L'auteur : Xav
La course : Bretagne Ultra Trail - 63 km
Date : 27/4/2013
Lieu : Plouay (Morbihan)
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Distance : 63km
Objectif : Pas d'objectif
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En préambule de mon premier ultra le 1er juin prochain (UTCO), me voilà lancé sur le Semi-ultra trail de Bretagne, ballade bretonne de 63km environ entre Plouay et Le Pouldu, sans trop de dénivelé (D+ 1300m).
Le matin, je prends la navette terrestre en me faisant tout petit sous un siège : mon oreille me laisse entendre que beaucoup de monde autour de moi est bien plus aguerri au trail et à l’ultra. De plus, je trouve les trails bretons assez relevés : ma théorie est que le caractère « têtu » du breton se marrie bien avec ce type d’effort (faudrait faire des tests + poussés pour en être sûr à 100%).
Bref, RAS jusqu’au départ, je me sens bien, il fait beau, tout baigne, même à 63km du rivage
0 à 20,7 (2h15, 131ème)
Dés le départ, bien que n’ayant rien à me reprocher, je me cache dans le milieu du peloton.
Çà trottine à un bon rythme je trouve, et au bout d’1h je me rends compte que l’on fait du 10km/h de moyenne…avec du 11-12 sur le plat…heu, ce n’est pas un peu rapide ??? çà n’a l’air de gêner personne, c’est vrai que l’on ne ressent pas le petit dénivelé, mais il y a quand même 8h de course…y’a que moi qui suis au courant ou quoi ? ils sont fous ces bretons !
Je laisse passer un peu de monde mais pas trop mais un peu quand même et me retrouve assez vite aux « roches du diable », lieu du premier ravito. Le Nom fait peur, mais finalement pas de diable en vue, juste une grimpète, on en a vu d’autres.
Sur cette première portion, je pense m'être bien ravitaillé mais je n’ai bu que 0.5L de boisson et j’ai mangé 1 barre fructo-amande.
Déjà 1/3 du parcours de fait, je repars super confiant, trop facile ce petit trail !
20,7 à 43,9 (5h00, 88ème)
Je me sens très bien, je prends mon petit rythme de croisière, genre « Pacifique Princess », je double un petit peu mais pas trop mais un peu quand même.
Arrivé au ravito du 30ème, je fais un pit-stop de 30s sans mécanicien pour enlever du sable de la chaussure et repars aussitôt : j’ai le sentiment que quelques uns payent déjà un départ un peu rapide.
Le fait de doubler rend un peu euphorique, j’entends Gaetan Roussel au fond de mon cerveau, c’est bon !
Alors, je continue mon petit rythme, mais je sens bien que ce n’est pas un rythme « économie », mais plutôt « j’optimise mon résultat » (Bah on se refait pas !).
Au bout de 4h30 de course, le ventre commence à ne pas être d’accord, je n’arrive pas à manger, j’ai trop mal.
Arrivé au « gros » ravito de Quimperlé, j’ai vraiment besoin de souffler !
La petite famille est là, je fais 50m avec mon fils qui veut courir avec moi mais le cœur n’y est plus trop, les jambes non plus, le bidou non plus, … et le reste… non plus
Je ne sais plus trop si j’ai trop chaud ou trop froid, bref, pas top. Je ne mange rien mais je bois 1 verre d’eau gazeuse + 1 verre d’eau plate.
Je viens de prendre 15min au ravito, c’est + que prévu mais bon, y’avait besoin !
Le « hic » c’est qu’être dans le dur alors qu’il reste 2h30-3h de course, c’est un peu dur pour le moral.
43,9 à 56,3 (6h45, 83ème)
Je repars donc de Quimperlé un peu dépité mais pas trop mais un peu quand même. Je marche dans la première côte en échangeant 2,75 mots avec un local. Il me prévient : les 15 prochains km sont vraiment pénibles mais cela ira mieux après le prochain ravito. Ha, de l’optimisme ! J’en prends une bouffée, je dis merci monsieur, et je continue la ballade qui devient un périple.
Effectivement, je ne suis pas loin de la ligne rouge sur cette partie : obligé de marcher dans la moindre bosse, j’essaie de retrouver un certain « équilibre intérieur ».
Je n’avance pas bien vite, mais le mal est généralisé dans le peloton car peu de coureurs me doublent : à ce stade nous sommes tous comme des bêtes malades qui veulent juste rallier la maison.
Et là, je réalise que je suis un sacré fumier : + je vois les autres mal, + je me sens bien, çà doit être çà le côté obscur dont parlait J.C.
56,3 à 63,5 (7h40, 81ème)
Dernier ravito d’eau, je bois un gobelet, et repart comme une âme en peine, comme tout le monde.
D’emblée, çà remonte, mais très vite çà devient roulant, ce qui fait que l’on peu maintenir l’allure mini-footing, soit 8500m/h en pointe, le vent dans le dos, bien couché sur le guidon.
On rejoint le bord de l’océan à 3km de l’arrivée : faut dire c’qui est, C’EST BEAU !
A la fin, les GO nous font descendre puis remonter puis redescendre puis remonter de la plage, mais là on s’en fou, on est arrivé.
Enfin, la ligne droite, avec mon titi de 1m05 qui m’accompagne et qui est aux anges, et moi aussi vu que la ligne d’arrivée se trouve à 0,024 km de mon orteil gauche.
Je casse le buste sur la ligne, puis relève les yeux vers la pointeuse ou je dois passer mon badge.
Çà c’est fait.
BILAN : heu… 105km dans 5 semaines avec 3600mD+ ? c'est pas gagné. Mais il y a des leçons à retenir de cette journée, parmi lesquelles, en vrac mais trié un ptit peu mais pas trop :
Les + : pas de douleur aux tendons (ma crainte principale au départ), pas de crampe, des pieds comme neufs, un moral assez bien géré.
Les - : le mal au bidou qui peut me faire mettre le clignotant, un doute sur la capacité à gérer 16h de course.
Un ptit mot à l’orga : rien à redire, et surtout, MERCI.
1 commentaire
Commentaire de caral posté le 03-05-2013 à 10:48:07
Salut et bravo à toi.
J'y étais aussi (CR bientôt) et j'ai vraiment pris du plaisir.
Bon courage pour la suite
Alain
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