L'auteur : nanard7th
La course : Marathon du Mont-Blanc
Date : 30/6/2013
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
Affichage : 3755 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Terminer
Partager : Tweet
J'avais raté l'édition 2012 à cause d'une inscription trop tardive ...
Donc, ce Mardi 2 Octobre 2012, quelques heures après l'ouverture, je figurais déjà parmi la liste des inscrits (et cette année, il ne fallait pas vraiment trainer puisque le quota de places disponibles fut épuisé en quelques jours) ...
J'étais donc fin prêt pour cette édition 2013.
Pendant longtemps j'ai cru que le mauvais temps allait gacher cette première (comme ce fut les cas d'autres courses tout au long de ce long printemps pourri) et puis miracle, le mauvais temps s'est acharné sur les pauvres coureurs du cross le samedi et nous a épargné ce dimanche ...
Mes objectifs étaient clairs : profiter et se faire plaisir dans un temps raisonnable (autour de 7h30')
Donc Dimanche matin, après 4 heures de sommeil, réveil à 3h30 et départ de Grenoble à 4h pour rejoindre Chamonix vers les 6h du Matin.
Les parkings sont encore vides, et miracle, je suis seul au retrait des dossards !
Léger agacement : plus de sacs coureurs et plus de tee-short du Marathon ... va pour une TS Salomon du cross ...
Sur la place de départ, les coureurs commencent à s'aglutiner petit à petit, il fait frisquet et il y a encore quelques nuages pour masquer les sommets.
2000 coureurs centre ville, c'est assez impressionnant !
Au départ, et comme d'habitude, je me positionne "vite" en queue de peloton et nous partons vraiment doucement : c'est parfait.
La sortie de la ville et la remontée dans la vallée de Chamonix se passe tranquillement et je dépasse petit à petit pas mal de coureurs. Tout va bien, si ce n'est les chemins boueux et l'humidité très présente (j'aurais froid pendant près de trois heures).
Arrivée à Argentière, premier ravitaillement, je ne m'arrête pas et à la sortie du Village, juste avant d'attaquer la première montée, surprise : une masse compacte de plusieurs centaines de coureurs à l'arrêt. En effet un large chemin se transforme en un single étroit ou les coureurs marchent. Il me faut bien 15' pour m'en extirper (bon, après vérification sur les données du Garmin plutôt 4 à 5' ...)...
Commence une longue procession à la queue leu leu sur un chemin parfois assez roulant mais ou on ne peut que suivre le train. Pas la peine de dépasser (même si quelque uns essayent toutefois) ... c'est assez frustrant ...
Lors d'un nième arrêt, on entend un personne hurler "un défibrilateur, vite", un coureur (sans doute médecin) se précipite mais heureusement il ne s'agit que d'une mauvaise blague !
Et je me fais une remarque, nous sommes au frais dans la forêt depuis plus de deux heures et impossible de profiter du paysage : c'est un peu dommage ...
On arrive vite au col des Montets et la descente sous Vallorcine est un vrai plaisir, enfin, les chemins sont suffisement larges pour que chacun adopte sa propre allure de croisière. La vue est enfin dégagée et les premiers rayons de soleil commencent à me réchauffer.
Arrivée à Vallorcine ou malgré tous le temps perdu, j'arrive en 2h24 (dans les temps prévus), je me sens bien pour attaquer la principale difficulté de la journée : le col puis l'aiguille des Posettes.
Le début de la montée est vraiment raide. Pourtant, les sensations sont bonnes et moi qui souffre toujours en montée, je suis comme porté par le flot des coureurs. La fin de la montée se fait sur une large piste plus "roulante".
L'arrivée au col est un grand moment avec une guitariste qui me fait bien rire. La vue qui se dégage devient somptueue mais l'ascension n'est pas terminée, il reste 200m de D+, il faut donc encore grimper sur un petit km pour arriver au sommet ... le chemin est cassant et difficile mais on sent beaucoup d'enthousiasme chez tous les coureurs pas encore trop marqués. Pourtant, le souffle commence à manquer mais à 2200m ça doit être normal ...
Le sommet est un grand moment comme je n'en ai rarement connu. le panorama à 360° est extraordinaire, à couper le souffle : le Mont Blanc évidemment mais aussi l'Aiguille Verte et les Drus, l'Aiguille du Chardonnet, le glacier du Tour, le Mont Buet, le massif des Aiguilles Rouges et en dessous la vallée de Chamonix.
Pour qui aime la montagne, c'est une sorte de nirvana ...
3h55 de course, je suis toujours dans les temps prévu ...
Après l'orgie visuelle, il faut repartir, je resserre mes lacets et j'attaque la descente avec une énorme envie de tout casser (j'adore la descente) ...
Mais c'est un vrai calvaire, comme à la montée, la descente est très technique voir parfois dangereuse .. impossible d'accélérer sans prendre des risques et en faire prendre aux autres ... Encore de la frustration ... Seule la fin plus roulante me permettra de lâcher (enfin) les chevaux et de dépasser une centaine de coureurs en 2 km ...
On traverse un village magnifique (le Tour ?) et les nombreux encouragements sont toujours présents. Ils font un bien fou et c'est assez incroyable de retouver des spectateurs à plusieurs endroits du parcours
Plus de 30km en 5h05 ... et je me commence à me dire que 7 heures, c'est jouable ..
Commence la longue montée vers l'arrivée, d'abord un long faux plat montant ou la encore je me retrouve dans une longue procession de coureur sur un single assez agréable. Impossible de gérer la course comme je le souhaiterais ...
Et puis, d'un seul coup, un gros coup de fatigue au 30ème dans la montée bien raide de Flégère : le mur des marathoniens sans doute (...). Difficile d'avancer, je me mets à boire beaucoup (me suis-je suffisamment hydraté sur les premières heures de course ?) et je marche de plus en plus.
Oublié, l'espoir d'un bon chrono ... Les dix derniers km vont être très, très longs !!!
Je suis presque à l'arrêt (comme beaucoup d'autres, d'ailleurs)
Enfin, après 2 km interminables on dépasse Flagière pour entamer une longue traversée. Un faux plat ou il faut sans cesse relancer mais ou j'ai du mal, encore une fois beaucoup de coureurs qui imposent un rythme collectif et les chemins qui restent très techniques (de gendarmes surveillent même un passage périlleux).
Je savais que le final sur Planpraz était raide mais je retrouve suffisement d'énergie pour accélérer et même courir sur les 100 derniers mètres !
Enfin l'arrivée, heureux .... mais un peu déçu.
Pas par le temps finalement très proche de mes estimations (7h40) ni par les paysages évidemment grandioses. Non, je n'ai pas supporté toute cette foule de coureurs ... J'ai couru plusieurs fois la Sainté Lyon, mais la nuit, la présence des autres coureurs rassure, même si la nuit les échanges se font rares. La montagne est un espace de liberté et je suis frustré d'une course plus solitaire que j'aurais aimé faire ... pas forcément plus rapide, mais différente ... Et pourtant si j'aime tant les courses, c'est aussi pour discuter, échanger et partager avec d'autres coureurs ...
Pourtant, lors de la longue attente au téléphérique pour redescendre sur Chamonix, je pense à cette course, aux bons moments, et finalement la déception s'estompe peu à peu ...
Mais vivement les montagnes du Vercors, plus "roulantes" ou se présente bientôt mon objectif de l'année : l'UTV ...
Temps officiels
Argentièe 1682 1h26 10km
Valorcine 1535 2h26 18km
Col des posettes 1481 3h38 22,5km
Le Tour 1414 4h45 30km
Tre le Champ 1452 5h07 30,5km
La Flégère 1418 6h41 36,4km
PlanpraZ 1476 7h41 42km
4 commentaires
Commentaire de romsontrail posté le 02-07-2013 à 15:48:14
Chouette récit !
J'ai eu exactement le même passage à vide que toi, dans les 2 derniers kilomètres (raides) avant le ravito de la Flégère. D'un seul coup, plus du tout d'énergie. J'ai un peu de mal en trouver l'explication, sachant que j'ai l'impression de m'être correctement alimenté et hydraté depuis le début de la course.
En tout cas, c'est un parcours absolument sublime que je recommande vivement.
Commentaire de sabzaina posté le 03-07-2013 à 07:13:24
Bravo pour ta course et merci pour ce récit.
Comme toi, j'ai trouvé la descente des posettes affreusement technique et j'ai bien galéré.
Commentaire de peno38 posté le 03-07-2013 à 21:03:10
Si tu cherches des bô paysages et de l'intimité : Grand Duc 2014 :)
Commentaire de Shoto posté le 16-09-2017 à 10:34:36
J'ai fait le marathon du mont blanc juin 2017 ... presque le même chrono que toi. Et surtout j'ai ressenti certaines sensations identiques ; le mur du 30ème km et surtout la frustration due au monde sur cette course qui reste toutefois belle malgré les encombrements.
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.