Récit de la course : Marathon de Vannes 2013, par c2

L'auteur : c2

La course : Marathon de Vannes

Date : 20/10/2013

Lieu : Vannes (Morbihan)

Affichage : 1309 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Balade

1 commentaire

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Vannes:Le marathon au deux météos

Marathon de Vannes 2013. Le marathon au deux météos

 

 

Souvenirs, souvenirs. Ma dernière compét dans le coin c’était les 177kms de l’ultra trail du Morbihan afin de faire tout le tour du golfe en grande partie sur les sentiers côtiers. Une aventure courue de bout en bout en couple. C’était en juin, le temps avait été magnifique. Enorme souvenir et paysages fantastiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alors revenir une autre année dans la région en automne, pourquoi pas !! Et pour un simple marathon !!! Facile, me direz-vous ! A voir. Car il y a toujours des imprévus lors d’un marathon. C’est pour ça qu’on y replonge !!! Et au-delà du parcours moyennement roulant mais ça je le savais déjà, les surprises sont venues sur cette épreuve du ciel et pas qu’un peu.

 

 

Samedi. Certains de notre bande de 25 sauvages inscrits sur le 10km et le duo-marathon doublaient avec les 16kms de la marche du samedi A.M. Pourquoi pas ! Toute la matinée dans le prolongement de la nuit hyper orageuse, des trombes s’abattent sur Vannes et sa région. « Bon, tout ce qui est tombé ne tombera plus. » C’est la phrase du jour combien de fois entendue en de telles circonstances qui circule entre nous, histoire de se rassurer. Bref de la bonne méthode Coué.

Et ça marche, car l’après-midi le ciel est cristallin, lessivé de toutes ses impuretés. Les « promeneurs » reviennent enchantés les cartes des appareils photos à bloc.

 

 

 

 

En soirée on a beau se dire que c’est gagné pour demain, on dévore quand même discrétos la rubrique météo du journal local qui est très claire là-dessus. « Grosses pluies en début de journée puis averses éparses l’après-midi. » Ça roule. Ben voyons. Et on s’endort paisiblement face à l’embouchure du golfe en implorant la clémence des dieux.

 

  

 

 

 

 

Dimanche jour de course. Tout se déroule dans un premier temps comme prévu. Il n’a pas arrêté de fortement pleuvoir toute la nuit et sur la ligne face aux remparts dès 9h c’est un bon 15 degrés, du vent et des nuages mais pas de pluie qui nous attend. Correct. Faute cette année de feu-d’artifice, pour nous faire patienter, c’est une ballerine à la plastique suggestive suspendue sous un haut portique, emmêlée dans deux immenses foulards, qui exécute moult figures acrobatiques. Superbe. Et double dose avec un premier service juste avant le départ du 10 bornes à plus de 1000 partants à 9h30.

 

 

Et pas question de m’immiscer ou de prendre parti dans une joute entre un lutin Ecouvien et un François géographiquement très proche. Alors à côté du panneau 4h, tranquille cible potentielle du jour, j’observe ces magnifiques remparts légèrement en contre-bas attaqués à leur base par la miction grossière de quelques coureurs, peu nombreux au demeurant qui ne font pas l’effort malgré les panneaux de se diriger vers les nombreux urinoirs provisoires installés judicieusement juste 100m avant le portique de départ.

 

 

 

 

 

 

En deux minutes à 10h les presque 3000 bipèdes dont 500 duo-marathon ont glissé sous l’arche de départ pour rejoindre 500m plus loin au cœur de la ville le point géodésique de la cité entre porte d’entrée de la vieille ville et promenade de la Rabine.

 

Ce premier tour est pour moi un tour d’observation et de balade puisqu’on y repassera dans quelques temps pour une deuxième couche. Alors je profite, le nez en l’air, enfin pas trop en l’air vu que ça souffle pas mal, en me calant quelques centaines de mètres derrière les deux meneurs d’allure des 4 heures afin d’éviter l’essaim qui gravite tout autour d’eux. Vu le zeph, leurs oriflammes dorsaux sont bien visibles et doivent sûrement freiner quelque peu leurs porteurs. Ca plie mais ne rompt pas.

 

  

 

Bon d’accord il y a quelques grimpettes. Bon d’accord il y a un vent fort, souvent défavorable. Bon d’accord il y a quelques chemins caillouteux au rendu médiocre et assez étroits pour imposer le tempo mais enfin en contrepartie, il y a tout de même ces belles vues renouvelées sur le golfe, ces ravitaillements fréquents et corrects, ces crêpes, ces huitres et ce vin blanc que je n’ai fait que reluquer au premier tour. Pas mal de positif tout de même. Alors !!!! Venez !!! Vous verrez c’est très sympa.

 

 

Que d’eau, que d’eau. 20 bornes. Stade de Kercado. Presque midi. Zone de passage de relais pour le duo. J’ai bien mémorisé le petit raidard que l’on vient de passer et qui pourrait faire très mal vers le 40ième au second tour. C’est alors là, pour moi, mais je ne devais pas être le seul, rassurez-moi, qu’une autre course a débuté. Ce n’était pas de la bruine ni du crachin ni même de la pluie mais des sceaux d’eau qui se sont abattus sans prévenir. Une véritable agression météorologique dans sa soudaineté. Un Pearl Harbor climatique. Comme si j’avais oublié de me déshabiller avant d’aller à la douche. De mémoire dans le top 3 des rincées reçues en compét juste derrière un mémorable 100 bornes de Millau où les routes étaient transformées en rivières et une « diagonale des fous » de la Réunion avec tout de même pour cette dernière un vêtement anti-pluie un soupçon protecteur.

 

 

Je suis obligé de mettre la main en casquette pour continuer de distinguer la route. C’est une envolée de moineaux sur les trottoirs. Tout ce qui ne court pas se planque. Mais que font tous ces gens agglutinés soudainement sous ces abris-bus ? Pour la haie d’honneur de tous les potes déjà arrivés sur le 10 bornes, c’est mort. Bref, des racines des cheveux jusqu’aux ongles des orteils tout est trempé en quelques minutes.

 

2h02 au semi, glissade cœur de la vieille ville lourde d’histoire vers le port de plaisance et la Rabine nous relance pour un second tour.

 

  

 

 

Ça parle beaucoup moins. D’ailleurs faudrait déjà surmonter le bruit ambiant de ce que je prends parfois pour de la grêle tellement les gouttes sont grosses et véloces sur mes jeunes cuisses d’éphèbe sur le retour. C’est maintenant du chacun pour soi. Ça se calme un peu de temps en temps question vidange mais Zéphir, Eole, Zeus, Chac, Eos, Aurore, Saturne, Cronos et les autres visiblement en conférence internationale sur le climat et le temps à Vannes les ouvrent à fond ce jour-là et ne lâchent pas l’affaire et en remettent une louche voire une bassine dès que notre taux d’humidité semble repasser au-dessous des 99, 999%.

 

Pour garder un tempo constant c’est au moins 10% d’énergie en plus que je dois lâcher et qui s’évaporent !!! Enfin non, qui plutôt se diluent dans les bourrasques de vent, les flaques grandissantes et les chaussettes spongieuses. Ça devient costaud. Je passe difficilement en mode musique pour contrebalancer tous ces sifflements parasites. Le vent capricieux m’emmêle tous les fils. A Arcal dans une courte rampe les spectateurs sont déchainés. Double haie d’honneur toute de jaune vêtue vocifèrente à souhait digne d’un Sedan-Charleville. On en redemande.

 

Le long U de plusieurs kilomètres du port de plaisance se parcourt en aller-retour sur chaque rive permettant dans un premier temps de voir ce qui se passe devant et ensuite derrière.

Cette immense promenade réaménagée il y a peu, genre planches Deauvillaises vers le 32ième serait encore plus sympa sans cet énorme ventilateur digne d’une soufflerie pour avion de chasse qui cherche en permanence à nous faire reculer des que nos deux pieds sont décollés du sol. La cible permanente, un grand pour se planquer lâchement derrière. Je trouve qu’il reste quand même pas mal de spectateurs courageux ce qui est toujours bien sympa et les encouragements personnalisés grâce à nos prénoms écrits en gros sur nos dossards sont toujours les bienvenus. Je claque toutes les mains des gamins qui se tendent. « T’as vu maman le monsieur,…. » Ils se retournent fiers et contents.

 

  

 

 

 

Et comme on dit alors dans le métier, je commence bientôt à ramasser les morts. Les fameux 12 kilomètres de monologue après les 30 de prologue. Si 5 coureurs encore meilleur gestionnaire ou tacticien que moi me passeront dans ce second semi, c’est presque 350 marathoniens que je doublerai dans cette partie avec un effet booster limite dopage. En fait, rien d’extraordinaire. Pas d’accélération, juste un tempo maintenu alors qu’eux ralentissent. Seuls certains du duo marathon me laissent vraiment sur place. Judicieusement, l’organisation leur a collé un second dossard très explicite dans le dos. Ça rassure.

 

 

Ile de Conleau, isthme étroit où l’on se croise entre coureurs et passage sur une digue de 2, 3 mètres de large où un jeune et stoïque sauveteur, genre alerte à Malibu mais chaudement habillé a été positionné au cas où. Avec les glissades potentielles a-t-il été à la pêche au coureur ??

 

 

36ième Là, je craque et goutte au petit blanc local. Puis chemin en grave tournicotant dans les pins. Un coureur en papillote aluminée est allongé au sol. On s’affaire autour de lui.

 

38ième j’invite un jeune à la dérive à prendre la roue. Il accroche puis me dépose. Présomptueux est le mot qui me vient à l’esprit. Mauvaise gestion, reprise trop rapide, je sens que ça va pas le faire pour lui. Quelques centaines de mètres plus loin il se met de nouveau à marcher et ne pourra raccrocher une seconde fois. Les quadris sont inhabituellement durcis, la pluie, le vent le froid ?? Et je n’arrive pas à pousser correctement dans cette dernière rampe si proche de l’arrivée.

 

 

La piste synthétique d’arrivée  est une vraie pataugeoire, difficile de vraiment accélérer. Et puis à quoi bon !

 

4H04 au final. Tiens j’ai perdu 20 secondes dans le deuxième semi ? Ah oui, j’oubliais le petit verre de vin blanc dans le final !!! Une bonne sortie bien vivifiante sur un tempo constant. Médaille, coupe-vent sans manche. La soupe de légumes est bienvenue et délicieuse.

 

 

Bon, vous n’auriez pas un truc sec à me passer parce que là, une fois arrêté, je commence vraiment à me refroidir? 

Christian

1 commentaire

Commentaire de francois 91410 posté le 04-11-2013 à 12:21:06

Quel dommage ne ne pas avoir pu se (re)voir au départ, nous étions si proches ...
Merci beaucoup pour ce témoignage, qui plus est d'un coureur aussi expérimenté, qui me conforte dans mes impressions décrites il y a quelques jours : c'est la première fois que je cours sous un tel déluge et avec tant d'adversité !
Et donc espoir de faire mieux une prochaine fois dans des conditions normales !

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