Récit de la course : Marathon de Sénart 2006, par roudaï

L'auteur : roudaï

La course : Marathon de Sénart

Date : 1/5/2006

Lieu : Tigery (Essonne)

Affichage : 2564 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Terminer

2 commentaires

Partager :

Marathon de Sénart

Attention très long récit ! :-)

Préparation :
1er marathon… Il y avait forcément un peu d’appréhension mais surtout beaucoup d’inconnu devant moi. Avec pour passé sportif plusieurs petits raids multisports étudiants et comme seul repère chronométrique le semi-marathon de Boulogne Billancourt couru en novembre 2005 (1h35m44s, record personnel), je m’étais fixé un objectif de 3h30, en espérant me rapprocher du mieux possible des 3h20-3h25. Je m’étais programmé le semi de Paris quelques semaines plus tôt, mais 2 semaines avant un séjour au ski ruina ma préparation… Muscle du mollet droit coupé par le surf d’un pote… Compétition interdite par mon docteur et repos forcé quelques semaines.
Je m’étais donc programmé au gré de ces aléas un plan d’entraînement en 8 semaines avec 4 sorties par semaine. Certains me disaient que 8 semaines c’était un peu juste pour un 1er marathon, mais une fois mon idée arrêtée je décidais de m’y tenir. Et les sensations étaient très bonnes au fur et à mesure des semaines. Je m’étais même mis en tête, si ce 1er marathon se passait bien, d’enchaîner sur mon 1er 100km et pas des moindres, celui de Millau en septembre. Tout un groupe d’amis se disait déjà près à me suivre dans cette folie et je trouvais ma suiveuse officielle, Gaëlle, qu’il convient ici de saluer ! Résultat : une nouvelle pression qui « m’obligeait » déjà à réussir ce marathon, mais qui aura aussi pour effet inattendu de me démythifier la distance ! En ne cessant au cours de ma préparation de penser aux 100km, les 42.195 me parurent à la fin bien courts !

Jour J-1 : je vais retirer mon dossard et en profite pour reconnaître le 1er et le dernier km du parcours. Il fait un temps pluvieux mais pour la 1ère fois depuis toute la semaine la météo nous annonce un temps couvert mais sans pluie pour le lendemain.

Jour J : 2 amis, Géraldine et Jérôme (super potes !), bravent l’horaire matinal et la température fraîche (4° au départ à peine 12 à l’arrivée, avec un petit vent bien frais) et me rejoignent sur le village départ 1/2h avant le début de la course. Je décide de ne pas faire d’échauffement (certains feront des aller-retours pendant plus de 45min avant le départ !!!) mais juste quelques étirements. 42km, on aura bien le temps de s’échauffer ! Je me place environ 10m devant le meneur des 3h30 (en espérant bien ne pas le revoir). J’avais beau me la jouer avec mes envies de 100km et me dire que 42.195 c’était beaucoup moins, je faisais quand même nettement moins le malin à cet instant… Le coup de feu résonne et c’est dans la bonne ambiance caractéristique de ce marathon de Sénart que tout ce petit monde (1325 partants) s’élance. J’essaie de me modérer en ne partant pas comme à mon habitude comme une flèche. Je slalome entre différents groupes comme à chaque début de course. Je double, je me fais doubler… 900m de course et un concurrent s’arrête au bord de la route pour satisfaire une petite envie (je crois rêver, il n’avait pas le temps avant le départ ???). 1er km bouclé en 4’57. Trop lent à mon goût si je veux gagner un peu de temps avant la fin forcément difficile. J’accélère donc un peu. 4’26 au 2è, puis 4’23, 4’26. Cool. Tout va bien. Grande ligne droite à travers champs, des petits groupes commencent à se former. Un coureur est à mon niveau depuis quelque temps. Il entame la conversation, me demande si je vais courir comme ça jusqu’au bout. Je lui dis que j’espère. On échange nos objectifs et nos chronos sur semi. Ils sont les mêmes et on décide donc de courir ensemble. 5è km, 1er ravitaillement. J’ai décidé de n’en sauter aucun et me saisis donc d’une bouteille d’eau. On a adopté un bon rythme régulier, toujours entre 4’30 et 4’35. 2è ravito j’attrape un morceau de barre de céréales et mon compère me passe une bouteille de boisson énergétique disponible également sur les stands (bonne idée, je ferai de même à chaque ravito). On reste toujours ensemble à l’exception qu’il joue trop l’élastique pour moi : à chaque fois qu’on se rapproche d’un coureur, il accélère 10m avant pour se caler derrière lui et se protéger du vent. Faut dire que derrière mes 58kg pour 1m74 on ne se protège pas beaucoup ! Moi je préfère continuer toujours à mon rythme. Puis entre le 13è et le 14èkm il ne revient pas derrière moi après un nouveau dépassement. Je me retourne 1 fois, 2 fois… L’écart grandit. Je l’entends alors me lancer « M’attends pas, roule ! ». Sympa. Me voilà donc parti tout seul. Je suis bien. Très frais. Dans ma bulle. En fait j’aime courir seul à l’écoute de mes sensations. Et à partir de là, jusqu’au 32è km, seuls 2 concurrents me doubleront alors que j’en doublerai des dizaines, toujours à mon rythme. Km15, c’était le point de RDV qu’on s’était donné avec mes 2 accompagnateurs. Mais je suis plus rapide que prévu, ne les vois pas et me dit que du coup on s’est peut-être raté. 17èkm un spectateur maladroit fait tomber son vélo juste devant moi, dans un réflexe je saute par-dessus pour ne pas tomber. Pfiou, il a bien failli s’arrêter là mon marathon ! 18èkm ça y est je retrouve mes 2 amis ! Armé de sa caméra Jérôme me suit en courant, c’est cool ça fait du bien au moral ! Moi, attentif à chaque nouveau km, je constate que je suis super régulier, toujours entre 4’30 et 4’35. Un vrai métronome. Le passage au semi s’approche et ce qui était apparu depuis qq km devient plus évident : je peux battre mon record du semi ! Sur un marathon ! Je me dis que c’est bon, mais 200m avant la ligne il ya une montée. Merde c’est trop con je ne vais pas y arriver ! J’accélère donc un peu (pas trop espèce d’andouille, ne va pas te cramer pour un record idiot !), les jambes sont faciles. Le public est présent et les encouragements nombreux (comme tout au long du parcours). Tiens mes 2 amis sont à nouveau là!!! Ligne passée, un coup d’œil au chrono : 1h34m56s !!! Record battu de 48s !!! Ah ah ça c’est bon pour le moral. Les km s’enchaînent. Environ le 23èkm : 1.5 à 2km de ligne droite à travers champs. Il n’y a rien. C’est long et il y a du vent. Surtout ne pas ralentir. Ca marche. Pas de problème en vue. Toujours 4’35 environ. Puis environ 4’40 à l’approche du 30èkm. Les cuisses commencent à durcir mais pas de mur en vue. Je rattrape une nana. La double. En voit une autre 20-30m devant. Elle a l’air facile. J’applique donc mon plan prévu : j’essaie de la suivre à distance jusqu’au bout en me disant que les femmes sont meilleures en endurance fondamentale. Bon pari. Entrée dans Lieusaint (en voilà un nom pour un passage de marathon !). Plusieurs passages pavés. Ouille pour les cuisses. Je suis toujours relativement frais mais commence à moins sourire à chaque encouragement du public. 35èkm je repasse devant l’endroit où, 4 ans plus tôt, j’avais pris le dernier relais de l’Ekiden (marathon en relais) de notre équipe d’étudiants. Souvenir souvenir. Mes chronos sont bons je reste sous les 5min au kilo donc continue à gagner du temps sur mon objectif de 3h30. Je comprends que je vais largement l’atteindre. Je fais des calculs rapides et me dis que si je maintiens ce rythme je peux finir en 3h15 et des patates (histoire de faire un joli chiffre). Un groupe de gamins tend la main attendant la tape des coureurs. Je leur fait ce petit plaisir. Ils jubilent. Je souris. 5’06 entre le 38è et le 39è. 1er km à plus de 5’. Les crampes derrière commencent à se faire sentir. Passage au 39è en 2h59m45s. Me reste donc16m14s pour finir en au max 3h15m59s. Nouvel objectif que je martèle. Avec les 195m de bonus (…) il faudrait donc rester à 5’ aux km. Serre les dents, accroche-toi p’tit gars ! Depuis quelques km je double plusieurs concurrents, scotchés au bitume par les crampes. J’essaie d’en encourager quelques-uns. 40èkm effectué en 5’02. Je gère pour en garder pour la fin. Vient une grande descente qui prédit l’arrivée. Je lâche tout (ouille les cuisses). Stade en vue j’accélère encore. Je vois Jérôme à l’entrée du stade. J’en ai encore sous le pied et finis au sprint ! Top ! 3h15m09s !!! Super content. Le sprint de la fin m’a un peu coupé le souffle mais je termine bien. Très bien même. Et très heureux.
Au bilan je ne me sens pas fatigué. Presque moins que lors de mon dernier semi. Conclusion : Millau me voilà !!!

2 commentaires

Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 21-05-2006 à 15:13:00

Wouha... ! Bravo pour cette course si bien gérée, et pour ce CR où ça a l'air si facile de faire un marathon ! ;-) Et pourtant...

Commentaire de patate posté le 09-06-2006 à 08:03:00

Bonjour ROUDAÏ
Tu l'as bien géré ton marathon, bravo et avec un temps super pour un premier essai. Mon premier j'ai mis 4H23 et maintenant je fais les 100 kms en 9H11. Donc tu sais ce qui t'attends lol
Amicalement
Patate et patate

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version grand écran - 0.05 sec