niveau liquide. Je fais le pari que mes « fonds de cuves » tendront encore pour les km restant, même la chaleur (toute relative) s’est installée.

Après un énième faux-plat montant, nous basculons sur la descente de MALPASSANT (4 km et 650 mde D-) avec des passages très pentus (avec des cordes si besoin) et de belles falaises. Je me manque sur une sortie de virage mais me rattrape in extremis avec mes bâtons. Le terrain s’avère très souple, très agréable et permet de libérer une foulée longtemps contraintes par la boue et la sinuosité du parcours. Je dépasse quelques coureurs mais le fil de la course s’étant depuis longtemps allongé, je fais la descente globalement en solitaire.

KM 43 - FOURNET : 6h51

Petit ravitaillement uniquement constitué d’eau à l’issue de la descente, je le passe sans m’arrêter. L’arrivée est au bout d’un long passage de plat de près de 3 km qui nous fait prendre en sens inverse le parcours du départ jusqu’à MERY. J’arrive malgré les jambes lourdes et la chaleur à tenir une moyenne de 6’05 au km. Le départ ayant été constitué d’une bosse, je me prépare mentalement à l’affronter quand, au détour d’une montée, je rattrape Mazbert, le régional de l’étape. Nous décidons de finir ensemble, lui ressentant une vive douleur depuis plusieurs km au niveau du talon (me semble-t-il). Un dernier raidillon bien violent (sur une dernière poussée, ma jambe gauche se tétanise alors que nous sommes à moins de 2 km de l’arrivée mais tout rentre à la normale une fois le plat revenu).

Nous sommes doublés à 800 m de la ligne par 2 coureurs coup sur coup : l’arrivée se présentant en pente négative, Mazbert me lance le défi de les rattraper. Je décline dans un 1er temps mais à la vue de la dernière ligne droite et des encouragements de ma compagne, je décide de la relever. Je rattrape un des coureurs à 30 m de la ligne mais je manque mon coup car il me voit 1 m derrière lui et donne le dernier coup de rein. Je finis ce dernier km en 4’42 et félicite mon adversaire des derniers mètres. Dernière discussion sur l’aire d’arrivée avec Mazbert et je file rejoindre ma compagne et gagner les vestiaires pour une douche bien méritée pour enlever toute cette satanée boue.

Une course au final très agréable, avec de superbes paysages (potentiels mais avérés !) et des passages en sous-bois techniques à souhait. Un bon ratio distance / dénivelé qui mérite d’y revenir.

Objectifs initiaux un peu dépassés (7h22, 3h tout pile après le vainqueur, 243ème au scratch sur 424 finishers avec 480 partants pour 513 inscrits) pour 47.73 km et 2 702 m de D+ annoncés par Garmin.

Ce que je retiens de cette course :

Les + :     une organisation bien huilée sur le parcours ;

les manchons offerts (au choix avec un porte-gourde) de bonne qualité ;

le repas post-course, très copieux, avec tartiflette et tarte aux fruits ;

Les - :      le temps (brouillard mais pas vraiment la faute des organisateurs) ,

l’absence d’indications kilométriques (bon repaire par rapport au GPS) ;

Ce que j’ai mis en pratique :

-          hydratation et alimentation de manière régulière, aucun trouble particulier (ni digestif ni coup de pompe) ;

-          essayer d’avoir moins d’appréhension dans les descentes (sauf quand trop pentues ou avec de la boue) ;

Ce que je retiens pour les prochaines courses :

-          replier mes bâtons et ne pas les garder à la main, même s’ils sont très légers ;

-          apprendre à utiliser ses bâton en montée (quel rythme adopté, mouvement parallèle ou désynchronisé ?) ;

-          mieux gérer mon coupe-vent / veste pluie pour éviter les coups de chaud et l’augmentation de la sudation ;

-          écouter la musique sur les parties de course monotones (plates) quand le moral décline.

8 commentaires

Commentaire de coco38 posté le 10-05-2014 à 15:42:38

Belle performance et belle gestion de course. Les conditions météo t'empêchent certainement d'atteindre l'objectif de 7h. Pour les bêtons, la technique marche nordique alternée est certainement la plus efficace. Sauf dans les parties très raides où l'appui simultané est mieux à mon avis. A se revoir un de ces jours.

Commentaire de Papakipik posté le 11-05-2014 à 14:30:59

Merci ! Même sans boue, je ne sais pas si la barrière des 7h aurait pu être franchie : cela appelle une revanche l'année prochaine. Pour les bâtons, la marche nordique a l'air effectivement pas mal, et ma compagne, non "runneuse", serait ok pour s'y mettre. A suivre donc. A bientôt.

Commentaire de Kirikou69 posté le 10-05-2014 à 22:00:41

Belle course et grâce à ton CR, j'ai appris qu'il y avait un hotel à Voglans :)

Commentaire de Papakipik posté le 11-05-2014 à 14:32:59

Merci ! Pour l'hôtel, c'est l'info clé du CR ;)
Il ne faut pas se fier à son apparence externe (on dirait un Courtepaille hôtelier)car il n'est pas si désagréable une fois à l'intérieur. A +.

Commentaire de Arclusaz posté le 11-05-2014 à 07:58:49

Bravo pour ta parfaite gestion de cette course rustique car baujue !

Commentaire de Papakipik posté le 11-05-2014 à 14:38:56

Merci ! Avec ma petite famille, nous adorons les Bauges depuis un séjour d'une semaine dans un gîte de La Thuile donc ce trail tombait à point nommé ! A + sur une sortie GHT.

Commentaire de caral posté le 11-05-2014 à 10:39:41

super récit, belle course, tout est bien. Félicitations!

Commentaire de Papakipik posté le 11-05-2014 à 14:40:19

Merci ! Une belle course et de belles rencontres, même rapides (pas la course ;)). A bientôt.

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version grand écran - 0.04 sec