C’était plus vraiment un Grand Raid mais quand même un Beau Trail !!!

29 juin 2013, exactement un an, que la route coupée, mon genou droit a  trinqué. Rien à dire sur ce sujet, pas un pet de douleur durant ces 57 km de 3100mD+ et 3500mD-.

Pour une 1ère édition, toute la crème est là Jouquards, MTC, CCCP, speedy, kikoureurs et un cavaleur pertuisien.

Le départ est d’Aiguilles à la minute près : à 7h00 il fait 2,5°C. Après avoir salué quelques concurrents mais néanmoins amis, j’emboite le pas de Patrick qui ne semble pas particulièrement à l’aise. Richard est en queue de peloton, il n’a pas encore enlevé le pyjama. Franck me double, je lui dis que je l’attendais mais il est déjà en mode fusée et le laisse s’échapper inexorablement (il finira 9^ème).

Le début est un faux plat montant idéal pour un échauffement en douceur, l’ambiance est sympa, j’échange quelques mots avec des kikoureurs.

Le chemin  se redresse et nous voilà à gravir successivement 2 cols de 3^èmecatégories. Le paysage est superbe, nous sommes dans les alpages à plus de 2000m et pour l’instant pas une trace de neige.

Déjà le 1^er ravito à Soulier, je n’ai pas vu passer le temps, les bénévoles au petits oignons refont le plein d’eau pendant qu’on se sustente : Royal !!!

La montée au lac est plutôt un col de 2^ème catégorie, il y a 650mD+ à gravir souvent sur du bon sentier quelquefois dans des névés peu profond. Je maintiens ma place reprenant un ou 2 gars partis trop vite et doublé par des turbos en accélération.

Au col, il y a un beau single, je croise Isa et la famille desforges en avance sur mon temps prévisionnel. En croisant la route de l’Isoard, nous prenons un single qui nous aspire dans les méandres des gorges de la Casse Déserte. C’est sec, cassant mais tout à fait stupéfiant !!! Nous ressortons à Brunissard pour emprunter un sentier en balcon jusqu’à Arvieux terme du 2^ème ravito : 10 mn d’arrêt.

La température est douce, je commence à avoir chaud ce qui surprend les bénévoles pour certains frigorifiés, j’enlève une épaisseur pour attaquer le col de Furfande (col de 1^er catégorie 900m à grimper). C’est quand même une bavante avec quelques parties roulantes où il est bon de relancer. Il me faudra 1h22 pour en venir à bout avec 2 coups de mou sans conséquence. En haut, 2 bénévoles encouragent les coureurs, il y a Flo qui a sécurisé le balisage 2 heures avant nous… je le félicite pour cela. Des rubalises partout adroitement placées, il y avait aucune équivoque possible. Nous comparons nos GPS, nous sommes au 38^ème km, il reste une vingtaine de kms à parcourir… c’est pas rien !!!

Désormais, l’épreuve devient une course en résistance pour absorber les cailloux pointus, les pierres qui roulent et les quelques coups de cul qui viennent achever les ischios. Il est vrai que tout le plaisir visuel est passé, nous rentrons dans une autre discipline où le plaisir se mélange avec souffrance, une seule idée en tête : finir proprement. Ma place (autour de la 20ème) est à peu près figée depuis plusieurs kms mais je sais qu’un moment de faiblesse et tout un troupeau peux me reprendre… je ne lâche rien.

Au dernier ravito, je ne l’avais pas identifié celui-là, 2 gars me doublent à 14 km/h, cela me parait improbable qu’ils puissent garder cette vitesse là. Un seul le fera, le 2^ème en surrégime va exploser dans la dernière bosse qui remonte sur Guillestre.

C’était la 20^ème place et je la garde pour finir en 7h35.