Récit de la course : Trail Matheysin 2014, par El Tamanoir

L'auteur : El Tamanoir

La course : Trail Matheysin

Date : 8/5/2014

Lieu : St Honore (Isère)

Affichage : 1816 vues

Distance : 32km

Matos : Ma montre Géonaute avec l'heure et le chrono.

Objectif : Se dépenser

8 commentaires

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Tout simplement énorme !


Ma première participation au trail matheysin


4 jours seulement après la Montée d’Ezy, RV à St Honoré pour le Trail Matheysin. Ca s’annonce costaud avec un dénivelé et une distance presque 3 fois plus grands, il va falloir mettre les bouchées doubles….

La préparation pour la Montée d’Ezy avait porté ses fruits grâce à une modélisation mathématique complexe et un régime diététique draconien à base de recettes latino-américaines.

Je décide donc ne rien laisser au hasard et prépare une checklist :

- Analyse du parcours :

Au moins c’est facile à retenir : Ca monte, ça descend, ça monte, ça descend


Les pointes sont acérées comme des incisives de squale… Ca fait un peu peur tout ça… Je crois que je n'ai jamais fait aussi long... Mon objectif sera donc : terminer sur mes 2 pieds et apprécier le paysage…


- Préparation psychologique :

Je relis tous les récits mythiques d’Albacor, du Bouk, de l’Albatros, de l’Ignoble, de Ross, de Sans-Cervelle, du Kéké et du Dude (ça me prend bien quelques jours…) et je suis gonflé à bloc ! La force du Saucisson est en moi !


- Préparation diététique :

Cette fois-ci, je choisis uniquement des produits de saison pour être en harmonie avec la nature... Je termine donc consciencieusement tous les chocolats de Pâques que les enfants n'avaient pas finis, et engloutis ceux que mes collègues avaient eu la sympathie d'amener au bureau... Blurp...

 

- Préparation physique :

Repos complet, j'annule même l'entrainement de roller hockey à Champagnier le mardi et le bad du mercredi.

 

- Choix de l’équipement :

Faut-il privilégier des chaussures légères pour la montée ou avec un bon amorti pour la descente ? Un drop de 4 ou 6 mm ? Quelle forme de crampons ? J’ouvre mon placard à chaussures et opte pour … la seule paire que j’ai, elle fera bien l’affaire….


- Préparation du paquetage :
Pour durer, il va falloir emporter quelque provisions... Je prends donc 1 litre d’eau de Brié (reconnue dans le monde entier pour ses multiples vertus) et prépare quelques tartines de confiture d’où vous savez, que je roule soigneusement dans les poches du sac. Miam !

 

Jeudi 8 mai au matin, j'arrive un peu à la bourre vers 8H, pas encore tout à fait réveillé.

 

 

Direction le gymnase pour récupérer le dossard, je croise Seb (organisateur de l'UT4M) venu faire une sortie de remise en forme (il terminera en 03:45 !).

Puis l'équipe de joyeux drilles formée par l'Ignoble, Nathalie, la Corne de Chamois et le Bouk, fidèles au poste après la montée d'Ezy.

Champagnier est également bien représenté avec 6 coureurs (et coureuses !) en orange.

Je récupère le dossard en 30 secondes chrono avec un tee-shirt technique sympa d'une marque locale bien connue.

Je tombe alors sur Régis, the King of Chamrousse, qui entame la saison des trails après une grosse saison de skating. Il a l'air affûté le bougre, et terminera d'ailleurs 21ème en 03:26. Ca promet pour les prochaines courses !

Isma, une grosse pointure du plateau, est également là, mais il ne prendra pas le départ, il fait partie de l'organisation. Je sens la petite pointe de regret bien connue qu'ont tous les organisateurs qui se donnent à fond pour leur événement, mais ne peuvent pas y participer...

Rassemblement sur l'aire de départ pour le briefing, pas vraiment le temps de s'échauffer.



On nous apprend qu'on a un bonus de 3 Km ! Aie... Déjà que ça s'annonçait costaud...



Ca y est c'est parti, et même très vite devant... De plat, le chemin devient vite légèrement montant. Sans-Cervelle remonte très facilement le peloton, on croirait que ça ne monte pas pour lui !

On rejoint bientôt un sous-bois et l'heure de sortir les bâtons est arrivée. Ca monte plus sec, et je retrouve David, un trailer régulier de Brié. On discute un moment, puis il me distance, je ne le reverrai plus...

Avant de rejoindre St Honoré 1500, on a une superbe vue sur les monts du Connex, La Peyrouse et Beauregard.



Le premier ravitaillement arrive (50 min de course), juste avant une descente. Personne ne s'arrête bien longtemps, j'attrape une demi banane et quelques Tucs, que je glisse délicatement dans la poche du sac, naturellement en les écrasant tous, et attaque la descente.

J'essaie d'éplucher la banane en courant avec les bâtons dans les mains, y arrive tant bien que mal, mais la banane tente sa chance et m'échappe des mains avant de faire un roulé-boulé dans la poussière... Et m...e !
Je grignote donc les miettes de Tuc, en espérant que ça le fera jusqu'au prochain ravito.

On arrive alors au pied du sentier du diable, le bien-nommé. Le début est facile, des lacets réguliers dans la forêt, ça monte tranquille. A la sortie de la forêt, ça se corse et je suis impressionné par la montée.Les coureurs se suivent en file jusqu'au sommet.


Les lacets s'enchaînent et deviennent de plus en plus raides. On double ou on se fait doubler, toujours en laissant passer celui qui est plus rapide. Dans un tournant, je fais le fond des mes poches à la recherche d'une ultime miette de Tuc, et j'embroche presque le coureur derrière moi avec mon baton. Plus de peur que de mal, je m'excuse, on discute et on se fait un délire sur des trailers gladiateurs.

On arrive finalement au sommet du Pérolier en terminant dans la neige, c'est assez impressionant ce mur...



Le signaleur m'annonce 70ème. Sympa ! Mais la route est encore longue...



Après une petite descente bien caillouteuse et technique, puis un grand névé ou je m'étale généreusement (ça c'est fait), on aborde un sentier qui nous amène au col puis au Lac Charlet. Ca descend bien, et c'est magnifique.


On continue à descendre, et on arrive bientôt au deuxième ravitaillement, j'ai 2H à ma montre. La, je fais une bonne pause, remplis la poche à eau, et mange de tout.

Après le ravito, un large sentier très régulier monte vers le piquet de Nantes. Je me mets en mode économie et marche pour ne pas y laisser de plumes, d'autres courent. La végétation se raréfie et on arrive à une montée encore vraiment impressionnante, avec des virages qui s'enchainent sans fin. Après chaque tournant à gauche, c'est raide puis au lacet suivant on récupère un sentier à flanc de montagne où on peut relancer. Je ne compte plus les tournants, et sur la partie haute ça n'arrête pas de monter... C'est de plus en plus dur, j'ai l'impression d'être scotché.

On arrive finalement en haut, ou presque... Le Piquet de Nantes se trouve encore à quelques centaines de mètres sur la droite, j'y arrive en un peu moins de 3H.


Après un début de descente super raide et technique ou je me sers des batons comme amortisseurs, le sentier devient bien roulant et je retouve des jambes.

On est 4 à descendre au même rythme en allongeant la foulée, je retrouve de bonnes sensations. On arrive au 3ème ravitaillement, je ne m'y arrête pas longtemps, et continue la descente.

On passe par des sentiers un peu glissants, et ça remonte ! Profitant d'un coup de mieux, je fausse compagnie à mes compagnons de route en marchant rapidement.

Plus loin, une coureuse me double en alternant marche rapide et course, je ne la rattraperai pas.

Commence alors une descente avec des paysages magnifiques sur l'Obiou et le Sénépi. Je réduis le rythme pour profiter de la descente, on devrait bientôt arriver.



Je croise alors Isma, monté comme signaleur, qui m'encourage et m'annonce encore 20-25 minutes... Aie, moi qui pensais en avoir presque fini... Je sens de plus en plus des ampoules aux talons. J'essaie de garder un petit rythme, et on arrive à une dernière montée sur le goudron, qui fait mal. Je me fais doubler par 2 coureurs.

On attaque un sentier sur la gauche, le relayeur nous dit "Plus que 2 km !". Le faut plat descendant est interminable. Les rares neurones encore en activité me disent "Marche !" mais non, les jambes continuent comme elles peuvent, aidées des bâtons.

Je croise alors Sans-Cervelle et Nathalie, arrivés depuis longtemps et frais comme des gardons; ils m'encouragent. Encore quelques centaines de mètres et l'arche libératrice arrive. J'ai la présence d'esprit de sortir le dossard de mon caleçon où il était resté pendant toute la course, j'avais oublié les épingles à nourrice...

A l'arrivée très bonne ambiance locale avec accordéoniste et produits locaux.


L'accordéon c'est pas sorcier !


Les coureurs de Champagnier arrivent les uns après les autres, le sourire aux lèvres et avec encore la pêche. Tout d'abord Franck et Dominique, puis Cyrille, suivi par Laurence et Karin. A chaque maillot orange qui arrive, Franck lance le terrible cri de ralliement "Champipi, Champapa, Champagnier !", repris en choeur par l'ensemble de la troupe. Le Pulp Power est bien là. Seb arrivera un peu plus tard.

Le Goéland est passé faire un tour en spectateur. Ca doit faire au moins un an que je ne l'avais pas vu sur le Saucisson Tour Isérois !

Au bout d'un moment, une sourde inquiétude commence à se faire entendre. Mais ou est le Bouk ? La montagne est pourtant son élément, et ses qualités de crapahuteur ne sont plus à démontrer... Les minutes passent, l'angoisse monte. On s'imagine déjà en train de faire le chemin à l'envers en appelant Booouuuuuk ! dans la nuit.

Une annonce micro est passée... personne ne l'a vu...

On s'apprête à lancer les recherches quand tout à coup, qui voilà ? Le Bouk sur son engin !

L'arrivée triomphale du Bouk


Il était tout simplement tombé en panne d'essence moins d'un kilomètre après le départ et a du pousser seul son quad jusqu'en haut du Pérolier et du Piquet de Nantes, pouvant malgré tout profiter des descentes en roue libre... Quel exploit !!

 

Pour conclure, superbe trail, excellente organisation (Bravo à tous les bénévoles sur le parcours,  pas évident de monter là haut tôt le matin pour accueillir les coureurs), un balisage irréprochable, et des paysages magnifiques !

Il me faudra encore un petit moment pour m'en remettre, mais vraiment heureux pour mon premier +30 Km...

8 commentaires

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 09-05-2014 à 09:17:42

Je constate, Pierre, que comme tous les autres vous n'avez pas respecté la stratégie annoncée qui était celle de "profiter" !!!
Résultat je termine à des années-lumières de tout le monde, les écarts sont tels que la saison 2014 est jouée !
Encore bravo pour ton chrono sur cette course exigeante mais ô combien magnifique !

Commentaire de El Tamanoir posté le 09-05-2014 à 09:48:35

C'est vrai !Pourtant j'étais parti avec de bonnes résolutions! Bon allez on remet ça dimanche en mode rando....

Commentaire de Corne de chamois posté le 09-05-2014 à 17:11:58

bravo

Commentaire de Dom_SMH_38 posté le 11-05-2014 à 16:03:15

Bravo Pierre pour cette performance et pour ton récit qui nous replonge dans cette super course.
Bien content d avoir fait ta connaissance.
A+
Dominique ( Team Champagnier )

Commentaire de El Tamanoir posté le 13-05-2014 à 10:33:55

Merci Dom, c'est toujours sympa de voir la Champateam colorée au depart (et à l'arrivée) de toutes les courses du coin !

Commentaire de Albacor38 posté le 12-05-2014 à 21:01:37

Je viens de me taper un bon fou rire sur l'arrivée du Bouk en Quad :)
Tamanoir ça rime définitivement avec victoire (bon avec suppositoire aussi mais ce sera pour une autre occasion).

PS: Cocogirl (Nath) avait pris le départ de cette tuerie ?

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 12-05-2014 à 22:15:23

Oui, la Ronde des Marmottes, elle avait une foulée gracieuse

Commentaire de El Tamanoir posté le 13-05-2014 à 10:43:12

Oui, aussi avec boire, rotissoire, St Maurice sur Dargoire... :-) Que de ressources dans ce pseudo !

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