Récit de la course : Altriman (format Ironman) 2013, par La Tortue

L'auteur : La Tortue

La course : Altriman (format Ironman)

Date : 13/7/2013

Lieu : Les Angles (Pyrénées-Orientales)

Affichage : 2237 vues

Distance : 234km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

Partager :

la passe de 4

Mi-juillet, tous les ans, c’est pour moi un grand plaisir de retrouver le lac de Matemale, et tous les bénévoles du festival du triathlon en Capcir.

Cette année, on sent qu’au bout de 5 ans, cet évènement commence à acquérir ses lettres de noblesse avec en point d’orgue l’organisation de la ½ finale D3 sud. Parmi toutes les courses proposées pendant ces 3 jours, une seule retient depuis toujours mon attention : l’Altriman. Le triathlon format IM, le plus difficile que je connaisse avec ses 1,8 km de natation à 1500 m d’altitude, ses 200 km de vélo, jamais plats avec 7 cols et environ 3500 m de D+ et enfin son marathon terrible avec sa montée du lac de Matemale au lac de Balcère.

L’an dernier, j’avais fait fort avec une dixième place au scratch, un podium vétéran pour une durée de 14h50. Cette année, outre mes soucis hivernaux qui m’ont bien secoué et quelques kilos de l’hiver que je n’arrive pas à éliminer aussi facilement que les autres années, je viens à cet Altriman, à peine 2 semaines avant le triple IM de Lensahn. Je le prends donc comme un dernier entrainement long, bien décidé à tout faire avec le frein à main serré.

Retrouvaille avec les copains  au briefing que je n’écoute que d’une oreille car je connais la course par cœur : le raspa et sa gazelle, Ma Marie, Aymeric, Benoit 11, Le hareng et Catherine, le Blueb, tous les zanimos ou kikoureurs apparentés sont là, sans oublier François, mon Ami nantais qui nous héberge, Claire et moi pour le week end ! Et oui, cette année, j’ai réussi à faire descendre ma petite femme aussi, mais bon, il faut dire que les 4 jours de vacances à Collioure  juste avant ont bien aidé à la décider à s’aventurer dans ces lointaines contrées montagnardes ;-))

A 5h30, M le maire libère les 160 gugusses (et oui,, cette année record d’affluence, on est bien loin des 90 partants des premières éditions) avec le  traditionnel coup de fusil. Je nage très à droite du paquet pour être tranquille et je vise tant bien que mal les phares de l’autre côté du lac. Contrairement aux autres années, je nage sans aucun essoufflement, l’eau est délicieuse et très calme, le soleil se lève doucement, et je boucle le premier A/R facilement, je cours à peine sur le ponton des pédalos et je boucle le deuxième tour natation à ma main dans le temps record d’1h18. Jamais je n’avais été aussi vite sur ce lac, et pourtant j’ai assez peu nagé cette année. Pour une fois, la natation n’a pas été trop galère ! Chic !

T1 tranquille, il fait encore un peu frisquet car le soleil n’est pas encore haut et je pars avec une veste manche longue et mon coupe-vent fétiche du Norseman (détail qui aura son importance plus tard !).

A part l’Ardéchoise il y a 1 mois, je n’ai monté aucun col de l’année. Déjà l’an dernier j’étais arrivé aux Angles sans avoir faire de montagne, et cela ne m’avait pas posé de problème. Le seul truc difficile étant  de retrouver le rythme de pédalage moulinette qu’il faut aborder dans les cols. Le fait de ne pas avoir de très bonnes sensations dans la Llose et dans Creu ne m’inquiète donc pas plus que ça. En revanche, ce que je trouve bizarre, c’est le nombre important d’avions qui me doublent dans Creu : d’habitude, une fois la natation terminée, je ne fais que doubler et jamais personne ne me reprend. Là, c’est par grappe de 3 ou 4 coureurs que je me fais déposer  : des « p’tits jeunes » qui envoient durs je trouve en ce début de journée.  Plusieurs hypothèse : j’ai nagé plus vite que les autres années, le niveau est beaucoup plus élevé, ou surtout j’ai l’impression d’être collé à la route.

A Matemale, je fais un stop bisous à Catherine, et au Hareng qui sont là pour des courses de CO dans la région. La descente de la vallée de l’Aude a été entièrement rebitumée. C’est un vrai tapis roulant jusqu’à la bifurcation vers le col des Harres.

Mijanès, j’ai chaud, j’enlève ma veste de vélo et mon coupe-vent et je les mets dans mon sac ravito perso. Hélas, je ne les retrouverais JAMAIS à l’arrivée ! ce sera ma plus grande déception du week end : la perte (je n’ose pas dire le vol ?) de cette veste de club et de ce coupe-vent auxquels je tenais beaucoup vont ternir à jamais le souvenir que j’ai de ce week end !

Bon me voilà dans Palhières, mon col favori. Je le connais par cœur et c’est en général là que je mets la machine en route. Mais cette année, rien, nada ! Certes j’avance, mais pas bien vite, sans aisance. Il faut que j’appuie pour que ça avance un peu, et toujours ces gamins qui me doublent ! M’enfin ! Aucun respect pour les anciens !

Descente de Palhière prudente. L’enchainement des 30’ de descente avec l’attaque tout de suite du col de la Chioula fait toujours aussi drôle dans les jambes.  La Chioula, c’est un col que j’avais monté en grande partie sur le 50 l’an dernier. Là, je mouline sur le 34 et ça me parait bien long.

Arrive le plateau de Sault. Tous les ans je trouve ce passage difficile mentalement, or là,  ça passe bien. En fait, c’est à peu près le seul passage « plat » et il se trouve que c’est là que je suis le mieux. L’explication est simple, je pense, mes 3 ou 4 kilo supplémentaires, mon entrainement « diesel » basé uniquement sur des sorties longues en endurance douce en vue de Lensahn, mais aussi un an de plus et un bout de poumon nécrosé en moins font que je n’arrive plus à passer la surmultipliée dans les bosses. Dans un sens, ça me rassure, car je me dis qu’à Lensahn, sur un parcours tout plat, je serais plus dans mon élément.

Gesse, le début de la course. L’orage menace et la montée vers Roquefort de sault ne va pas se faire en plein cagna comme les autres années. Malgré tout, je m’arrête à la fontaine du village pour me rafraichir et faire une petite pause avant les interminables derniers km du col de Garavel.

Dans la descente vers Escouloubre, je passe juste après l’orage, la route est trempée, l’atmosphère s’est considérablement rafraichie, et en plus il y a une couche de gravillon de plus d’1 cm sur la route. Je descends, crispé sur les freins à 15 km/h, évitant la chute de très peu par deux fois. En trifonction depuis Mijanès, j’ai froid maintenant dans les descentes et contrairement aux autres années, je ne prends pas mon pied. Certes, le parcours reste toujours aussi beau, malgré l’absence du soleil, mais je commence à trouver le temps long, et je sais que le plus dur reste à venir.

Carcagnières, Quérigut, col des Harres, l’enchainement est toujours aussi difficile, surtout après 180km dans les pattes. Je monte à mon rythme (c’est-à-dire pas bien vite !), résigné. Seul le ramassage de quelques cadavres à l’agonie dans les murs me relance un peu (quand même, il y a quelques petits jeunes qui ont un peu présumé de leur force et qui commencent à le payer).

Les derniers km de faux plat vers Matemale sur le goudron tout neuf  se font vent légèrement favorable. Cela m’arrange bien car j’ai les nougats bien entamés et je ne me voyais pas me retaper l’enfer de l’an dernier avec le vent de sud très chaud qui avait fait si mal. Il y a des travaux dans Formiguères, ce qui oblige un « petit » crochet qui passe par la station d’épuration avec un passage que j’estime entre 15 et 20%, de quelques dizaine de mètres. Certes ce n’est pas long, mais pris sans élan et après des heures d’effort, j’ai bien cru que j’allais mettre pied à terre !

Quand je pose le vélo, je vois bien que le site a été dévasté par l’orage. Curieusement sur le vélo je n’ai eu que quelques gouttes. Partout je suis passé juste avant ou juste après l’orage. Mais, là, il y a des flaques et de la boue partout, surtout dans le sous-bois près des poneys.

Comme pour le vélo, je connais le parcours par cœur. Je fais un premier A/R prudent vers le village du lac. Cela se passe plutôt pas mal, mais dès la montée vers les Angles, je sens bien que j’ai les jambes qui ne répondent pas. Je suis obligé de marcher quand ça monte, là où je trottais allègrement l’an dernier. Comme en vélo, je suis incapable d’hausser le rythme au niveau cardio-respiratoire. J’ai toujours mon gros diesel qui ronronne, mais le  « turbo » est grillé cette année. Un petit bisou à Claire puis les encouragements de la Blueb’s team dans la station me relancent un peu mais la cote de Balcère me replonge dans mon rythme de sénateur.  Je passe le premier semi en 2h20, ce qui n’est pas si mal finalement, vu que c’est le plus difficile des deux.

Mais, je vais m’éteindre progressivement avec un rythme de plus en plus faible. Certes, je ne vais jamais marcher, sauf dans la dernière montée, mais la gniac n’est pas là. Je suis dans les profondeurs du classement et je n’ose plus regarder ma montre tellement je suis loin. J’en suis même à me demander si je ne vais pas  prendre ma frontale pour les derniers km, car celle-ci est obligatoire à la nuit tombée (seule la première année où j’avais fini en plus de 17h, j’avais fini à la nuit, mais depuis j’avais toujours fini en plein jour). Par respect pour ce parcours et pour ses organisateurs, je me dois de finir, mais c’est sans conviction et je fais la dernière montée sur les Angles en marchant peinard.

Finalement, j’arrive au crépuscule, accompagné de Claire, Catherine et de l’Aveugle sur les derniers hectomètres. A cette occasion, j’ai le plaisir de constater que l’Aveugle, malgré son grand âge possède encore une belle pointe de vitesse pour prendre des photos ;-)))

 

A l’arrivée, je retrouve les copains qui m’ont attendu, malgré l’heure tardive. Merci les amis. La vue du Raspa, douché, confirme ce que je craignais car je ne l’avais pas vu sur le marathon : abandon sur le vélo ! Décidément, cette course se refuse à mon casse-désertien favori ! Il faudra revenir l’an prochain camarade pour tuer ce démon !

J’ai mal aux jambes, mais je ne me sens même pas très fatigué. Je vais attendre les arrivées de François et de Marie qui monte encore sur le podium ! Bravo, ma Marie ! je suis persuadé que ce petit bout de femme possède des possibilités qu’elle-même ne soupçonne pas !

Petit passage chez les étudiants ostéopathe qui vont me remettre des jambes toutes neuves. François arrive en bien mauvais état. Il faut encore aller chercher les vélos au lac et après une bonne douche, dodo.

Dimanche, 6h, je suis déjà réveillé. Un petit tour du lac par Formiguères et le col de Quiliane à vélo, histoire de faire tourner un peu les jambes. Pas de courbatures, je ne suis pas cassé du tout. Le rythme de facteur de la veille ne m’aura pas permis de faire une grosse performance, mais au moins il n’aura pas entamé mon physique pour Lensahn. Après tout, j’étais venu pour ça. Il n’y a donc pas à être déçu de cette contre-perf et de ce sentiment de journée interminable. Au final, 15h56. Je mets plus d’1h de plus que l’an dernier (30’ sur le vélo et 30’ sur la CAP). 54ème au lieu de 10ème, avec cependant un niveau beaucoup plus élevé. En effet, avec le même chrono que l’an dernier je me serais situé vers la vingtième place. Toutefois, ce n’est pas le chrono qui me déçoit le plus, car j’étais venu avec l’intention de faire cet Altriman en dedans, mais c’est plus le manque de facilité qui me chagrine. J’étais venu dans l’idée de faire dans les 16h, tranquille, en sifflotant et là, il a fallu que je m’emploie quand même pas mal pour faire ce temps très moyen.

 

Hormis le fait que je ne retrouve pas mes habits « perdus » la veille à Mijanès, le meilleur du week end reste à venir avec un superbe dimanche ensoleillé autour du lac. Remise des prix à Marie, anniversaire de la Gazelle, « pastaella » (paella aux pâtes, curieux ?!), et surtout les ½ finales D3 femmes puis hommes, où nous allons encourager les équipes du club de Salève, le club des fils de Crystel ! Pétard, ça envoie du gros quand même ! Claire qui n’avait jamais assisté qu’à des triathlons de son lambin de mari, se rend compte que le triathlon peut aussi être un sport de vitesse ;-)))

 

Et voilà, un quatrième Altriman de bouclé. Toujours le même plaisir que de retrouver cette région, ses habitants et ce parcours magique ! Même si cette année, j’avais la tête (et les jambes !) qui était déjà programmées pour Lensahn…Cr à suivre !

 

A l’année prochaine donc pour une cinquième participation. Si je fais toujours du triathlon, c’est sûr que j’y serais et cette fois avec mon Raspanouille sur l’estrade d’arrivée !!!

 

Bien amicalement,

La Tortue

______

 

Avec François, 4 Altriman chacun.

 

Raspa et sa maman !

 

Les roses et la tortue

Anniversaire de la Gazelle : le Raspa aux manettes

 

Christel et blueb : heu-reux !

 

Aymeric, le petit jeune qui monte qui monte....

 

 

ma Marie, fraiche comme une fleur !

 

A l'année prochaine : sur les 6, il y a 4 finisher 2014...cherchez les intru(e)s ;-))))

2 commentaires

Commentaire de philkikou posté le 26-08-2013 à 20:33:56

Je sais pourquoi tu n'avançais pas : tu n'avais pas desserré le frein à main !!

triple IM de Lensahn : passé ou à venir ?? bonnes vacances

Commentaire de raspoutine 05 posté le 15-01-2014 à 02:00:09

Fichtre !
Je viens de découvrir ce récit !
Il aura fallu qqs nuits blanches pour aller explorer les sites des copains...)
Et en plus un trésor avec plein de photos !
heureux de revoir tout ça !
Plus que jamais tu auras fait une foutue saison, mon ami ! Et tu as raison ! on s'y retrouve en 2014 !
... Et de toutes façon, l'AltriMan, c'est incontournable !

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran