Récit de la course : 12 heures de Bures-sur-Yvette 2006, par NEOCAP

L'auteur : NEOCAP

La course : 12 heures de Bures-sur-Yvette

Date : 21/5/2006

Lieu : Bures Sur Yvette (Essonne)

Affichage : 1426 vues

Distance : 0km

Objectif : Battre un record

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Mes 11h54 de Bures ou l'art de faire un roman avec pas grand chose

Ce WE, un UFO se devait d’être au GR 73 ou à Bures … Pas traileurs pour un sou, et suite au battage du Sanglier, j’avais donc opté pour Bures.
Vu les conditions météo du GR 73, je suis ravi de mon choix.
Mais bon, ça va être dur de faire un CR plein de suspens par rapport a ceux du GR 73 !!


Samedi, fin de matinée, je me fais déposer a l’aéroport, mon avion est dans 1h ½, a 13 h.
Ca commence bien, retard annoncé, plus d’une heure. Et comme il y a une bonne heure de file d’attente pour l’enregistrement, je me pose dans un coin en attendant.
13h30, une heure avant l’heure annoncée du vol, je me présente au comptoir :
- haaa, mais c’est trop tard m’sieur, votre vol, c’était celui de 13h !!
- heu.. oui, mais il est annoncé a 14h30
- Peut être, mais faut s’enregistrer a l’heure quand même, voyez au comptoir commercial
Aie, ça part mal.
Comptoir commercial : J’explique mon cas… heureusement pour moi, calmement.
L’agent m’informe de mon ignorance, Air France peut être en retard, pas moi …
Devant mon désarrois, il me propose un nouveau billet a tarifs préférentiel, justement parce que j’ai été calme et non agressif (132 euros au lieu de 340 !!) et m’informe que mon retour sera valable si je prend le billet, ou perdu et non remboursé si je ne prend pas le billet..
Tant qu’a claquer de l’argent, autant que ça soit pour y aller.. Je prend le billet et l’avion..
Fin de la 1ere partie Ultra Air France.
J’arrive enfin chez le Sanglier qui m’hébergera pour cette (courte) nuit, avec sylvain et Cyril.
Apero, repas un peu arrosé ( léger , léger..), et un couché tardif vers 11h, levé prévu a 3h..
Je tourne/vire dans mon duvet, le sommeil ne vient pas.. sylvain ronfle a coté !! ;-)
Debout 3 heures, heu.. C’est dur..
Départ vers 4h15, connaissance avec Koline et 2 autres personnes dont je n’ai absolument pas retenu le nom, désolé..
Y a le temps qu’il dit le sanglier, faut ½ h pour y aller…
Oui, si la route était bien indiqué, mais là, pas un panneau… Et tourne a gauche, a droite, revient en arrière, bref, l’heure tourne, et toujours pas de Bures en vue. Nos pérégrinations nocturnes attirent l’attention d’un véhicule de gendarmerie, enfin, plutôt du gendarme au volant.. Il nous remet dans le droit chemin et ¼ h après, nous voila rendu. Pendant qu’Emmanuel et Sylvain vont garer leurs voitures, le reste de la troupe s’inscrit, mais le départ et déjà donné. Je pars avec 6 minutes de retard, avec sylvain qui bataille pour accrocher son dossard, ça sera le seul moment de la journée ou je pourrais être a son coté !! ;-). Son dossard en place, il part a son rythme, je reste au mien. Arrivé au petit pont, je ne vois pas le chemin sur la gauche et je tire tout droit, mais, quand 200 m plus loin, je tombe sur un grand portail et la route, le doute m’assaille et je fais demi tour. Vers le petit pont, je vois Cyril au loin qui m’indique le bon chemin, ouf..
Pendant 2 heures, tout roule, 3 gros tours à l’heure, ravitto et marche sur 200 un tour sur deux.
Vers la 2eme heure et 18 km, les cuisses commencent a durcir, zut, déjà.. Antibes, l’anesthésie générale d’il y a 10 jours et le manque d’entraînement se font sentir. Mais ça reste gérable, c’est n’est que de la douleur. J’allége le rythme, mais continue mon petit bonhomme de chemin. Je fait mes premières heures en solitaire, je m’y sens bien. Le marathon en 5h, entre mon meilleur et mon pire ( je sais, j’suis pas rapide).
Le manque de sommeil se fait sentir, et je commence a marcher plus, mais je cours encore pas trop mal, j’avance. La marche permettant une meilleur communication, je m’ouvre plus a la conversation avec les uns, les autres, que du bonheur. Pour lutter contre le sommeil, je commence a boire de la menthe au ravitto, ce qui est une erreur : a peine enchaînais je quelques foulées que j’ai le palpitant qui part en flèche et que j’ai la sensation d’étouffer. Je reviens aux boissons classiques et en quelques tours, la situation revient a la normale.
Rencontre avec la Rainette, que Emmanuel(*** Rendons a Linda ce qui appartient à Cesar, ce n'est donc pas Emmanuel mais Linda qui a enrolé Delphine***) a réussi a faire inscrire sous la bannière UFO !! Avec Jafangie, et DanL aussi, et L'Castor Junior et d'autres, que j'oublie surement.
Le parcours est joli, la boucle un peu longue a mon goût, mais surtout, les 2 tiers sont tres durs avec des pierres qui dépassent du sol. Je suis en train de marcher avec gilles, et je lui annonce que je commence a souffrir du releveur droit, et donc, que le gauche ne vas pas tarder, c’est mon lot habituel, toujours dans cet ordre, sur surface dur… Et effectivement, le gauche se réveille quelques kilomètres plus loin. J’en suis à 62 km, je visais 80 et il me reste 3h20. Marchant à 6 km/h, je peux encore y arriver. Et avec Gilles, on avance. Discuter permet de faire abstraction des douleurs supportables, mais parfois, un coup de poignard me traverse la cheville gauche. Hélas, ma vitesse de marche s’en ressent, et a chaque tour, je me pose 2 minutes pour soulager les cuisses. Je sais que je ne ferais pas les 80, mais je m’en fiche un peu, j’suis content quand même. Gilles m’entraîne, il n’aurait pas été là, j’aurais stoppé je pense, mais a coup de « tu vas pas arrêter là », je rajoute les tours aux compteurs, le mien et celui de l’équipe. Quel plaisir ça a été de voir à la 8 eme heure que les UFO étaient en tête.Helas, ça ne durerat pas.
Il reste une heure. Il me faut 32-33 minutes pour faire un tour, je ne pourrais pas en faire 2. Alors que nous sommes sur le final de ce tour, nous voyons une marée rouge passer de l’autre coté du parcours, l’équipe « adverse » en tête du classement a mobilisé 40 ou 50 personnes, pour juste un tour dans la dernière heure.. Imbattable, mais de bonne guerre, c’est le jeu de cette course. ( <==ça, c’est pour la sportivité, mais ça me fout un peu les boules quand même !!) J'apprendrais quand meme plus tard que cette troupe de la derniere heure n'a pas été des plus fair-play...

Il reste 25 minutes, et la marée rouge m’a un peu bouffé le morale, on peut gagner des tours a un contre un, pas a un contre 25. Gilles me dit qu’on peut faire un tour encore, suffit de courir un peu !! ok, j’y vais, mais je cours dans la dernière ligne droite, en fonction du temps qui reste. Longue remontée le long des arbres, traversée après le petit pont, un petit bout de ligne droite. Là ou il me fallait 10-12 minutes pour rejoindre l’arrivée, il nous en reste 8.. Alors, en avant, on commence a trottiner. Je ne sais pas a quoi je devais ressembler, trottiner avec deux jambes de bois, ça doit être cocasses !! ;-) Koline et d’autres UFO sont quelques dizaines de mètres devant nous, mais impossibles de recoller. Enfin, Gilles et moi remontons Koline quelques mètres avant l’arrivée ( disons plutôt qu’elle a ralentit !! ), et c’est ensemble, mains dans la main , que nous passons la ligne d’arrivée. C’est là que j’apprend que ça ne servait a rien de courir, les tours sont compter jusqu’au passage du vainqueur !! Mais je ne regrette pas, il est plus gratifiant de passer la ligne en courant qu’en rampant !! ;-)
Commence la longue attente du vainqueur, lui qui a courut toute la journée, alors que tout le monde aurait voulu le voir marcher , fait son dernier tour en marchant, alors que tout le monde aurait voulu le voir courir !!! ;-) Acclamation UFOesque a son passage de la ligne d’arrivée.
La pression retombe, comme d’habitude, je chope des poussières dans les yeux… ;-) Petit malaise aussi, hypo ou baisse de tension. Remise des prix, la pluie, traditionnelle a la remise des prix a ce qu’il parait.. Gilles me pose a la gare RER, heureusement, je n’aurais jamais pu monter cette cote avec le sac a dos, sans non plus d’ailleurs.
Orly, je joue la prudence et me présente largement en avance au comptoir d’enregistrement…
- M’sieur, votre billet retour n’est pas valable, vous n’avez pas pris l’avion a l’aller..
- Gloups…
J’explique la situation au départ, etc. , et l’hôtesse , devant mon charme indéniable, ou mon air de zombie appelle sa direction.. Re-explication, et je me vois « offrir » un billet retour. C’est tout ce qui compte..
Moralité : plutôt que de râler, jouez profile bas et bon client, ça passe mieux…
Salle d’embarquement, tout se met a tourner, je ne tiens plus debout.. houla. J’veux rentrer a Nice moi, pas à l’hosto !! Passage par le bar, une tarte aux pommes, ½ litre de soda et ½ litre d’eau plus tard, ça va un peu mieux... heu, c'est ou les toilettes, viiitteeee... ;-)
Arrivée a Nice, j’suis raide comme un piquet, une bonne douche, mon lit, le bonheur quoi ….

PS1 : Je soupçonne le Sanglier, malgré qu’il ai rameuté la communauté UFO a Bures, d’avoir été soudoyé par les équipes adverses.. Pour preuves, le matin, il a essayé de perdre le futur vainqueur sur les petites routes du 91 en évitant soigneusement Bures, puis, contraint de nous mener a bon port, il a prétexté un pied ouvert sur un tesson pour ne pas faire trop de kilomètre !!! ;-))
PS2 : Comme d’hab., je suis très égocentrique dans mes CR, mais je n’en ai pas moins apprécié les quelques mots ou les longues conversations que j’ai eu avec chacun. Ca a été un plaisir que de croiser les têtes connues des 6 jours, et de faire connaissance avec de nouveaux UFO.
Merci a ceux qui m’ont traîné un tour ou deux, merci a ceux qui m’ont boosté quand je serais bien resté assis ..
PS3 : Je posterais plus tard pour ma distance totale, mais impossible hier d'obtenir le classement individuel .. Et en meme temps, j'avais pas trop le temps de lui courir aprés.

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