L'auteur : Trimoreo
La course : Ultra Tour des 4 Massifs - 160 km
Date : 23/8/2013
Lieu : Grenoble (Isère)
Affichage : 4290 vues
Distance : 160km
Objectif : Terminer
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Jeudi 16h, j’arrive à Grenoble pour retirer le dossard. Nous bataillons un peu à trouver le parc dans cette grande ville. Le retrait des dossards liés au contrôle du sac prend un peu de temps (1h) et le coté 1ière édition se fait sentir mais l’essentielle est là : la bonne humeur. Nous voilà avec 2 beaux sacs plastiques baluchons pour les bases de vie, quelque produit énergétique, 1 chasuble, 1 buff et un gobelet « UT4M ». Le village de départ est quasi inexistant à cause je pense de la concurrence de l’UTMB et du GRP.
Jeudi 18h, briefing. On se rend tout de suite contre du sérieux de l’orga au niveau du parcours : du concret avec des intervenant sérieux et des réponses à nos questions. Tout ça un peu au détriment du show qui aurai pu nous faire briller les yeux, mais il vaut mieux ça que l’inverse : on est là pour courir.
Vendredi 5h, départ prudent dans les rue de Grenoble que l’on quittera finalement assez vite par les voix du tram en herbe. Je vais rester avec ma collègue Sylvie au moins jusqu’à Belledonne en faisant la descente à mon rythme et des ravitos plus long. La première monté se passe bien, le jour se lève , la vue est de plus en plus belle et nous sommes frais.
Km 13.6 (2:28:45 424/437) après une montée le long du tremplin de St Nizier le premier ravito. On repart assez vite direction le Moucherotte. Les % augmente mais arrivé à la table la vue est impressionnante. Les km qui suivent seront du bonheur avec les jambes qui ne piquent pas encore. La rencontre avec Christian (Un Ultra V3) sous les boom boom de la rave party en contre bas à Lans sera aussi un grand moment.
Km 24.5 (4:55:39 406/436) Ravitaillement au Collet de Furon sous le soleil. Petite remontée sympas vers le Pic St Michel et la première grosse descente arrive. Je pars à mon rythme et me fais vraiment plaisir. Je double un peu mais ce n’est pas l’essentiel. Je sais que fait les descentes trop doucement n’est pas forcement meilleur pour les quadris. Et dans cette descente les quadri sont sollicité. Pas de partie très technique mais une pente raide, très longue, cassantes et sans récupération. Une traileuse tombera jute devant moi sans bobo et on se croisera d’ailleurs (elle et son compagnon de route) plusieurs fois pendant toute la première moitié de la course. Je fait une pause à 200m de St Paul de Varces pour me remettre du Nok et attendre la collègue. La Chaleur est là. Heureusement il y a un point d’eau car il reste une bonne côte avant Vif que beaucoup semble négligé. Cette bosse finira de me faire mal aux cuisses et c’est déjà étonnamment bien fatigué que j’arrive à Vif.
Km 41.1 (8:10:51 341/420) le Vercors est passé et déjà il y a les premiers abandons. J’essaie de bien manger et je prends une petite douche sous les robinets pour combattre un peu la chaleur. Je file aussi cachet pour le bide à Rayarun qui a l’estomac en vrac. C’est partie pour la partie la plus du dure : le Taillefer avec 3 km verticaux coup sur coup. Le début est un peu long et surtout très chaud. J’ai bu plus d’un litre au bout de 3 km. Heureusement des points d’eau se cachent un peu partout. A l’attaque de la montée sur Laffrey, je suis dans le dure et me dis que vu dans l’état dans lequel je suis, je vais vraiment souffrir si j’arrive au bout. Les raidillons et les petites pauses se suivent et la descente sur Laffrey redonne du baume au cœur.
Km 52.9 (11:38:03 312/382) Laffrey et son lac avec sa plage. La fin d’après midi arrivant je décide de ne plus me mouiller pour ne pas prendre froid. La fatigue commence a arrivé et l’envie de dormir s’empare de moi. La montée sur la Morte devient longue. Il commence à faire sombre et une pause de ma collègue pour un caillou dans la chaussure nous refroidira un peu. Le moral commence à en prendre un coup surtout qui nous commençons en plus à perdre un peu de temps sur les barrières horaires. Mon père nous attend à la bascule. Il restera avec Sylvie pendant que je pendrais quelque minute d’avance dans la petite descente sur La Morte.
Km 64.6 (14:33:40 296/352) le drame. La nuit tombe et le moral de Sylvie avec. Elle est épuisée et veut arrêter. J’essaie de la remotivé pour repartir ensemble. Elle décide d’aller se repose dans la salle de repos. Je me change et me met en mode nuit. Au bout de 45 minutes je décide de repartir en espérant qu’elle trouvera la force d’en faire autant : elle ne repartira pas. Je ferais la partie jusqu’au lac Poursollet avec Rémi. La montée est raide et très aérienne. Avec la nuit ce sentier me semble dangereux car à flan de falaise. Je reste vigilant en aillant la peur au ventre de chuter ou d’être témoin d’une chute. A la fois le balais de frontale et la vue sur la station est très sympas. On entend au loin les bénévoles au Pas de la Vache qui encouragent les traileurs. Petit pause casse croute arrivée en haut avec les bénévoles avant de repartir sur une descente piège. Nous reprenons plusieurs coureurs dont la chuteuses du Vercors.
Km 83.2 (19:46:48 252/277) après avoir fait changé mes piles au stand Petzl au lac Poursollet, je m’élance plein phare dans la descente vers Rioupéroux. Le travail des bucherons a été impressionnant et la descente se fait en trottinant sans encombre. Je suis juste assez seul dans la nuit mais c’est sympas aussi
Km 88.2 (21:06:43 236/273) j’arrive à la base de vie en regardant les SMS de soutien sur mon mobile … et l’émotion monte. La base de vie est à l’image de cette ville que l’on travers pour aller dans l’Oisans : moche et vieillot. Par contre les bénévoles, toujours aussi sympas, nous réchauffe le cœur. J’ai juste fait l’erreur de vouloir prendre une douche que l’on m’annonce froide. Et voilà un grand moment qui rend la vie moins monotone. Je suis tout nu dans un lavoir au milieu d’une grande pièce rempli de bordel, de banc entassé et de toilette pour enfant très sale. Je me rhabille vite fait grâce au sac de vie et dois repartir sans dormir à cause de la barrière horaire qui me rejoint. Je repars avec l’ami Breton pour la partie la plus raide du parcours (1100 de D+ en 3.5km) : TRES TRES RAIDE. Nous savons déjà que la partie Croix de Chamrousse a été courcircuitée. Les deux litre et demi d’eau vont passer dans cette montée de nuit et c’est avec un grand soulagement que je vois le feu de camp de l’Arselle
Km 91.8 (24:33:21 205/225) on resterait bien autour du feu pour dormir un peu mais faut repartir. Je me retrouve avec François et d’autres coureurs pour rejoindre le ravito de replis annoncé à 3 km au bout du faux plat descendant. 1 kilomètre après on se retrouve à remonter une piste de ski et je commence à être à sec en eau. 4 km et 300D+ plus loin, on arrive à Chamrousse et toujours pas de ravitos. J’avoue qu’avec la fatigue, l’impatiente arrive vite et ça sera la seul partie que je ferai un peu énervé. J’ai peur en faite que le ravitos de replis ai été zappé et qu’il faille que je me tape 15 bornes sans eau. François très gentiment me donnera un peu d’eau et c’est avec une grande joie qu’arrivé au Recoin, nous apercevons le ravito. Il commence à faire jour, le long nous double avec des petits mots d’encouragements et le moral remonte.
Km 98 (Le Recoin) le meilleur moment de la course. On se retrouve tous autour de la table d’un ravito très complet. Les chaises sont très confortables et la barrière horaires est maintenant loin : Du bonheur. Plus d’une demi-heure à discuter, rigolé, échanger des anecdotes. Heureux à chaque fois qu’un coureur nous rejoint. Je vois alors Rayarun arriver, je suis très content de voir que son ventre va mieux. Et puis il faut repartir, nous nous motivons avec Marie et François. Cette partie sera très longue (15km) et finalement très vallonné. Après une première bosse, je rejoint Steph et Xav qui m’accompagnerons jusqu’aux ravitos. La dernière montée en palier sera dure avec une envie quasi irrésistible de dormir. Je lutte pour arriver en haut et essaie de relancer sur le plat jusqu’à Freydière.
Km 114 (29:03:46 173/210) le soleil est là et de jolies lits de camp ne demandent qu’à être testé. Petite sieste de 20 minutes et je repars avec François et Marie. Je les lacherai dans la descente que j’arrive encore à trottiner pour me retrouver seul et très très seul dans la longue vallée du Grésivaudan sous les orages. Finalement l’orga aura trouvé pas mal de chemin pour nous emmener au porte de ST Nazaire.
Km 127 (32:28:06 172/202) Ma petite femme est là avec les enfants pour rebooster le moral. Petite douche, deuxième sieste de 20 minutes, une soupe et j’enfile la tenue de pluie. Je repars avec Marie pour le dernier km vertical que j’appréhende beaucoup. Le début est raide, humide et glissant et je dois m’arrêter pour un échauffement derrière le pied. Il pleut, j’ai le cul dans la boue et j’essaie de changer mes chaussettes et de remettre du Nok : anthologie. Je repars pour rejoindre Marie et son comparse. Mais très vite je ne peux plus suivre et l’envie de dormir revient. Petite pause d’un minute et j’essaie de me rebooster pour rallier le col de la Faïta au moral. La partie très glissante arrive, de la très belle boue digne de fort boyard ne nous facilite pas la route jusqu’à Habert de Chamechaude.
Km 139 (37:45:31 167/197) Le petit refuge est sympas avec la possibilité de se réchauffer au coin du feu de cheminé : CLASSE !!! Il y a tout sur ce ravito dont une super soupe faite avec amour. L’orga nous annonce que le parcours est simplifié jusqu’au Sappey (4km de descente) et qu’il nous reste que 24 km avant l’arrivée : Wahoo. Le brestois et Marie sont là. Je repart en trotinant dans la descente vers l’avant dernier ravitos.
Km 149 (38:42:33 168/197) Je profite de ce ravito pour me changé et repartir frais sur la dernière partie. Il reste une grosse difficulté que je vais aborder doucement. 400m de D+ jusqu’au Fort St Eynard. Le déclic, plus je monte, plus les sensations sont là alors je met du rythme. Arrivé en haut, Sylvie est là pour m’encouragé je repars dans la descente en volant. Euphorique, je n’ai plus mal nul part, je fait quand même attention de ne pas me faire une cheville ou un claquage. Les écarts sont grand et quand je reprend des petits groupe de marcheurs, il se demande d’où je sors.
Km 156 (40:27:09 161/197) Ravitos flash éclair pour finir avant minuit. Il ne pas faut que mes supporter derrière leur écran se couche trop tard. Je reçoit plein de SMS qui me boost. Dernière ascension vers Rachais. J’ai envie de la courir mais je reste prudent et la fait en marchant vite (7km/h) en donnant le rythme à grand coup de bâtons. La dernière descente est là et l’euphorie redescend un peu. Mais l’envie de finir vite est là et après un rapide calcule je m’aperçois que je peu finir en moins de 42h. La vue est magnifique et je commence à reprendre pas mal de coureur même si ce n’est vraiment pas l’essentiel. Je profite de mes bonnes sensations et arrive à la Bastille où le passage est sympa. Zig Zag dans cette descente pas trop cassante et me voila au pont de l’Isère. Plus que 3.2km, je trottine tranquillement et je profite du moment à font. Mes fidèles supporters sont venus à ma rencontre alors que la plus se remet à tomber. On quitte les quai et c’est l’arrivé.
Km 167 (41:59:54 140/197) Ca y est je suis finisher. Une bonne douche et c’est l’envie de dormir qui prendra le dessus pour une bonne nuit.
Au final je prendrais 6:45:00 de pénalité (un peu sévère) à cause des modifications de parcours dû aux orages. Classement officiel 145/196.
Un petit mot sur l’orga : au top. Le balisage était irréprochable, les ravitos aussi. Un peu déçu de ne pas avoir fait la croix de Chamrousse et Chamechaude (pour la vue et les lacs) mais je respect le choix de l’orga. Le pari des 4 massifs n’était pas un défit facile à tracé et le choix des chemins m’a plu. Je suis sur que sur les prochaines éditions le show sera un peu plus de la partie mais l’essentiel était là.
A faire avec une grosse prépa montagne.
5 commentaires
Commentaire de the dude posté le 27-08-2013 à 14:57:23
Un grand bravo à toi!!!
T'as fait preuve d'un gros mental et t'as géré sans t'affoler les moments de moins bien pour finir en trombe.
Commentaire de Maido posté le 27-08-2013 à 20:05:25
Encore félicitations! J'aurais pu au moins t'aider à trouver le parc ;)
Il me semblait bien que tu avais fini en boulet de canon.
Bonne récupération!
Commentaire de Trimoreo posté le 28-08-2013 à 21:08:02
Merci bien, j'ai bien pris du plaisir dans le finish.
@maido : tu sais ce qu'il te reste à faire maintenant à la diagonal ;)
Commentaire de PhilippeG-640 posté le 28-08-2013 à 21:19:53
Bravo Trimoreo pour ton finish d'enfer, c'est bien la preuve qu'il faut se préserver dès le départ... Pas facile.
Tu as tout testé: les douches, les siestes, tu profites ;-)
Bonne récupération.
Commentaire de Arclusaz posté le 06-09-2013 à 09:59:17
bravo !
effectivement, ton départ en sous-régime t'a permis une fin rapide : c'est certainement la recette idéale pour un ultra.... mais il faut être capable de l'accepter !
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