Récit de la course : La Montagn'Hard - 60 km 2013, par Arcelle

L'auteur : Arcelle

La course : La Montagn'Hard - 60 km

Date : 6/7/2013

Lieu : St Nicolas De Veroce (Haute-Savoie)

Affichage : 3703 vues

Distance : 60km

Objectif : Pas d'objectif

6 commentaires

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Montagn'hard 60 - la plus belle

En 2012, je lis sur Kikourou le fil de discussion sur la Montagn’hard ; je coche ce trail dans le calendrier, il a tout pour me plaire : une ambiance conviviale, pas trop de monde, une vraie âme et des valeurs qui me correspondent, le paysage, la pente (bon ça fait quand-même beaucoup …), les pistes de ski de ma jeunesse. Les témoignages étaient pertinents car durant ce WE, je trouverai à Saint-Nicolas tout ce que j’étais venue chercher.

Inscrite sur le 60, ça me semble déjà un bon morceau ! La préparation se passe plutôt bien, avec quelques semaines en Savoie, ça aide pour le D+ / D-, même si la neige abondante de cette année perturbe pas mal le programme. 4 ou 5 séances par semaine sur les deux derniers mois, je n’avais jamais fait de tels volumes, mais j’encaisse bien et me fais plaisir.

Rendez-vous au restaurant le Schuss avec les kikoureurs le vendredi soir, ambiance conviviale garantie ! Bon je fais un peu tâche à ma table avec mon niveau de fin de peloton, mes voisins ont tous gagné leur course le lendemain, Laïla et Aurélien notamment Sourire.

 Départ à 7h samedi sous un magnifique soleil, la journée s’annonce idéale. Je me colle en fond de SAS avec JPoggio et Fredvil60, avec qui je ferai « équipe » pendant environ 2/3 de la course.

Le début ne présente pas de difficulté, même si on rentre dans le vif du sujet après moins d’un km, droit dans la pente ! Cette première montée n’est pas trop longue, mais la descente qui suit déjà bien raide, ça va taper aujourd’hui !

Nouvelle petite montée / descente et là après tout juste 10km, grosse douleur au tendon derrière le genou en attaquant la descente. J’ai déjà connu cette douleur il y a plus de 10 ans sur le GR20, à la fin je ne pouvais plus descendre autrement qu’en marche arrière. A ce moment j’enrage, il reste plus de 4.000 m de descente, je ne pourrai jamais continuer avec cette douleur, qui arrive si tôt alors que je n’ai rien senti du tout pendant la prépa, Criant !

Je finis la descente sans forcer et arrive au ravito des Toilles. Consultation des kinés sur place qui me disent qu’il n’y a aucune autre solution que d’arrêter, inutile de dire que ça ne me plait pas du tout …

En montée, je ne sens rien du tout, donc on attaque le Prarion. Début dans la forêt, ça monte bien, puis le sentier commence à voir le jour, en balcon sur la blancheur éclatante des neiges de l’Aiguille du midi, du Mont-Blanc …, c’est absolument magnifique ! Le sentier est bien costaud, il me manque les bottes de 7 lieux pour affronter quelques « marches » bien hautes mais les câbles sont là pour aider, sans pour autant que ce soit vertigineux, ce qui était ma crainte ! Ah tiens Laïla partie sur la Moins’hard me double, bon une heure rattrapée sur une toute petite quinzaine de kilomètres, no comment …

Pause photos au sommet, je ne suis pas là que pour la course, mais pour profiter de la montagne aussi ! Et dès le début de la descente, la douleur revient de suite, mais elle ne s’aggrave pas ; je prends le plus possible appui sur les bâtons alors que je n’avais pas prévu de les utiliser en descente, mais là ils me sauvent, ça passe à peu près. Certes je suis déjà à la base une très médiocre descendeuse, je pensais avoir progressé mais là j’avance en mode survie pour le tendon, comme je peux, et tous les coureurs doublés pendant la montée me repassent devant. Pas grave, j’arrive en bas à Bionnassay sans être trop à l’agonie.

On attaque la montée au Col du Tricot, c’est assez long, mais c’est magnifique, et les jambes avancent pas trop mal. Il commence à faire vraiment chaud, et la prise d’altitude est salutaire, les névés sont bien présents sur la fin. Re-pause photo au col, c’est encore splendide. De là haut on voit l’intégralité  de la descente en lacet pour 600m de D-, ça va piquer ! Pas mal de « touristes » dans cette descente, les pauvres n’imaginaient sans doute pas se retrouver au milieu d’une course de furieux qui courent dans la montagne, mais tous sans exception s’écartent en entendant les traileurs débouler sur leurs talons.

La douleur est toujours présente, mais j’arrive à faire avec, certes je descends lentement, mais je commence à croire que je pourrai finir comme ça, ouf !

En bas le ravito de Miage est toujours aussi bien fourni, et les bénévoles toujours aussi sympathiques et aux petits soins.

Puis petite remontée et descente en large chemin sur la Frasse, où je retrouve pour la première fois mes « supporters » fraichement arrivés de Paris, enfin 1 sur 2, le deuxième faisant la sieste plus bas dans la voiture. «  Attends, je lui dis de monter, il voulait te voir » ; c’est mignon, mais même si je ne suis pas vraiment en mode chrono, je suis quand-même sur une course là … bon tant pis, près de 10 minutes perdues sur ce coup. Pour la petite histoire, ils me disent être passés à Bionnassay à 11h55 sachant que j’avais annoncé un horaire estimé vers midi, je suis passée à 11h50, ils me disent que mon horaire n’était pas précis …

Puis le début de la montée vers le refuge de Tré-la-Tête, qui commence en forêt, puis en sort avec un sentier en plein cagnard vers 16/17h pour moi, c’est clairement la montée la plus difficile : la pente n’est pas franchement raide mais ça n’en finit pas, il n’y a pas d’air, il fait lourd, bref je suis un peu scotchée. Je retrouve Fredvil60 qui était parti devant quand j’attendais mon supporter, il peine lui aussi, tout comme nos 2 autres compagnons du moment. Je vois donc que cette montée est pénible pour tout le monde. Oups, un ruisseau et plusieurs autres bien pleins, les pieds dans l’eau fraiche, quel bonheur ! Enfin sur le moment, parce qu’une fois en haut, je constaterai que j’y ai récupéré CINQ ampoules !

Après cette interminable montée, nous arrivons enfin au refuge, accueillis par 2 kikous bénévoles qui assurent l’ambiance en ce lieu, merci au Bagnard et à Jay. Perso la bière, déjà en temps normal je n’aime pas vraiment, mais alors là, c’est pas possible, mais merci quand-même pour l’intention. Les bénévoles « corps médical » me désinfectent les ampoules, et c’est parti pour la descente après au moins 15 minutes d’arrêt alors qu’il n’y avait pas vraiment de ravito.

Après seulement quelques lacets, je trébuche, et là où la cuisse de l’autre jambe m’aurait rattrapée en mode fraicheur normale, là le muscle ne répond pas et je pars en vol plané avant, suivi d’un roulé-boulé qui m’amène sur le sentier post lacet suivant en contrebas. Ouïe, rapide diagnostic : pas de casse, juste un peu sonnée, et le genou gauche qui pisse le sang (le droit aussi un peu mais pas trop). Je ressors les pansements du sac, sauf que j’ai presque tout mis sur les ampoules 5 mn avant, j’essaye d’arrêter l’hémorragie, mais ce n’est pas très efficace, tant pis, on verra au ravito des Contamines, mais j’y ai encore passé près de 10mn.

La suite de la descente est bien galère, plusieurs fois l’absence de réaction des muscles se répète et je suis au bord de la rupture. C’est hyper technique, avec une succession de grosses pierres difformes et glissantes. Vu mon rythme, je préviens mes accompagnateurs qu’il vaut mieux prévoir 19h30 aux Contas plutôt que 19h annoncé. Après 3 km de plat monotones pour terminer avant le ravito, j’arrive à 19h24 et bien sûr mes supporters ne sont pas là. Bon j’ai tout faux, il faudra que je les briefe sur le trail, les estimations d’horaires, … et le support ! ils n’ont pas d’appareil photo, n’encouragent personne même pas moi, et pour couronner le tout en arrivant j’entends « qu’est que tu fais tu continues ? » Euh … bah oui, je tiens encore sur mes 2 jambes, je suis venue pour ça, je ne sens presque plus ma douleur au genou (enfin pas plus que les autres douleurs), mais pourquoi je ne continuerai pas ???

Quand je me remets en route, je constate que ça fait quand-même 30 minutes de pause ! C’est presque du tourisme là … Je repars seule, Fredvil60 a bien fait de ne pas m’attendre. Mais je rejoins au bout de 10 minutes un concurrent que je n’avais pas vu auparavant il me semble, et à la jonction, il se remet sur un rythme plus soutenu qui se révèlera être absolument parfait pour moi ; on avale les 800 derniers mètres de D+ en 1h30, ce qui me semble plutôt bien à ce moment de la course. Nous arrivons à la bifurcation du 100 / 60 au 55ème km vers 9h30, il reste quelques zombis du parcours du 100 qui bifurquent sur le 60 (pas d’autre choix à cette heure là, la BH était passée et l’envie n’y était plus pour ces derniers).

Petit aparté au passage : il faut vraiment être super costaud dans la tête et dans les jambes pour s’engager sur le 100, puis ne pas être tenté de piquer dans la descente vers l’arrivée du 60 (à 5 km) au lieu de continuer encore 48 km et 3.800 m de D+, surtout en fin de journée juste avant la nuit !

Je fais seule la descente, encore bien raide, un peu mal partout mais la perspective de l’arrivée aide bien ; la toute fin en petit sentier dans la forêt noire à la frontale est même un plaisir que j’aurai presque aimé prolonger. La ligne d’arrivée est là, je ne ressens aucune émotion si ce n’est la sérénité de l’objectif accompli. J’entends après avoir passé la ligne « c’était Marie-Laure, non ? », oui, je vais éduquer mes accompagnateurs …

 

Quelques constats après cette magnifique journée :

- merci Olivier, cette course est magnifique, on s’y sent bien, s’il y a une course que j’ai envie de faire en 2014, c’est bien celle-là

- c’est dur, c’est raide, mais malgré mon affutage qui peut laisser à désirer, je n’ai pas tant souffert, comme quoi une bonne prépa peut faire la différence ; et le lundi, je n'ai presque pas de courbatures ! (chose assez inhabituelle pour moi qui suis très sujette à ce mal pour un rien habituellement). Le bâtons sont pour moi une aide immense, sur ce parcours je ne sais pas comment font ceux qui n'en ont pas (je n'en n'ai vraiment pas vu beaucoup !)

- j’ai au programme de fin août la CCC, et sincèrement je crains de ne pas aimer car trop de monde, des traileurs « m’as-tu vu », de la queue aux ravitos, des comportements du type « ah bon il y avait une queue ? » Bref, je vais y aller car la course me tente malgré tout et je verrai une fois à quoi ressemble ce grand barnum, mais sans grande excitation

- un seul point noir : les ampoules, c’est pour moi quasi systématique, et plus c’est long, plus c’est pénible, il va vraiment falloir que je règle ce problème !

- PS : je n’avais jamais eu un classement par catégorie aussi pourri sur une course : 4ème SEF sur … 4 arrivantes ! euh, mais elles sont où les 6 autres inscrites ? apparemment il y en aurait 3 qui ont bifurqué sur la Moins’hard, mais où sont les 3 autres ? DNS ou abandon ? Bref pas cool de me laisser dernière classée Incertain

 

6 commentaires

Commentaire de Jay posté le 11-07-2013 à 00:33:44

Bavo pour ta persévérance et contente que tu aies trouvé ce que tu étais venu chercher :-))
Bonne recup' et bon courage pour la suite :-)
Jay

Commentaire de bubulle posté le 11-07-2013 à 07:22:57

Namédidon! 4ème SEF sur.....10! Epissétou. Les autres n'avaient qu'à arriver, d'abord..:-)

Sérieusement, bravo pour avoir persévéré malgré cette douleur initiale (faire toutes les descentes à reculons, ça aurait été chaud). TU as animé le live pendant cette longue journée et ça a été un grand plaisir de te "voir" finir.

Bon, les supporters, pour l'année prochaine, il faudra vraiment les éduquer aux aléas du trail, par contre....

Et, les ampoules, il faut peut-être voir du côté des chaussures, à tenter de changer ? Le choix est vaste et toutes ne se ressemblent pas.

Commentaire de leptichat posté le 11-07-2013 à 14:28:11

Bravo Arcelle..tu verras la CCC est bcp plus simple que la MH!
Merci de nous avoir deposé..
a une prochaine...
LAila

Commentaire de Arclusaz posté le 11-07-2013 à 21:18:57

Tu finis à une place du podium et tu n'es pas contente de ton classement !!!!!

Tes accompagnateurs sont géniaux, laisse leur ce côté lunaire, j'ai bien ri.

Bravo, encore une sacrée traileuse au caractère bien trempée.

on se revoit en décembre ? (je sais, je sais, c'est un grand barnum.......).

Bonne chance pour la CCC.

Commentaire de fredvil60 posté le 12-07-2013 à 07:42:48

Bravo pour ta course , c'est une bien belle épreuve .
Récupère bien pour la CCC.
A bientot au detour d'un chemin.

Commentaire de PhilippeG-641 posté le 16-07-2013 à 14:32:12

Bravo Arcelle, félicitations pour l'avoir terminé malgré cette vilaine chute !
C'est vrai, tu verras, c'était bien plus dure que la3C qui va passer comme du beurre...
Bonne récupération et reprise de l'entraînement.
Philippe

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