Récit de la course : L'Intégrale des Causses 2013, par Fred 44

L'auteur : Fred 44

La course : L'Intégrale des Causses

Date : 25/10/2013

Lieu : Millau (Aveyron)

Affichage : 4371 vues

Distance : 62km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Mon premier gros trail

Il y a quelques années un reportage sur la Diagonale des Fous à la Réunion m’a donné l’envie de faire cette course un jour. De manière irrégulière j’ai toujours pratiqué la course à pied avec des courses sur route et des trails court dans ma région. Mais depuis un an je suis vraiment devenu assidu et est décidé de me préparer pour le GGR de 2016.

 

Jusqu’à maintenant mon trail le plus long était de 25 km et 500m D+ en Bretagne. Cette année j’avais 2 objectifs : la Marathon-Race du lac d’Annecy (environ 42 km pour 2700m D+) et la Grande Course des Templiers (72 km pour 3200m D+). Mais suite à l’annulation de toutes les courses d’Annecy, et n’ayant pu me tester sur 42 km, j’ai décidé de m’inscrire à la nouvelle course de Millau : l’intégrale des Causses (61 km pour 2900m D+). Et je ne regrette pas, car même si j’aurais probablement pu faire 11 km de plus, c’était déjà un très bon test que je fini en bon état sans m’être fait à aucun moment la réflexion « mais qu’est ce que je fais là ? ».

 

Après un dernier petit trail près de chez moi 2 semaines avant Millau (trail Mauves en Vert, 17 km pour 300m D+), qui passe comme une lettre à la poste, je me dis que la préparation est ok, et je ne me laisserai pas démoraliser par une petite crève 1 semaine avant (une petite peur quand même).

 

Jeudi 24 octobre : arrivée à Millau en fin de journée, récupération du dossard et direction l’hôtel afin de préparer tout l’équipement de la course. L’hôtel propose un repas spécial sportif, c’est parfait. C’est marrant les clients qui sont là pour la course son reconnaissables au premier cou d’œil.

 

Vendredi 25 octobre : réveil à 4H30, c’est le grand jour ! Pas trop bien dormis, mais pas trop d’appréhension même si je ne suis pas complètement remis de ma crève. Dernier préparatif et direction Millau plage afin de prendre le bus pour se rendre au départ à Mostuéjouls. 20 à 25mn plus tard arrivée là-bas et petit marche en côté pour se rendre sur l’ère de départ. N’ayant pas pu prendre de café à l’hôtel je suis heureux de voir que tout est prévu là-bas.

 

Le speaker annonce le départ dans 5 minutes, les coureurs se resserrent devant la ligne de départ. Je me positionne vers la fin, je ne suis pas là pour gagner ou faire un temps.

 

7H00, le départ est donné sous les flambeaux, c’est parti vers l’inconnu. 320 personnes s’élance et à je pars à mon rythme petite foulée tranquille. Dès la première petite côte je passe en mode marche rapide et pour les vrais ascensions de la suite de la course ce sera tranquillement un pas devant l’autre.

Au bout d’1.5 km je me greffe à une groupe de 3 potes qui semble avoir le même rythme que moi (Lucas, Yvan et Didier je crois, venant de Normandie). Après 2 km nous entamons la première ascension (3km pour environ 420m D+) qui nous mènera au point culminant de la course environ 914m d’altitude. Il fait encore nuit et nous voyons les frontales des premiers qui sont déjà bien haut. Ça bouchonne un peu à certain endroit mais cette montée se passe très bien, nous arriverons au sommet avec le lever du jour, afin de pouvoir enfin profiter du paysage (pour moi le trail c’est aussi ça !).

Après environ 1 km de plat sur plateau qui se fait au petit trot, c’est le début de la descente sur Le Rosier d’abord tranquille puis ensuite une descente assez technique par endroit. Sur 2 km nous serons sur le GR de Pays du Tour de Sauveterre. En fin de descente traversée du Tarn et premier ravitaillement. Pour l’instant tout va bien, jambe, ventre, moral.

 

Le Rozier environ 10.5 km en 1H51 (avec le recul, peut-être un peu trop rapide pour moi)

 

Un peu de sucré, un peu de salé et encore du sucré : remplissage de la poche à eau, un verre de boisson énergétique et sa repart.

Au bout de 500m Yvan et Didier prenne le large. Lucas et moi qui somme sur le même rythme cardiaque ferons un bout de route ensemble, jusqu’à la fin de l’ascension qui nous mènera sur la corniche du Causse Noir 325m plus haut. Un peu après sentant que Lucas souhaite accélérer, je lui dis de faire sa course, je veux avancer à mon rythme (pour moi ce genre de course reste une inconnue), il reste encore un plus de 40 km. Je ferais le reste de la course seul.

Après la corniche du Causse Noir, nous attaquons la traversée de la Forêt Domaniale du même nom. Une alternance de montée et descente (un peu comme les parcours de Bretagne pour cumuler du dénivelé) que je ferais en mode rando course. En sortie de forêt nos arrivons à St-André de Vézines pour le 2ème ravitaillement. Je retrouve Lucas à ce moment là mais il repartira avant moi. Tout va encore bien, mais les jambes commencent à se faire sentir.

 

St-André de Vézines 26 km en 4H30 (on voit déjà une baisse de la vitesse moyenne)

 

Sucré, salé et une petite soupe qui se fera sentir sur le premier km après le ravitaillement, poche à eau, boisson énergétique et c’est reparti. On est presque à mi course, le moral et l’envie d’aller au bout sont toujours là, par contre à cet instant je prends la décision de finir la course en mode rando. Je n’ai aucun doute quand à ma capacité d’aller au bout, mais je préfère assurer. Direction La Roche Ste Margueritte. Passage aux Rochers de Roque-Altès, endroit sublime ! Puis passage sur la corniche du Rajol avec de superbes points de vue. Ensuite attaque de la descente sur La Roche Ste-Margueritte en deux temps avec des passages assez tendue par endroit. Content d’arriver à ce ravitaillement, la descente a été dure pour les jambes. J’en suis convaincu maintenant, même si parfois les montées sembles difficiles et interminables, je les préfère de loin aux descentes qui sont beaucoup plus traumatisantes au coureur de plaine que je suis.

 

La Roche Ste-Margueritte, 37 km en 6H47

 

Pour le 3ème ravitaillement, on ne change rien, sucré, salée mais pas de soupe cette fois. Heureusement le temps est plutôt clément. Un peu de pluie, mais rien de dérangeant. Il faut juste bien se couvrir après les ascensions car le vent est assez fort sur les plateaux. A peine 10mn d’arrêt et c’est repartis. Traversé de La Dourbie et attaque directe pour la 3ème ascension qui nous mènera sur les Causses du Larzac. 390m d’ascension en deux temps en passant par Pierrefiche-du-Larzac. Point culminant à 790m environ avec de très belles vues sur les Gorges de La Dourbie. On aperçoit le viaduc au loin. Puis une belle descente pour arriver proche des rives de la Dourbie que nous longerons sur environ 5 km. Ce sera pour mois la partie la plus longue de la course.

Enfin arrivé à Massebiau pour attaquer la dernière montée du parcours. Certain disait que la montée la plus dure était la première après le départ. Pour moi ce sera celle-ci, peut-être à cause de la fatigue accumulé, mais je l’ai trouvé dure. Pas loin de 500m D+ en étant obligé de mettre les mains parfois (enfin en ce qui me concerne) pour arriver à nouveau sur le Causse Noir, et enfin le 4ème et dernier ravitaillement au Cade.

 

Le Cade, 55 km en 11H29

 

Sucré, salé (jambon, fromage), je me laisse aller pour ce dernier ravito et c’est parti pour les 6 derniers km. Forêt domaniale du Causse Noir, allumage de la frontale et passage au grand pylône de Puncho d’Agast avec vue magnifique sur le viaduc de Millau tout illuminé. Et ensuite je bascule dans la dernière descente super pentue et technique. On entend déjà le speaker. Je suis bien contant d’avoir en plus de ma frontale une lampe à main qui me permet de bien voir où je mets les pieds. Ceci dit, cela ne m’a pas empêché de me tordre la cheville gauche à la sortie de la grotte du hibou. Grosse frayeur, la cheville est bien partie la douleur et le doute s’installe. Il reste à peine 2 km ! Je repars tout doucement et je pense que l’adrénaline et l’arrivée proche me font avancer sans faire la grimace. Merci au randonneur qui m’accompagne sur le dernier km (plusieurs fois finisher des Templiers mais blessé cette année). Egalement merci à Yvan, Didier et Lucas pour la première partie de course.

 

Victoire, je franchis la ligne d’arrivée en 12H51. Je finis 213ème sur 239 finisher.

 

J’espérais finir de jour, mais finalement cette dernière descente technique de nuit à été un bon entraînement pour la suite.

 

En conclusion, je suis plutôt satisfait de ce premier gros trail, riche d’enseignement pour la suite. Un départ peut-être un peu trop rapide, mais j’ai su au bon moment prendre mon propre rythme pour ne pas arriver trop fracassé à Millau. Cette première édition de l’Intégrale des Causses n’était pas facile (bien que je n’ais pas d’élément de comparaison), mais à aucun moment je n’ai souffert en me demandant pourquoi j’étais là. Pas de douleur articulaire, pas de problème gastrique, 3 petites ampoules (je sais ou mettre encore plus de nok la prochaine fois).

 

Ma compagne qui ne me prenait pas trop au sérieux quand je lui disais que je voulais faire la Diagonale des Fous commence à croire que je suis capable de le faire.

 

Première étape pour les fous réussie. La prochaine sera le 31 mai 2014 à Annecy (86 km pour 5300m D+). Je vais peut-être me mettre aux batons pour cette course. D’ici là repos et un peu de vélo pour les 2 prochaines semaines et reprise tranquille du footing par la suite.

 

Dernière chose à ajouter. Un grand merci aux organisateurs, bénévoles et public. Tout était parfait. Ravitaillement copieux, balisage très bien, belle organisation.

 

 

2 commentaires

Commentaire de NRT421 posté le 03-11-2013 à 08:54:19

Bravo pour cette première que tu sembles avoir parfaitement gérée. Pour la faible expérience que j'en ai, savoir gérer me paraît être une des qualités essentielles à la réussite en trail long.

Commentaire de Fred 44 posté le 03-11-2013 à 12:25:13

Merci à toi pour cet encouragement, étant en mode apprentissage je n'ai pas vraiment forcé, mais j'avoue que par moment j'aurais bien accéléré. Mais je pense comme toi que le secret des trails long et ultra c'est la gestion de la course selon les différents paramètres (niveau physique, état de forme, météo, blessure, etc...).

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