L'auteur : leptitmichel
La course : Trail de Vulcain - 56 km
Date : 4/3/2007
Lieu : Volvic (Puy-de-Dôme)
Affichage : 3696 vues
Distance : 56km
Objectif : Pas d'objectif
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Organisé par l’ACFA, la première édition du trail de vulcain a vu le jour en février 2002. Cette année là 380 trailers prenaient le départ du petit (32km – 1300m D+) et du grand parcours (55km – 2200m D+) et passaient pas moins de 9 puys, dont le fameux Puy de Dôme, et 350 concurrents allaient passer la ligne d’arrivé. Le parcours est situé dans le Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne, exclusivement sur chemins et sentiers.
Matériel obligatoire : Réserve d’eau (bidon ou poche à eau), sifflet et couverture de survie.
Ravitaillement : 3 points d’eau sur le grand parcours
Temps limite de classement : 9h00 pour le 55km 529 classés en 2003, 562 en 2004, il faudra des conditions météos extrêmement difficiles en 2005 pour voir arriver seulement 21 concurrents sur le 55km , les autres ayant été déroutés sur le 32. Malgré la neige, 2006 verra encore près de 500 coureurs classés.
Pour 2007, le quota maximum des 600 inscription a encore été atteint (670 en réalité) et plus de 230 boucleront le grand parcours (355 sur le petit).
Cette épreuve est pour moi le premier test avec du D+ dans le cadre de ma préparation pour l’UTMB 2007. Ce n’est pas à proprement parler un objectif, donc j’y vais sans pression, mais il est important de voir où j’en suis avant de rentrer dans la phase de préparation spécifique
Petit coup d’œil sur le tracé de la course ? Cliquez sur le plan ci dessous pour avoir le tracé sur carte IGN (175Ko)
Le CR de la course
Novembre 2006. Mon inscription pour le trail de Vulcain est partie. Je sais, je suis pas en retard, mais j’ai horreur de me prendre la tête au dernier moment, alors quand je peux anticiper, je le fais. En plus une fois l’inscription partie, c’est un peu comme si j’y étais déjà.
Le Trail de vulcain fait partie des épreuves que j’ai retenu pour ma préparation à l’UTMB. Elle se situe juste à la sortie de la saison hivernale et avec ses 2200m de D+, cela devrait me permettre de me faire une idée du travail spécifique à réaliser en vue de l’UTMB.
L’épreuve se déroule pas très loin de chez ma belle famille, aussi je décide d’allonger un peu le WE et de descendre avec ma femme. On passe le vendredi soir et la journée du samedi en famille, puis en fin d’après midi je monte sur Volvic rejoindre les quelques connaissances qui ont aussi fait le déplacement.
J’ai opté pour une nuit directement à volvic à la fois pour être sur place le dimanche matin (on ne sait pas ce que la météo peut nous réserver à cette période de l’année) et aussi pour passer la soirée d’avant course avec mes amis du Zoo qui, après le Raid 28, se sont mis en tête de venir goûter aux joies du D+ auvergnat. Il faut dire que je me sentais un peu seul jusqu’alors !
D’ailleurs le Zoo ne sera pas le seul groupe présent sur cette course. Bien sur je retrouve Gak, Morgane et Pouic pouic de l’Extrem Team avec qui je suis inscrit sur cette course, mais aussi quelques connaissance UFO dont Koko, Paulo ou Lepiou, Manu l’sanglier et Sandrine, nouvelle parisienne, transfuge de Chamonix qui a décidé de venir goûter aux plaisirs de la capitale, Bruyas ou encore Thierry "Boucanier" avec qui je suis allé à Millau en septembre dernier.
Je vais récupérer mon dossard et commence à croiser quelques connaissances. J’aime bien traîner autour des stands d’avant course, on y trouve toujours de quoi discuter un peu. Coureurs, organisateurs et même quelques dégustations de produits locaux…
Ensuite direction l’hôtel à 4km de là. Un petit refuge qui ouvre ses portes spécialement pour la course ce WE là. On se retrouve avec les membres du Zoo car on est tous hébergés sur place et dans la soirée notre tablée va s’enrichir de la présence de membres de différents forum. Zoo, Ufo, ADDm, Kikourou ou X’trem team, c’est une tablée de 16 joyeuses et joyeux drilles qui va se restaurer au cours d’une soirée studieuse (mppffffffffff …) à laquelle vont s’inviter quelques vins d'Auvergne (aïe ma tête) du St nectaire fermier ou l’authentique " gourdasse bleue " apportée par son créateur originel… j’ai cité : Eul T’outou…
Le Shadock, Gé, Eul Toutou, l'Dingo, Boucanier, Paulo, Lepiou, Koline (cachée), Michel, l'Blueb
Boucanier, Paulo, Michel, l'Blueb, Bruyas (caché), Gak, l'Ourson, l'Agneau, la Souris, le Shadock et le Gé
22h30, tout le monde au lit. Sauf l’Dingo qui s’est pointé au dernier moment et qui se retrouve sans lit (c’est complet) certains prétextant que l’animal dispose d’un sommeil " sonore " pour éviter de partager sa couche ;-)))
D’ailleurs , Gak avec qui je partage la chambre, découvrira qu’il n’y a pas qu’en course à pied que je fonctionne au diesel, et que le moteur est capable de fonctionner toute la nuit…
6h30… Debout là dedans… Les affaires sont prêtes depuis la veille au soir. Une bonne douche, un petit déj à base de gâteau énergétique maison (miam miam) et je remonte me préparer.
Le principal problème est de savoir quelle tenue porter. On nous annonce un temps beau, température moyenne et un peu de vent… Quel changement avec les années précédentes où la neige venait perturber l’épreuve.
Partant du principe qu’il est plus facile de remonter des manches longues si on a trop chaud que de tirer sur des manches courtes si on a froid, j’opte pour un maillot technique manches longues, un collant long, mes montrails aux pieds et mon corsair’ sur la tête. J’emporte juste le coupe vent dans le sac à dos " au cas où ".
J’emporte aussi les bâtons. Non pas qu’ils soient indispensables sur cette course, mais d’abord parce que avec 2200m de D+ (et autant de D-), cela me soulage très efficacement les genoux, et aussi parce que j’essaie de me mettre dans la configuration type UTMB où je les utiliserai. Cela fait donc partie de la préparation.
Côté sac, je teste mon nouveau sac DK 17l également en prévision de l’UTMB. Là un simple camel standard aurait largement suffit, mais je veux voir si il y a des frottements ou des réglages à revoir.
En fait le sac est pratiquement vide en dehors du coupe vent, de la couverture de survie et du sifflet demandés par l’organisation et d’un minimum de ravitaillement.
Sur ce point j’essaye un nouveau fonctionnement.
La poche à eau est remplie… d’eau, sans boisson énergétique aujourd’hui.
J’emporte 4 gels energix (25g) soit environ 1 toutes les 2 heures et 4 petites tranches de gâteau énergétique maison. Pour le reste je verrai sur les ravitaillements de la course.
J’ai choisi de partir avec la poche à eau remplie (2L), c’est un poil plus lourd au début, mais normalement je n’aurai à le recharger qu’après le passage du Puy de Dôme.
Et voilà. Direction le départ !
Sur place je retrouve les participants que j’ai loupé la veille. Encore une fois y’a du forum, ou plutot des forums dans l’air… C’est amusant de rencontrer des " pseudos "…
"-Salut t’es qui toi ?
- ben moi je suis grolulu 95 du forum des bigoudin en colère…
- Ah ouais on a causé de la course machin bidule ensemble y’a pas longtemps… "
Bref, ça cause sec de la dernière perf ou du futur objectif en préparation.
Le shadock, l'Ourson, la Souris, Eul Toutou, la Tortue, l'Agneau, Manu et l'Dingo
8h30. Un coup de corne (de brume ???) donne le signal du départ. Le temps est passé bien vite.
Ah j’oubliais, 2 particularités de cette épreuves :
La première concerne le choix du parcours… 33 ou 55km. On ne choisi pas forcément à l’inscription, mais on peut se décider en course. La séparation des circuits se fait au km 19. Le 33 rentre sur Volvic alors que le 55 se lance à l’assaut du Puy de Dôme.
La seconde concerne les barrières horaires. Attention, elles ne sont pas spécialement tendres avec les coureurs de mon niveau. Le passage au 19ème km doit se faire avant 11h30 (3h00 de course, faute de quoi on est aiguillé d’office sur le petit parcours) et l’arrivée avant 17h30 (9h de course), ce qui fait une moyenne de 6km/h sur toute l’épreuve. C’est jouable, mais il ne va pas falloir trainer de trop quand même.
Le départ se fait sur une portion plate de presque 300m de long. Je le signale parce qu’à partir de là le profil de la course nous donne environ 6km de montée non stop avant d’attaquer les montagnes russes.
D’entrée de jeu, on se rend bien compte que Volvic est un petit village… pas très plat !
Je prends tout de suite mon allure stratégique. Pourquoi stratégique… juste parce que je me suis fixé quelques objectifs que je veux essayer de tenir.
1°) Passer au 19ème dans les barrières horaires… J’ai pas fait ce déplacement pour 33 km !
2°) Boucler le circuit dans les délais (9h00), même si sur le fond, une fois passée la barrière du 19ème, je pourrai toujours terminer en roue libre.
3°) Travailler l’allure UTMB. Marcher dès que ça monte, et alternance marche rapide / course lente à chaque fois que je peux. Sauf que là, avec les barrières horaires, ça risque de fonctionner limite limite.
4°) Arriver frais… J’ai l’intention de me modérer pendant toute la course afin d’être capable de courir sur les derniers km, preuve d’une bonne gestion. En général j’avance tant que c’est possible et la fin est toujours difficile. Là je pars avec en tête cette idée d’en avoir sous la chaussure pour la fin… On verra ce que ça peut donner.
Donc, dès le départ dans Volvic, je prends une allure de marche rapide. Certains passages sont bien raides et comme en plus on est froid, je ne vois pas l’intérêt de me griller tout de suite. C’est pas facile de marcher aussi tôt et de laisser filer les 655 autres participants… mais je dois être capable de gérer mon allure sans tenir compte des autres.
Une fois passé le coteau qui borde Volvic, le terrain devient moins difficile. Les premiers kilomètres se font sur un chemin, qui monte certes, mais qui reste bien praticable. Il va falloir attendre d’arriver au pied du Puy et du col de la Nugère pour se prendre le premier mur de face. Pas très long (300m environ) mais on est parfois obligé d’y mettre les mains… Je me marre tout seul en pensant à ce que cela va donner tout à l’heure quand il faudra le redescendre… (les premiers km se font à la fois dans le sens aller et retour !). Et dire que les années passées ils l’ont fait dans la neige !
Une fois le mur passé, on se lance dans une belle descente. Je ne me lâche pas pour essayer de maîtriser mes appuis et préserver chevilles et genoux, mais ça passe plutôt bien.
S’en suit alors un petit circuit de liaison sur chemins avant d’entreprendre la montée du Puy de la Louchardière. Là on se prend une montée jusqu’au sommet du puy où le chemin contourne tout le cratère. En discutant avec un habitué de la course, j’ai su qu’en passant au pointage en haut de la Louchardière avant 2h de course on est normalement dans le bon tempo pour passer au 19ème km sous la barrière horaire. La Tortue va lâchement profiter de la montée pour me passer sous le nez (et je ne le reverrai qu’après l’arrivée) et finalement je trouve mon rythme et je passe la montée assez facilement non sans suer à grosses gouttes (mais j’ai l’habitude) mais sans m’exploser. Je suis d’ailleurs étonné quand j’arrive au pointage d’être déjà en haut. Coup d’œil à la montre et ça fait 1h58 que je suis parti. Pas trop mal. Je prends le premier gel, un coup d’eau et je me lance dans la descente du Puy.
Il doit rester maintenant environ 6km jusqu’au ravitaillement du km19 situé à l’entrée de Vulcania. C’est à peine vallonné mais je préfère continuer d’assurer ma progression, d’autant que normalement je suis dans les temps. Après une progression sur chemins, on nous annonce l’arrivée prochaine au ravitaillement. Finalement j’y arrive en 2h42, soit avec pratiquement 18mn d’avance. Tant pis je n’aurais pas d’excuse pour faire le 33km.
Le ravitaillement est rapidement expédié. Eau gazeuse, coca, un peu de fromage et de charcuterie, le tout en 3mn chrono (un arrêt bien long pour moi, mais bon, j’ai dit que j’étais cooOOooOOool aujourd’hui…).
On me demande si je pars sur le long ou le court… Le court ??? quel court ??? et hop, c’est parti pour l’option Puy de Dôme…
Il y a 9km entre le ravito et celui qui nous attends au pied de la montée. On démarre par un sympathique sentier dans la forêt avant de se faire un passage pentu entre deux Puys.
Etrangement cette section me semble passer très vite. Je reconnais ce coin où je suis venu courir il y a quelques temps avec Christophe Bondaty, sauf qu’il faisait nuit et qu’il y avait de la neige fraîche , mais j’en garde un super souvenir.
Par endroits on coure sur une herbe rase aussi souple qu’un tapis de moquette. Ca donnerait presque envie de s’arrêter pour s’allonger dedans. Il faut dire que la pluie des ces derniers jours a bien assoupli le terrain sans pour autant tout transformer en bourbier. Du coup avec le soleil et une température agréable, toutes les conditions sont réunies pour courir avec un max de plaisir.
A un moment, un promeneur me dit que je vais avoir le droit à du jus d’orange au bout du chemin. Je suis un peu surpris mais effectivement j’arrive au ravitaillement du 28ème km, juste à la barrière de péage du Puy de Dôme. Déjà ! ! !
D’avoir discuté et profité du paysage a fait passer le temps bien vite… et sans forcer !
Petite pause de quelques minutes (toujours à l’opposé de ce que je fais d’habitude) le temps de me ravitailler. On me propose de faire le plein de ma poche à eau mais je préfère attendre le ravitaillement situé juste en bas du Puy de Dôme , histoire de monter plus léger. Ah oui, j’ai lu qu’il y avait un ravito au pied de la montée et un autre au bas de la descente… Autant refaire le plein en bas !
Je salue les bénévoles et je me lance à l’assaut du plat de résistance du jour. Une première section de chemin nous fait rejoindre la route que nous allons ensuite suivre pendant un certain temps. Cette route me permet de prendre une allure de marche régulière, même si par moment elle monte bien.
Après un bon kilomètre et demi (je pense) on quitte la route pour continuer la montée vers le sommet en empruntant le " sentier des Muletiers ". C’est en fait un large sentier, avec certains passages très raides, mais techniquement très propre (pas de pierrier ).
Je passe en mode " grimpette ON ". Petit train, mais le plus régulier possible et en évitant les arrêts. Je me fixe comme but un arrêt… au pointage du sommet ;-)))
J’attaque donc la montée, avec comme grande occupation les multiples échanges avec les coureurs qui descendent. C’est là encore un point vraiment sympa de la course. On croise en montant ceux qui sont déjà dans la descente, sachant que tout à l’heure je croiserai à mon tour ceux qui montent (si il en reste encore derrière moi).
Les lacets s’enchaînent les uns après les autres et j’en profite pour saluer au passage la Souris, l’Agneau ou encore Gak, Pouic Pouic et Morgane. C’est sympa car pratiquement tous les " descendeurs " nous encouragent… Des fois c’est un simple clin d’œil, mais ça fait du bien.
Aussi étrangement que tout à l’heure, je suis tout étonné quand on me dit que le sommet est juste après le virage juste devant moi. En fait ce n’est pas vraiment le sommet mais le pointage qui est là, mais quand même je ne pensais pas y arriver aussi vite.
Je me fais pointer, puis je fais la petite boucle prévue en haut histoire de profiter un peu du panorama. Aujourd’hui le temps est clair et on a une visibilité super.
Bon, c’est pas tout mais j’ai encore quelques km à faire moi !!!
Je termine la boucle, repasse au pointage et je me lance dans la descente.
A mon tour maintenant d’encourager ceux qui montent. Je reste quand même vigilant afin d’éviter toute chute mais à part certaines sections biens raides, je peux courir , soulageant mes genoux à l’aide des bâtons. Je croise ainsi Paulo et Lepiou, Koline et un peu plus loin l’Ourson
Je descends assez facilement ce qui m’étonne, mais le sol plutôt régulier doit jouer en ma faveur. J’arrive sur la route par où je suis arrivé tout à l’heure. Je vois Sandrine74 qui arrive. Je l’attends quelques instants l’encourage puis la laisse attaquer la montée. Moi je continue la descente par un autre chemin.
J’attends le ravitaillement qui doit être au pied du Puy de Dôme mais je ne vois rien. Ca continue de descendre, alors je me dis qu’il doit être un peu plus loin…
On se lance alors dans un long chemin à flanc de forêt. Le passage est super agréable mais j’e commence à accuser un sacré coup de mou, et surtout, j’ai des débuts de nausées, chose qui ne m’arrive jamais.
J’essaie de boire mais ça ne change rien. J’opte pour un morceau de gâteau énergétique, et là ça ne passe pas non plus. J’essaie de continuer puis je prend un gel. Ca passe très moyen moyen… Du coup je modère un peu mon allure. Je me dis que comme tous les coups de pompe, ça va forcément passer et peut-être qu’au ravito avec un peu de coca…
Au fait il est où ce pµt@/n de ravito… Ca fait un moment que j’ai terminé la descente et je ne vois rien… Je l’ai quand même pas loupé. Ou alors c’est moi qui ai rêvé ?.
Progressivement le malaise semble passer. Je passe le Grand Suchet avec sa petite montée en gardant une progression avec beaucoup de marche mais le plus active possible.
La descente assez facile ne me permet pas de relancer comme je le devrais. J’essaie donc d’assurer et de tenir au mieux.
J’arrive finalement à l’entrée de Vulcania. On m’indique que le Ravitaillement est à 500m… Je crois que ça va faire du bien…
Pas de chance, il n’y a plus de coca. Je me contente d’un peu d’eau gazeuse, de sucre et de pates de fruits et je remet un peu d’eau dans le sac. Finalement j’en ai eu assez pour tenir jusqu’ici, mais j’ai jamais vu le ravito au pied du Puy de Dôme !!!
Je limite la durée de mon arrêt et je repars en marchant car j’estomac n’a pas encore totalement récupéré. Progressivement la forme semble revenir. Le ravito et peut-être l’absorption de sucre a du faire son effet. Je reprends un peu du poil de la bête… mais j’ai pas trop le temps d’en profiter car j’ attaque encore une montée (il faut bien les trouver quelque part les 2200m de D+) qui va me faire passer par le sommet de deux nouveaux puys dont un (le Puy de Juines) va offrir aux coureurs un joli point de vue sur un cratère désormais envahi par la végétation. La montée a été un peu fatigante en raison du soleil qui tape bien finalement, mais les jambes continuent de tenir bon, ce qui a tendance à me rassurer..
Une descente un poil technique où je lève le pied et me voilà à l’embranchement avec le parcours que nous avons fait ce matin au début. Les bénévoles m’indiquent 9 km restants dont 1,5 pour rejoindre la départementale à traverser… 1,5km de descente donnée pour roulante. Mouais … Disons que c’est probablement roulant quand on y fait son footing du dimanche matin, mais avec 45km et près de 2000m de D+ dans les jambes ca risque fort de l’être un peu moins !
Je décide quand même de tester mon dernier objectif sur cette course, à savoir d’être capable de dérouler sur la fin de parcours (en ai-je gardé assez sous la semelle ?)
Je commence à courir doucement puis avec le chemin qui devient praticable, j’allonge un peu la foulée… C’est assez bluffant cette sensation. Les jambes répondent " présent " sans que j’ai besoin de forcer. J’arrive à dérouler librement , et c’est vraiment plaisant.
Je coupe ma descente en 3 ou 4 portions avec un peu de marche entre chaque juste histoire de ne pas m’exploser, mais j’aurais pu continuer comme ça sans gros problèmes. Arrivé au carrefour avec la départementale un bénévole me dit que j’ai l’air assez en forme par rapport à d’autres… En forme oui, mais derrière… Pas grave, je suis bien c’est le principal.
A peine la route traversée que me voilà à l’attaque du Col et du Puy de la Nugère. C’est marrant mais en le remontant, je me dis que je n’avais pas l’impression d’avoir autant descendu ce matin… Va savoir… Je prends donc mon allure de montée au (petit) train et ça passe encore.
Arrive alors le fameux mur de ce matin. Avec l’aide des bâtons il me paraît moins raide que ce à quoi je m’attendais, tant et si bien que la descente se fera presque facilement.
S’en suit alors un bout de chemin, puis le passage à proximité de la " Maison du miel " et d’un jardin orné de sculptures en pierre ouvert au public. Gazon nickel et bassins… agréable pour une petite promenade… Dommage je n’ai pas le temps ! En effet je commence à jeter un œil sur la montre. Bon normalement le passage sous les 9heures doit passer, mais quand même j’ai pas une méga marge…
Passage sous une petite ligne de chemin de fer et c’est une bonne descente sur un chemin pierreux qui commence. On en a de mémoire pour environ 2km avant d’attaquer les deux derniers km de route dans le village. Je m’amuse donc à relancer en courant à grandes foulées, interrompant régulièrement cette allure pour marcher quelques mètres, et je repars et je remarche, et ainsi de suite.
Dans le dernier km de chemin, alors que je cherche la fin, une faute d’inattention mêlée à la fatigue et à l’excitation de l’approche de l’arrivée me fait craquer la cheville. Violente douleur. Je suis obligé de m’arrêter sur le coup. M….. j’ai réussi à bien gérer tout le parcours et voilà que je me relâche sur la fin. Je profite de ce que la cheville est encore chaude pour repartir en marchant et en m’aidant des bâtons. Je décide de ne pas courir avant d’avoir atteint la route. Je termine donc le bout de chemin en marchant, et une fois sur la route je recommence mon alternance course rapide (mmmmm) et courte section de marche. Ca fait plus de 8h que je suis parti et la machine fonctionne bien.
Derniers hectomètres en ville, je vois l’arche d’arrivée au loin et je profite de mon allure rapide pour rattraper au passage deux concurrents que je décide finalement de ne pas doubler à 10m de la ligne… Ca se fait pas…enfin, pas dans ces conditions là.
Et voilà. Temps d’arrivée 8h42’25’’
Je retrouve le zoo dont une grande partie du peloton est déjà arrivée. Seuls manquent à l’appel celles et ceux que j’ai croisé dans ma descente du Puy de Dôme. Mais vu l’écart que j’avais avec eux et vu mon allure sur la fin j’ai des doutes à ce qu’ils puissent finir dans le délais de 9h00 prévu par les organisateurs.
Heureusement, l’organisation a décidé d’attendre les coureurs encore sur le parcours. Le chrono n’est donc pas stoppé à 9h00 et nous allons pouvoir assister à l’arrivée de Paulo et Lepiou, ainsi qu’à celle de l’Ourson et Koline… Je vais même attendre avec Manu l’arrivée de Sandrine, sauf qu’elle va profiter de mon seul moment d’absence (pour saluer des copains sur le départ) pour passer la ligne sans que je sois là… Je vous jure, quel manque de reconnaissance ;-))
Une fois tout le monde arrivé les petits groupes partent dans tous les sens. Entre ceux qui veulent grignoter un morceau, ceux qui doivent rentrer, et ceux qui vont se laver, on va avoir du mal à tous se retrouver.
Voilà donc une nouvelle course à l’Electrocompteur… Et franchement, une fort belle course. Parcours agréable (surtout avec cette météo), peut-être un peu trop de sections roulantes à mon goût. Je pense que certaines " liaisons " pourraient efficacement être remplacées par quelques Puys supplémentaires (la montée du Puy Chopins ou du Puy de Chaumont après le dernier ravito, la montée du Puy Pariou et de son superbe cratère avant le Puy de Dôme ou bien encore le Puy de Côme vers le 36ème kilomètre).
Mais bon après tout, pourquoi vouloir toujours en rajouter ? La course fût belle et agréable comme ça, alors prenons là telle qu’elle est !
Il reste que la version " avec neige " doit être fort sympathique aussi, mais c’est probablement une toute autre course.
Petit bilan :
D’un point de vue physique, le travail de préparation pour l’UTMB à porté ses fruits. Je ne suis pas encore au niveau, bien sûr, mais les montées ne m’ont pas posé de réels soucis, ce qui est plutôt bon signe.
Je termine plutôt frais et surtout sans blessure (ni crampes, ni tendinite, ni ampoule …) juste une cheville un peu douloureuse après mon appui incertain, mais vraiment rien de méchant. Les courbatures dans les fesses (le D-) les cuisses (le D+) et les épaules (les bâtons) disparaîtront dans les 48h…
Bref après mes objectifs vis à vis du chrono, celui de l’état de forme à l’arrivée est largement atteint aussi.
Le seul petit soucis concerne ce passage à vide après le Puy de Dôme. J’ai plusieurs pistes en vue, dont celle du ravito. Généralement sur les courses longues je me ravitaille très peu, mais par contre je bois du maxim neutre (souvent sous dosé) et ça passe très bien. Là j’ai tourné à l’eau. Visiblement avec les heures ça a coincé un peu (absorption plus délicate ?) et le coup de pompe est probablement aussi dû au manque de sucre (je n’ai pris que 3 gels sur le parcours en dehors des ravitos officiels ou j’ai été assez light en alimentation).
Bref si je veux tourner à l’eau claire, il faut que je trouve un autre apport pour mon ravitaillement…
Côté équipement, j’étais probablement un poil trop couvert, quoi que le collant, même par temps chaud, ça se supporte très bien… Le sac à dos n’a présenté aucun problème de frottements ou d’irritation, ce qui est également très positif.
Voilà. Place à une petite semaine de récupération, ensuite deux semaine d’entraînement un peu chargées pour arriver ensuite au Trail de Chevreuse qui me permettra encore de travailler le D+ (1800m sur 48km) début avril.
Merci d’avoir tenu jusque là
Michel
PS : Merci à celles et ceux à qui j'ai "emprunté" les photos présentées dans ce récit (Paulo, L'Dingo, Sandrine, La Tortue, l'Agneau et les autres...)
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